Dane : 12h17

Depuis le levé du jour nous marchons sans avoir fait une seule pause. Nous avons fait des kilomètres dans ces sous-sols et il n'y a toujours rien en vue. Je désespère, quant à Chris il ne bronche pas du tout. Ce type est incroyablement courageux.

Il n'a probablement rien avaler et bu depuis des jours alors que pour moi, il n'y a rien de plus simple, j'en suis dispensé.

 – Chris ? Ça va ?

Il est beaucoup trop faible, il ne me répond pas et traîne des pieds.

– Chris ?

– Je vais bien, ne t'en fais pas, riposte-t-il malgré tout, d'un air las.

– Mais...

– Mais quoi, Dane ? Je t'ai dis que j'allais bien, qu'est-ce que tu ne comprends pas dans « je vais bien » ?

– Très bien, réponds-je, pris e court, on devrait tenter de sortir de là-dessous, tu ne crois pas ? 

– Ah oui ? Alors vas-y, dis moi tout Dane ! Pourquoi ta sœur ne t'a pas donné le plan de cette maudite ville ? Ou bien même des sous-sols ? Et d'ailleurs, où est-elle à l'heure actuelle ? Elle n'était pas censé t'aider ? Nous aider ?

Je suis dans la panade la plus totale, il commence à devenir colérique à cause de la fatigue et de la faim. Comment puis-je faire pour l'apaiser ? 

– Je, je l'ai perdu de vu. Je ne sais pas où elle est, mais quoiqu'il en soit elle doit être elle aussi en danger à l'heure qu'il est, mens-je une nouvelle fois, afin de ne pas le brusquer un peu plus.

– Ah oui ?

Il s'arrête, et se positionne face à moi. Malgré son regard noir qui m'assassine au sens figuré, je ne baisse pas les yeux et lui tient tête. Il ne faut absolument pas qu'il doute de moi, pas ici et surtout pas maintenant. Cela ne présagerait rien de bon.

– Ce ne serait pas un de tes nombreux mensonge, par hasard ?

– Pardon ? Un mensonge ? Tu sais très bien que je suis franc, pourquoi je serais en train de te mentir ?

– Tout simplement parce que tu es étrange depuis qu'on s'est retrouvé. 

– Juste pour ça ? 

– Non. Willy doutais énormément de toi aussi, alors au fond je me dis qu'il n'a peut-être pas tord.

– C'est toi qui as tord. Je ne suis pas ce que prétend William. Moi non plus je ne l'ai jamais pensé honnête ce type.

– Tu as raison sur ce point, acquiesce-t-il, en reprenant son chemin, c'est lui qui nous a balancé lorsque nous nous sommes échappés de Culpa. 

– Excuse-moi ? qu'est-ce que tu racontes ? C'est une blague, n'est-ce pas ?

Il secoue négativement la tête. Comment ce type a pu nous faire un coup aussi tordu ? 

– C'est donc à cause de lui qu'on en est arrivé là. Ce n'est pas vrai... j'avais tout prévu et lui a tout simplement tout balancé au premier venu. Que idiot !

– Ne parle pas trop vite. Tu n'es pas plus claire que lui dans l'histoire. On se demande tous pourquoi tu t'es si vite séparé de nous face à ces sentinelles. Tu nous a laissé dans de beaux draps après ton acte sois disant héroïque.  Qu'est-ce qui t'es passé par la tête ? Tu as cru que la Reine allait t'accueillir en grande pompe ?

– Non, absolument pas. Et vous abandonner n'était pas mon intention première. C'est ce qui m'a semblé le plus logique à faire.

– Mouai, c'est ça. Dane le stratège a cru qu'il allait parler tranquillement à la Reine et la persuader d'arrêter son massacre afin de créer un monde de bisounours, c'est bien ça ?

– Arrêtes tes bêtises, tu veux ? C'est ridicule. 

– C'est ce que je pense, à moins que tu me prouves les choses par A+B, j'aurais toujours un doute envers toi.