50.
Willy : 18h40
Je suis mort de froid. Je frissonne de peur. Je tremble de colère.
Quel idiot j'ai été de suivre ce snob de Dane. J'ai voulu faire confiance à mon ami, Brian. À présent, je me retrouve dans une situation périlleuse au point que ma vie est mise en jeu. Elle ne tient désormais que dans les mains de cette femme se tenant face à moi.
Son regard assassin, noir et froid me perturbe au plus haut point, moi un psychopathe et fière de l'être. Je pourrait lui sauter dessus dans un élan de haine et d'impulsivité, or rien que dans ses yeux, tous mes mouvements, tout mon corps est bloqué. Je suis comme pétrifié devant elle.
La gorge sèche, la bouche pâteuse, je ne saurais dire comment me dépêtrer de ce bourbier. Alors je la fixe et elle en fait tout autant. Durant un long moment, on ne se quitte pas de yeux, se jaugeant du regard.
Elle n'en démord pas, elle semble si fière d'elle, si forte. Pourtant, tout comme elle, je ne veux pas m'abaisser à un niveau qui n'est pas le lien, juste pour me soumettre à elle. Je ne le ferai pas, qu'elle ne s'attende pas à me voir baisser les armes aussi facilement. Ni son statut, ni son air hautain ne me fera céder.
– Tu n'as pas froid au yeux, dis moi. Tu dois être un psychopathe, à en juger par ta façon d'agir, commence-t-elle, le sourire aux lèvres.
Dois-je croire qu'elle se moque de moi, ou bien est-elle ravie d'avoir un adversaire à sa taille ?
– Tu me fascines, tu sais ? Cette bravoure en toi, face à un ennemis aussi puissant est inébranlable.
Que peut-elle bien vouloir dire, au fond ?
– Je suis persuadée que tu es l'un de ces garçons qui se sont enfuis, l'autre soir. D'ailleurs, j'ai croisé la route de deux d'entre eux et je dois admettre que vous avez chacun un caractère bien distinct.
– Allez au Diable avec vos manigances !
Sans que je ne m'y attende, elle éclate de rire. Dans cette immense pièce où il n'y a absolument aucun meubles, son rire résonne parmi ses sentinelles et moi.
– Je ne vais pas aller par quatre chemins, tu sais que tu es dans une position délicate, mon cher Willy. Alors, à moins d'essayer de t'enfuir par n'importe quel moyen et de ce fait faire une énorme bêtise que tu pourrais vite regretter, je vais te proposer un petit compromis qui devra rester entre toi et moi.
Qu'est-ce qu'elle me chante ? En aucun cas je ne peux avoir confiance en une telle personne, si inhumaine, si hautaine, si autolâtre. Comment faire un compromis avec une personne comme elle ? Il faut être très désespéré pour ça. D'un autre côté, c'est exactement dans la situation dont je me trouve. Je suis actuellement un cas désespéré , surtout que je me retrouve piégé entre ses griffes
– Vous croyez vraiment que je vais tomber aussi bas ?
– Oh ! Mais non, voyons. Tu vas devenir l'homme le plus puissant de Gloria.
– Pour quelle raison ? Pourquoi moi ?
– Pourquoi ? Tu me demandes pourquoi ? C'est pourtant simple, mon garçon. Je suis certaine que tu ne partages pas l'enthousiasme de tes amis concernant votre petite escapade. Je pourrais même ajouter que tu ne leur fais pas confiance. Ai-je visé dans le mille ?
– Vous ne savez rien de moi !
Comment ose-t-elle me parler aussi familièrement, comme si elle me connaissais ?
– Détrompe toi, je sais beaucoup de chose sur mes garçons.
– Vos garçons ? répété-je, surpris par sa façon de parler.
– Bien sûr ! Dans cette école, je les éduque, je leur fais découvrir ce qu'est le monde réel. La vie n'est pas faite que de fête, de débauche et de méchanceté. Dans cette utopie que je créer depuis quelques années, je tente de leur faire comprendre que la vie est beaucoup plus profonde que cela et qu'il faut la respecter en même temps qu'il faut avoir un savoir vivre. N'es-tu pas d'accord ?
– Je suis tout le contraire de ça.
– C'est là que tu te fourvoies. Tu es un emblème à toi seul, tu es de l'aile est, autrement dit tu es celui qui ne ce fera jamais dompté, quoi qu'il en soit. Aujourd'hui, je veux que tu montres qu'un psychopathe a réussi à dompter sa propre vie. Tu vas devenir quelqu'un de très important, mon garçon. Hélas, il y aura une contrepartie.
– Je m'en doutais, mais je vous écoute ?
– Je veux que tu me retrouves tes trois acolytes.
Je pèse le pour et le contre. Je n'aime pas Dane, je déteste Chris, mais je ne pourrais jamais trahir Brian. Il m'a toujours soutenu dans les moments les plus difficiles, il a toujours été présent pour moi et je ne lui ai jamais renvoyé l'ascenseur. Aujourd'hui, ce serait l'occasion de lui donner, à lui aussi, une seconde chance.
– Je serais près à le faire, mais j'ai moi aussi une condition.
– Eh bien ! Vois-tu, c'est justement pour cela que je t'ai choisi. Tu ne te laisse pas abattre si facilement. Dis moi tout ?
– Je souhaite qu'un de mes amis soit exempt de votre contrepartie.
Elle plisse les yeux, peut-être peu ravie de ma demande, ou bien elle aussi a réfléchie à cette option. En attendant, elle ne semble pas fulminer face à ma désinvolture.
– Je suis d'accord ! Dis moi qui es le chanceux ?
Je suis surpris, mais je n'aurais pas laissé tomber. Quitte à perdre l'avenir qu'elle me promet.
– Il se nomme Brian. C'est mon meilleur ami.
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