Dane, quelque part dans Gloria

 – Charlène ? C'est bien toi ?

Je suis partagé, je ne sais plus à qui faire confiance. Encore groggy par ce qu'elles ont dû m'injecter, je ne sais discerner du vrai du faux. Est-ce encore l'un de ces robots se faisant passer pour ma propre sœur ? Ou est-ce réellement elle ? 

 – Tu ne peux pas être ma sœur ! m'écrié-je, ahurie par son hardiesse de vouloir me tromper. Éloigne-toi de moi, imposteur !

 – Mais voyons, Dane, ce n'est que moi ! Fais-moi confiance. Que t'est-il arrivé, bon sang ?

 – Crapule ! Tu ne peux pas être ma sœur ! Ma sœur est morte dans mes bras bien avant tout ça !

Alors c'est donc ça ? Ces sentinelles qui se prennent pour des femmes, ou des hommes et celle-ci qui se prend actuellement pour ma sœur ? C'est aussi simple que cela de tromper les gens ? Jusqu'où vont-elles comme ça ?

 – Tu hallucines encore à cause de la morphine. Viens avec moi.

Cette usurpatrice s'approche de plus en plus de moi, je ne peux la laisser me traiter comme un moins que rien et de surplus, un idiot.

 – Suis-moi, tu seras en sécurité avec moi.

 – Mensonge ! Vous abusez de ma faiblesse dans le but de m'appâter ! Encore une fois ! 

 – Décidément, tu es difficile à convaincre, mon garçon. Maintenant, je ne te le redemanderai pas une autre fois. Suis-moi et on te laissera peut-être la vie sauve. ET celle de ta vraie mère, par la même occasion.

Enfin, je la vois telle qu'elle est. Comment a-t-elle osé prendre l'apparence de ma défunte sœur ? Si je pouvais, je la maudirai jusqu'à la fin de ses jours. Hélas, je ne peux pas le faire, car je n'en ai pas le pouvoir et de plus je ne peux maudire un être fait essentiellement d'électronique.

 – Allez au diable !

Le robot féminin se met alors à ricaner, comme prise d'un fou-rire incontrôlable. Elle me fiche la chair de poule, j'en profite pour m'échapper de ce guet-apens le plus vite possible, encore intoxiqué par leurs nombreuses drogues. S'éloigner de cet endroit cause vraiment problème. J'ai vraiment du mal à me traîner, tout ce que mon corps me demande, c'est de dormir. 

Derrière-moi, j'entends des voix de plus en plus proches. Elles arrivent, elles viennent vers moi pour m'attraper de nouveau. Comment leur échapper dans l'état où je suis ? 

J'aurais tellement besoin de l'aide ma sœur, elle qui me manque terriblement depuis toutes ces années, à telle points que je pense parfois partager des moments avec elle, ou de l'apercevoir dans les couloirs du lycée. Il m'arrive de parler avec elle alors que je suis seul. Je sais qu'on pourrait me prendre pour un fou, mais vivre ronger par la tristesse est semblable à la folie qui est en moi.

D'un coup, des douleurs à la tête me paralysent. Je tente d'avancer tant bien que mal, mais je n'y arrive plus. Comment le sort peut-il s'acharner autant sur moi ? Je n'ai absolument rien fait pour. Tout ce que je souhaite au plus haut point, c'est que toute cette histoire s'arrête une bonne fois pour toute. 

Il n'y a pourtant que moi qui peut faire cesser tout cela, car je suis le seul à connaître la vérité. Je suis le seul à savoir ce qui se passe réellement sous nos yeux. Les hommes pensent que c'est aussi simple que cela, que l'histoire de coup d'état des femmes est tout aussi banal que ça. Mais ce n'est absolument pas ce qui s'est vraiment passé.

Ces choses ont dupés les hommes, mais aussi les femmes. Elles dupent en usant de nos faiblesses, de nos peurs, de nos sentiments. Elles m'ont arrachés ma sœur, mon père, mais aussi ma mère. Malgré tout cela, je dois chaque jours qui passent porter un masque et acquiescer lorsque les hommes attaquent ma mère, elle qui n'est rien d'autre qu'une reine déchu, manipulée par cette reine usurpatrice.

Maintenant, s'est terminé. 

La vérité va éclater, peu m'importe comment. Alors, je retrouverais ma mère, je la sortirais de son impasse et ensemble nous anéantiront cet envahisseur qui a détruit tant de famille, tant de vie, mais qui a aussi abolit le mot espoir.

Je veux montrer à la fausse Gloria qui doit tenir les reines de ce pays.