Suite...
Je me sens partir face à ces effluves qui paralysent mon corps tout entier et mon système cérébrale. Je divague complètement. J'ai la sensation d'avoir été drogué, ou d'avoir trop bu après une fête trop arrosée. C'est une chose qui ne m'est jamais arrivé, mais je sais quels sont les symptômes pour en avoir eu plusieurs aperçus, grâce à mes anciens camarades de chambre.
La lumière qui se tenait au-dessus de moi avant même que je ne m'endorme, me laisse une trace blanche très aveuglante depuis que mes yeux sont clos. Petit à petit, celle-ci s'atténue enfin. Puis, dans ce qu'il me semble quelques secondes après, je sens enfin le poids de mon corps, comme si mon âme avait erré et était revenue en moi.
J'arrive pas à pas à bouger mes orteils, ensuite mes doigts. J'ouvre lentement les yeux, puis j'aperçois un ciel d'un bleu étincelant, presque irréel. Je n'ai jamais vu un bleu aussi pur et parfait !
Je tente de me relever malgré mes vertiges et quelques troubles de la vision. J'arrive à me mettre doucement sur pied et je remarque que le paysage est digne d'un rêve. Je suis au bord d'une plage paradisiaque. Je devrais être heureux, mais je trouve ça presque inquiétant.
- C'est étrange, remarqué-je, décontenancé, c'est bien trop calme et...parfait pour être vraie.
Soudain, un grondement sourd dans mon dos attire mon attention. Un grognement grave et menaçant à faire fuir n'importe quel être vivant. Je ne serais comment le décrire, mais en me retournant le plus lentement possible, je vois face à moi un chien colossal, d'une taille hors-norme !
Sa bave dégoulinante, tombant sur le sol, crée une grosse éclaboussure et une énorme flaque. Tétanisé, le cœur battant à tout rompre, je n'ose pas le regarder droit dans les yeux. Il y a forcément une échappatoire.
Des frissons me parcourent l'échine, je ne sais pas quoi faire. J'ai peur. C'est la toute première fois que je ressens une telle émotion. Mon instinct de survie me somme de fuir, tandis que ma raison me conseille de ne pas bouger d'un iota.
Grognant de plus en plus, la bête rugit sans crier gare. Je me mets à détaler le plus vite possible, sans réfléchir à l'endroit où je me dirige. La seule pensée qui me vient à présent, c'est de foncer et de m'éloigner le plus vite possible de ce titan.
Je l'entends me poursuivre d'un pas lourd et le souffle saccadé. Cette bête ne lâche pas l'affaire et on dirait qu'elle est de plus en plus en colère.
Malgré tout, je tente d'esquiver ses tentatives de... de quoi en fait ? Des ses coups de dents ! Elle veut me dévorer ?
Longeant la mer, je distingue plus loin une sorte de trou noir sous les montagne rocheuses. Une grotte me semble-t-il. Je décide de m'y engouffrer, elle ne passera sûrement pas. C'est logique ! Cette bestiole est beaucoup trop gigantesque !
Je m'y réfugie le plus vite possible, allant au plus profond de cette caverne. Le monstre arrive derrière et s'abat violemment contre la paroi, faisant trembler les roches et en tomber certaines. Après quelques minutes d'insistance à essayer de passer par ce trou qui me sépare de cette horrible monstre, celle-ci finit par capituler. Je pense alors être enfin en sécurité.
Me laissant tomber de fatigue contre la paroi, m'égratignant au passage le long de ma colonne vertébrale, je reprends mon souffle difficilement, le cœur manquant quelques battements à cause de ma course effrénée. J'étais nul en sport et je le suis toujours visiblement.
- C'est quoi ce délire ? Où est-ce que je suis tombé ? m'interrogé-je, égaré. Qu'est-ce que je vais faire ici ?
D'un coup, je tombe en arrière. Je me relève surpris. Je me retrouve au beau milieu d'une forêt dense, la pluie battante. Il fait un froid de canard et je suis trempé jusqu'aux os en moins d'une minute.
J'entends différents chants d'oiseaux. Puis, d'autres bruits un peu plus inquiétants, comme celui d'un bout de bois se cassant en deux, des hurlements d'animaux sauvages que je ne saurais définir. Mais aussi des sortes de gloussements, provenant peut-être des singes et de lointains hurlements rauques jaillissaient d'outre-tombe.
J'avance en faisant attention où je pose mes pieds nus. Des plantes démesurées m'entourent, toutes plus bizarres les unes que les autres. Soudainement, la pluie s'estompe. Les bruits des animaux aussi. Il n'y a plus rien. Les arbres et les hautes herbes ne bougent plus, comme si le temps s'est arrêté. Le ciel au-dessus de ma tête devient sombre et menaçant.
Sans m'y attendre, un immense feu me fait face et s'avance droit sur moi à une vitesse démesurée. Je cours à l'opposé, je me prends les pieds dans les racines d'arbres, mais je me relève malgré la douleur lancinante à ma cheville gauche. Je me cogne la tête plusieurs fois contre les branches, mais je continue là encore mon chemin. Je ne m'arrête pas. Je cavale comme un dingue et je remarque que quelque chose d'autre aussi court non loin de moi.
Je n'ai pas le temps de comprendre ce que c'est. Je veux juste échapper à ce feu bouillant ! Quand je jette un œil derrière moi afin de mesurer l'espace entre moi et lui, je m'aperçois que des dizaines voire une trentaine d'animaux courent sur mes talons.
Je ne les connais pas tous, à l'école on nous enseigne que le principal. Sauf que je crois reconnaître des loups, des cerfs, des gros lapins peut-être, ou des lièvres, je n'ai jamais trop su comment les différencier à travers une image. Puis d'autre bestioles répugnantes, comme des cafards à mes pieds, des choses volantes qui se prennent dans mes cheveux.
Trop obnubilé par ma course effrénée et ce qui m'entoure, je suis prit par surprise quand je continue de secouer les jambes dans le vide. Je chute de plusieurs mètres m'extirpant par la même occasion un cri étouffé.
Des centaines et des centaines de mètres ! La descente me semble interminable, quand enfin j'atterris brutalement sur un sable brûlant. Beaucoup trop brûlant à mon goût. Je me relève en sursaut et remarque que je suis encore pieds nus. Mes pieds sont en train de cramer ! Je sautille sur place, mais le sable est toujours aussi intense. J'observe où je me trouve cette fois-ci et je pense voir le pire endroit au monde.
Un désert aride sans rien à des kilomètres à la ronde.
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