Chapitre 7 - La Bête est-elle bien morte ?
Les craintes de M. Antoine, qui n'est pas encore reparti, sont-elles fondées ?
Dès le 26 septembre 1765 (alors que le loup des Chazes a été tué le 20), l'abbé Ollier, curé de Lorcières, signale que la Bête aurait attaqué un jeune homme sur sa paroisse. Il aurait été secouru par les villageois qui auraient ensuite vainement poursuivi la Bête.
L'abbé indique que la Bête aurait en outre été revue dans les parages les deux jours suivants.
Il mentionne ensuite que le 5 octobre, une jeune fille gardant un troupeau avec des camarades aurait vu passer la Bête de loin, vers Chabanoles, et qu'elle aurait eu si peur qu'elle s'en serait évanouie.
Inquiétantes rumeurs...
Vers le 7 octobre, la Bête aurait paru près de Marcillac (donc toujours vers Lorcières) où elle aurait essayé d'attaquer une jeune fille.
Le 21 octobre, on signale encore sa présence près de Marcillac où c'est, cette fois, à un homme qu'elle s'en serait pris.
Toujours des rumeurs, mais il n'y a pas de preuves, personne n'a été blessé.
Ne serait-on pas en train d'affabuler, de voir des Bêtes partout ?
Car, après tout, seize mois de terreur doivent avoir marqué profondément les esprits de ces pauvres pantres, cela peut se comprendre. De quoi en voir des Bêtes fantômes au moindre loup ou gros chien qui traîne...
Le mois de novembre passe, dans le calme retrouvé.
Aucune attaque officielle n'est à déplorer depuis que M. Antoine, qui a maintenant quitté les lieux pour retrouver triomphalement Versailles, a tué aux Chazes ce loup de taille extraordinaire.
Les Chastel père et fils, du coup, sont sortis de prison comme il en avait été prévu par la demande de M. Antoine. Ils n'auront finalement pas été incarcérés longtemps au regard de la gravité des faits : ce n'est pas anodin d'envoyer dans les sables mouvants des gardes-chasse des princes du sang et, pire, de les coucher en joue !
La vie reprend petit à petit son cours normal.
Jusqu'au lundi 2 décembre.
Ce jour là, deux jeunes garçons sont attaqués alors qu'ils gardaient des vaches près de la Beyssère-Saint-Mary.
Le plus âgé, Jean Couret, a 14 ans et l'autre, Vidal Tourneyre, a 6 ans.
Ils se défendent avec une baïonnette. Vidal est cependant saisi par l'animal.
Il est emporté vers les bois mais, selon les sources divergentes, ou bien Jean Couret tout seul ou bien un groupe d'hommes alertés par les cris de celui-ci se précipite à son secours, mettant en fuite la Bête qui a eu le temps de blesser gravement le garçonnet.
La Bête, oui.
Car le doute n'est pas permis, c'est elle, on l'a bien vue !
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