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Chapitre 1

Huit jours étaient passés. Le temps s'était adouci. La tempête s'était calmée, laissant derrière elle tous les ravages qu'elle avait pu faire. Les habitants du château étaient sortis tôt ce matin afin de pouvoir s'atteler aux nombreuses réparations qu'il y avait à faire. Il y avait beaucoup de dégâts, de ce que j'avais pu voir.

Les arbres à l'orée de la forêt étaient couchés, s'amoncelaient en de nombreux tas difformes. Les écorces avaient volées, des branches d'arbres s'étaient fracassés contre des portes et des volets, et de nombreux copeaux de bois étaient éparpillés ici et là. Les autres conifères, eux, avaient légèrement pliés sous l'effet de la tempête, ce qui leur donnait un effet penché. Des tuiles avaient ensuite été arrachées et brisés, la pergola avait été emportée et certains buissons avaient été déracinés. Il n'en restait que quelques miettes par-ci par-là. Seuls les rosiers étaient sains et sauf. Je soupçonnais la magie d'en être à l'origine mais au final, je n'en savais rien et ne savais même pas si cela était possible.


Quoiqu'il en soit, tout le monde était partit tôt ce matin, avec Aby en tant que directrice des travaux. Je la voyais, au travers de ma fenêtre, en train d'hurler des ordres à tout va, tout en pointant du doigt telle ou telle partie du jardin. Et tout le monde ployait. Keylan, Antonio, Alfred, Emett... Chaque habitant du château courbait l'échine et s'employait à arranger tout ça.

Tout le monde, sauf Roxy, qui s'était improvisée directrice adjointe, et le petit Théodore, qui s'amusait à les imiter en faisant des grimaces, et à se cacher dès que les deux femmes se retournaient. Ce petit les faisait tourner en bourrique mais il n'empêchait pas les travaux, loin de là. Quand l'envie lui prenait, il montait sur son fidèle Snoopy et transportait une branche ou deux. Même ce petit démon, réfractaire à tous les ordres possibles, s'y mettait pour que le château retrouve de sa vigueur. Le temps s'étira, les allers-retours se multiplièrent et petit à petit, l'immense jardin commençait à reprendre vie. Ce qui avait été cassé avait été nettoyé, remplacé ou réparé quand ça pouvait l'être. L'orée de la forêt se dégagea progressivement et bientôt, ce fut comme si la tempête n'était pas passée.

Bien évidemment, si l'on prenait le temps d'analyser chaque détail, on pouvait se rendre compte que les constructions n'étaient pas faites du même bois, que la forêt, légèrement penchée présentait quelques trous ci et là, et que certains matériaux étaient beaucoup plus neufs que d'autres. Mais au final, cela n'avait pas beaucoup d'importance.


Et puis il y avait moi. Seule, dans mon lit, en train de regarder les autres travailler. J'aurai voulu aller les rejoindre, leur parler, rigoler avec eux mais... Je ne m'en sentais pas la force. J'avais besoin de temps pour assimiler ce que j'avais fait, ou du moins ce que j'avais causé. J'avais également besoin de temps pour comprendre que tous les cauchemars que je faisais, étaient en réalité des souvenirs de mes longs mois de torture. Il fallait que j'accepte tout. Le bon, comme le mauvais, et que j'avance. Mais j'avais du mal. J'avais du mal à me regarder dans un miroir, sans penser aux vies que j'avais détruites.

C'était dur. Insoutenable par moment.

Heureusement, je pouvais compter sur la présence chaleureuse d'Alfred, sur celle silencieuse d'Emett, et sur la joie de vivre d'Antonio, de Roxy, de Théodore et d'Aby. J'avais d'ailleurs fini par leur pardonner. Rien n'avait été dit, et je savais que nous devrions parler un jour de tout cela. Quand tout irait mieux. Mais honnêtement, après la découverte de mon propre passé, comment leur en vouloir pour ce qu'ils avaient fait ?

C'était ridicule. D'autant plus que leurs présences m'apaisaient. Elles éloignaient mes démons, au moins pendant quelques temps.


Quant à Keylan... Il me faisait autant de bien que de mal. J'aimais le sentir près de moi et l'écouter parler. Mais je savais combien il lui coutait de venir me voir à chaque fois. Il était triste, malheureux, impuissant. Il ne savait pas quoi faire pour me sortir de là ou pour me faire sourire. Et ça le tuait. Lentement, silencieusement. À chaque fois, j'essayais de faire un geste vers lui, de poser ma main sur la sienne, de le regarder, de lui transmettre oh combien sa présence me faisait du bien !

Mais rien. Je restais apathique, le regard lointain et le corps immobile. Je voulais bouger, hurler pour lui faire comprendre que j'étais là, que je l'entendais, l'écoutais, l'appréciais plus que de raison. Mais mon corps ne bougeait pas. Pas encore tout du moins. Parce que cela viendrait. J'en étais certaine.


Ma respiration se bloqua quand j'entendis la porte s'ouvrir. Elle se claqua presque immédiatement. Mais la personne ne bougeait pas. Elle restait sur le seuil, attendait je ne sais quoi. Elle me fixait, je le sentais.

Mon rythme cardiaque s'était accéléré, ma respiration se faisait moins profonde et plus saccadée, mes mains tremblaient et une fine pellicule de sueur s'était installée sur mes mains et le long de mon échine.

Je n'aimais pas qu'on me regarde, et encore moins depuis le traumatisme que j'avais subi. J'étais moche, immonde, et le simple fait que l'on me fixe faisait remonter tout cela à la surface. Parce qu'on ne regardait pas les monstres. Non, on les dévisageait, les jugeait, les dédaignait et les méprisait. Et malgré tout ce que j'avais fait, je voulais plus que tout ne pas subir le regard des autres. Je voulais qu'Antonio et Alfred me taquinent, je voulais qu'Aby et Roxy me regardent tendrement, je voulais que le petit Théodore se moque gentiment de moi, je voulais qu'Emett pose sur moi son éternel regard sombre mais plein de sollicitude. Mais plus que tout, je voulais continuer à voir tous les sentiments que me réservaient Keylan, à moi et à moi seule.

Parce que je venais de l'admettre. Adkins ne me regardait pas amicalement. Bien loin de là. Et tout cela me plaisait. Parce que ce que je ressentais pour lui était bien plus fort que cela également. Et je lui avouerai.

Lorsque tout cela ira mieux, je lui dirai tout.

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