J'attends dans ma cabane. Allongé dans mon lit je contemple le plafond blanc et pense à ce qui va m'arriver. Je sais pas ce qui m'a pris. Les mots sont sortie tout seuls. Bien entendu j'imagine que le gradé qui va se faire un plaisir de venir c'est celui à qui j'ai manqué de respect ... Je ne tarderais pas à le savoir j'entends du bruit dehors. Une légère appréhension monte en moi. Que va-t-il m'arriver?

Quelqu'un ouvre la porte et entre dans ma cabane. Il s'agit du gradé avec qui j'ai fait la route. Il sourit tout fier de pouvoir me montrer qui est le plus fort.

-Comme on se retrouve! Lance-t-il tout joyeux.

Je m'assieds sur le lit et le fixe. Il est encore plus laid qu'hier. On pourrait croire qu'il s'est de nouveau battu vue la grosseur de son nez tout cassé. Il s'approche de moi, matraque à la main.

Il m'assène un premier coup dans le ventre. Je me tord de douleur. Il n'y est pas allé de main morte. Il continue de jouer en répétant plusieurs fois son action. Très rapidement, il me gifle. De nouveau le sang se répand dans ma bouche. Je porte ma main à mon visage. Celle-ci est pleine de sang. Il remarque ça et se met à rire. Rire strident et flippant. Son regard malicieux me dévisage. Il cherche où me taper pour me faire bien mal. Sans attendre il me frappe dans le dos. Le même endroit que la veille. Un cri de douleur m'échappe. Ma respiration a brièvement été coupée. Il continue à me frapper pendant quelques minutes. Il termine en me redonnant un coup dans le dos.

-J'espère que tu as bien compris! La prochaine fois, je pourrais te laisser dans un état pire, crache-t-il.

Et il sort.

Je me lève avec difficulté. Je suis obligé de me tenir au mur pour avancer. Mon ventre me fait horriblement mal tout comme mon dos. Tout ça à cause de cette satané gosse de riche et sa pote! On voit qu'elles ne connaissent pas la vie. Un coup elle dit noir et un coup elle dit blanc...

Face à mon miroir je vois mon visage. Mon arcade saigne ainsi que mon menton. Ma lèvre aussi. En soulevant mon t-shirt mon ventre est couvert d'hématome. Tout comme mon dos. Qu'est ce que j'ai fait de si terrible pour mériter tout ça? J'aimerais pouvoir vivre dans l'ancien temps. On pouvait être plus libre. Avoir de véritable droit. Tout le monde était égaux. Pourquoi je suis obligé de subir les mensonges de cette société?

Contre toute attente, j'entends la porte s'ouvrir à nouveau. C'est une blague? Encore. Cette fois-ci je vais tomber sur quelqu'un de plus compatissant?

Je m'accroche au mur pour sortir de ma petite salle de bain pour voir mon visiteur.

-Oh mon dieu! Alex, constate Zack.

-Zack?

Ma voix est tremblante et je parle avec difficulté. Ma vue est trouble elle aussi. Alors que je devrais me réjouir de voir Zack, je n'ai qu'une envie m'écrouler.

Il est habillé avec l'uniforme Prafinibus. Casquette mauve, polo mauve et pantalon noir.

Je me laisse tomber, épuisé. Zack vient à mon secours et me pose sur mon lit.

-Pourquoi t'es dans cet état?

-La gamine ... j'ai été ... insolent et elle ... s'est vengé... je déclare avec difficulté.

-Tu dois rester fort. Je viendrais te chercher dès que possible mec. Mais je dois te parler.

Je lui fais signe de s'exécuter.

-Déjà tu diras à ta gardienne de mieux se préparer au vol car dans le bus ça à pas été compliqué de lui voler ses petites clés. Mais si je suis là c'est pour autre chose. Le groupe accueil de plus en plus de rebelle. Certains ont prévu de partir quelques temps en Autriche pour préparer la rébellion. J'ai parlé de ton cas et ils sont d'accord pour t'emmener et te faire rester là-bas jusqu'à la fin de notre acte. Si tout se passe bien, ce sera dans trois semaines. Tu pense tenir le coup jusque là?

En une journée la flamme qui été en moi s'est éteinte. Et la Zack vient de la rallumer.

-Je ... devrais me tenir.

-Alex ne déconne pas! Si tu fais une connerie c'est mort ils voudront pas de toi.

-Je te promets. Je me ... tiendrais.

- Déjà si ils savent que tu t'es fais tabasser parce que t'a fait une connerie en un jour c'est mort!

Soudain son portable sonne. Il me sourit puis part précipitamment. Ce mec à le don de vous sauver en une pierre de coup.

Je comprends mieux pourquoi il est parti aussi vite. Madame arrive.

-Alex je suis désolé d'avoir causé tout ça... J'ai essayé de revenir avant qu'ils s'en prennent à toi.

Elle me tutoie? Je comprends pas trop là. Elle est lunatique.

-C'est trop tard.

Je l'ai coupé sèchement pour qu'elle comprenne que je suis rancunier. J'ai bien compris que je dois me tenir mais venir s'excuser une heure et demi après ...

-Ecoute je suis vraiment désolé. Si je peux te donner quelque chose pour la douleur ou même un bandage.

Elle s'approche de moi et prend mon visage d'une de ses mains. Elle le tourne de sorte à l'orienter vers la lumière.

-Il t'a pas loupé. Tu lui as fait quoi pour qu'il soit comme ça avec toi?

-Je l'ai peut-être un peu provoqué ... déclare-je doucement.

-Mouais. En tout cas j'ai ce qu'il te faut. Attends-moi.

Elle ouvre la porte à sa chienne, ses cheveux blonds virevoltent lorsqu'elle sort dehors. Elle me lance un coup d'oeil furtif avant de partir. Ses yeux bleus s'excusent...

Sa chienne s'approche de moi, la queue baissée et les oreilles couchées. Elle remarque que je vais pas bien. Elle s'allonge à mes pieds pendant que je m'assois dans le fauteuil en attendant sa maîtresse. Cette fille a un don.

Elle m'a fait oublier toutes mes douleurs lorsqu'elle était dans la pièce. Même si au début j'ai voulu la jouer macho, sans même avoir criée elle m'a remit à ma place avec sa douceur. C'est vraie qu'au premier abord elle est arrogante. Fille très riche, attirante, forme parfaite. Son arrogance gâche tout. Et puis elle n'est pas si parfaite que ça. Sous son fond de teint, elle dissimule quelque chose. Aujourd'hui son maquillage était mal fait car j'ai pue en voir un bout. Elle cache des brûlures.

Elle revient les bras chargés de bandage, désinfectant et j'en passe.

-Je vais te soigner. Je connais les bases, me déclare-t-elle.

J'acquiesce. Je ne me peux m'empêcher de me demander d'où vient sa brûlure et pourquoi elle la cache. Je sais qu'il y a une raison particulière car elle ne cessait de répéter à sa copine d'arrêter de cacher son acné ou quelque chose comme ça. Pourquoi reprocher quelque chose alors que nous même on le fait?

-Ca risque de piquer un peu d'accord?

Elle s'approche de moi. Elle est habillée en tenue d'équitation. C'est surprenant car elle s'est habillée simplement. Un t-shirt blanc et un pantalon noir avec des chaussettes blanches. C'est cliché mais d'habitude les riches prennent la peine de bien s'habiller, être chic. Son maquillage est très léger aussi. Elle a toute cette pâte qui recouvre son visage mais sinon elle a simplement maquiller ses cils.

Je grimace légèrement quand elle me désinfecte lorsqu'une idée me vint à l'esprit.

-Tu as dit que tu voulais t'excuser. Je sais comment tu peux faire.

Surprise elle arrêter de me soigner pour me fixer. Son regarde est plein de question.

-Euh ... oui?

-Pourquoi tu es brûlé et pourquoi tu le cache?

Ma question la prend visiblement de court car elle recule encore plus et laisse tomber ce qu'elle tient de ses mains manucurées.