Lila se tenait au milieu de sa chambre, incapable de bouger.

D’un côté de la pièce, Lucas, les bras croisés, un sourire en coin.
De l’autre, derrière la porte, Ethan qui attendait qu’elle ouvre.

Elle déglutit. Comment s’était-elle retrouvée dans cette situation ?

— Tu vas le laisser entrer ou tu préfères qu’on continue cette discussion ? souffla Lucas, provocateur.

Lila hésita. Mais Ethan ne comptait pas attendre éternellement.

— Lila, sérieusement, ouvre-moi.

Son ton était plus dur que d’habitude. Comme s’il devinait que Lucas était là.

Elle prit une inspiration tremblante et ouvrit la porte.

Ethan entra immédiatement… et son regard s’assombrit en voyant Lucas confortablement installé contre le mur.

— Je dérange encore, à ce que je vois.

Lucas haussa un sourcil, amusé.

— On commençait tout juste à discuter.

Lila sentit l’atmosphère se charger d’électricité.

— Assez. Elle leva les mains pour calmer le jeu. Vous n’allez pas vous battre comme des gamins à chaque fois que vous vous croisez.

Lucas esquissa un sourire, mais Ethan ne lâcha pas Lila du regard.

— Il joue avec toi, et tu le sais très bien.

— Ou peut-être que c’est toi qui refuses d’accepter qu’elle puisse voir autre chose en moi qu’un simple joueur, répliqua Lucas, son ton mielleux tranchant avec la dureté de ses mots.

Ethan serra la mâchoire.

— Lila, tu es intelligente. Tu sais que ce mec ne pense qu’à lui-même.

Elle fronça les sourcils.

— Et toi, tu penses à qui exactement, Ethan ?

Le silence tomba brutalement.

Elle avait posé la question sans réfléchir, mais maintenant qu’elle était sortie, elle flottait dans l’air comme une bombe prête à exploser.

Lucas éclata de rire, brisant la tension.

— Bonne question, Lila. Vraiment.

Ethan lui lança un regard noir.

— Ce n’est pas un jeu pour moi.

Son ton était bas, presque un murmure.

Il ne s’adressait plus à Lucas. Il parlait directement à Lila.

Elle sentit un frisson lui parcourir l’échine.

Lucas perdit son sourire.

Ethan fit un pas en arrière, les poings toujours serrés.

— Mais si tu veux jouer… alors joue.

Il tourna les talons et quitta la pièce, laissant derrière lui une tension plus lourde encore.

Lila se laissa tomber sur le lit, la tête entre les mains.

Lucas, lui, souffla en secouant la tête.

— Il commence à perdre patience…

Elle releva les yeux vers lui.

— Et toi ?

Lucas la fixa un instant, puis haussa les épaules.

— Je ne perds jamais patience. Je gagne.

Son regard brilla d’un éclat indéchiffrable.

Et Lila comprit à cet instant qu’elle était la seule à pouvoir arrêter cette guerre…

Si tant est qu’elle le veuille.

À suivre…

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