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[Chapitre 9]

          Le lendemain, j'étais dispensée d'entrainement pour me remettre de ma blessure. Malgré cela, je me levai tôt comme à mon habitude. On avait déposé un nouveau pantalon au pied de mon lit. "Quelqu'un était donc rentré dans ma chambre...ou pouvait avoir utilisé son pouvoir de télékinésie ou que sais-je. "

Je fermai les yeux, un peu frustrée. Les Aimés avaient quand même des drôles de manières. Je me figurai à nouveau l'architecture spectaculaire de l'Ordre : "Et un sacré ego aussi..."

Sans parler de ces pierres précieuses incrustées dont une seule aurait pu acheter l'entièreté des biens du marché illégal d'hier... En pensant aux gemmes colorés, j'eus un éclair de lucidité et l'image familière qui m'était apparue le jour de mon combat au conseil me revint à l'esprit.

L'illustration d'un combat dans un style primaire de dessin qu'on n'utilisait que dans les vieux manuscrits. Comme celui que m'avait montré Calista. Et si je profitais de la journée pour comprendre d'où venait ce flash étrange ?

Après avoir enfilé mon uniforme en vitesse, je me dirigeai vers l'endroit où on trouvait tous les livres de l'Ordre : la bibliothèque.

Sur mon chemin, je croisai Thalion en pleine discussion amusée avec trois enfants d'une douzaine d'années.

- Montre-nous encore une fois s'il te plaiiit ! suppliait un petit garçon qui portait une tunique semblable à celle que j'avais portée à mes débuts.

- Tu seras toi-même capable de le faire si tu écoutes bien ton mentor, soutint mon équipier sur un ton paternel avant de faire se soulever une pierre par son pouvoir sous les acclamations admiratives de son jeune public.

- Et moi, Thalion, je pourrai ? s'exclama un autre garçon.

Thalion le regarda un long moment en plissant les yeux, feignant une immense concentration avant de déclarer d'un ton sans appel :

- Seulement si tu arrêtes de manger du dessert pendant vingt jours.

Les enfants éclatèrent de rire et continuaient de poser mille questions au soldat.

"J'appelle ça du harcèlement" fis-je bien décidée à éviter la joyeuse troupe de gamins.

Mais c'était sans compter sur Thalion qui m'interpela dès qu'il me vit :

- Ah Lyria ! Vous voyez cette fille là ? Elle fait des choses encore plus impressionnantes que moi !

Trois paires de yeux ronds se tournèrent vers moi avec intérêt. Une petite fille s'avança vers moi et demanda doucement, timide :

- Madame, est-ce que tu peux nous montrer ton pouvoir s'il te plait ?

Je glisssai un regard vers Thalion qui me sourit de toutes ses dents, visiblement ravi. Alors j'ouvris ma paume et y allumai une petite flamme rougeoyante qui dansa jusqu'au bout de mon index. La fillette eu un mouvement de recul et les deux autres enfants se précipitèrent avec curiosité.

Sous leurs yeux émerveillés, je fis sauter la flamme en sphère avant de l'envoyer dans les airs. Je la rattrapai comme une balle, refermai mon poing sur elle tout en ouvrant ma deuxième main dans laquelle j'avais créé une autre boule de feu similaire.

Mon petit spectacle provoqua une série de cris impressionés et de rires fascinés. J'observai les lumières des enfants. Brun, violet, rouge. La première fille qui était un peu plus petite que les deux autres garçons possédait le même pouvoir que moi.

- Tends ta main, je lui proposai.

Je déposai dans sa petite paume une flammèche. La fille ouvrit de grands yeux médusés et les deux autres garçons regardaient leur camarade, ébahis.

- Moi aussi s'il te plait ! lança un garçon.

Mais avant que je puisse lui dire quelque chose, une voix appela les enfants sur un ton autoritaire. Je relevai la tête ; au bout du couloir se tenaient trois soldats. Les enfants se précipitèrent vers leur mentor non sans avoir crier à Thalion des "à plus tard" enthousiastes.

La fille tira sur la manche de Thalion qui s'accroupit pour qu'elle lui chuchote à l'oreille :

- A partir de maintenant je vais bien écouter les cérémonies, promit-elle de sa petite voix.

Pendant que Thalion et moi regardions les jeunes recrues se rendre à leur entrainement respectif, je lui dis sur le ton de la moquerie :

- T'as vraiment fait croire à la fille qu'être sage pendant les cérémonies allait l'aider à développer son pouvoir ?

Pour toute réponse il tira la langue, déclenchant mon rire.

- Je ne savais pas que tu t'entendais aussi bien avec les enfants, je lui fis remarquer.

- Il y a tellement de choses que tu ne sais pas sur moi... répondit-il en imitant un ton mystérieux que je réprimai par un coup de coude amusé. Non plus sérieusement, j'ai toujours un peu d'empathie pour les petits nouveaux. C'est un peu paumant pour eux le début ; ceux-là sont arrivés à l'Ordre il y a trois mois à peine... Enfin tu n'as pas connu ça toi j'imagine.

- Non c'est vrai, j'admis. Mais je pense que je peux comprendre.

Des enfants, privés de leurs proches, de leur mémoire. Peut-être étaient-ils trop jeunes pour regretter leurs souvenirs. Ou bien peut-être qu'on ne regrettait jamais longtemps ce qu'on n'avait pas souvenir d'avoir connu.

- Je ne comprends toujours pas pourquoi il est si impératif que les Aimés perdent leur mémoire...

Thalion émit un long soupir, comme s'il s'était lui-même longtemps posé la question.

- L'organisation de l'Ordre n'est pas parfaite. L'amnésie, les cérémonies, tout ça peut sembler un peu archaïque... Mais je crois tout de même que cette organisation nous permet une certaine sagesse. Qui sait ce que des gens avec des pouvoirs feraient subir à ceux qui n'en ont pas par vengence ou pure méchanceté ?

La question resta en suspension un moment avant que Thalion demande sur un ton plus léger :

- Comment tu savais qu'elle n'allait pas se brûler ?

Je le fixai sans comprendre.

- Sa lumière rouge, j'expliquai sur le ton de l'évidence.

- Tu veux dire que tu vois la couleur de leur lumière ?!

- Oui...? En quoi est-ce si étrange ?

- Il est pratiquement impossible de voir la couleur d'une lumière d'un enfant qui commence tout juste à développer ses pouvoirs.

- Alors de quelle couleur tu la vois ?

- Blanche.

Il émit un petit rire en me regardant, visiblement étonné. D'abord surprise, je rigolai un moment avec lui avant de me rendre compte :

- Donc tu as menti au garçon tout à l'heure !

Il acquiesça, penaud. Ce qui eut pour effet de redoubler nos rires.

Puis il me laissa seule, devant s'entrainer avec le reste de l'équipe. Il me proposa de l'accompagner, simplement en spectatrice. Ce que je déclinai, à cœur de remplir la mission que je m'étais donnée, et de lever un peu le voile sur cette étrange vision.

Je savais maintenant parfaitement bien me repérer dans le labyrinthe qu'était les couloirs sans fin de l'Ordre. Aussi je fus étonnée de me trouver devant les portes imposantes de la Grande Salle. Je savourai un moment l'ambiance poignante de la plus grande salle du bâtiment que je voyais pour la première fois totalement vide et silencieuse.

Je rompis ce calme austère en m'avançant dans la nef. Mes pas me portèrent d'eux-mêmes dans le collatéral droit de la salle. Je contemplai les colonnes sculptés et les hauts vitraux colorés représentants des scènes de mythes qui m'étaient inconnus.

Alors je les vis. Une femme aux cheveux aussi blanc que sa robe flottant négligemment derrière elle. Des rayons lumineux émanaient de sa personne et ses paumes étaient tendues vers l'avant comme si elle défendait à l'homme en face d'elle d'approcher. Ou comme si elle utilisait son pouvoir, pensai-je en percevant une variation de couleur au niveau de la poitrine sur sa robe. En effet des éclats de nacre avaient étaient incorporés au verre blanc.

En face d'elle, un homme dont la moitié du visage était coupé par la capuche noire qu'il avait revêtue. Sa cape collait à son dos et flottait en direction de la femme. Ses deux mains tenaient fermement une épée tendue vers un ciel chargé de nuages.

Des bruits de pas se rapprochant me tirèrent de ma contemplation. Je reconnus les cheveux courts d'Aurnia.

- C'est un vitrail magnifique n'est-ce pas ?

J'acquiesçai en silence.

- Qui sont-ils au juste ?

- La déesse Tanais et la première Ombre. Une des légendes fondatrices de l'Ordre.

- Comment dire ? J'ai peut-être un peu dormi pendant les cours d'histoire... C'est possible que tu me fasses un petit rappel ?

- Ahah bien sûr. Si tu ne connais pas cet événement, tu n'es pas une vraie Aimée digne de ce nom !

Elle prit une voix mélodieuse avant d'introduire son récit qui résonna dans la Grande Salle :

- Il y a près de cinq mille ans, et ce depuis depuis le début de l'humanité, les personnes qui avaient des pouvoirs étaient persécutés pour leur différence, tués sur la place publique pour sorcellerie ou bannis pour hérésie. Un beau jour, souffrant de voir tant d'injustices, la déesse Tanais se rendit humaine. Elle se fit passée pour une personne avec des pouvoirs. Les hommes tentèrent de la brûler, de la noyer, de la torturer. Mais rien ne fonctionna. Elle avait un pouvoir particulier qui se développait et changeait de lumière pour protéger sa vie par tous les moyens.

- Tu veux dire qu'elle avait toutes les sortes de pouvoirs ?

- Exactement,  le pouvoir originel. On la noyait et elle développait le pouvoir de l'eau et il en fut de même avec tous les dangers. Les rois de tous les pays tentèrent alors d'envoyer leurs armées. Mais quand elle eut paré tous les coups, vaincu tous ses ennemis, sans jamais tuer aucun humain, les hommes s'inclinèrent et reconnurent la filiation divine de Tanais, et de tous les Aimés des dieux. Alors la déesse retourna parmi les dieux.

Quand elle eut fini son histoire, nous restâmes silencieuse en moment, contemplant le vitrail.

- Et cet homme alors ? C'est une Ombre, tu m'as dit ?

- Le seul soldat qui affronta presque à égal Tanais. Leur combat dura des jours et des jours. On ne sut jamais par quel pays il avait été envoyé, ni son nom, ni même son visage. Donc on le surnomma l'Ombre. Aucun rapport avec les Ombres auxquelles nous avons eu affaire évidemment, bien que l'Iris se revendique comme descendant de ce mystérieux soldat.

- Tandis que l'Ordre se revendique héritier de Tanais.

- C'est à peu près cela, approuva-t-elle en hochant la tête. D'où le nom des Aimés des dieux.

- Comment leur combat a fini ?

- Hé bien, la fin est plus controversée... Certains écrits racontent que Tanais le vainquit comme les autres et qu'il s'en alla. D'autres racontent que le soldat reconnut avant tous la divinité et qu'il lui prêta allégeance. Les récits les plus extravagant avancent même que le soldat tomba amoureux de Tanais...

J'examinai la scène avec attention. Malgré l'épée sortit et les paumes en avant, les deux adversaires ne semblaient pas se battre. Leur corps n'étaient pas penchés vers l'avant, prêts à attaquer, mais droits et fiers.

- Ils n'ont pas l'air de sa haïr, remarquai-je en scrutant le vitrail plongée dans mes pensées. J'ai l'impression qu'ils représentent plutôt des symboles...

- Des symboles oui. Grâce à Tanais, les personnes possédant des pouvoirs ne sont plus opprimés et la couronne les reconnait pleinement.

- Si tu veux mon avis, cette légende permet surtout de légitimer le pouvoir du roi en l'associant aux dieux, je rétorquai sur un ton plus critique.

Au même moment, j'entendis un raclement de gorge derrière moi. Aurnia et moi nous retournâmes et je vis Delos s'avançait vers nous à pas régulier :

- Aurnia, tu étais censée emmener Lyria essayer sa tenue pour le bal, réprimanda notre meneur d'équipe. Si vous voulez bien me suivre.

Et il sortit de la salle sans même vérifier qu'on le suivait. Nous restâmes un moment interdites. Il ne m'avait même pas saluée. 

- Qu'est-ce que j'ai fait de mal Aurnia ? je demandai, désabusée par ces changements d'attitude si soudains.

- Ce n'est pas de ta faute, détrompa-t-elle en posant une main amie sur mon épaule. Ce que tu viens de dire, ta fougue, ta personnalité, tu ressembles à une ancienne Aimée qui était dans notre équipe, Evelina.

Elle resta silencieuse un moment, observa les portes par lesquelles Delos venait de disparaitre.

- Mais ne t'en fais pas. Pour le moment, c'est surtout notre retard qui risque de l'énerver ! dit-elle sur le ton de la plaisanterie avant de courir vers la sortie.

- Attends-moi, c'est pas du jeu ! je me plaignis en m'élançant après elle.

- Je vais prendre la plus belle robe en première !! 

- Tricheuse ! 

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