
1- Les Larmes de l'Aube
Pleurer, je pense que c'est la chose qui m'est arrivée le plus souvent dans ma petite existence. J'étais celle qui pleurait devant les films tragiques, après la perte d'une amitié ou bien même pour des futilités. J'ai toujours étais beaucoup trop sensible aux moqueries, qu'elles soient réelement insultantes ou de simples plaisanteries. Pourtant, ce jour-là, peut-être que je aurais dû pleurer, finalement. Peut-être...
***
J'ouvris lentement les yeux, relevant la tête de l'oreiller et tentant de m'habituer à l'obscurité de la pièce. J'entendais des grognements étranges provenant de l'autre bout de la chambre.
Je m'assis au bord de mon lit, un peu effrayer et allumai ma lampe de chevet pour découvrir l'horrible créature qui émettait ces sons. Tu parles d'une vision d'horreur.
Je soupirai de lassitude en regardant mon frère se tortiller dans son lit.
Pourtant, ce n'était pas lui qui m'avait sorti de ma torpeur. Je tentai de remettre de l'ordre dans mon esprit embrumé par la fatigue et jetai un coup d'oeil à ma montre. Il était plus de 2h du matin et aucun autre bruit ne se faisait entendre dans la maison.
Enfin, si, un. Mais je dus tendre l'oreille pour l'ouïr. C'était la sonnerie du téléphone fixe, situé au salon, à l'étage inférieur.
"Jack ? chuchotai-je, à l'égard de mon frère. "
Pas de réponse, juste ses grognements agaçants.
Je me levai lentement, veillant à ne pas faire grincer le sommier du lit et me dirigeai vers lui.
"Jack ! Réveille-toi."
Il poussa une long grognement en s'étirant et me regarda en somnolant.
"Qu'est-ce que tu fous debout, toi ?... demanda-t-il d'un ton irrité.
- Le téléphone du salon sonne, lançai-je.
- Bah... commença-t-il en se ralongeant, va décrocher.
- T'es pas censé le faire ? C'est toi le grand, ici ! lui rappelai-je."
Comme il ne protèsta pas, m'ignorant simplement comme le grand frère indigne qu'il est, j'enfilai mes chaussons et quittai la chambre pour aller décrocher. La sonnerie devenue perçante une fois en bas des escaliers, je m'approchai du téléphone et attrapai le combiné.
"Âllo ? Dis-je d'une petite voix enrouée."
C'était Grâce. Ma tante.
"Eden, cherie, commença-t-elle, le souffle court, s'il-te-plait, passe-moi ta maman, c'est urgent !"
Je fonçai les sourcils. Elle semblait affolée, ce qui me rendis inquiète à mon tour.
"Que ce passe-t-il ? Demandai-je en commençant à parcourir les pièces pour monter à l'étage."
Elle ne me répondit qu'un baratin de mots incompréhensibles qui se voulait rassurant.
Je grimpai les escaliers à toute vitesse, manquant de basculer en manquant une marche et allai tambouriner à la porte de la chambre de mes parents.
Après quelques secondes, c'est ma mère qui vint m'ouvrir, surprise de me voir si tôt au seuil de sa porte.
Je lui tendis le combiné et lançai :
"C'est Tata. Elle veut te parler.
- Pourquoi ?"
J'haussai les épaules. Va savoir. Ma mère pris l'appareil et me demanda de retourner au lit, ce que je fis, sans un mot de plus.
"C'était qui ? Demanda mon frère dès que je mis les pieds dans la chambre.
- Tante Grâce... Répondis-je dans un soupir."
Il regarda l'heure.
"Pourquoi elle appelle si tôt ?
- Je ne sais pas, Jacob... Elle a dit que c'était urgent..."
J'allais me recoucher quand on entendis la maison s'agitée. Nos parents étaient sortis de leur chambre pour réveiller nos grands-parents.
J'observais mon frère, qui me questionnait du regard.
On entendit la voix affolée de ma mère tenter de contenir son calme et les quatres personnes descendirent rapidement, faisant grincer le vieil escalier sous leurs pas pressés.
Jacob se redressa, s'asseyant sur son lit tout en essayant d'entendre les bribes de conversation à travers le boucant.
Doucement, il se levai et se dirigea vers la porte qu'il entrebâilla. Je le suivis un peu chancelante.
On descendit aussi discrètement que possible pour accéder au salon, dont le lustre projetait une lumière forte, m'ébouissant au passage. Les quelques membres de notre famille se préparait à sortir dans un tourbillon de panique. Je tirai sur la manche de mon frère, cherchant une explication de sa part, mais notre irruption dans la pièce attira l'attention de ma mère qui accoura vers nous, les larmes aux yeux.
"Qu'est-ce qu'il se passe ?! S'écria Jacob, de plus en plus irrité.
- C'est une urgence, on doit y aller ! Nous informa-t-elle, avalant des bouffées d'aire comme si elle étouffait.
- On va où ? Continua mon frère."
Notre mère saisit son téléphone et nous pointa du doigt :
"Vous, vous restez ici. Ordonna-t-elle. On va régler ça entre adulte. Je vais appeler votre parain pour qu'il garde un oeil sur vous.
- Appelez Laurent ? S'indigna Jacob. Tu ne crois pas qu'on est assez grand pour se débrouiller tout seul ?"
Elle secoua la tête et s'éloigna, le téléphone contre son oreille.
J'avais une grosse boule au ventre qui m'empêchait prèsque de tenir debout.
Les minutes s'enchainèrent et quatre ombres paniquées montèrent dans la voiture qui disparu dans les routes peu éclairées du village.
Je restais donc seule avec mon frère qui poussa un énième soupir d'agacement. Ce n'est pas vraiment une personne matinale.
Il passa une main dans sa tignasse emmêlée et s'installa à la table du jardin. Après quelques secondes d'hésitation, je m'attablai à mon tour et observai le ciel, d'un noir profond. Il n'y a avait aucun astre cette nuit. Juste les aboiements des chiens au loin et le chant des criquets que j'entendais depuis le début de l'été.
On resta un moment silencieux, perdu dans nos pensées... Je commençai à me demander à quoi mon frère pouvait bien être en train de réfléchir, observant sa mine concentrée.
"On fait un combat sur Pokémon ? Proposa-t-il."
...Mon frère, Jacob, est la personne la plus admirable que je connaisse. Du haut de ses 17 ans, je peine à croire que l'on partage le même sang.
J'étais mal-à-l'aise, mais surtout inquiète par cette "urgence" qui, en l'espace de quelques minutes avait déboussolé toute ma famille. J'avais un mal de crâne qui me donnait l'impression d'avoir une enclume sur la tête. Je le regardai, découragée.
C'est donc ainsi qu'à 2 heure et demi du matin, on s'est retrouvé à jouer à Pokémon sur nos DS réspectives dans le noir complet.
Au alentour de 3h, après mes doubles défaites consécutives, mon parain est arrivé en voiture, totalement crevé.
Il nous a prit dans ses bras et nous à fait regagner la maison. Aucun de nous n'a posé de questions sur cette "urgence"et la matinée a paru extrêmement longue.
Tandis que Laurent était totalement exténué, couché sur le divan, mon frère et moi restâmes en pyjama, cherchant divers occupations.
Alors que le soleil se levait à peine sur le village, notre parain nous fit passer à table, tout en tentant d'entâmer une conversation avec nous. Je regardais mon omelette brulée sans appétit, répondant vaguement aux questions qu'il me posait. Jacob quand à lui avait avalé son assiette d'une traite pour retourner jouer à la console. La maison était terriblement ennuyeuse et une atmosphère lourde regnait au-dessus de nos têtes.
Ce n'est qu'un peu avant 9 heure que vint un nouveau coup de fil. Laurent décrocha et demanda des nouvelles. Il eut un silence, puis il blêmit. Il s'empressa de raccrocher, annonçant qu'il arrivait dans peu de temps et nous envoya mon frère et moi nous habiller en vitesse, ce qu'on fit sans discuter.
Une fois prêt, l'on monta dans la voiture de mon parain qui démarra sans attendre. Je voyais défiler à toute vitesse le paysage ensoleillé. Je tentai de remettre de l'ordre dans mon esprit, tandis que Laurent nous expliquait la situation. Mon coeur battait dans mes tempes et je n'arrivais pas à entendre ce qu'il disait. Le son de sa voix était étouffé par les bruits autour de nous, mes aussi par toutes les questions qui se bousculaient dans ma tête. J'avais des sueurs froides et les membres tremblants lorsque l'on s'arrêta devant un hôpital se trouvant à plusieurs kilomètres de la maison. Je n'entendais que vaguement ce qui se passait autour de moi. J'avançais dans ces couloirs blancs, accrochée au bras de mon frère, de peur de m'écrouler au sol.
On passa devant une infinité de portes, croisant plusieurs docteurs et infirmières, tous avançant dans ce bâtiment trop lumineux. On rejoignit finalement mes parents et grands-parents, ainsi que mes deux tantes... Quelque chose clochait...
Tous avaient les larmes aux yeux, ce lançant de tristes "ça va aller..." et autres encouragements très peu rassurants.
Je ne comprenais pas... Je ne voulais pas comprendre.
Un docteur avança vers nous quelques minutes plus tard... son visage annonçant de très mauvaises nouvelles...
Je regardais ces lèvres bouger, n'essquissant aucun sourire. Je vis ma mère et mes tantes s'écroulées en larmes, ainsi que mes grands-parents... Je lâchai le bras de Jacob et me faufilai derrière le docteur. Je m'approchai du lit au milieu de la pièce pour regarder la personne étandue dessus.
Mon oncle...
Les bras de Laurent me tirèrent hors de la salle, mais je ne décrochai pas le regard du corps, inerte en face de moi. Pourtant... je ne ressentie rien. Juste une nausée passagère. Je fixais le cardiogramme indiquant une simple ligne droite. Alors peut-être que je devrais pleurer...
Peut-être...
Oh mon Dieu, comme ce premier chapitre est chiant. J'en suis sincerement désolée mais j'ai séché pour le début. J'espère quand même que ça vous a plu et désoler pour les fautes, j'ai tout écrit d'une traite. Si vous avez des questions, n'hésitez pas.
À bientôt !
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