Les flammes, la douleur, la mort. L'inconnu se délectait de ce carnage. La douleur le faisait revivre. Il s'amusait de voir ces misérables humains courir dans tous les sens en croyant lui échapper. Ces êtres pitoyables le suppliaient en pleurant, lui demandant pitié. Mais lui n'en avait pas. Il massacrait tout ce qui se trouvait sur son passage, qu'ils soient hommes, femmes, enfants ou même bêtes, il les exterminait un par un, jusqu'à arriver au palais.

Il traversa sans un regard l'église, la salle du trésor, les cuisines, supprimant serviteurs, cuisinières, gardes. En arrivant dans la salle du trône, il s'arrêta. Face à lui se tenaient quelques soldats : '' Des imbéciles qui serviront leur maître jusqu'à la mort '' pensa-t-il. Il les abattit tous jusqu'au dernier, impitoyable.

Finalement, se retrouva devant un homme, le seigneur Flynn du Pays de la Glace. C'était un vieillard mais il dégageait une aura de puissance et de royauté. La tête haute, il se tenait devant cet inconnu à l'allure inquiétante, l'épée à la main.

L'étranger sentit un sentiment étrange, nouveau, naître en lui. Il mit un moment avant de le reconnaître, l'admiration. On le voyait parfois briller dans les yeux de certains des ennemis supposés imbattables sur le point de mourir. Le seul problème ? Il était aussi imbattable ; des heures d'entraînement l'avaient forgé pour le meurtre et le combat. Ce sentiment l'anima d'une fureur nouvelle. Il se mettait à se comporter comme un de ces misérables insectes qu'étaient les humains !

Le combat s'engagea, énergique, acharné, mortel. Flynn soutint son regard un moment puis attaqua, le fixant droit dans les yeux. Son adversaire para sans encombre puis chargea, le mettant ainsi en difficulté.

Après plusieurs heures de combat sanglant et de coups bas faiblement contrés par Flynn, le souverain s'écroula, définitivement, transpercé par la lame ennemie.

Le Pays de la Glace était tombé.

Satisfait, l'assassin enfourcha sa monture. Lorsqu'il partit, il ne laissait derrière lui qu'une contrée à feu et à sang, une odeur de chair brûlée flottant dans l'air.

~~~

Sur la route du retour, il s'arrêta brusquement, faisant cabrer sa monture. Devant lui, au milieu d'un nuage de poussière, une jeune fille se tenait, s'appuyant sur son épée, un sourire sarcastique aux lèvres.

''Je vais la tuer sans même qu'elle ne s'en rende compte.'', se dit-il.

-Ne me tuez pas, cela ne vous servira à rien, à part vous faire tuer vous-même, commença-t-elle, le surprenant, à moins que ce ne sois ce que vous voulez. Je suppose que c'est vous l'assassin dont tout le monde parle, le « tueur masqué » comme ils disent... Vous avez même tué le seigneur Flynn, chapeau ! Toutes mes félicitations ! Normalement, on est chargés de vous exploser. Non pas que ça me plaise mais on a été formés pour ça ! Qu'est-ce que vous voulez ? Mais...si vous vous rendez sans encombre, on pourrait peut-être parlementer en votre faveur.

- Jamais !, vociféra-t-il.

- Oh, vous parlez notre langue ! Eh bien ! Vous êtes encore mieux que je ne vous avais imaginé. Vous ne voulez vraiment pas vous rendre ? Dans ce cas...

Deux autres jeunes surgirent des buissons, un garçon et une fille, et, dans un ensemble parfait, ils vinrent se ranger derrière elle.

- ...Je répète ma question. Vous êtes sûr de ne pas vouloir abdiquer ?

- Je ne...

Deux autres personnes arrivèrent et, toujours dans une coordination impeccable, se placèrent derrière la jeune fille.

-Je ne m'allierai pas avec des humains ! Pauvres pouilleux que vous êtes !

-Alors je vais vous le répéter une troisième et dernière fois, viendrez-vous de bonne grâce avec nous ?

Un dernier adolescent sortit vint se placer juste devant elle. Un frisson parcourut l'échine de l'inconnu, il avait peur. La peur, encore une sensation nouvelle. Décidément, venir ici était une bonne idée en matière de découverte. Lorsqu'il reconnu celui qui se tenait face à lui, le tueur écarquilla les yeux. Lui, il en avait entendu parler, mais ne l'avait jamais vu. Il était d'ailleurs l'une des nombreuses raisons pour lesquelles il s'était porté volontaire pour cette mission. Tremblant, il hurla :

-Toi... toi ! Sale renégat, tu n'es qu'un traître à ta race ! Tu renies ta famille, ceux qui t'ont élevé pour ces...choses, ces êtres inférieurs !

-Oui, dit l'autre d'une voix tranquille et posée, j'ai renié ma « famille » comme tu le dis. J'ai abandonné le chemin que nos semblables m'ont montré car j'en ai découvert u autre bien meilleur. Rend-toi. Et nous te montrerons les différentes faces de l'espèce humaine.

-Jamais ! Jamais, tu m'entends ? Tout ce que je vais faire, c'est te tuer ! Et j'apporterais ta tête en guise de trophée chez moi ! Tout le monde sera content de te savoir mort, tu n'es qu'une souillure sur la renommée de notre espèce !

Ivre de rage, il se rua sur lui. Le temps sembla alors ralentir, voire s'arrêter. Ensembles, d'une seule voix, les autres récitèrent :

-Meurt, disperse-toi dans les ténèbres !

Alors, en une poignée de secondes, si vite que rien ne semblait s'être passé entre l'Avant et l'Après.

Semblait.

Aussitôt après leurs paroles, les deux jeunes gens étant arrivés en deuxièmes lancèrent respectivement un javelot et deux flèches.L'instant suivant, la troisième fille courut à une vitesse stupéfiante et lança son pied dans la figure de l'assaillant. Qui bascula en arrière avec la grâce d'un sac comparé à la souplesse avec laquelle elle l'avait chargé pour ensuite l'envoyer au sol. Toujours avec rapidité, elle se décala et une pluie d'étoiles en métal ainsi qu'un petit poignard le traversèrent et partirent s'enfoncer plus loin dans les herbes. Presque en même temps, tout juste après, alors qu'il commençait à peine à s'affaisser, la première à lui avoir parlé partit comme une flèche, dégaina son épée et en un éclair, lui taillada une croix sur la poitrine. Comme il regardait béatement la plaie dégoulinante de sang, il ne sentit pas que le coup final approchait. Le dernier garçon ferma les yeux, rien qu'un instant, le temps du battement d'aile d'un papillon. La terre trembla, un épieu de roche s'éleva, le transperça, ôtant le peu de vie qui restait en lui.

En moins de cinq secondes, l'Avant et l'Après, une fraction de secondes avant, une fraction de secondes après, avaient agi.

Et les Six, les seuls à connaître leur existence, partirent sans se retourner, délaissant le cadavre. Seul le surnommé « traître » revint vers le corps, le contourna, ramassa les shurikens et le kunaï qu'il avait lancés, les essuya sur la tunique du mort et rejoignit les autres, une larme coulant le long de sa joue.

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Merci d'avoir lu ce prologue, s'il vous a plu, n'hésitez pas à l'ajouter à votre bibliothèque (si ce n'est déjà fait ;) ) , à voter ou à commenter, positivement ou négativement, les deux sont bien (même si personnellement, je préfère la première solution).

C'est mon tout premier livre, alors soyez gentils svp ! 

Merci encore et peut-être à bientôt pour le premier chapitre !