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Chapitre 6 • La cassure


Cadriel 

Faisant tournoyer l'arc de la gamine dans ma main, je trottine sur ce qui s'apparente le plus à un sentier. Je fais la grimace, j'avance la mâchoire crispée alors que chaque pas est douloureux. Je ne sais pas ce que donne son crochet du droit, mais elle a un sacré coup de genou. Fulminant, je laisse Pamnou me devancer et sauter d'arbre en arbre à la recherche de cette fichue rouquine. Inutile que je me presse, nous finirons par tomber sur elle. La tache rouge sur sa main et la puanteur qui s'en échappait ne trompent pas. D'ici quelques heures, elle mangera le sol, fiévreuse et agonisante jusqu'à ce que le poison de baie de Sicere ait raison d'elle et je n'aurais plus qu'à récupérer l'Orbe.

J'ai beau être dans une partie de la forêt qui ne m'est pas familière, cette étrangère doit être encore plus paumée que moi. Je ricane en repensant à la manière dont elle a hautement proclamé mon arrestation au nom du Grand Consul. Grande plaisanterie, oui ! Un escroc parmi tant d'autres, à la différence que celui-ci a été mis en place par la Gouverneure Iréna DeMontigny.

Je jauge l'arc dans ma main droite. Il est finement sculpté. Nul doute qu'il a coûté cher. Mais certainement pas aussi cher que le prix d'un véritable chasseur prime pour entrer dans Doemort. Ils ont suffisamment à faire en ville pour ne pas avoir à s'aventurer dans la forêt. Au même titre que les criminels : La plupart préfère même être enfermés ou pendus plutôt que de franchir la lisière de la forêt. Je ne vois pas pourquoi, on y est tranquille, les voisins sont sympathiques et j'y ai toujours bien mangé. Quoi qu'il en soit, c'est mieux comme ça. Je préfère toujours m'être fait émasculer par une gamine, que tuer par une brute.

Alors que mon entre-jambe n'est presque plus douloureux, Pamnou revient dans ma direction à grandes foulées. Il tourbillonne autour de moi avant de s'élancer vers l'est. Il a mis la patte sur la chasseuse, ça ne fait aucun doute. Je le vois s'impatienter, mais il est hors de question que je cours. Elle finira par s'effondrer de toute façon.

En fait, elle l'est déjà.

J'écarte les branches d'un buisson épineux aux feuilles noires pour mieux la voir. Elle s'est appuyée sur un arbre, courbée, son buste se soulève frénétiquement. De grosses gouttes de sueur perlent sur son visage de porcelaine et trempent ses mèches oranges. J'hésite entre aller l'enquiquiner ou attendre qu'elle s'effondre. J'essaye de faire preuve de sagesse et décide de patienter. Je ne vais pas attendre longtemps. Ses guiboles flageolent et elle se laisse glisser le long du tronc. Je scanne son corps à la recherche de l'orbe. Elle n'est pas bien haute, plutôt fine, ce qui lui confère une agilité dont j'ai fait les frais. Sa taille est tenue et protégée par un corset de cuir de la même couleur que ses longues mèches rousses.

La chasseuse essaye de défaire le bandage sur sa main et l'odeur pestilentielle du poison mêlée à celle du sang parvient jusqu'à moi. Je dois réprimer un haut-le-cœur. Je grimace en tirant la langue, Pamnou fait de même.

Comment a-t-elle fait pour ainsi s'entailler la main et ne pas rebrousser chemin à la recherche d'un remède ? Encore pire, comment se fait-il qu'elle ait pénétré dans la forêt sans remède ? Le poison du Sicere est connu de tous, même en ville. Une fois séchées, les baies servent de drogue ou d'hallucinogène puissant qui circulent dans les soirées mondaines. Comment je le sais ? J'achemine moi-même les fruits jusqu'à Enancyor et Thanoc. Cependant, ces petites billes biens mûres, déposées sur les troncs d'arbre sont mortelles. Et notre chasseuse va bientôt l'apprendre. Je discerne à peine le battement de ses paupières sous sa frange.

J'attends encore quelques secondes, puis lorsque je perçois à peine son souffle, que sa poitrine est immobile, je sors de ma cachette. Pamnou part en éclaireur. Il renifle tout autour de la jeune fille. Son poil se hérisse et il tire sa petite langue lorsqu'il passe à proximité de sa main pourrie. Je m'approche. Elle ne bouge pas. Je m'accroupis devant elle, j'ose passer ma main devant ses yeux clos. Son nez se plisse, mais c'est bien tout ce qui bouge. Dommage, elle est plutôt mignonne quand elle est paisible.

Je repère l'orbe, exactement là où elle l'a mis précédemment. Mes doigts effleurent sa peau brûlante et descendent avec lenteur à l'intérieur de son corsage. Pourquoi les filles se sentent toujours obligées de planquer les objets dans cette partie là de leur tenue ? Je tâtonne à la recherche de la sphère. J'évite soigneusement le regard réprobateur de Pamnou, mes yeux se portent sur les arbres lugubres qui nous entourent. Je finis par choper l'objet. Je le remonte avec précipitation, pressé de retirer ma main des linges de cette inconnue. Elle tressaute, gémit. Je me fige. Mon cœur s'emballe et je n'ose plus respirer. Je suis ridicule, elle ne peut plus rien contre moi dans son état. Cependant, le douloureux souvenir de notre précédente rencontre me pousse à me faire silencieux.

Sa tête retombe lourdement sur son épaule. C'est mon moment pour filer. Je dépose son arc à ses pieds. J'aurais aimé être enterré avec mes armes. La forêt deviendra son tombeau, les racines et la mousse la recouvriront d'ici peu.

— Pam... j'appelle mon petit compagnon.

Il saute sur mon épaule. Je jette un dernier regard à cette chasseuse, me demandant bien pourquoi le Consul l'a désignée pour cette mission suicide ? Je ressens un léger pincement au cœur. Elle est trop jeune pour mourir.

Je contemple l'orbe dans ma main, plutôt fier de l'avoir récupéré. Je m'octroie le droit de le contempler un peu, avant que je ne le range en lieu sûr. Je suppose que cette gamine ne sera pas la dernière à être envoyée à mes trousses. Si cette pièce suscite l'intérêt du Grand Consul, alors je dois m'attendre à voir de nombreuses brutes s'élancer à mes trousses.

J'ai à peine le temps de faire quelques pas ; un sifflement parvient à mes oreilles, comme quelque chose qui fend l'air. Et puis, l'Orbe explose. Mes yeux s'écarquillent en même temps que ma mine se décompose. Les morceaux m'échappent. Un petit cri strident survient dans mon dos. Je me retourne, mes yeux passent frénétiquement de la rouquine et son arc bandé dans ma direction, et les éclats de verre qui tombent dans la mousse sèche.

— C'est toi que je visais... je distingue sur les lèvres de la fille.

Ses yeux révulsés expriment toute son horreur d'avoir autant manqué sa cible. Mais je n'ai pas le temps de m'attarder sur elle. Des traînées brillantes, marrons et vertes, s'extirpent de l'orbe fissuré. Une forme animale se dessine, puis une deuxième. Interdit, mais émerveillé, je contemple un cerf, tout aussi majestueux que celui que j'ai vu dans la grotte, gambader autour de nous. Pamnou, effrayé, se réfugie entre mes jambes. La bête s'amène et s'abaisse devant moi avec une extrême noblesse. Je suis subjugué. Je contemple ses hauts bois avec émerveillement. Il est exactement comme dans mon imagination, comme dans les livres d'Histoire et de contes. Sa tête abaissée dans ma direction me pousse à lever la main, à oser toucher les ramures. Mais, mes doigts ne rencontrent aucune matière. Mon estomac se serre, quelle déception, il n'est pas réel. Tout cela n'est qu'une illusion. Pourquoi les vois-je ? Le venin du Sicere flotte-t-il dans l'air ?

Je veux retirer ma main, chasser cette vision magique, mais lorsque j'agite l'air, le cerf se décompose, les paillettes s'enroulent autour de mon bras, puis de mon corps, j'ai l'impression de les avaler. Ma vision se brouille. Au milieu du flou, je vois la biche lécher la paume de la chasseuse. Je bats des cils, mais le rêve continue. La poussière nous encercle jusqu'à pénétrer nos chairs et posséder nos corps. 

• • •

Oups... ils ont cassé l'orbe ... 


Nous espérons que vous avez aimé ce chapitre ! À partir de là, débute la vraie aventure. À très bientôt pour la suite. 


Hedgye & Marie

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