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Acte 1


Acte I scène 1

Le décor est un amas de ruines, principalement venues de murs de béton. Au sol, quelques restes de goudron fissuré. Plusieurs objets sont disséminés, en morceaux, dont un ancien panneau publicitaire et une télévision à l'écran crevé. À gauche de la scène, un bloc s'élève à hauteur d'homme. Mme Arriem est assise dessus, jouant avec son ombrelle en dentelle blanche, ouverte. Elle porte une robe noire très longue, trainant par terre lorsqu'elle marche, de longues manches et des gants noirs en dentelle. Deux soldats entrent sur scène par la droite, ils sont lourdement équipés, portent des masques à gaz, des fusils et des compteurs Geiger. Ils avancent lentement, en regardant en permanence autour d'eux, sans lever la tête : dans un premier temps ils ne voient pas Mme Arriem.

Mme Arriem : Bonjour !

Les deux soldats sursautent et regardent vers elle. Le premier braque son fusil vers elle, l'autre le retient en lui prenant le bras.

Soldat 1 : Qui êtes-vous ? C'est une zone contaminée ici, vous n'avez pas le droit d'entrer !

Mme Arriem : En fait, je n'ai pas le droit de sortir. J'ai été contaminée. Je suis hautement contagieuse. Et peut-être même pire.

Soldat 2 : D'où vous sortez ?

Soldat 1 parle au soldat 2 : Il faut la ramener au QG, aucun civil dans la zone !

Soldat 2 : Madame, veuillez nous suivre, pour votre sécurité.

Le soldat 1 parle dans un micro.

Mme Arriem : Non et faux.

Soldat 2 : Pardon ?

Mme Arriem : Non, je ne vous suivrai pas. Faux, ce ne serait pas pour ma sécurité.

Soldat 2 s'énerve : Madame, descendez immédiatement de ce caillou, ou je...

Soldat 1 parle au soldat 2 : C'est bon, elle a l'autorisation.

Soldat 2 : Quoi ?

Soldat 1 : Le QG a confirmé. Vous êtes Mme Arriem, c'est bien ça ?

Mme Arriem : Tout à fait.

Soldat 2 : Bon sang, pourquoi vous ne l'avez pas dit plus tôt ? Bon, descendez quand même, il faut qu'on contrôle vos papiers.

Mme Arriem : Ah, la civilisation... Il n'y a qu'une poignée d'êtres vivants dans cette zone et il est cependant indispensable de contrôler des papiers.

Soldat 2 : Madame, je vous préviens...

Mme Arriem : Et qu'est-ce que vous ferez sans votre sésame ? Vous allez me tuer, comme des militaires ? Ou me mettre une amende, comme des gendarmes ? Je vous préviens, je n'ai pas de quoi la payer. D'ailleurs, je n'ai pas mes papiers. Cette robe est très jolie mais malheureusement elle n'a pas de poches.

Soldat 2 à Soldat 1 : Elle est folle ou quoi ?

Soldat 1 : Possible. C'est une artiste. Elle veut mourir dans la zone, avec sa robe de goth et son ombrelle. C'est une espèce de performance pour dénoncer l'utilisation des armes bactériologiques, ou des bombes, je ne sais plus trop. Au final, elle a le droit de rester, mais pas d'être filmée ou photographiée, donc ça ne sert à rien son histoire...

Soldat 2 : Ouais, elle est folle. Mais si elle trouve...

Soldat 1 : Aucun risque. Qu'est-ce que tu veux qu'elle fasse à part se balader dans les ruines.

Soldat 2 : Ouais, mais c'est bizarre de la laisser là. C'est une zone interdite, c'est pas un endroit pour faire du tourisme.

Mme Arriem : Pourtant, on a une jolie vue de là-haut.

Soldat 2 : Si vous le dites... Bon, ben, au revoir.

Soldat 1 : Au revoir.

Mme Arriem agitant la main : Au revoir.

Les soldats sortent.


Acte 1, scène 2

Mme Arriem referme son ombrelle, saute à terre et se promène dans les ruines. De temps en temps, elle se penche, ramasse un objet, l'examine et le rejette par terre, ou le retourne de la pointe de l'ombrelle. Elle chantonne, sans paroles. Au bout d'un moment, quelqu'un se lève d'entre les gravats. On ne peut pas dire si c'est un homme ou une femme, sa peau est boursouflée, plusieurs parties de son visage et de son corps sont gonflées et noirâtres par endroit. Sa respiration est sifflante et sa voix très rauque.

Luis : Ils sont partis ?

Mme Arriem : Oui, Luis, ne t'inquiète pas. J'ai suffisamment attiré leur attention, je pense. Ceci dit, ils n'y voient vraiment pas grand-chose avec leurs masques.

Luis : Je sais, je sais, mais rester allongé entre des cailloux et des déchets, ce n'est pas la cachette la plus rassurante du monde. J'avais l'impression qu'on entendait ma foutue respiration de martien à des kilomètres.

Mme Arriem : Ils ne sont pas là pour faire la chasse aux contaminés, de toute façon.

Luis : Ils le feraient s'ils savaient qu'on est aussi nombreux.

Mme Arriem : On ne le sera pas très longtemps.

Luis : Qu'est-ce que je deviendrai sans ton optimisme naturel... Bon, plus important : tu as de quoi manger ?

Mme Arriem : Non. Toujours rien. Je n'ai même plus d'eau.

Luis : Toi aussi, tu vas mourir, alors... C'est drôle... À force de te voir rester fraîche et rose, jour après jour, j'ai cru que tu étais immunisée... Mais ça ne change rien quand on n'a rien à manger. Ils ne te laisseront pas partir, n'est-ce pas ? Même si tu étais volontaire pour entrer ?

Mme Arriem : Mon cher, si tu savais tout ce que j'ai dû faire pour entrer... Être volontaire a finalement été le plus simple. Maintenant, raconte-moi.

Luis : Non. Si tu n'as rien à me donner, je n'ai rien à te dire. Si tu veux mourir, c'est ton problème. Moi, je suis prêt à tout pour vivre.

Mme Arriem tape impatiemment sur une pierre avec la pointe de son ombrelle : Je trouverai quelque chose, je te l'ai dit !

Luis : Comment ? Avec qui ? Les soldats étaient à deux doigts de te cribler de balles, ils ne te donneront rien. Ils pensent que tu es folle. Ils n'ont pas tort. Tout est détruit, ici. On n'est qu'à une poignée de jours de sombrer dans le cannibalisme. Et tu es de loin la plus appétissante de nous tous. Tu ferais mieux de partir.

Mme Arriem pointe son ombrelle vers la tête de Luis : Tu sais ce qui s'est passé ici et tu me le diras, Luis, je te le garantis !

Luis ricane. Mme Arriem se met à scruter le ciel.

Luis : Tu attends un miracle ?

Mme Arriem : Non. Un colis. Pourquoi crois-tu que je t'ai donné rendez-vous ici ?

Luis : Aucun avion ne survole la zone.

Mme Arriem : Tout dépend du prix que tu es prêt à y mettre, mon cher...


Acte I, scène 3

Du temps a passé : la lumière évoque maintenant le soleil couchant. Mme Arriem et Luis sont assis sur les ruines. Mme Arriem a ouvert son ombrelle et joue avec elle. Luis a mis ses bras autour de ses genoux et s'est recroquevillé sur lui-même. Une femme arrive. Sa peau a des plaques noirâtres mais elle semble moins malade que Luis.

Elza : Qu'est-ce que vous faites ?

Mme Arriem : On attend.

Elza : Vous attendez quoi ?

Luis : La mort. Ou un miracle.

Elza : Comme tout le monde. Pourquoi ici ?

Luis ricane : Un miracle doit avoir lieu tout particulièrement ici, tu ne savais pas, Elza ?

Elza : Non. Vous me faites une place ? Les deux autres s'écartent pour la laisser s'asseoir entre eux. Les deux cinglés parlent encore de s'évader. J'ai préféré partir.

Luis ricane : Oui, marcher sans but en attendant la fin, c'est tellement moins fou.

Elza : À quoi ça sert de s'évader ? Personne ne pourra nous soigner, de toute façon. Autant ne pas contaminer le reste de la planète.

Luis : Tu n'auras pas de mal à convaincre Madame Arriem. Après avoir décidé de nous honorer de sa présence, cette gente dame est prête à se battre pour rester. Il y a qu'à voir comment elle est fringuée... Elle a déjà préparé sa tenue d'enterrement !

Elza : Tais-toi. Ça ne sert à rien d'être méchant. À Mme Arriem Moi, j'aime beaucoup votre robe. Elle est très belle.

Mme Arriem salue gracieusement de la tête : Merci beaucoup.

Elza : Je préfère parler avec vous, ça me change les idées. Les autres gens ici sont tellement... soit agressifs, soit dépressifs.

Luis : Et te changer les idées, ça changera quoi ? À part à ne pas voir la réalité en face ?

Elza : Vous voyez ce que je veux dire ?

Luis : C'est la plus suicidaire d'entre nous !

Elza se tourne vers Luis : Si tu n'es pas content, tu n'as qu'à partir, on ne te retient pas !

Luis : Ah mais non, pas question, je reste ! J'attends le miracle.

Elza : Ah, oui, c'est quoi cette histoire de miracle ?

Mme Arriem : Je vais bientôt recevoir un cadeau.

Elza : Ici ?

Mme Arriem : Oui, si mon expéditeur sait viser convenablement. On partagera, bien sûr.

Luis : Bien sûr. Pourquoi pas ? Ce n'est pas comme si on avait besoin de beaucoup manger, de toute façon. Plus que quelques jours à tenir, et on sera tous libérés de ces vilaines obligations organiques. Enfin tranquilles !

Mme Arriem : Comment le sais-tu ?

Luis : La maladie.

Elza : Trois jours, six jours ou neuf jours. Personne n'a dépassé neuf jours. Personne n'est mort au cours du deuxième, cinquième ou huitième jour. C'est vraiment très étrange.

Mme Arriem : Luis, il faut que tu m'expliques ce que tu sais sur...

Luis : La ferme ! Pas de bouffe, pas d'histoire ! Un point c'est tout !

Elza regarde en l'air : Hé, c'est quoi ce...

Mme Arriem a refermé son ombrelle et la brandit d'un air menaçant dans le dos d'Elza : Si tu n'as rien à me dire, file d'ici et laisse-moi chercher des informations valables !

Elza : Hé, je crois que...

Luis : Des informations ? Et pourquoi faire ? On va tous crever ! Arrête de courir après des chimères ! Rien ne...

Elza : C'est le colis !

Luis et Mme Arriem cessent de se fusiller du regard et se tournent dans la même direction qu'Elza, qui s'est levée. En choeur : QUOI ?

Elza se met à courir : C'est le colis, je crois !

Luis et Mme Arriem courent derrière elle. Ils sortent.


Acte I scène 4

La nuit est tombée (éclairage faible + lampes torches). Deux soldats explorent soigneusement la zone. L'un d'eux est lieutenant. Ils sont équipés des pieds à la tête et portent des masques à gaz.

Lieutenant : Toujours rien ?

Soldat : Non mon lieutenant !

Lieutenant : Et bien, cherchez !

Soldat : Oui mon lieutenant !

Lieutenant : Regardez sous ce caillou, là.

Soldat : Oui mon lieutenant ! (à part) Si cette meuf arrive à se faufiler sous une caillasse de trois kilos, c'est que les gars ont vraiment trop tapé dessus avant de la laisser entrer dans la zone !

Lieutenant : Alors, toujours rien ?

Soldat : Non mon lieutenant ! Je poursuis les recherches mon lieutenant !

Lieutenant : Cherchez aussi des indices... Un morceau de robe noire, ou l'ombrelle, ou n'importe quoi d'autre... On sait qu'elle est passée par ici. Ces imbéciles l'ont vue. Elle ne peut pas être loin ! Elle est contaminée, elle doit être en train d'agoniser quelque part !

Silence. Le soldat continue méticuleusement à chercher, soulevant le moindre caillou, et évite de relever la tête.


Acte I scène 5

Mme Arriem entre dans le noir. Elle est solidement plantée dans le sol et pointe son ombrelle vers les deux militaires comme une arme. Le soldat l'aperçoit lorsque le faisceau de sa lampe torche la croise.

Soldat : Là !

Mme Arriem : Restez où vous êtes !

Lieutenant pointe sa lampe et son revolver vers elle : On ne bouge plus !

Mme Arriem : J'ai dit... oh, bon sang, vous allez me rendre dingue. On est tous d'accord pour ne pas bouger, alors ce n'est pas la peine de crier, non ?

Lieutenant : Soldat, arrêtez-la !

Mme Arriem : Soldat, n'avance pas !

Lieutenant : Arrêtez ça, c'est ridicule ! Vous croyez faire peur à qui en nous braquant avec une ombrelle ?

Mme Arriem : Comment ? Ce n'est pas comme ça que ça marche ? (le soldat avance à pas prudents vers elle.) Mais quelle écervelée je suis... Vous voulez dire qu'il ne suffit pas de pointer quelque chose et de crier pour se faire obéir ?

Lieutenant : Arrêtez votre petit numéro et rendez-vous.

Le soldat est arrivé à portée de Mme Arriem. Elle lui met brusquement la pointe de son ombrelle sous le nez. Il sursaute. Puis il tend la main pour prendre la pointe de l'ombrelle. Mme Arriem l'évite d'une pirouette et s'avance vers le lieutenant.

Mme Arriem : Très bien, me voilà. Pas la peine de faire tant d'histoires.

Lieutenant (baisse légèrement son arme) : Parfait. Venez, je vous amène en lieu sûr. Vous n'avez plus l'autorisation de circuler dans cette zone.

Mme Arriem s'approche du lieutenant et baisse encore son arme de la pointe de l'ombrelle. Le lieutenant range le revolver : J'espère que je peux vous faire confiance.

Lieutenant : Vous le savez très bien !

Mme Arriem : Oh oui. Je peux vous faire confiance pour beaucoup de choses...

Elle frappe le lieutenant au ventre avec son ombrelle, puis se glisse derrière lui et lui passe un bras autour du cou.

Mme Arriem au soldat : Reculez, sinon je lui arrache son masque ! (un temps) Retournez à votre base. Tout de suite. TOUT DE SUITE, j'ai dit !

Lieutenant : Allez prévenir Garp.

Le soldat salue et s'enfuit en courant.


Acte I scène 6

Mme Arriem arrache le masque à gaz du lieutenant et le jette au loin. Elle lâche le lieutenant, qui se plie en deux, les mains sur la bouche pour ne pas respirer.

Mme Arriem : Idiot. Ces masques ridicules ne vous servent à rien. Ce ne sont pas eux qui protègent de la maladie. Le lieutenant se retient encore quelques secondes, puis finit par avaler une goulée d'air. Tu vois ? Rien de toxique. C'est même un peu moins pollué que la grande ville. Dans une cinquantaine d'années, cet endroit sera un joli petit coin de campagne.

Lieutenant : Pourquoi tu as fait ça ?

Mme Arriem : Pourquoi tu m'as laissé faire ? Tu savais que tu ne craignais rien ? Ou tu l'espérais ?Tu pensais bien que je n'allais pas gentiment te suivre. Comme si j'allais me laisser "décontaminer" par des spécialistes et rentrer à la maison... Allons, tu me connais, pourtant. Je n'ai pas l'intention de revenir sans avoir de réponse à ma question.

Lieutenant : Quelle question ? Le gouvernement a expliqué ce qui s'était passé.

Mme Arriem : Le gouvernement a menti.

Lieutenant : Qu'est-ce que tu en sais ?

Mme Arriem : Heureusement pour toi qu'il a menti. Sinon, tu serais contaminé toi aussi. Tu as vu les victimes ? La chair qui gonfle, la peau qui noircit, les poumons qui sifflent... ça ne t'irait vraiment pas.

Lieutenant : Garp veut te tuer. Il sait que si tu te balades dans le coin sans masque, c'est que tu en sais trop. Il pense que c'est moi qui t'ai donné des informations secrètes. Si je ne te ramène pas, c'est ma tête qui va tomber.

Mme Arriem : Qu'est-ce que tu veux que ça me fasse ? Tous les contaminés de la zone m'ont raconté leur histoire. Il ne me manquait qu'un témoignage, la toute dernière pièce du puzzle, et tu sais comment j'ai convaincu ce gars de me parler ? Avec un colis qui contenait de l'eau et de la nourriture ! Vos informations secrètes ont été bazardées pour un sandwich au jambon !

Lieutenant : Qui t'a raconté ça ? Un soldat ?

Mme Arriem : Je te l'ai dit : un gars qui meurt de faim. Il a franchi le cap des six jours. Il ne va pas tarder à mourir. Personne ne dépasse les neuf jours. Les survivants essayent tout ce qu'ils peuvent, avec tout ce qu'ils trouvent. J'en ai vu un se planter des copeaux de cuivre dans le bras, au cas où ça fasse quoi que ce soit... Tu te rends compte ?

Lieutenant : C'est malheureux mais on ne peut rien y faire. Qu'est-ce que ce gars t'a raconté ?

Mme Arriem : Que sa maladie s'est déclarée avant l'explosion.

Lieutenant : C'est impossible. Il est en train de délirer. Tous les contaminés ont montré des signes après l'explosion, parfois très vite, parfois quelques jours plus tard, mais après. Il devait avoir la grippe ou quelque chose comme ça. Tu ne tiens compte que de ce qui pourrait cadrer avec ta théorie.

Mme Arriem : Alors pourquoi nous ne sommes malades ni toi ni moi ?

Lieutenant après un silence : je suppose que la contamination par l'air n'est plus active.

Mme Arriem : Alors pourquoi n'y a-t-il aucun médecin ici, pourquoi est-ce qu'il n'y a que des soldats ?

Lieutenant : Ça suffit ! Qu'est-ce que tu veux, la panique, les émeutes ? Ce qui s'est passé ici est une tragédie, une horrible tragédie. Mais répandre des rumeurs ne ferait qu'empirer les choses.

Mme Arriem : Je ne cherche pas de rumeur. Je cherche la vérité et je l'ai trouvée. La maladie ne flotte pas dans l'air. Elle a été injectée par les vaccins obligatoires. Tout ce merdier est antérieur aux bombes. Ce ne sont pas les explosions qui ont provoqué une catastrophe sanitaire, c'est une catastrophe sanitaire qui a été maquillée par les explosions.

Lieutenant : Et tu sais ça parce qu'un type mourant t'a juré qu'il toussait avant l'attentat, en échange d'un sandwich au jambon ? C'est ridicule ! Je sais que tu es venue ici pour prouver à Garp de quoi tu étais capable. Tu te moques de la vérité, tu ne cherches qu'à ressasser le passé !

Mme Arriem : Alors pourquoi veux-tu m'arrêter, si je me trompe ainsi ? Si je ne suis plus qu'une pauvre contaminée parmi les autres, pourquoi Garp veut me voir ?

Lieutenant : Parce qu'il veut te sauver !

Mme Arriem : Qu'il commence par sauver les contaminés de la zone, et ensuite qu'il fasse justice en arrêtant les vrais coupables. C'est tout ce que je veux. S'il le fait, je garderai le secret aussi fidèlement qu'une tombe, ou je me mettrai moi-même sous terre, si ça lui chante. S'il refuse, alors le seul pouvoir qu'il me reste pour sauver ces gens, c'est d'informer moi-même le reste du monde de ce qui s'est passé ici.

Lieutenant : Puisque je te dis que ce serait une catastrophe ! La guerre civile ! Combien d'innocents mourraient pour ton stupide orgueil... (bruit de cailloux qui roulent. Plusieurs silhouettes approchent dans le noir). Ah, voilà les renforts. Rends-toi, s'il te plait, arrête de faire des histoires. J'ai fait ce que j'ai pu pour te convaincre... Les suivants risquent de ne pas être aussi doux.

Mme Arriem : Des renforts, oui, mais pour qui ? N'oublie pas que tu n'es pas sur ton territoire ici !


Acte I scène 7

Les deux nouveaux venus se jettent sur le lieutenant. Sa lampe tombe, toute la scène est sombre, la bagarre est bruyante. Quand le calme est revenu, Mme Arriem rallume une lampe : le lieutenant est maintenu au sol par deux contaminés.

Lieutenant : Qu'est-ce que c'est que ce bordel ?

Mme Arriem : Des amis. Je me suis fait pas mal d'amis, ici, parmi les contaminés. Voici Elza, et le jeune homme ici s'appelle Luis.

Lieutenant : Je m'en fous ! Lâchez-moi, bande de bâtards, ou je tire dans le tas ! Luis lui enlève son revolver. Rends-moi ça, salopard ! Garp va nettoyer cette zone au lance-flamme, bande de demeurés !

Mme Arriem marche en long et en large, en balançant son ombrelle, absorbée par ses réflexions : Et maintenant, tu vas pouvoir me servir de laissez-passer... Tu as raison, même si j'ai fini par comprendre l'ordre des évènements, ce n'est pas une preuve, et le témoignage de Luis n'a pas le poids nécessaire pour faire exploser cette affaire...

Lieutenant : Personne n'entendra tes délires ! Personne ! Tu crèveras ici avec ces pourritures !

Elza assise sur le dos du lieutenant et lui plaque les bras au sol avec ses jambes, cri aigu : Tais-toi ! C'est toi la pourriture, c'est toi seul ! (plus doucement, à Mme Arriem) Qu'est-ce qu'on va faire ?

Mme Arriem : Je réfléchis, je réfléchis...

Luis assis sur les jambes et les fesses du lieutenant : Réfléchis plus vite ! Si tu veux leur péter la gueule, il va falloir filer avant que les renforts de ce salopard n'arrivent !

Mme Arriem : Je réfléchis, je réfléchis...

Lieutenant : Lâchez-moi ou je vous jure que...

Mme Arriem : Rha, mais tais-toi, je cherche une solution et je ne m'entends plus penser ! Bon, (elle s'accroupit devant le lieutenant et pointe le doigt vers lui, à un centimètre de son nez) toi, dis-moi où Garp a prévu de m'emmener.

Lieutenant : Lâche-moi.

Mme Arriem : Non. (silence) Je t'en prie. Aide-moi.

Lieutenant : J'ai voulu t'aider ! J'ai voulu te sauver ! Maintenant, c'est trop tard !

Mme Arriem : Et merde. S'il vous plait, ligotez-le bien serré, vérifiez qu'il n'a plus d'arme et filons. Les gars arriveront bien à en tirer quelque chose.

Luis et Elza commencent à l'attacher avec des morceaux de leurs vêtements et de l'uniforme du lieutenant, qui les injurie.

Elza : Mais, c'est un peu cruel de lui enlever son masque, non ?

Luis : Non. Tu n'as rien compris. Personne n'a rien compris, à par elle. (à Mme Arriem) Et maintenant ? À quoi ça va t'avancer, de savoir à quel point ils sont pourris et d'avoir kidnappé un militaire ? Tu n'aurais pas pu récupérer un médecin plutôt ?

Mme Arriem : Tu verras.



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