Ce fut le début d'une nouvelle aventure dans le Nouveau Monde.

Trafalgar reprit son enquête concernant Doflamingo et son identité secrète du Joker.

Et le début de son plan pour mettre un terme à son horrible existence commença.

Éleysia suivait de près les progrès de Law via les journaux et les rumeurs.

Son ascension de Grand Corsaire, son association avec le chapeau de paille, réapparu récemment après deux ans d'absence.

Puis l'incident sur l'île de de Punk Hazard avec le gaz toxique de César Clown.

Et enfin, son apparition à Dressroza.

Éleysia était fière de voir Law avancer aussi vite, progresser et entamer son attaque envers Doflamingo.

Elle était persuadée que cela ne soit qu'une question de temps avant que cet homme abject ne tombe.

Et effectivement.

Quelques temps plus tard, alors qu'elle se rendait justement incognito sur l'île où le Corsaire aux lunettes roses régnait en maître, elle les croisa dans la capitale, près du Colisée.

Ils étaient apparus soudainement en pleine place, le Corsaire venait de balancer Law contre les pavés sans aucune délicatesse, il semblait bien en colère et Trafalgar bien amoché.

Elle remarqua un peu plus loin le chapeau de paille, apparemment déguisé ainsi que son compagnon aux cheveux verts. Roronoa Zoro. Il semblait accompagné d'un drôle d'homme assez grand avec un accent propre à lui même.

Mais ce n'était pas tout, il semblait qu'un amiral de la marine se trouvait dans les parages. Un dénommé Fujitora.

Dont elle se méfia immédiatement lorsqu'elle constata qu'il était aveugle. Cet homme devait probablement avoir des sens extrêmement affûtés.

Cachée dans une ruelle sombre à proximité, Éleysia tira sur sa capuche comme pour se cacher davantage.

Impossible d'intervenir. Et même si elle le voulait, quel intérêt ? Law lui en voudrait à mort étant donné que ce combat était le sien.

Elle resta donc tapis dans l'ombre, conservant son calme autant qu'elle le pouvait.

Toutefois, lorsqu'elle aperçue le blond aux lunettes pointer son arme sur Law déjà à terre, elle n'y tint plus, comment ne pas intervenir face à ça !?

Elle allait écraser le cœur de cet être immonde à distance ! Il ne s'en tirerait pas comme ça.

Mais elle se stoppa.

Elle ne pouvait pas le faire, elle n'en avait pas le droit... C'était... Le combat de Trafalgar, il lui avait promis de réussir et il le ferait. Elle se devait de lui faire confiance.

Alors elle prit sur elle, se mordant la lèvre de frustration.

Si elle ne pouvait toucher à Doflamingo, alors elle ferait au moins en sorte que les balles n'atteignent aucun points vitaux.

Concentrée, elle s'adossa au mur et ferma ses yeux, elle devait être précise et rapide.

Usant de son fluide perceptif, heureusement déjà étalé précédemment pour ne pas se faire remarquer, elle cibla Doflamingo, puis son flingue, puis les munitions à l'intérieur.

La boucle d'oreille qu'elle ne quittait jamais scintilla dans la pénombre de sa capuche.

Les coups résonnèrent les uns après les autres suivis des hurlements de Luffy, des rires de Doflamingo et du corps de Law achevant de rebondir pour s'étaler au sol.

La jeune femme ne le regarda pas. Si jamais elle posait ses pupilles sur le corps meurtri de son apprenti, elle risquait de ne pas pouvoir contenir sa rage et bondir sur le responsable de ce massacre.

Il ricanait ce connard en plus !

Serrant sa mâchoire elle quitta rapidement les lieux.

C'est tout ce qu'elle pouvait faire pour lui.

"Tu dois vivre Law, tu n'as pas intérêt à mourir de la main de cet homme." pensa-t-elle en disparaissant dans les ruelles pour continuer ce qu'elle était venue faire ici.

La cage.

Éleysia avait dû sortir de la taverne où elle se trouvait –qui soit dit en passant, possédait un trou énorme dans le plancher– afin d'éviter d'être découpée en morceaux par les fils blancs qui se rapprochaient.

Apparemment le combat faisait rage dehors et certains civiles et marines, s'étaient mis à attaquer leur compagnon sans raison.

La jeune femme avait heureusement pu poursuivre sa piste. Elle savait que l'objet qu'elle cherchait était passé dans cette ville avant d'être vendu au marché noir.

Elle venait de récupérer l'adresse de son détenteur et allait enfin pouvoir quitter l'île. Enfin, c'était vite dit, la cage de Doflamingo l'en empêchait pour le moment, elle ne pouvait qu'attendre qu'il ne meure ou ne la lève.

Rapidement elle jeta un œil inquiet au bout de papier qu'elle gardait précieusement dans l'une de ses poches.

Bon. Il allait bien. Se rassura-t-elle avant de regarder rapidement autour.

Un vrai champ de bataille. Des blessés, des morts. Les citoyens étaient terrifiés, des familles étaient séparées et la marine tentait désespérément de mettre à l'abri le plus de monde et contenir ceux qui avaient perdu le contrôle.

Et la cage qui ne cessait de se refermer...

- Petite ! Va t'en ! Je ne veux pas te faire de mal ! suppliait un homme visiblement sous l'emprise de Doflamingo.

Une enfant d'environ trois ans était agenouillée là, genoux écorchés entrain de pleurer devant le corps à moitié mort de sa grand mère.

L'homme brandissait un bâton en bois et s'apprêtait à la frapper, larmes aux yeux :

- Va-t-en !!!

À l'instant même où le bout de bois allait frapper l'enfant, l'homme se stoppa.

- Comme si j'allais rester là à regarder les immondices de cette enflure sans rien faire. marmonna la jeune femme énervée sous son long manteau noir.

L'homme venait d'ouvrir ses yeux, heureux de ne pas avoir été au bout de son acte.

- Dieu soit loué merci ! Qui es-tu ? demanda-t-il en la voyant s'approcher.

Mais Éleysia ne répondit pas et se contenta de briser le fils transparent implanté dans le dos de ce pauvre homme d'une poigne féroce imbibée de fluide.

- Occupe toi de l'enfant. ordonna-t-elle froidement avant de s'en retourner.

- A-attendez !

Elle se stoppa :

- Je vais vous guider jusqu'aux forces de la marines, vous y serez plus en sécurité. déclara-t-elle plus doucement, les attendant.

L'homme finit par acquiescer vivement avant de prendre la gamine dans ses bras en la rassurant maladroitement. Suite à quoi elle les conduit comme promis là où se trouvait Fujitora.

En chemin elle avait récupéré d'autres villageois au passage, les avaient libérés et protéger.

Ce qui fit qu'ils se retrouvaient au final être un petit groupe à s'avancer vers les forces de la marine qui ne semblaient pas y croire mais les accueillis comme il se doit.

Éleysia resta à l'écart, bras croisés et la tête tournée vers le centre de la ville où se déroulaient les combats les plus importants.

- Merci de les avoir ramené ici. la surpris un voix grave et très calme derrière elle.

Elle ne bougea pas pour autant et ne répondit rien. N'appréciant pas vraiment la marine et désirant toujours ne pas se faire remarquer.

L'homme qui n'était autre que Fujitora en personne continua :

- Si je puis me permettre, vous ne faites pas partie des pirates n'est-ce pas ?

Elle lui jeta un bref coup d'œil silencieux mais une nouvelle fois, ne répondit rien.

- Pourtant vous les avais aidé. Du moins l'un d'eux. continuait-il.

Il vint se placer à ses côtés, calmement, sa canne en bois claquant sur les pavés au milieu des bruit de fusils, des cris de désespoirs au loin :

- Trafalgar Law est un de vos amis ?

Il l'avait donc remarqué. Elle se tendit, n'appréciant pas vraiment cet interrogatoire soudain.

L'amiral esquissa un léger sourire en la sentant se tendre très brièvement.

- J'en déduis que oui. Ne vous en faites pas, je ne suis pas du genre à chercher des problèmes à quelqu'un venue en aide à la population sans raison. Je ferais l'aveugle. blagua-t-il en riant tout bas.

Comme elle s'en doutait, il avait une très bonne perception.

- Cela dit, l'artefact que vous avez utilisé est très précieux. reprit-il plus sérieusement.

Éleysia lui jeta un brève œillade. Que savait-il la dessus !?

- La marine, enfin le conseil des doyens a longtemps cherché à se les procurer. J'espère ne pas faire d'erreur en vous laissant répartir avec l'un d'eux. soupira-t-il songeur.

Cet homme était pour le moins étrange, il connaissait visiblement l'étendu de la force de ces artefacts, savait que l'un d'eux était en sa possession et malgré tout, il ne chercherait pas à le lui prendre pour les remettre aux doyens.

Était-ce vraiment juste parce qu'elle avait aidé une poignée de citoyens et qu'elle n'était pas une pirate ? Ou était-ce juste que cet homme ne voyait pas que par la marine et possédait un code d'honneur et une façon de voir les choses bien à lui ?

Toujours est-il qu'elle fut ravie de ne pas avoir à se battre contre lui.

Fujitora finit par diriger sa tête en direction des combats plus haut :

- À votre avis, quel camp va l'emporter ? La family de Donquichotte Doflamingo ou bien l'Alliance pirates du chapeau de paille et du chirurgien de la mort.

Cette fois Éleysia esquissa un bref sourire :

- C'est pourtant évident.

Surpris de l'entendre lui répondre, il dévia son attention vers elle sans évidemment pouvoir la voir.

- Je mise tout sur Luffy et Law.

Il hocha la tête avec un léger sourire :

- Il semblait que le destin les ai choisit également. La chance est de leur côté, je mise également sur eux. avoua-t-il en la saluant poliment avant de s'en retourner aider ses hommes.

Drôle de bonhomme.

Un marine, qui plus est amiral, soutenant des pirates. Elle ne l'avait encore jamais vu.

Toujours est-il qu'à son tour elle disparue entre les bâtiments.