39_ Grand danger sur Trafalgar
Un seul visage apparu dans son esprit. Grand sourire, chevelure blonde, manteau en fourrure rose et lunettes d'un teint plus violacé.
Rien que son expression le foutait en rogne.
Quel idiot. Il avait la sensation d'entendre son rire mauvais raisonner autour de lui. Il se moquait de lui.
"Alors Law ? Impuissant ? Tu ne pensais tout de même pas m'arriver à la cheville avec cette technique de rien du tout j'espère ! Il en faudra plus que ça si tu veux pouvoir m'atteindre ! Tu es si Faible que c'en est hilarant ! Qu'attends-tu ? Viens ! Viens me rejoindre dans le nouveau monde Law ! Enfin... Si tu en est capable !" Suivi d'un rire mauvais et moqueur.
Il s'était laissé emporter par la haine qui le consumait. Toute cette colère, cette rage qu'il gardait en lui depuis des années dans le seul but de terrasser cet homme.
Merde ! Ça suffit !
Il devait se reprendre, il ne devait pas oublier qui il était !
Capitaine des Heart. Chirurgien de la mort. Trafalgar D Water Law.
Un médecin qui respecte la vie d'autrui et la sienne. Il devait arrêter de se comporter comme un gamin. Prendre le temps de devenir fort, de grandir, de gagner en maturité. Et surtout, arrêter de faire n'importe quoi comme il l'avait fait.
La jeune femme avait toutes les raisons d'être en colère. Il la comprenait. Bien qu'ils ne soient pas proches. Il aurait été le premier à gronder quiconque aurait osé se servir de son propre corps comme cobaye.
Car il réalisait enfin que c'était ce qu'il avait fait, se plongeant dans le déni, se noyant dans de fausses excuses.
Quel idiot. Il s'était laissé manipuler par l'influence de Doflamingo.
Même loin il le manipulait, c'en était écoeurant.
Il se ressaisit.
Ce qui importait là tout de suite était son poignet.
Comment allait-il faire pour se sortir de ce mauvais pas cette fois ?
La jeune femme n'était pas dupe, elle sentait pertinemment la détresse et l'inquiétude de Law. Il avait compris que s'il ne faisait rien, il perdrait non seulement l'usage de sa main mais également son bras puis tout le reste progressivement étant donné qu'il ne pouvait pas stopper la progression avec ses capacités actuelles –pourtant excellentes–.
Tout du moins, pas sans comprendre ce qui empêchait sa guérison.
Elle soupira avant de se lever.
Que faisait-elle !? Elle allait vraiment le laisser comme ça ?
Quelle ironie. Dire qu'il pensait justement qu'il ne s'agissait pas de ses affaires au départ, le voilà maintenant qui espérait qu'elle lui vienne en aide.
Pitoyable.
Il se sentait vraiment idiot, il n'osait même pas la regarder. Et sa fierté l'empêchait de la retenir.
Évidemment qu'elle allait partir, quitter le bureau comme il le lui avait demandé. Qu'est-ce qu'il croyait.
De toute façon il ne comptait pas la retenir. Plutôt mourir que de le demander de l'aide !
Serrant sa mâchoire, il attendait d'entendre la porte s'ouvrir puis se refermer.
Mais rien.
Le silence était pesant et son angoisse grandissait. Il devait se reprendre, réfléchir calmement. Mais difficile de réfléchir lorsqu'on ne dort qu'une heure.
Là encore il aurait peut-être dû l'écouter lorsqu'elle lui avait suggérer de se reposer.
Tout ça à cause de sa fierté. Elle avait raison, il n'était qu'un gamin arrogant. Comment pourrait-il protéger son équipage dans le Nouveau Monde s'il n'était même pas capable de s'occuper de lui même.
Une main se posa sur son poignet, le sortant de ses pensées. Il tressaillit et écarquilla les yeux en relevant la tête.
Elle était là.
Impassible.
Mais là.
À fixer la paume de sa main.
Pourquoi n'était-elle pas encore partie ?
C'est de son habituelle voix calme et posée cette fois qu'elle prononça tout bas :
- Tu as en partie bloqué l'énergie vitale de ta main. Elle ne reçoit plus l'énergie nécessaire pour fonctionner normalement, alors elle s'affaiblit lentement. Et ce jusqu'à ce qu'elle s'épuise totalement et ne cesse de fonctionner.
Les yeux dorés d'Éleysia brillaient légèrement. C'en était captivant. Debout juste devant lui, mesurant la même taille que lui, leur proximité était étrange. Mais il dévia bien vite son attention vers ce qu'elle s'était mise à masser :
- Si on débloque l'énergie à nouveau. Mon poignet marchera comme avant.
Dire qu'elle l'aidait vraiment. Et qu'en plus il osait accepter son aide.
Elle ne semblait nullement dérangée.
Sans le regarder elle esquissa un discret sourire en coin :
- Tu as le mérites d'être perspicace et intelligent quand tu veux.
- ...
Et sans attendre davantage, elle imprégna le bout de ses pouces de fluide offensif en très faible quantité avant d'appuyer simultanément à deux endroits de manière plus prolongée que la première fois.
Au même instant elle fronçait les sourcils se faisant à la réflexion qu'il avait dû se servir du fluide pour essayer de l'imiter. Hors il n'avait pas vraiment eu l'air de savoir s'en servir lorsqu'elle lui avait proposée de lire le livre la veille. Cette pensée l'irrita quelque peu.
"Quel inconscient franchement !"
Cela dit... Enfin pensé. Law devait vraiment avoir une capacité incroyable pour apprendre à manipuler le fluide à partir de simples théories.
Elle chassa de ses pensées une nouvelle idée qui lui traversa l'esprit quelques secondes et se reconcentra sur son poignet.
L'énergie était entrain de se fluidifier petit à petit, il n'en garderait aucune séquelles.
Law détaillait le moindre de ses gestes, il imprégnait dans sa mémoire la manière dont elle s'y prenait.
Il s'en voulait de penser ça après ce qu'il s'était passé. Mais de voir la jeune femme à l'œuvre lui avait d'autant plus donné envie d'apprendre à faire comme elle.
Enfin, il sentit quelques picotements traverser son avant bras avant qu'elle ne relâche la pression.
Concentrée elle ne quittait pas la zone des yeux.
Puis, après quelques secondes, elle sembla se détendre et leva ses yeux vers lui, plongeant dans ses pupilles grises.
- ... C'est bon. Tu ne crains plus rien.
- ...
Elle le lâcha et s'en retourna.
- Merci. finit-il par dire.
Ce simple mot lui en avait coûté, lui avait arraché la gorge. Mais il le lui devait bien.
Elle soupira doucement, dos à lui, face à la porte :
- Vas y. Ravale ta fierté et demande moi.
Elle avait finalement prit sa décision.
- ...
- Ne fais pas semblant de ne pas comprendre Trafalgar.
Il fronça de nouveau les sourcils.
- Tu vas réessayer n'est-ce pas.
Il ne répondit rien. Qui ne dit mot consent comme on dit...
Car oui, il avait l'intention d'apprendre cette manière de se servir du fluide.
Non il ne comptait pas se servir de lui même comme cobaye comme il l'avait précédemment fait. Il voulait apprendre toute la théorie avant tout, avant de savoir s'il serait un jour capable de maîtriser cette technique, avant d'essayer de la reproduire sur des ennemis.
- J'en étais sûre.
Elle se retourna à demi.
- Si tu comptes m'en empêcher-
Il se stoppa lorsqu'il la vit lever la main dans le but de l'interrompre.
Bien que s'étant tue machinalement, il avait déjà pris sa décision, et elle pourrait bien dire ce qu'elle voulait , il n'en démordrait pas.
Sincèrement, il l'imaginait s'énerver, lui rabâcher que c'était dangereux. Mais étonnant elle soupira avec un léger sourire aux lèvres.
- Le même regard déterminé que ce jour là... murmura-t-elle pour elle même en croisant ses bras. Alors, monsieur le pirate. Que décides tu de faire exactement ?
Il afficha bel et bien un air déterminé.
Sa fierté mise de côté. Déterminé à devenir plus fort pour surpasser et vaincre un jour Doflamingo.
Il avait pris sa décision :
- Apprend moi.
Un sourire carnassier étira les lèvres de la demoiselle.
- Et bien, tu en auras mis du temps sale gosse.
Une veine d'énervement apparue sur la tempe de Trafalgar :
- Oublie ce que je viens de dire ! Sors de là !
Non, il apprendrait seul finalement. Il ne pourrait pas apprendre avec une personne qui lui tapait constamment sur les nerfs...
Elle rit franchement en ouvrant la porte :
- Demain matin 7h dans ma chambre.
Et sans même lui laisser le temps de protester elle referma cette dernière.
Ses yeux gris restèrent ancrés sur la porte close, il se détendit.
Avait-il fait le bon choix ?
S'il voulait commencer quelque part, mieux valait commencer avec elle. C'était bien la seule qu'il connaissait à maîtriser cette utilisation du fluide.
Il n'avait aucune autre piste, aucun des livres qu'il avait jusqu'à lors consulté ne faisait mention du technique de ce genre.
Le brun retira son bonnet pour passer son autre main dans ses cheveux.
Il avait fait le bon choix.
Tout du moins il voulait y croire...
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