32_ Sur la piste des enfants
- Tu ne devrais pas jouer avec les nerfs du vioc gamine. prévint un gars un peu plus loin.
- Ne nous cherche pas trop. grogna un autre un peu éméché.
- Gamine. Tu oses poser tes fesses dans mon bar et imposer ta loi ? D'où te viens une idée aussi stupide ? T'es suicidaire c'est ça ?
- Êtes vous oui ou non, en lien avec les enfants disparus ? insista-t-elle toujours aussi calme, nullement intimidée.
- T'es bouchée ma parole !? On t'a dis-
Mais il se stoppa en ronchonnant après avoir vu le patron lui faire signe de se taire.
- Et si c'était le cas ?
- Alors il s'agirait là de votre dernière tournée. annonça-t-elle un peu plus froidement cette fois.
Un long silence s'étala. Puis les éclats de rires fusèrent de partout.
- Sans blague !
- Non mais écoutez la !
- Cette sale petite arrogante semble y croire en plus !
- C'est d'un ridicule !
- Pouah ah ah ! Quelle dégénérée !
- SILENCE ! ordonna le barman on ne peu plus sérieux.
Le calme de la jeune femme ne l'amusait pas du tout.
Seul un fou ou un inconscient se rendrait dans un bar à pirates où la plupart sont totalement torchés et armés jusqu'aux dents. Si elle n'était ni folle, ni inconsciente, alors cela ne signifiait qu'une seule chose : elle se croyait capable d'avoir le dessus sur eux.
Et c'est plutôt l'impression qu'elle lui donnait et qui ne l'amusait pas du tout.
- Qu'est-ce que tu veux exactement gamine ?
Après un court silence elle répondit :
- S'il y a bien une chose. Que j'exècre du plus profond de mon être. Ce sont sans conteste ceux qui s'en prennent à des enfants. D'autant plus pour les vendre en tant qu'esclaves. elle resserra son emprise autour du verre qu'elle n'avait pas touchée. Et à eux, je ne réserve qu'un châtiment. La mort.
À ces mots elle releva son visage en direction de son interlocuteur, ancrant ses yeux luisant d'un or meurtrier dans les siens.
Pas besoin de voir l'entièreté de son visage pour deviner l'expression qui animait la jeune femme. La haine, la colère, l'aversion.
L'homme ne pu s'empêcher de frissonner de terreur.
Qu'est-ce que c'était que ça !?
Cette femme. Il savait d'ors et déjà qu'elles étaient ses intentions à l'instant même où il avait entrevu dans l'ombre, ses yeux s'éclairer d'une rage sans fin.
Il en tremblait de peur, incapable d'exercer le moindre geste, de prononcer le moindre son. Ses yeux étaient écarquillés, on y lisait toute la terreur qui le paralysait jusqu'au bout des doigts.
Elle était maîtresse de tout ce qu'il se passait dans sa taverne, il le savait, il le sentait.
- Non mais qu'est ce que tu crois sale peste !?
- T'as aucune putain de chance face à nous !
- Tu es seule, on est une armée chérie !
Le tavernier était tétanisé. Il voulait pourtant hurler, les prévenir ! Mais impossible. Il n'y parvenait pas.
- On est bien ceux qui avons enlevé ces sales mioches ! Et alors ? Kes tu vas faire !?
Ce fut le signal de départ. La phrase qu'elle attendait.
Le barman constata avec horreur les pupilles d'Éleysia se tourner vers celui qui venait de prononcer ces mots, lentement.
- Patron ça va ? Tu dis plus rien. releva un gars un peu plus loin qui semblait avoir remarqué le malaise.
- B-barrez vous... parvint-il à articuler avec peine, la gorge sèche.
L'autre fronça les sourcils mais n'eut pas le temps de réagir qu'il entendit :
- Oh non, sûrement pas.
Une onde de choc invisible les saisit tous d'un seul coup. Paralysés jusqu'à l'os, aucun d'eux ne parvenait à exercer le moindre mouvement. Tétanisés.
Qu'est-ce que c'était ?
- J'entends vos cœurs battre à l'unisson de manière bien plus vive. Auriez-vous peur ?
Un sourire moqueur étira ses lèvres. Mais c'était sans conteste de la méprise dans sa voix qui résonnait à travers ses paroles.
- Q-qui es tu ? Montre nous ton visage !
Son sourire se ternit.
- Est-ce vraiment là votre dernière volonté ? Mon visage ? Vous ne valez même pas la peine que je me présente. cracha-t-elle d'une voix posée mais glaciale. Où sont les enfants ?
- V-va t'faire ! Argh-
Celui qui venait de s'exprimer s'effondra à l'instant même où il proféra son injure.
- C-c'est qui ce monstre !?? trembla l'un d'eux.
- J'attends. Où sont-ils ? elle insista.
Incapables de bouger, ils ne pouvaient même pas se défendre. Ils ne pouvaient que trembler et observer la scène.
Subir.
Le barman croisa à nouveau son regard et cru défaillir.
- Répond.
- Au QG...
- P-patron... geint l'un des pirates.
Il s'écroula l'instant d'après, raide mort.
- Où.
- A-au nord de la ville, la résidence du duc. s'empressa-t-il de répondre.
- Mais encore.
- Je ne sais rien de plus, maintenant part.
Ses yeux ambres le transperçaient, l'homme était telle une proie face à un lion aux crocs acérés, un lion si terrifiant qu'il avait la sensation que partout où il irait, la bête le retrouverait, jamais ne le laisserait s'échapper.
Elle se redressa doucement. Laissant son verre plein sur le comptoir.
Impossible de voir ne serait-ce qu'une parcelle de son visage à présent, ce qui était d'autant plus terrifiant.
Le silence était étouffant, angoissant.
Leurs battements de cœurs pulsaient jusque dans leurs oreilles.
Les bottes d'Éleysia claquèrent sur le sol en bois au rythme de ses pas.
Tous les yeux étaient braqués sur elle, tous suivaient sa démarche souple et nonchalante jusqu'à ce qu'elle atteigne les portes battantes et ne s'arrête.
Beaucoup déglutirent malgré leurs gorges asséchées précédemment noyées dans l'alcool.
Ils retinrent leur souffle.
Quand allait-elle enfin dégager de là !?
Elle tourna son visage caché d'un quart sur la droite :
- Je ne pardonne pas. Jamais. Pas lorsqu'il est question du malheur d'un enfant.
Et à ses mots un craquement sinistre raisonna dans la taverne suivit d'un nombre incalculable de corps s'écrasant sur les tables, les chaises et le sol tandis que des verres se brisaient en tombant à terre avec fracas.
Personne ne su ce qu'elle leur avait fait. Mais une chose était sûre, aucun n'avait été épargné.
Tous, sans exception, étaient morts.
Et elle disparue dans la nuit, remontant vers le nord de la ville d'un pas lent.
Nombreux furent ceux qui croisèrent sa route, mais aucun ne fut épargné une nouvelle fois. Elle semait les cadavres en chemin sans ralentir le pas, sans jamais s'arrêter.
Une colère noire brouillait son cœur lorsqu'elle imaginait les enfants transis de peur loin de chez eux, seuls, dans le noir.
Enfin elle arriva face à une grande bâtisse entourée d'un muret d'environ deux mètres de haut.
Elle leva la tête pour observer la demi-lune briller juste derrière l'espèce de manoir dans l'enceinte et percer les quelques nuages qui glissaient dans le ciel au gré du vent.
Un soupir s'échappa d'entre ses lèvres avant qu'elle ne pénètre dans l'enceinte du bâtiment d'un simple bond. Elle se trouvait à présent dans une sorte de cour.
Étrangement tout semblait désert, aucun pirate, aucun gardien, pas même un chien pour garder l'entrée.
Elle pensa trop vite.
Une lame aiguisée fusa droit sur elle et Éleysia ne pu l'esquiver tout à fait, le couteau lui entailla l'épaule droite.
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