16_ Attaque sous-marine !
Ils descendirent donc au dernier étage.
Cette fois il s'agissait bel et bien de la salle des machines. Le brouhaha incessant des moteurs, l'odeur de l'huile et du fer, les bruits de tôles, d'engrenages...
De nombreux tuyaux de toutes sortes de tailles longeaient les murs tandis qu'au centre, les machines les plus imposantes bourdonnaient et vibraient en un rythme régulier.
- C'est vraiment bien insonorisé. remarqua la jeune femme en haussant légèrement la voix pour se faire entendre.
- Ouais t'as vu ! On entend rien à l'étage supérieur !
Les deux frères continuèrent leur avancée et saluant quelques uns de leurs camarades qui bossaient visiblement ici, clefs à molette sous le bras.
Ils traversèrent de longues minutes le chemin en métal troué qui surplombait tuyau et fils électriques –évidement protégés dans leur gaine–.
Puis ils arrivèrent dans le fond du vaisseau, l'arrière.
Un espace assez sombre s'y trouvait, entouré de barreaux épais juste devant.
- C'est la mini prison, c'est tout récent.
- Au cas où des intrus monteraient à bord ou si on devait enfermer quelqu'un.
Éleysia resta en recul, se contentant d'acquiescer faiblement, impassible.
Enfin, ils quittèrent le bruit incessant pour remonter jusqu'à une cabine insonorisée qui donnait sur la salle de détente, où le calme reprit ses droits.
Ils refermèrent la lourde porte blindée sans pour autant la fermer à clef.
- Et voilà !
- On a fait le tour !
- Bon après y'a le pont mais tu pourras y faire un tour lorsqu'on sera remonté à la surface.
Elle hocha la tête d'un air reconnaissant :
- Je vous remercie.
- Y'a pas d'quoi !
- Si t'as des questions n'hésite pas !
- Justement. Savez-vous dans combien de temps nous atteindrons la prochaine île ?
- Euh une bonne semaine je dirais.
- C'est ce que notre navigateur nous a dit.
- Je vois. Merci.
À l'instant même où elle termina de prononcer ce mot, une violente secousse bouscula le Polar.
Les trois jeunes gens vacillèrent et les deux frères se regardèrent en même temps.
- Je crois...
- Qu'on a percuté quelque chose...
Éleysia dirigea son attention vers la vitre et l'extérieur du sous marin :
- Ou que quelque chose nous a percuté.
- Hein !?
- Quoi !?
Ils tournèrent leur attention vers ce qu'elle fixait.
- Merde ! C'est quoi ce truc !?
- On dirait un serpent géant !
- Ou une anguille géante !
- Faut qu'on prévienne les autres.
- On te laisse miss, accroche toi bien !
Et elle les observa disparaître dans les escaliers.
- ...
Ses yeux dorés se posèrent sur le monstre marin qui chargeait de plus belle.
Pourquoi s'attaquait-il au Polar ? Simplement parce-que ce dernier était sur sa route et qu'il l'avait pris pour une espèce de poisson inconnu.
Il asséna un nouveau coup de tête au sous marin. Heureusement que ce dernier était solide mais combien de temps tiendrait-il encore.
La jeune femme poussa un long soupir, son voyage commençait bien...
Un peu plus haut, dans la salle des commandes, Trafalgar ordonnait à ses hommes de manœuvrer de telle sorte à éviter les coups le temps de préparer les torpilles.
- Capitaiiine ! s'écria Shachi en débarquant dans la salle en trombe.
- On nous attaque !! le suivit Penguin.
- Je suis au courant. rétorqua-t-il concentré et agacé. Hakugan, essaie de te placer derrière lui, il faut le prendre à revers.
- À tes ordres.
Le vaisseau vira de bord, esquivant de justesse une charge qui aurait pu causer bien des dommages.
- Cette sale anguille... grogna Jean Bart.
Les membres de l'équipage étaient tendus. Tous à leur post, à l'affût et à l'écoute de leur capitaine.
- Les torpilles sont prêtes !?
- Oui !
Bien qu'il conserve un ton calme et assuré, Law n'en était pas moins tendu. Debout derrière Jean Bart et Hakugan, ses deux mains étaient agrippées à chacun de leur siège, ainsi il pouvait tenir en équilibre dans le cas où le monstre bomberait dans le Polar.
- Bien, on en a seulement deux d'opérationnelles alors il faut absolument atteindre notre cible vous entendez.
Une goutte de sueur glissa sur la tempe du géant, c'est lui qui s'occuperait de l'envoi.
La réussite de cette mission mais aussi la survie de l'équipage reposaient sur ses épaules. Il n'avait pas le droit à l'erreur.
Il attendit le meilleur moment, visa l'arrière de la tête de l'animal, déglutit bruyamment et serra les dents.
- Maintenant !
La torpille partie.
Tout le monde retint son souffle.
La tension était à son comble.
Un silence prit place tandis qu'une explosion sous-marine retentit, créant de grosses vagues sous la surface qui firent bouger le Polar à plusieurs reprises.
De nombreuses bulles entouraient le monstre marin, obstruant la vue de l'équipage. Avaient-ils réussi ?
En prévision d'un possible échec, la seconde était prête à être lancée. Mais tous espéraient ne pas avoir à s'en servir.
Enfin, les bulles qui remontaient petit à petit, finirent par disparaître.
- Fais chier !
Le monstre s'en tirait avec une simple éraflure sur le côté, signe qu'il avait esquivé au dernier moment et que la torpille avait explosé juste après.
- Il n'est pas resté assez longtemps sur place.
- Il faudrait le distraire.
- Oui mais com- il charge !!
Le Polar Tang encaissa de plus belle une violente secousse.
Shachi et Penguin s'étalèrent violemment par terre.
- Aouch...
Trafalgar affichait un air mécontent cette fois, le Polar n'allait pas pouvoir encaisser une nouvelle floppée de coups !
Déjà, le monstre chargeait.
Heureusement une fois de plus l'équipage parvint à esquiver.
- C'est pas vrai, il nous fait tourner en bourrique ! grommela Hakugan.
- Il va bien trop vite pour que je puisse le viser... maugréa l'ancien esclave qui s'en voulait de s'être foiré la première fois.
- Continuez d'esquiver ses attaques, il finira par s'épuiser, on trouvera une ouverture. ordonna Law d'autant plus tendu.
Les pirates obéirent tant bien que mal, tenant la bête à distance autant qu'il leur était possible.
Jean Bart se tenait prêt.
Penguin releva son camarade :
- Rien de cassé ?
- Non rien. Mais je m'en fait pour la miss qu'on a laissé en bas. admis le roux l'air sérieux.
Law leur jeta un furtif coup d'œil mais n'eut pas le temps de leur demander quoi que ce soit que Bepo s'écria en pointant le monstre du doigt :
- Capitaine regarde ! Il s'est arrêté !
- Quoi !?
Immédiatement il redirigea son attention vers la mer.
- Qu'est-ce que...
Le monstre marin s'était figé. Il leur faisait face et fixait le Polar Tang les yeux grands ouverts.
- Jean Bart ! C'est maintenant ou jamais ! s'exclama le brun avec empressement.
Bạn đang đọc truyện trên: Truyen247.Pro