La porte close, Law pu terminer sa phase :

- L'insecte n'est plus la seule préoccupation à avoir, il a pondu des œufs depuis quelques jours déjà, c'est ce qui à dû détériorer l'état de la gamine.

- Q-que dites vous !? s'horrifia le père en tremblant.

- Du calme. Je vais les retirer mais ça va me prendre du temps. râla le médecin avant de se désinfecter les mains. Sa vie n'est pas en danger mais son rétablissement ne dépendra plus que d'elle. Toutefois, les œufs ont endommagé son foie et sa rate. Elle pourrait garder des séquelles.

- Je vois... fit-il tristement en couvant son enfant des yeux. Faites ce que vous pouvez.

- Je vous déconseille de rester.

- Je tiens à l'être.

Law soupira en détournant le regard vers l'enfant :

- Ne me dérangez pas dans mon travail. ordonna-t-il en créant une Room autour du corps de l'enfant.

De son côté, Eleysia était guidée par Léo qui lui faisait faire le tour du manoir.

- Je suis content que tu sois venu ! J'avais peur que tu me poses un lapin. sourit-il.

La blonde manqua de s'étouffer.

Comment un gamin d'à peine dix ans pouvait employer ce genre de termes !? Savait-il au moins ce qu'il disait ? Il en avait l'air en tous cas.

"À vrai dire, je suis venue sur ordre de mon capitaine" voulait-elle dire. Mais pour ne pas effacer l'enthousiasme du petit, elle ne dit rien.

Malgré tout, Léo changea d'expression et baissa la tête :

- Tu penses... Qu'elle va s'en sortir... demanda-t-il finalement, angoissé.

Eleysia fronça les sourcils avant de s'arrêter pour s'agenouiller -tant bien que mal- devant le rouge.

Doucement elle attrapa ses deux bras et planta son regard ambré dans les siens, bleutés.

- Écoute-moi bien Léo. Notre capitaine à travaillé d'arrache-pied depuis sa plus tendre enfance à étudier la médecine. Je n'ai pas peur de dire qu'il excelle dans ce domaine alors... Ta petite sœur va s'en sortir tu peux me croire, j'ai toute confiance en lui.

Les prunelles bleues de l'enfant semblaient chercher le moindre doute, la moindre trace de mensonges dans les yeux d'Eleysia. Mais tout ce qu'il voyait était une confiance absolue, une certitude.

Alors il reprit courage tandis qu'une petite larme de soulagement perla sur sa joue.

Cela lui faisait du bien d'entendre ça. Maintenant lui aussi avait grand espoir en ce pirate.

- Merci... souffla-t-il avec un léger sourire tandis qu'elle essuyait gentiment sa larme du dos de l'index.

La tendresse qu'il lisait sur son visage et qui transparaissait dans ses gestes touchaient le petit profondément.

Il ne put s'empêcher de venir prendre la jeune femme dans ses bras.

Surprise, elle écarquilla les yeux un court instant mais le laissa faire, posant une main chaude entre ses omoplates.

Ses petits bras entouraient le cou de la demoiselle et sa petite tête venait se caler près de la sienne.

- Oh... Tu sens trop bon. releva-t-il finalement en se reculant pour croiser l'air abasourdi de la demoiselle dont les joues se tintèrent de rose.

- Merci... marmonna-t-elle en détournant le regard avant de se redresser embarrassée.

- Ma maman sentait les fleurs sucrées avant. Toi tu sens les fruits sucrés. rit-il amusé en attrapant sa main de nouveau.

Eleysia buta sur le mot "avant" et ses pupilles dorées se reposèrent en silence sur le rouge.

- ...

Elle devina bien vite que cette femme devait être défunte aujourd'hui.

- Viens ! Je veux te montrer le jardin !

La blonde se laissa entraîner sans un mot tirant d'une main sur la veste de son capitaine.

Qu'avait bien pu vivre cet enfant jusqu'à aujourd'hui ? Que pouvait bien cacher sa bonne humeur et son sourire ?

Une bonne heure plus tard, Law achevait d'extraire tous les œufs et l'insecte mort.

Le majordome avait dû quitter la pièce pour ne pas vomir. Law était resté impassible et concentré tout le long, il avait dû endormir l'enfant en tout début d'opération.

Maintenant elle se reposait plus tranquille, plus apaisée, elle ne semblait plus souffrir du mal qui la rongeait et son corps reprenait ses droits, nettoyait et reparaît les dégâts causés par l'insecte.

Elle allait avoir besoin de beaucoup de repos et d'une bonne purge intestinale aussi.

Le chirurgien prescrit tout ce qu'il fallait au père qui était resté et avait contenu ses hauts les cœurs durant toute l'opération.

Bien que soulagé, il ne se sentait pas très bien là...

Mais sa fille était hors de danger et il était infiniment reconnaissant envers le pirate.

- Merci. Merci pour tout ce que vous avez fait.

Sans retenue, Williams s'inclina au plus bas, les larmes aux yeux.

Trafalgar le regardait de haut, il s'essuyait les mains en silence.

- Demandez-moi tout ce que vous voudrez, je ferai tout ce qui est en mon pouvoir pour vous l'offrir.

Cet homme était bien imprudent.

Il avait demandé de l'aide à un pirate sans savoir à l'avance ce qu'il lui demanderait en retour.

Williams avait quand même de la chance d'être tombé sur Trafalgar et pas un de ces pirates avide de pouvoir, de richesses et de sang.

Après un instant de réflexion, Law finit par prendre la parole :

- J'ai besoin de vivres pour notre voyage. Des vivres, médicaments et outillages.

Aussitôt l'homme se redressa pour faire face à son interlocuteur :

- Oui bien sûr ! Prenez tout ce que vous voudrez gratuitement ! Laissez moi également vous accueillir comme il se doit, vous et vos hommes, notre manoir contient de nombreuses chambres, vous serez nourris, blanchis et logés à ma charge durant votre séjour ici !

Le noiraud soupira visiblement las :

- Non nous resterons à bord de notre navire, pas question de le laisser sans surveillance. Je ne vous fais pas confiance. admit-il sans prendre de pincettes.

- Laissez-moi au moins vous offrir une chambre pour la nuit à vous et la demoiselle qui vous accompagne, je vous en prie ! insista Williams en s'approchant.

Law fronça ses sourcils l'air menaçant, lui intimant de reculer. Ce qu'il fit.

- Tout ce que je veux c'est récupérer ma partenaire et nos affaires.

- ...

- D'autre part j'aimerais obtenir des informations à propos d'un homme à la cicatrice de feu.

- Je ferai mon possible. assura-t-il finalement.

Le pirate jeta un œil dehors après avoir ouvert les rideaux, plus besoin de les laisser clos à présent.

Le soleil touchait l'horizon, il n'allait pas tarder à se coucher.

Trafalgar soupira de plus belle.

Cela faisait plus d'une heure qu'Eleysia était partie avec l'enfant à l'affreuse chevelure rouge. Comment allait-il faire pour la retrouver dans ce manoir sans risquer de se croiser...

La blonde usait constamment de son fluide perceptif, si elle le sentait bouger, elle reviendrait forcément.

Du moins il l'espérait.

- Votre partenaire se trouve dans les jardins. fit la voix fatiguée du major.

Law se retourna pour le dévisager.

- J'ai demandé à l'un de nos garde de l'accompagner.

Le noiraud haussa un sourcil.

- Le jeune devant la porte ?

- Tout à fait.

Law se renfrogna aussitôt.

- Eleysia n'a pas besoin d'escorte. râla-t-il. Amène moi à elle. ordonna-t-il pressé.

La savoir en compagnie de ce jeune ne l'enchantait pas du tout.

Était-il jaloux ?

Pff mais non voyons.

...

Bon si en fait.

- Monsieur le chirurgien. interpella Williams resté au chevet de sa fille.

L'interpellé dévia son regard acier vers lui, l'air agacé.

- Je vous communiquerais les informations que je pourrais d'ici deux jours, en attendant, faites comme chez vous en ville, prenez tout ce que vous le désirez.

Law hocha la tête d'un air entendu puis fit volte face.

- Merci du fond du cœur, jamais je n'oublierai ce que vous avez fait pour nous... prononça-t-il la gorge nouée.

La tension de ces deux dernières semaines retombait et le pauvre homme fondait en larmes.

- ... Vous devriez vous reposer. déclara Trafalgar par-dessus son épaule en le fixant quelques secondes.

Puis il quitta la pièce.