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Chapitre XXVII

"La moitié d'un ami, c'est la moitié d'un traitre", Victor Hugo

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Chaque jour, Nathanaël se livrait à ce nouveau rituel. Il courrait dans le parc, pratiquait cette danse de méditation et se livrait à des exercices pour développer sa musculation. Il retrouvait cette forme et cette endurance qu'il avait acquis au Quidditch et les entrainements de défense avec le Professeur Jenkshi, officiel mais aussi de temps à autres en cours particulier aidaient à stimuler sa magie. 

Jamais il ne s'était senti aussi confiant avec son corps, son esprit, sa magie et son identité. Plusieurs mois s'étaient écoulés depuis la réunion de l'ordre et la révélation de Dumbledore et ils n'avaient aucunement avancé dans leur quête du dernier horcruxe, l'item de Serdaigle corrompu par l'âme sombre de Voldemort. Le mois d'Avril était plutôt doux pour la saison, les rayons du soleil arrivaient à réchauffer les terres écossaises, suffisamment pour que les étudiants laissent tomber les manteaux et les écharpes.

Cependant, malgré cette lumière ambiante dans le parc, se diffusant dans le château grâce aux nombreux vitraux, les humeurs étaient sombres. De nombreux élèves avaient reçu des courriers de leur famille : assassinat, enlèvement, intimidation. Et c'était sans compter la presse qui donnait des nouvelles du monde extérieur. Même le monde moldu était impacté et le Ministère peinait à camoufler ces sordides actions des mangemorts. 

- Le Ministère ne pourra pas cacher l'existence du monde sorcier très longtemps. 

Nathanaël ne releva pas la remarque de Mulciber et continua de manger son omelette dans la plus stricte indifférence. Severus faisait de même. Quand à Regulus, il était ce matin en compagnie de ses camarades de promo. 

- Ha Haley, tu es des nôtres ce matin. Ça fait plaisir. 

Wilkes était aux anges et plus encore lorsque la belle blonde se plaça entre Nathanaël et lui. 

- Je me donne les moyens de réussir mon avenir, Achille. Les exigences sont... de haute volée. 

Puis elle se tourna vers Nathanaël. 

- Tu es l'air bien intégré à présent. Severus t'a pris sous son aile. 

Severus grogna pour la forme, faisant naître un sourire sur les lèvres du Survivant. 

- Je t'avoue qu'au début, j'avais un certain à priori sur la Maison Serpentard. Je la trouvais sombre, antipathique. Mais, j'ai découvert bien plus que ça. 

- C'est vrai que Evan est particulièrement chaleureux en ce moment. 

Wilkes reçu en guise de réponse une tape à l'arrière de la tête et les autres s'esclaffèrent. 

- Il s'est aussi bien intégré chez les Serdaigle aussi. Comment va Dollovan ? demanda Aurel avec une innocence teintée d'ironie. 

Les joues de Nathanael rougirent légèrement mais il ne se démonta pas face à Mulciber. 

- Très bien. 

Son regard accrocha la table des bleus et il repéra aussitôt la chevelure blonde de Sofia. Leurs regards se rencontrèrent et tous deux se sourirent. 

- Beurk. Vous me dégoutez, exprima Ethan Avery en tirant la langue. 

- Jaloux, rétorqua Nathanaël. 

- Pas du tout. 

- Oh je crois que si. 

Les rires redoublèrent. Il y avait cette insouciance naturelle qui régnait au sein du château, faisant oublier les sombres desseins de Voldemort et ses actions à l'extérieur. Ils se sentaient protégés. 

- On a quoi déja ce matin ? demanda Wilkes. 

- Sérieusement ? Tu ne connais toujours pas ton emploi du temps ? s'exclama Haley. 

- C'est pour que tu me le rappelles. Tu vois, je ne peux pas me passer de toi. 

- Eurk. 

- Comme tu dis, Ethan, déclara Mulciber en repoussant son bol de porridge. 

Haley eut un petit sourire aux lèvres. 

- Vous avez cours d'option, comme tous les lundi et les vendredi à 8h. 

Nathanaël sentira avec une joie à peine non dissimulée de glaner une heure supplémentaire avant le début des cours tandis que ses camarades seraient en cours. Seul Severus avait pris l'option Potion avancée avec lui. La Salle Commune se vida rapidement tandis que la cloche sonnait le début des cours. Rogue était plongé dans un manuel sur les forces obscures quand le Professeur Jenkshi se rapprocha d'eux. 

- Monsieur Drawkins. Vous avez une heure de libre, n'est-ce pas ? 

- Oui Professeur. 

- Bien alors suivez-moi. 

Severus le regarda d'un drôle d'air. 

- Tu sais, je t'ai parlé de ce qu'il m'enseignait en plus des cours...

- Hum, oui. Je pensais qu'il n'y avait que Lily pour aimer autant les cours. 

Nathanaël eut un petit sourire mystérieux puis il suivit son professeur jusqu'à l'extérieur du château, au fin fond du parc. 

- Vos séances de méditation semblent avoir amélioré votre concentration et votre esprit semble plus affuté. 

- Merci, Professeur...

- Mais... la concentration ne suffit pas. La conscience, l'âme, le fardeau, tant de chose rentrent en compte pour maitriser la magie intuitive. 

- La magie intuitive ? 

- Ou sans baguette si vous préférez. 

Nathanaël se rappella. 

- Comme quand vous faisiez léviter les pierres. 

Jenkshi hocha la tête. Il se pencha, ramassa un caillou puis le laissa tomber dans la paume de son élève. 

- Cette lourdeur, c'est ce poids que nous portons tout au long de notre vie. Ce poids, nous devons l'enlever pour maitriser toute la magie qui est en nous. 

- Il faut arrêter de penser donc ? 

- Essayez de soulever ce rocher, le dit-il sans répondre à sa question. 

Nathanaël le regarda. Il lui semblait énorme. 

- Professeur... je n'ai jamais essayé. Je ne pourrais pas le faire. 

- Pourquoi ? 

Nathanaël resta silencieux un moment. 

- Je vais essayer. 

- Non... faites le. Ou ne le faites pas, il n'y a pas d'essai. 

Le regard du jeune homme était écarquillé devant la tache que lui demandait son professeur. Malgré tout, il se plia à l'exercice. Main tendue en direction du rocher, il se concentra en suivant l'enseignant de Jenkshi. La respiration. La concentration. Il sentait le rocher. Les sourcils froncés, il tenta de le soulever. Il y avait comme une pression. Une barrière. 

- Je n'y arrive pas. C'est impossible. 

De frustration, Nathanaël se détourna du rocher. Echec... tout comme sa mission pour l'instant et sa quête du diadème qui tournait en rond. 

- Qu'y a-t'il ? Que se cache, t-'il dans votre coeur qui n'ose s'exprimer ? L'ignorer serait choisir une pierre plus légère. Et que se passerait-il si on tournait le dos à ce poids intérieur. 

Jenkshi lui présenta un caillou plus petit à soulever. Nathanaël y parvient en tremblant mais tant concentré que son professeur, d'une simple pichenette, l'envoie valser en direction de son front. 

- Il nous détruirait. Il faut affronter ce poids, celui qui vous empêcher d'affronter celui que vous êtes réellement. Acceptez-le. Regardez au fond de votre coeur. De quoi avez-vous peur ? 

Nathanaël se tourna à nouveau vers l'énorme rocher. 

- La peur. La peur d'échouer. De ne pas réussir à tous les sauver. Ça fait mal... si mal. 

Nathanaël sentait le poids sur ses épaules s'alourdir encore et encore, tant qu'il finit à genoux dans l'herbe. 

- Ce n'est pas la douleur qui nous nuit. Ce sont les choses que nous faisons pour ignorer la douleur. 

- J'ai peur qu'elle me brise. 

- Laissez-la faire. Lâchez prise. Laissez vous vous forger dans les flammes de votre propre douleur. Laissez cette agonie vous transformer en cet instrument du destin que je sens au fond de vous. Dès le moment où je vous ai vu, j'ai senti le pouvoir en vous, endormi. 

La confiance de Jenkshi gonfla le coeur du jeune homme d'espoir. Il pouvait y arriver. N'était-il pas parvenu à voyager dans le passé ? N'avait-il pas retrouvé et détruit cinq Horcruxes ? N'était-il pas parvenu à réconcilier Rogue et les Maraudeurs mais aussi Regulus et Sirius ? N'avait-il pas des alliés de poids dans cette quête ? 

Toujours à genoux dans l'herbe, son dos se vouta tandis qu'il creusait la terre de ses doigts, l'enserrait dans ses poings. Un cri de rage franchit ses lèvres, qui allait crescendo. Quand il releva soudainement la tête, l'énorme rocher était en lévitation tout comme une myriade de petits cailloux autour de lui. Surpris, Nathanaël rompit la concentration et les pierres retombèrent. 

- Confiance... Si vous n'avez pas confiance en vous, vous ne pourrez rien. Si vous avez confiance, vous pourrez tout. 

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Nathanaël avait besoin de se retrouver seul après le cours de Jenkshi. Ces exercices l'avaient épuisé et c'est donc sans honte ni regret qu'il sécha le cours de Sortilèges. Ses pas le menèrent devant la salle sur demande. Il avait envi de disparaitre pendant quelques heures, de se perdre quelque part et qu'on ne le retrouve pas. La porte de la Salle apparut et alors qu'il en franchissait le seuil il fut surpris de découvrir une salle aussi vaste qu'une cathédrale. Filtrant à travers de hautes fenêtres, des rayons de lumière illuminaient ce qui ressemblait à une ville aux immenses murailles constituées, Nathanaël le savait, d'objets cachés par des générations d'occupants de Poudlard. La salle des objets perdus. 

Étrangement, il n'avait plus qu'un vague souvenir de cette salle, de ses allées bordées de meubles cassés ou endommagés, entassés en piles vacillantes, relégués là pour dissimuler peut-être les effets de mauvaises manipulations magiques ou entreposés par des elfes de maison fiers de leur château. Sous son pieds, il y eut un craquement de verres brisés, des fioles et flacons d'ingrédients de potion. Son regard accrocha une étagère à proximité contenant des flacons ébréchés de potions coagulées par le temps. 

Plusieurs épées rouillées trônaient dans un coin de la pièce, attestant de patrimoine ancien du château. Il y avait même une lourde hache maculée de sang qui lui provoqua un frisson. 

Son regard accrocha enfin un grand placard couvert de cloques comme s'il avait reçu des giclées d'acide. Il lui disait quelque chose. Il ouvrit dans un grincement l'une des portes du placard et s'aperçut qu'on l'avait déjà utilisé pour cacher une créature en cage, morte depuis longtemps et dont le squelette avait cinq pattes. Cependant, il s'attendait également à y trouver quelque chose. Mais quoi ? Pourquoi sa mémoire lui faisait tant défaut ? Ce sentiment de déjà-vu... ?

Non loin, il y avait également une coiffeuse. Nathanaël s'en approcha et passa la main sur le miroir. Longuement il observa son reflet. Ses cheveux avaient poussé depuis la rentrée. Il serait peut-être temps de les couper. Ses sourcils se froncèrent tandis qu'il se penchait en avant. La racine de ses cheveux était noire. Pourquoi avait-il éclairci ses cheveux déjà ? 

- Je crois que je commence à perdre la tête avec toutes ses histoires, déclara-t'il en regardant le buste d'un vieux sorcier très laid.

Ce dernier resta muet. Pour l'enlaidir plus encore, Nathanaël lui posa sur la tête une vielle perruque, l'ajusta avec une fausse attention puis se recula pour admirer le résultat. 

- On fait avec les moyens du bord mon vieux. 

Son regard accrocha le coffre à bijou. 

- Pas de bracelet ni de bague pour toi, mon vieux. Pas de bras... Mais on va trouver quelque chose. 

Nathanaël finit par lui passer autour du cou un collier de perles noires ainsi qu'un bandeau de métal terni par le temps. 

- Voilà. 

Malgré son sourire, quelque chose n'allait pas. Le sifflement, il était revenu. Lentement, le jeune homme inspira tout en fermant les yeux. Se concentrer. Il souffla longuement. La sensation commençait à disparaitre. Nathanaël bougea pour continuer sa découverte de la salle puis enfin, le bruit cessa. Il resta une bonne heure dans la pièce et s'amusa à découvrir les petits secrets. Il découvrit même une impressionnante collection de pots de chambre et aussitôt il pensa à Dumbledore. Pourquoi ? Malgré tout, Nathanaël ne put s'empêcher de rire et c'est le coeur plus léger qu'il sortit de la salle. En prenant le chemin de la salle commune, le Serpentard croisa le fantôme de sa maison. 

- Oh Monsieur le Baron, comment allez-vous ? demanda le jeune homme. 

L'ectoplasme arrêta son vol et tourna vers lui un visage accueillant, autant que pouvait l'être son visage pâle et émacié.

- Ma foi, fort bien. Et vous, mon cher Nathanaël ? Vous êtes comme un poisson dans l'eau à Poudlard. C'est comme si vous y aviez passé toute votre scolarité. 

Nathanaël eut un petit rire. S'il savait. Son regard s'attarda sur ses  vêtements maculés de taches de sang aux reflets d'argent. Il s'était toujours demandé comme le baron avait trouvé la mort. Lorsqu'il était à Gryffondor, Sir Nicholas leur avait conté son histoire à la cour du roi Henri VII où il y menait une vie paresseuse. Surestimant ses compétences magiques, il tenta un jour d'embellir une dame d'honneur de la reine grâce à la magie mais au lieu de ça, d'énormes défenses d'éléphant étaient apparues sur le visage de la femme. Suite à cela, Sir Nicholas s'était fait confisqué sa baguette puis mené devant le bourreau. S'en était suivie une exécution loupée. La hache n'avait pas fait totalement sa besogne, laissant un petit bout de peau et quelques ligaments reliant la tête. 

- Monsieur le Baron, peut-être est-ce audacieux et malvenu de ma part mais... comment êtes-vous mort ? 

Le fantôme contempla longuement le sorcier. 

- Je veux dire, d'après vos vêtements vous avez dû vivre à une période très ancienne. Depuis mon arrivée à Poudlard, je m'interroge sur son histoire. Êtes-vous né au Moyen-Âge ? 

Ce mensonge sembla convainquant puisque le fantôme consentit à lui répondre. 

- Vous avez l'oeil, jeune homme. Pour tout vous avouez, j'étais parmi les premiers étudiants de Poudlard. 

- Par Merlin, ce devait être incroyable. 

Quel aubaine ! 

- Il n'était pas aussi grand qu'aujourd'hui ni aussi capricieux. Mais oui, c'était ma maison. 

La Baron avait un sourire nostalgique. 

- Vous savez, j'ai même connu les Fondateurs. 

Nathanaël peinait à y croire, enfin la chance lui souriait. 

- Ce devait être incroyable de connaitre de si grands sorciers. 

- Oh oui. Mais... c'est ce qui causa également ma perte, dit-il en contemplant ses chaînes. 

Les chaînes firent un cliquetis de fer, macabre. 

- Que s'est-il passé ? 

- Allons marcher un peu, voulez-vous ? 

Et sans attendre de réponse, le Baron se mit à flotter plus loin. Nathanaël le suivit, intrigué. Le fantôme le mena dans les dédales jusqu'à la cour du château. A cette période de l'année, les bourgeons commençaient à éclore et les fleurs apportaient un peu de couleur au château qui, le soir venu, prenez des allures de château hanté. 

- Elle aimait venir ici. 

- Qui donc, Monsieur le Baron ? demanda Nathanaël. 

La main translucide du baron se tendit vers une rose, en dessina le contour avec une certaine douceur puis, sans prévenir, il ferma le main comme pour écraser ses pétales et son coeur. Cependant, la rose demeura intacte. 

- Elle s'appelait Helena, aussi fraiche que la rosée du matin. Mon coeur brulait à chaque fois que je croisais son regard. 

Le baron se redressa et fixa Nathanaël. 

- Et cet amour a causé ma perte. 

- Comment cela ? Que vous est-il arrivé ? 

Le baron se mit à flotter un peu plus loin et le jeune homme le suivit à nouveau tandis qu'il continuait son récit. 

- Un jour, Helena est parti, sans prévenir personne. Pas même sa mère. Et comme je la comprends. Rowena était une sorcière incroyable, brillante. 

- Rowena... vous voulez dire Rowena Serdaigle ? 

- Qui d'autre mon garçon ? 

- Alors vous aimiez la fille de Rowena Serdaigle. 

- Avez-vous donc l'esprit aussi lent ? 

La voix du baron était devenue froide, polaire. Nathanaël sentit un frisson parcourir son corps. 

- Pardon, monsieur le Baron. Donc vous disiez qu'Helena n'avait pas de bonnes relations avec sa mère. 

Le fantôme acquiesça du chef. 

- Helena vivait dans l'ombre de sa mère, alors elle s'est enfuie. Quelques mois plus tard, la Fondatrice se trouva malade et dans ses dernières volontés, elle me demanda de retrouver sa fille. Je me suis donc mis à sa recherche. J'ai arpenté toute l'Angleterre, traversé la mer, parcouru les plaines du Royaume de France et c'est Albanie que j'ai retrouvé sa trace. 

Un long soupir franchit les lèvres du fantôme. 

- Mon coeur s'est empli de joie en la voyant, mais... 

- Mais ce n'était pas son cas, n'est-ce pas ? 

- Non, répondit le baron, froidement. Je lui ai renouvelé l'ardeur de mes sentiments, je me suis mis à genoux par lui demander de m'épouser, mais elle a refusé de me suivre. 

Son poing se serra et ses chaînes produisirent de lugubres cliquetis. 

- J'étais tellement furieux. Je ne me souviens que d'une chose, c'est le sang coulant de mes mains et de la lame de mon poignard. Alors, j'ai retourné la lame et me la suis plantée dans le coeur. 

Tel était donc l'histoire du baron sanglant. Nathanaël ne s'y attendait pas. Il avait imaginé une histoire plus lugubre. 

- Et vous qui connaissiez Rowena Serdaigle, vous devez savoir quelque chose à propos d'un certain diadème. 

- Le diadème de la connaissance ? Evidemment. Mais je ne suis pas le mieux disposé à vous répondre sur le sujet. 

- Quelqu'un d'autre l'est ? Monsieur le Baron, attendez ! 

Mais le fantôme avait déja traversé le mur et disparu de la vue du jeune homme. Quelqu'un ici pouvait l'aider, mais qui ? 

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Les jours s'écoulaient sans qu'aucun indice ne viennent les guider sur la quête du dernier Horcruxe, ou plutôt celui que Nathanaël espérait être le dernier. 

- Albus, les attaques sont de plus en plus nombreuses. Le ministère cherche à rassurer la population mais il ne se voile la face. 

- Le gouvernement est corrompu jusqu'à la moelle. 

Les membres de l'Ordre discutaient politique et les jeunes peinaient à suivre la discussion, malgré tout ils cherchaient à comprendre la situation. Cette problématique qui aujourd'hui ne concernait pas pourrait les prendre de cours après leurs examens. Et Poudlard ne pourrait plus les protéger. 

Nathanaël suivait la discussion d'un air distrait, laissant son regard se perdre à travers la fenêtre de l'appartement de Drago. Les arceaux des nuages se courbaient sur les toits ardoisés de Londres, noirs, menaçant, laissant de déverser les eaux orageuses du firmament. En bas de la rue s'était créé un ruisseau dans le caniveau, lit funèbre et bouillonnant des égouts. D'un geste distrait, il suivait du bout des doigts la ligne de sa cicatrice. 

- Elle te fait mal ? 

Nathanaël sursauta et se tourna vers son ami qui le regardait, le menton baissé, le regard perçant à travers ses mèches blondes. 

- Ce n'est rien... 

- Non ce n'est pas rien, insista-t'il en baissant la voix. A chaque qu'elle te picote ou te brule, c'est parce qu'IL ressent une forte émotion ou quand il est proche de toi, non ? 

Nathanaël hocha la tête. 

- Quelque chose va bientôt arriver. 

- Quoi ? 

Le jeune homme n'en savait rien. Dans le salon, le ton était monté. Face à la montée en puissance de Voldemort, les esprits commençaient à s'échauffer. La peur. Elle suintait. 

Puis soudain, la douleur fut lancinante, tant que Nathanaël ne put retenir un cri de surprise puis un gémissement de souffrance. C'était un véritable supplice. Il voyait... Il voyait... 

Le noir total. 

Soudain, il sentit une légère brise mais étrangement il ne sentait pas la terre ferme sous ses pieds. C'est alors qu'il se rendit compte qu'il volait. Il comprit alors qu'il n'était plus Nathanaël. Son corps brumeux planait au dessus des nuages chargés d'électricité. L'air était humide. Quand enfin il descendit légèrement, laissant la pluie température son long manteau noir, il vit en contrebas une île isolée au milieu de la mer agitée. Il n'y avait qu'une seule forteresse. 

Azkaban. 

Des milliers de silhouette voleraient autour de l'unique construction et en voyant le sorcier approcher, ils se regroupèrent. Nathanaël les voyait de près à présent, ces formes dont le visage était entièrement dissimulé par une cagoule et aux mains luisantes, grisâtres, visqueuses et recouvertes de croûtes.

Puis, ils forèrent une sorte de haie d'honneur dans laquelle il s'engouffra, fonçant en direction de la forteresse qu'il fit exploser d'un vif mouvement de baguette. Son coeur explosait d'une satisfaction morbide et d'une certaine excitation. Les sorciers emprisonnés l'acclamaient. Les détraqueurs voletaient à ses cotés. 

- Mes amis ! Nous avons un gouvernement à renverser. 

- Hey ho, réveille-toi. 

Il vit alors une paire d'iris d'un gris orage le fixer avec une certaine inquiétude. 

- Drago, souffla Nathanaël. 

- Enfin. 

Le jeune blond soupira de soulagement tout en se laissant tombant sur le petit fauteuil à coté du lit. Un lit ? Que faisait-il dans un lit avec Drago à ses cotés.

- Comment te sens-tu ? demanda une autre voix. 

Dumbledore s'approcha à son chevet et le contempla longuement. Nathanaël le regarda sans comprendre. 

- Tu t'es mis à convulser, en te tenant la cicatrice. Je t'ai porté du mieux que j'ai pu dans la chambre à l'écart des autres. Ils attendent tous de l'autre coté. 

Nathanaël se redressa doucement en grimaçant, la tête lourde. Son esprit semblait sortir de la brume. 

- Je... Je crois... non, je sais que Voldemort a lancé une attaque sur Azkaban. 

Drago perdit ses couleurs et son regard se tourna vers Dumbledore, en quête d'un signe pour le rassurer sur la situation. 

- Il... il a dit qu'ils avaient un gouvernement à renverser. 

Les sourcils du vieil homme se froncèrent et un pli soucieux se forma sur son front ridé. Son regard s'ancra que celui de Nathanaël. 

- Est-ce que cela s'est déjà produit ? 

- Non, Monsieur. Pas maintenant. 

Drago regarda le Directeur, puis son ami. 

- Tu lui as dit ? Il est au courant, explosa-t'il, la voix partant dans les aigus. 

- Non, il a deviné. 

- Intéressant, souffla le Directeur en se tournant vers Drago. Je ne l'aurai jamais cru. Très intéressant. 

Drago serra les poings. 

- Je crois que nous avons autre chose à faire, n'est-ce pas ? 

Dumbledore hocha la tête. 

- Certes, mon cher Drago mais il faut savoir saisir la moindre petite note de bonne humeur pour ne pas sombrer dans les noirceurs les plus totales. 

Un petit sourire étira ses lèvres. 

- Vous savez, on peut trouver le bonheur même dans les moments les plus sombres. Il suffit de se souvenir...

- D'allumer la lumière, continuèrent Drago et Nathanaël d'une seule voix. 

Leur voyage avait bouleversé le cour du temps certains évènements et discours demeurait, le preuve en étant avec l'attaque d'Azkaban et ces mots. Le vieil homme tourna les talons et s'en alla rassurer les autres sur l'état de santé de son élève, laissant seuls les deux hommes. 

- Qu'est-ce qu'il s'est passé ? demanda Drago.

- D'autant que je me souvienne, j'ai toujours eu cette connexion avec l'esprit de Voldemort. Je me souviens avoir vu l'attaque de Monsieur Weasley à travers les yeux d'un serpent, la salle du département des mystères qui occupait tant son esprit. 

- Mais Voldemort n'est pas animagus. 

- Je crois que le Serpent était Nagini. 

- Dans ce cas, comment as-tu pu voir à travers les yeux du Serpent ? 

Nathanaël se leva et répliqua avec un certain agacement. 

- J'en sais rien Drago. Nagini est un horcruxe, et comme c'est un être vivant peut être que... écoute je n'en sais rien. 

Drago resta silencieux, se contentant de le fixer. Les deux amis se toisèrent pendant quelques secondes, laissant un orage électrique s'installer entre eux, puis cette tension disparut tout aussi vite. Le jeune homme plaça sa main sur l'épaule de son compagnon d'aventure et la serra doucement. 

- On va y arriver. Je ne suis pas comme tes deux autres mais je te promets que je me battrai jusqu'au bout. 

Nathanaël fronça les sourcils. 

- Les deux autres ? Severus et Regulus ? 

Draco leva les yeux au ciel. 

- Mais non, tu sais... mince j'ai son nom sur le bout de la langue. Mais si, elle m'a donné un coup de poing dans le nez en Troisième Année. 

Nathanaël ne put s'empêcher de rire cependant son éclat alla decrescendo tandis qu'il fouillait dans sa mémoire. La tête basse, il cherchait mais c'était impossible. Lorsqu'il releva la tête et croisa le regard de Drago, il avait la même expression d'horreur sur le visage. 

- Je ne me souviens pas. 

- Pose moi une question, n'importe laquelle ! demanda Drago d'un ton impérieux. 

Nathanaël chercha dans sa mémoire quelque chose qu'il pourrait demander au jeune homme mais il n'arrivait pas à saisir la moindre information, comme si ses souvenirs devenaient flous et insaisissables. 

- Je... je ne peux pas Drago. 

Son ami se laissa tomber dans le fauteuil pour la deuxième fois, le regard hagard. 

- On est en train d'oublier. Notre vie... peut être même qui on est. 

Le silence plana un instant. 

- Tu es Drago Marshall. Tu travailles au chaudron baveur. Tu vis avec Victoria Cresswell, celle que tu aimes et tu es un membre actif de l'ordre du Phénix. 

- Qu'est-ce que tu veux dire ? soupira Drago. Tu parles comme Dumbledore parfois. 

Nathanaël eut un petit rire. 

- Ce que je veux dire Drago, c'est que ce que nous étions n'a plus aucune importance. On ne pourra jamais rentré Drago. Notre vie est ici... alors autant oublier l'ancienne. 

Les deux jeunes hommes ne purent en discuter davantage, il était temps de rentrer à Poudlard. Maugrey était parti prévenir leurs amis et indics au Ministère de l'attaque à venir et les autres membres transplanaient les uns après les autres. Ses camarades, Maraudeurs et Serpentard s'enquirent de sa santé. 

- Dumbledore va aller détruire la coupe dans les jours à venir... 

Le regard de Nathanaël se posa sur la silhouette de Rogue qui semblait plus droite et fière que lors de leur rencontre. Les maraudeurs étaient partis de leur coté tout comme Sofia. 

- Je... je ne suis pas sûr de pouvoir aller jusqu'au bout, souffla Regulus avec un frisson.

- Tu y arriveras, affirma Nathanaël en le prenant par les épaules. Tu ne serais pas encore avec nous, sinon. 

Cependant, cela ne suffit pas à chasser les ombres de son visage. 

- Il faut qu'on trouve ce maudit diadème, pesta Rogue. 

- Et vite... ça rapproche. 

Nathanaël resta silencieux mais Regulus avait raison. La future attaque du Ministère allait marquer un pas en avant dans la guerre sorcière et la montée au Pouvoir de Voldemort. Personne ne le questionna sur son évanouissement - ce n'était pas la première fois que cela lui arrivait - et encore moins sur le lien entre son malaise et l'annonce de l'attaque de Voldemort sur Azkaban. Ou s'ils se posaient des questions, ils ne lui demandaient rien. Attendaient-ils que l'explication vienne de lui, naturellement, sans le forcer ? 

Sur ces dernières pensées, Nathanaël se coucha. Avant de s'endormir, il tenta de contrôler son esprit afin de ne pas entrer par inadvertance dans les pensées de Voldemort. Cela lui prit du temps, mais son esprit s'apaisa et il put s'endormir sans le moindre rêve. 

*.*.*.*.*.*.*.*.*.*.*.*.*

Le lendemain, la Grande Salle était envahie par les hiboux et chouettes venus délivrer la nouvelle de l'attaque du Ministère. 

- Le Ministère est tombé, déclara Wilkes non sans une certaine satisfaction. 

- Harold Mitchum est un incapable. La victoire du Seigneur est couru d'avance, renchérit Mulciber. 

- Ce n'est plus qu'une question de temps avant que Poudlard ne subisse le même sort. 

- Vous n'aimez pas Poudlard ? osa alors demander Nathanaël suite à la réplique d'Ethan Avery. 

Les garçons restèrent silencieux un instant. 

- J'aime Poudlard, répondit finalement Avery. C'est... notre deuxième Maison. Mais je ne supporte pas l'idée que cette école forme des sang-de-bourbe, ces gens issus du monde moldu, ce monde qui nous empêche d'être nous même. 

- Le système a besoin d'être réformé, entièrement. Seul le Seigneur en est capable. 

Nathanaël ne pouvait pas leur en vouloir de penser ici. La haine de ces sorciers était née de la frustration et de l'injustice, un terreau qui avait permis à Voldemort de croitre et de s'enraciner dans les moeurs, telles des ronces piquantes et sournoises.  

- Jeune gens. Je sais que cette annonce trouve vos esprits. Nous en reparlerons au diner de ce soir. En attendant, vous avez encore une journée de cours devant vous avant le weekend. 

Suite à ces mots, la cloche se mit à résonner. Alors, la cohue habituelle reprit son cour et tous se dirigèrent vers leurs cours respectifs. Severus et Nathanaël ayant pris l'option potion, ils avaient encore une heure de libre mais alors qu'ils allaient tout deux en direction de la bibliothèque pour réfléchir à un moyen de trouver le diadème, son regard accrocha une forme grise et vaporeuse. 

- Pourquoi fixes-tu le Fantôme de Serdaigle ? lui demanda Rogue. 

- Ses vêtements... on dirait qu'elle vient de la même époque que le Baron. Je te rejoins à la bibliothèque, dit-il en se dirigeant vers le fantôme sans attendre la réponse de son ami. 

Le fantôme de haute taille et au long cheveux s'en allait déjà en traversant un mur épais. Nathanaël courut après elle. Quand il eut franchi la porte du couloir dans lequel elle avait disparu, il la vit à l'autre extrémité. Elle glissait en douceur, s'éloignant toujours de lui.

- Hé ! Attendez... Revenez !

Elle consentit à s'arrêter, flottant à quelques centimètres du sol. De loin, Nathanaël pensa qu'elle devait être belle, avec ses longs cheveux tombant jusqu'à la taille et sa cape qui descendait jusqu'au sol, mais elle paraissait également fière et hautaine. 

- Vous êtes la Dame Grise ?

Elle acquiesça d'un signe de tête, sans prononcer un mot.

- Le fantôme de la tour de Serdaigle ?

- En effet.

Le ton de sa voix n'était pas très encourageant. 

- S'il vous plaît, j'ai besoin d'aide. Il faut que je sache tout ce que vous pourrez me dire sur le diadème perdu.

- Un froid sourire étira les lèvres du fantôme.

- J'ai bien peur de ne pouvoir vous aider, répondit-elle en se tournant pour s'en aller.

- Attendez, s'écria le Survivant !

- Vous n'êtes pas le premier à convoiter le diadème, loin de là, lança-t-elle avec dédain. Des générations d'élèves m'ont harcelée...

- Il ne s'agit pas d'obtenir de meilleures notes ! s'écria Nathanaël. Il s'agit de Voldemort... de vaincre Voldemort... À moins que cela ne vous intéresse pas ?

Elle ne pouvait rougir mais ses joues transparentes devinrent un peu plus opaques et elle répliqua d'une voix enflammée :

- Bien sûr que je... Comment osez-vous insinuer...

- Alors, aidez-moi ! Je veux le détruire. 

Elle perdait contenance. Pourquoi ? Il pouvait voir ses mains trembler esses traits se creuser. Puis, elle sembla se détendre et le fixa avec moins de froideur. 

- J'ai volé le diadème à ma mère.

Nathanaël fut un instant muet. 

- Attendez vous avez... Quoi... Votre mère ? 

- De mon vivant, dit-elle avec raideur, j'étais Helena Serdaigle.

Nathanaël ne savait que répondre. 

- Je sais ce que vous pensez. Quelle fille indigne irait voler le diadème pour obtenir la connaissance et le savoir ? 

- Parce que vous ne vous sentiez pas à la hauteur. 

Nathanaël avait soufflé ses mots comme s'ils les ressentaient lui-même. Le fantôme resta silencieux, le fixant du regard. 

- Oui, finit-elle par souffler, douloureusement. La fille de Rowena Serdaigle, Fondatrice de Poudlard, si sage et intelligente. Je voulais devenir plus intelligente, plus importante que ma mère. Je l'ai pris et je me suis enfuie avec. 

Un rire amer franchit ses lèvres. 

- Ma mère n'a jamais admis avoir perdu le diadème. La honte surement. Pour elle de n'avoir su conserver cet item ou que je sois à l'origine du vol ? Je ne le saurai jamais.  Elle a dissimulé sa perte, dissimulé ma terrible trahison, même aux autres fondateurs de Poudlard. 

- Est-ce pour cela que vous hantez à présent ce château ? Pour racheter vos fautes. 

Les joues d'Helena s'enflammèrent, tout du moins l'imagina-t'il envoyant ses ponettes prendre une teinte plus foncée. 

- Ce n'est pas le genre de question que l'on pose à un fantôme, Monsieur Drawkins. 

- Pardonnez-moi, je ne voulais pas vous blesser, Helena. 

- Vous savez que malgré tout la honte que je devais lui inspirer, elle a demandé à me voir une dernière fois, sur son lit de mort ? Elle m'a envoyé un homme qui m'avait longtemps aimée, bien que j'eusse toujours repoussé ses avances. Elle savait qu'il n'aurait de repos tant qu'il ne m'aurait pas retrouvée. Il a suivi ma trace dans la forêt où je me cachais. Quand j'ai refusé de revenir avec lui, il est devenu violent. Le Baron a toujours eu un tempérament emporté. Furieux de mon refus, jaloux de ma liberté, il m'a poignardée. Quand il a vu ce qu'il avait fait, il a été écrasé de remords. Il a pris l'arme qui m'avait ôté la vie et s'en est servi pour se tuer lui-même. Plusieurs siècles plus tard, il continue de porter ses chaînes en signe de pénitence... comme il se doit, ajouta-t-elle avec amertume. 

- Le baron, souffla Nathanaël. 

C'était donc elle que le baron aimait au point de la tuer et de se suicider après cet acte de folie. 

- Et le diadème ? Vous l'aviez encore avec vous, n'est-ce pas ? 

- Vous êtes perspicace, Monsieur Drawkins. Le choixpeau se serrait-il trompé de maison ? 

- Je me pose la même question. 

Malgré le sujet désagréable de la discussion, Helena esquissa un sourire avant de lui révéler l'emplacement. 

- Il est resté là où je l'avais caché quand j'ai entendu dans la forêt le Baron s'avancer vers moi à l'aveuglette. Je l'ai dissimulé dans un arbre creux dans une forêt d'Albanie. Un lieu solitaire dont je pensais qu'il serait hors de portée de ma mère.

- L'Albanie, murmura Nathanaël.

Alors la connection se fit. 

- Cette histoire, ce n'est pas la première fois que vous la racontez, n'est-ce pas ? 

Elle ferma les yeux et acquiesça d'un signe de tête.

- Je n'avais... aucune idée... il me tenait des propos... flatteurs. Il semblait... comprendre... compatir... 

- Oui... Tom Jedusor a trompé beaucoup de monde. 

La Dame grise sembla alors s'emporter.

- Je sais ce qu'il a fait et qui il est. Et il l'a profané en se servant de magie noire. 

Nathanaël se mit à réfléchir. Tom n'avait pu se rendre en Albanie, il lui fallait du temps pour partir en quête du diadème. Il ne l'avait pas lors de sa scolarité. Et si la Dame Grise savait qu'il était profané... cela voulait dire qu'il était ici à Poudlard. Voldemort l'aurait ramené le jour où i était venu demander le poste de Défense. Son coeur se gonfla de joie à cette idée. Il était proche. Si proche. 

- Helena... vous savez, n'est-ce pas ? 

Le silence fut sa seule réponse. 

- Je peux le détruire. Mais seulement si vous me dites où il est caché. Il suffit de me le dire, s'il vous plait. 

La Dame Grise continua de le fixer puis, lentement, avec légèreté, elle s'approcha de lui et tendit la main comme pour lui caresser le visage. 

- C'est étrange, souffla-t'elle à demi-mot. Vous me le rappelez un peu. 

Puis elle commença à s'éloigner. 

- Le diadème est là où toute chose est cachée. Si vous devez demander, jamais vous ne saurez, si vous savez, il suffit de demander. 

Une énigme. Toute la journée cette phrase trots dans son esprit mais aucune réponse ne lui vint. Il avait beau l'écrire, encore et encore, rien.  Le soir venu, les élèves étaient tous rassemblés dans la Grande Salle pour diner lorsque le Directeur se déplaça jusqu'à son pupitre. Quelques bougies quittèrent le plafond magique pour encadrer Dumbledore. 

- Je vous souhaite à tous le bonsoir. 

Le silence se fit dans la salle. 

- Le monde Sorcier vit actuellement ses heures les plus sombres. Ce soir, tandis que je me tiens devant vous, je me rappelle une chose importante. Chaque jour, à chaque heure, à l'instant même peut être, les forces du mal essaient de pénétrer dans ce château. Mais en fin de compte, leur meilleure arme, c'est vous. Gardez bien cela à l'esprit. 

Dumbledore attarda son regard sur chacun des tables, sur chaque des quatre maisons. 

- Et maintenant tous au lit. Hop. 

Les murmures reprirent. 

- Réunion ce soir, souffla Wilkes. A minuit. 

Les autres hochèrent la tête et alors que leur maison prenait le chemin des cachots, Nathanaël attendait devant les portes de la Grande Salle. 

- Qu'est-ce que tu attends ? demanda Avery en se retournant, cessant son avancée. 

- Sofia, déclara Mulciber en prenant une voix aiguë et en papillonnant des yeux. 

Nathanaël eut un petit sourire en coin en voyant tout le cinema que faisait Aurel. Les autres ricanèrent en le regardant. 

- Ne le retarde pas trop, Dollovan, s'écria Ethan en reprenant son avancée. 

Sofia fit un petit geste de la tête en direction d'Avery tandis que Nathanaël passait un bras protecteur autour de ses épaules. 

- Je t'accompagne jusqu'à ta salle commune ? suggéra-t'il à sa petite amie. 

- Avec plaisir, répondit la jeune femme avec un sourire. 

Les deux jeunes marchèrent côtes à côtes, d'un pas lent, laissant les autres les dépasser. Ils parlaient de tout et de rien puis, une fois qu'ils se retrouvèrent loin des oreilles indiscrètes, Sofia se tourna vers lui. 

- Quelque chose te tracasse, dit-elle avec une certaine assurance. 

En quelque mois, la jolie blonde avait gagné en caractère, et les cours dans la Salle sur Demande y étaient surement pour quelque chose. 

- Ce diadème... il est ici au château et j'ai beau me retourner la tête, je n'arrive pas à imaginer un endroit où il aurait pu le cacher. A part la Chambre des Secrets, je ne vois pas. 

- Des générations d'élèves ont échoué dans leur quête du diadème. Ils ont retourné la Salle Commune de fond en comble. 

- Mais alors, où est-il ? Quelle cachette Tom Jedusor a-il bien pu découvrir dans le château de Poudlard en pensant qu'elle resterait à jamais secrète ? 

- Personne, pas même Dumbledore, n'a pu percer tous les secrets du château. 

Puis, Sofia eut un petit rire. 

- Je me souviens que lors de ma première année, alors qu'il prononçait son discours, il expliquait que Poudlard était un secret à lui seul et qu'il lui arrivait encore de ses perdues. Je me souviens encore de cette histoire.

La jeune femme se mit alors dans la peau de Dumbledore et tâcha de prendre ce timbre de voix pétillant et grave. 

- Pas plus tard que ce matin, je me suis trompé de chemin en allant aux toilettes et je me suis retrouvé dans une pièce aux proportions admirables que je n'avais encore jamais vue. Or, savez-vous ce qu'il y avait dans cette pièce ? Une magnifique collection de pots de chambre ! Et, quand j'y suis retourné pour l'examiner de plus près, je me suis aperçu que la pièce avait disparu. 

Nathanaël se mit à rire en imaginant le directeur face à cette collection de pots de chambre. Il devait vraiment avoir envie pour y penser à ce point. Puis soudainement, il s'arrêta, le regard fixe, dans le vide. 

- Il voulait des toilettes et la salle est apparue, souffla-t'il lentement avant de s'exclamer : La Salle sur Demande, évidemment. 

Nathanaël se stoppa soudainement. Sofia, qui avait avancé d'un pas supplémentaire se retourna. 

- là où toute chose est cachée. Si vous devez demander, jamais vous ne saurez, si vous savez, il suffit de demander.... 

C'est alors que le souvenir d'une effigie de pierre lui revint à l'esprit : celle d'un vieux sorcier sur la tête duquel il avait lui-même posé une perruque et un vieux diadème bosselé. À cette pensée, il éprouva un choc, comme la sensation brûlante d'une gorgée de whisky Pur Feu, et il faillit trébucher.

- Sofia, souffla-t'il, je sais où se trouve l'Horcruxe...

Tom Jedusor, qui ne se fiait à personne et opérait toujours en solitaire, avait sans doute eu l'outrecuidance d'imaginer que lui seul était capable de pénétrer les secrets les plus profonds de Poudlard. C'est alors que la cloche se mit à teinter. 

- Le couvre-feu. Nathanaël, tu ne peux pas t'y rendre maintenant. Attend ce soir. 

- Ce soir, je ne pourrai pas, gémit-il. Les autres ont prévu une réunion. 

- Alors préviens Regulus. 

- Lui aussi est convié. 

- Oui mais il est préfet, il pourra prévenir Lily ou James afin qu'il s'y rende, lors de sa ronde. En plus ils ont une cape d'invisibilité. Ce sera plus sûr. 

Nathanaël hocha la tête. Mais avant de prendre le chemin du retour, le jeune homme plongea la main dans sa poche d'uniforme et en sortit le jeu de tarot. 

- Tiens, je te le confie pour ce soir. Ce matin il m'a montré la maison Dieu mais je n'arrive pas à en découvrir le sens. Et j'ai beau faire le tirage, les cartes restent muettes. Peut-être qu'avec ton héritage tu auras plus de chance que moi. 

- Je regarde ça ce soir. 

Nathanaël et Sofia échangèrent un long baiser puis le Survivant la quitta devant la statue de l'aigle, entrée de la Salle Commune des Serdaigle avant de prendre le chemin vers sa propre Maison. Une fois dans l'espace commun aux Serpentard, Nathanaël se dirigea aussitôt vers Regulus. 

- Je sais où il est, dit-il à voix basse. Il faut le détruire ce soir. 

- Mais ce soir Wilkes nous a réuni. 

- Je sais, répondit-il. On ne pourra pas le faire nous, mes les autres oui. Lors de ta ronde, tu leur donneras ce parchemin. 

Tandis qu'il parlait, Nathanaël griffonnait rapidement des instructions pour les Maraudeurs afin qu'il trouve le diadème. 

- Tu es sûr de ce que tu fais Nat' ? 

Le jeune homme ancra son regard dans celui de Regulus. 

- Nous sommes proche de la fin, Reg'. On va le détruire... pour de bon. 

Le jeune garçon hocha la tête et saisit le bout de parchemin qu'il enfouit aussitôt dans la poche de son uniforme. Le doute s'était insinué en lui, tout comme la peur, mais il avait foi en lui. 

*.*.*.*.*.*.*.*.*.*.*.*.*

Sofia était intriguée par les derniers mots de son petit-ami c'est pourquoi elle s'isola rapidement dans son dortoir, derrière les rideaux de son baldaquin. Il était bientôt minuit et toutes les filles dormaient à poings fermés. 

Si les lames de tarot s'étaient illuminée, c'était pour une chose bien précise. Elles ne parlaient jamais sans raison. Dans son livre familial, Sofia avait appris beaucoup sur sa famille, son don de voyance qui remontait à l'antiquité, en lien avec Herpo l'Infâme, la divinité Apollon et le temple de Delphes avec ses Pythies, ses prophétesses. Les cartes étaient venues à Nathanaël, c'est pourquoi ils les gardaient mais d'après le symbole gravé sur l'étui, le serpent enroulé autour du sceptre, le même que celui de son livre, ce devrait être son héritage. 

Sofia croyait plus que jamais au destin. Ce n'était pas pour rien qu'elle avait rencontré Nathanaël, qu'ils s'étaient rapprochés. Et ce lien avec Herpo, le créateur du basilic mais aussi des premiers horcruxes de l'Histoire. L'âme du sorcier vivait toujours dans le médaillon qu'elle portait autour du cou, rassemblant les souvenirs de ses ancêtres, générations après générations. Mais pour assimiler ce soir, il lui fallait du temps... et elle en manquait cruellement. 

Ses mains faisaient tourner encore et encore la carte de la maison-dieu. Devait-elle poser une question ? Un tirage simple et rapide ? D'un geste, le jeune femme étala toutes les cartes sur son lit. Parfois, elle se sentait ridicule à agir ainsi mais personne n'était là pour la voir. Les yeux clos, le dos droit, elle passa la main droite par-dessus les lames. Elle sentait leur énergie mais certaine semblait bien silencieuses, éteintes. Celles. qui avaient déjà "parlé" ? Soudain, elle sentit une petit onde de puissance et Sofia sentit contre sa main la carte. Avait-elle lévité, attirée par sa main ? 

Sofia répéta l'opération par trois fois. Quand enfin, elle eut ses trois cartes, elle les découvrit dans l'ordre. D'abord le pendu, puis le diable et enfin la maison-dieu... Encore elle. 

Des cartes toutes négatives. Sofia sentit l'angoisse lui nouer l'estomac. Quelque chose de terrible allait arriver... ce soir. La maison-dieu lui fit soudainement penser à la tour d'astronomie et cet homme en bas, sa chevelure blanche, cet éclat vert dans le ciel. 

Le pendu... un traitre. Le diable... le mal. La Maison-Dieu... la conséquence. Soudain, elle le vit. Cet évènement. Tragédie. 

Sans attendre une seconde de plus, Sofia se précipita hors de sa salle commune.

*.*.*.*.*.*.*.*.*.*.*.*.*

- Rappelle-moi pourquoi on attend ici, dans le froid ? pesta Mulciber en se frictionnant les bras. 

- Chuuut, souffla Wilkes. On attend quelqu'un. 

- Mais qui ? renchérit Avery. 

- J'en sais rien moi. 

Nathanaël était pensif. Cette situation... Il avait beau avoir oublié une partie de son passé et ne se souvenir que de certains éléments, cet épisode était encore fermement ancré dans sa mémoire. De plus, sa cicatrice ne cessait de le picoter et un étrange sentiment bouillonnait en lui, une certaine impatience, une délectation. 

Soudain, la porte s'ouvrit et la professeur de Soin aux Créatures Magiques fit son entrée. Tous les regards se tournèrent vers Achille qui haussa les épaules tout en s'avançant, se rendant visible aux yeux de leur professeur. 

- Toujours pur, dit-il. 

Leur professeur eut un rictus. Nathanaël comprit alors que l'espion, la personne infiltrée dans le château, celle qui renseignait Wilkes et les autres, c'était elle. 

- Pourquoi sommes-nous ici ? 

- Parce que notre Maître, après s'être emparé du Ministère, va s'emparer de Poudlard. 

- Mais le château est protégé par de puissants sortilèges, non ? Et Dumbledore... commença Regulus. 

- Dumbledore ne sera bientôt plus un problème. Quand au barrière, nous nous en sommes chargés. 

- Qui ça nous ? demanda Rogue. 

- Le professeur Ludvilla et moi, déclara une autre voix à l'entrée de la tour. 

Les Serpentards se retournèrent et virent Haley pénétrer sur la terrasse en tenant en joue Sofia, exerçant une menace assurée sur les cinq autres personnes devant elle : les Maraudeurs et Lily. Le coeur de Nathanaël manqua un battement en voyant la baguette d'Haley s'enfoncer dans le cou de sa petite amie. 

- Désolée du retard professeur mais j'ai été retardé. 

Miranda Ludvilla haussa un sourcil et brandit sa baguette en direction du petit groupe de Gryffondor. 

- Bien, nous aurons donc des spectateurs. Ils pourront raconter notre histoire et la victoire du Seigneur des Ténèbres. 

- Drawkins, lâche ta baguette ! exigea soudainement Haley en menaçant plus encore Sofia. 

Nathanaël fronça les sourcils. 

- Je sais ce que tu fais, avec eux... et puis Rogue et Black... dit-elle en se tournant vers Regulus et Severus. 

Les baguettes de la petite bande de Serpentard se tourna aussitôt dans leur direction. De sa main libre, Haley sortit de sous sa cape le diadème de Serdaigle. 

- Tu cherches à nuire au Seigneur des Ténèbres et son entreprise en détruisant cet objet. Comment ça s'appelle déjà ? Des horcruxes, n'est-ce pas Peter ? 

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