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Chapitre XXIII

« La fortune sourit aux audacieux »  Virgiles

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- Votre cicatrice est réellement étrange, Monsieur Drawkins. 

Dumbledore s'était enfermé avec lui dans le bureau de Drago et il l'auscultait magiquement. Bien qu'il ne soit pas médicomage, le mage avait quelques habilités dans de nombreux domaines de la sorcellerie. 

- Je n'ai jamais rien vu de tel. Rappelez-moi comment vous vous êtes fait cela. 

- Je ne vous l'ai jamais dit, professeur, répondit Harry d'une voix faible face au regard inquisiteur de son Directeur. 

Finalement, le vieil homme rangea sa baguette.

- Vous êtes en excellente santé. 

Puis il eut un sourire tandis qu'Harry se frottait le front, comme si ce simple geste suffirait à l'effacer. 

- Je la déteste, souffla Harry en retraçant la forme d'éclair. Si seulement il pouvait exister une potion, un sortilège pour la faire disparaitre. 

- Pourquoi ? lui demanda Dumbledore. 

- Elle ne m'a apporté que des malheurs. 

La mort de ses parents, sa célébrité, son lien avec Voldemort. Que de mauvaises choses. 

- Les cicatrices sont parfois utiles. Moi-même, j'en ai une au-dessus du genou gauche, qui représente le plan exact du métro de Londres. 

Harry regarda Dumbledore comme s'il était fou puis il ne put s'empêcher de sourire. Le vieillard parut satisfait. 

- En tout cas, avec une forme de Sowilo, je pense que cette cicatrice est de bonne augure. 

Sowilo ? Mais avant qu'Harry n'ait pu lui demander quoique ce soit, le Directeur avait quitté la pièce. Harry sortit à son tour pour rejoindre ses amis. Drago posa une main sur son épaule avec un regard entendu. Puis, tous repartirent au fur et à mesure afin de ne pas éveiller les soupçons. 

- Sowilo ? C'est le nom d'une rune, expliqua Lily alors qu'ils étaient tous réuni dans le salon de la maison des Potter. 

Une fois la réunion de l'Ordre terminé, ils s'étaient tous retrouvé chez les parents de James. Ils avaient la maison pour eux, le couple travaillant au Ministère de la Magie. La rouquine expliqua que la rune était intimement lié au Soleil. Elle indiquait que l'âme pouvait fusionner avec d'autres. Harry fit aussitôt le lien avec Voldemort, le fait qu'il puisse s'introduire dans ses pensées et ce depuis le début. Elle représentait également l'illumination, la compréhension des mystères, devant le symbole des enseignants et des maîtres. C'était d'ailleurs pour cela que la porte de la Salle des Professeurs, située au rez-de-chaussée du château, était flanquée également de cette rune. 

- Alors quoi, je suis le soleil qui illumine votre vie, ironisa Harry. 

- Faut pas abuser, Drawkins, répondit Sirius sur le même temps. 

- Moi ça m'a aidé. 

Tous les regards convergèrent vers Regulus. 

- Si Nathanaël n'avait pas été là au bon moment, qui c'est ce que je serais devenu. Et c'est pareil pour Severus. 

Rogue n'eut aucune réaction mais il ne démentit pas pour autant les propos de son camarade. Mais avant d'en dire davantage, le jeune Black se leva et prit ses affaires. Sirius suivit son mouvement et le raccompagna jusqu'à la porte. Les autres les entendirent échanger quelques mots puis il y eut un claquement. 

Sofia, quant à elle, ne cessait de bailler. Harry se tourna vers elle. 

- Tu as l'air épuisée. 

Elle avait effectivement des cernes noires sous les yeux, preuve intangible de ses courtes nuits. 

- Je fais des rêves étranges ces derniers temps mais impossible de m'en souvenir. 

- Ça se rapproche. 

Sofia hocha la tête. Puis Sirius revint parmi eux, l'air sombre. 

- Ne t'en fais pas Patmol ! Ce n'est l'affaire que de quelques jours. 

- Les vacances sont passées à une vitesse. 

Tous approuvèrent. Peter venait de revenir de son séjour en Grèce et il décrivit à ses camarades la richesse magique de ce pays. Il avait fait développer des photos qu'il fit passer tout en ponctuant son récit de nombreuses anecdotes. Pettigrow était peut être un lâche qui se cachait derrière plus grand et plus fort que lui, mais il fallait bien reconnaitre qu'il avait une bonne culture géographique. 

Sofia tira sur sa manche pour attirer son attention sur l'un des clichés. C'était un temple, des colonnades de pierre blanches se succédant les unes après les autres. Peter souriait devant l'objectif mais le doigt de la jeune fille était pointé sur l'architecture en arrière plan. Il était en partie effacé mais Harry reconnut parfaitement le symbole. Ici encore, ce signe gravé sur les lames de tarot le poursuivait, lui et Sofia. 

- Où était-ce ? demanda Sofia en montrant le cliché. 

- Ha, ça... ce sont les vestiges d'une des sept merveilles du monde : le Temple d'Artemis. 

- On en a parlé en cours d'Étude des Moldus. D'après les sources les plus anciennes, ces édifices seraient le fruit du travail entre moldus et sorciers. De simples moldus n'auraient jamais réalisé seuls ces réalisation qui excédaient largement les proportions communes. Il y la pyramide de Khéops à Gizeh en Égypte, les Jardins suspendus de Babylone, la statue de Zeus à Olympie, le temple d'Artémis à Éphèse, le mausolée d'Halicarnasse, le colosse de Rhodes et le phare d'Alexandrie. 

- Sept, chuchota Harry. 

Un chiffre d'une incroyable puissance magique et qui obsédait Voldemort. 

- C'est dommage Peter, tu aurais pu voir les statues dans leur milieu d'origine mais la plupart sont dans des musées. Il me semble d'ailleurs que certaines sont exposées au British Museum. 

Harry se tourna vers Sofia. 

- Ça te dit une petite virée culturelle, demain ? chuchota-t'il à son oreille.

Le discrétion était de mise, surtout que les autres ne cessaient de le taquinait quand cela concerné Sofia. Cette dernière eut un petit sourire avec un léger hochement de tête affirmatif. 

- J'en reviens pas que tu sois allé à Éphèse, s'extasia Lily. C'est un site sacré très ancien. Tu as ressenti quelque chose en t'y rendant ? 

Peter hocha négativement la tête mais Harry se doutait bien de sa réponse. Bien qu'il soit doué dans un domaine, il n'en restait pas moins un sorcier médiocre. 

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Le lendemain, Harry attendait Sofia devant le musée phare de Londres, qui surprenait par son architecture sortie du monde grec antique, un style devenu populaire dans les années 1750 lorsque les Européens sont entrés dans l'ère de la Renaissance et ont "redécouvert" la Grèce antique.  A l'école, ils avaient fait une sortie au British Museum mais il n'en gardait que de vagues souvenirs. Harry contempla longuement le fronton, une fresque représentant l'allégorie du progrès de la civilisation. En tout cas, c'était le projet de Sir Richard Westmacott. C'était marqué dans le prospectus qu'il s'était procuré à l'entrée. 

Commençant à gauche, il montrait la création de l'homme, représenté alors qu'il émergeait, dans son ignorance, d'un rocher; il rencontrait ensuite l'ange de la religion et apprenait les compétences de base de la vie, telles que cultiver la terre et apprivoiser les animaux. L'homme élargissait ensuite ses connaissances et sa compréhension, et les huit figures suivantes représentaient son apprentissage dans les domaines de l'architecture et de la sculpture, de la peinture et des sciences, de la géométrie et du théâtre, de la musique et de la poésie. Enfin, il émergeait comme un homme instruit. 

- Tu es arrivé depuis longtemps ? 

Harry sursauta. Il ne l'avait pas entendue s'approcher, perdu dans sa contemplation. Elle paraissait plus fatiguée encore que la veille. 

- Mauvaise nuit. 

Sofia haussa les épaules, défaitiste. Le deux jeunes entrèrent dans le bâtiment et déambulèrent pendant quelques temps dans les couloirs jusqu'à trouver l'aile réservée aux antiquités greco-romaines, une des plus vastes et des plus complètes collections, avec plus de 100 000 objets répartis dans 24 salles. Ils passèrent devant les bas-reliefs de marbre sauvés des ruines du Panthéon d'Athènes, contemplèrent quelques statues, hommes et femmes figés dans le marbre depuis des siècles, jusqu'à trouver les vestiges du temple d'Artemis. 

Plusieurs colonnes du temple ont été retrouvées et sont conservées ici au musée. Elles étaient à présent sous leurs yeux ébahis. Seule une était en très bon état. Elle représentait un jeune homme nu ailé qui, si ce n'était son épée, pourrait être un Éros, une sorte de divinité de l'amour, comme un cupidon. Un autre jeune homme nu, portant un manteau sur le bras, était représenté et ce sur lui que l'attention des deux adolescents se focalisa, en raison de l'objet qu'il tenait dans la main droite. 

- C'est le caducée, d'après la plaque, déclara Harry à voix basse, le regard courant entre la représentation sur la colonne et celle sur la carte de tarot qu'il avait sorti de son paquet. 

- Le Caducée, l'attribut d'Hermès. 

Non loin d'eux, il y avait un groupe d'étudiants qui suivait une conférencière. Harry et Sofia s'approchèrent pour écouter ses explications. Cette femme expliquait ce qu'était le caducée, un don du dieu Apollon, divinité solaire. Cet artefact était décrit comme une baguette en or ou un bâton d'olivier. Parfois blanc. 

- Une baguette... un sorcier ? 

Surement. Hermès était le messager des dieux, de l'Olympe aux Enfers, en passant par le monde des humains. 

- Nathanaël... la carte... elle est vide. 

Harry sursauta et contempla la carte de tarot qu'il avait sorti pour la comparer avec le caducée de la colonne. Elle était vierge en dehors du nom. Le soleil. 

- Le soleil... comme Apollon. Mais c'est... Sofia...

Mais Sofia ne l'écoutait pas, elle se dirigeait droit vers la guide.

- Y-a-t'il des questions ? demanda la guide à ses étudiants.

- Oui, s'écria Sofia. Hermès est-il une divinité solaire ? 

- Non, répondit la conférencière après un bel instant. Tout comme Artemis, c'est une divinité lunaire. 

La lune ? 

- Mais alors pourquoi sont-ils liés à Apollon s'ils sont radicalement opposé ? Le soleil et la lune...

- C'est le symbole de l'antagonisme. Le monde est régi selon ce mode de fonctionnement. Le soleil et la lune, la lumière et l'obscurité, le bien et le mal, dieu et le diable. Et pour sceller leur union, ils ont échangés leurs attributs, la harpe d'Hermès revint à Apollon tandis que ce dernier lui offrait le caducée, qui lui accordait le don de voyance. 

Harry et Sofia échangèrent un regard entendu et s'éloignèrent d'un pas rapide.

- Le temple d'Artemis, qui nous mène à Hermès, puis à Apollon. 

Ils arrivèrent devant une statue du dieu en marbre blanc mais amputé de son bras droit. 

- Tout nous mène à lui. 

Les deux jeunes contemplèrent la statue puis suivirent des yeux les panneaux explicatifs. La statue venait tout droit de Delphes, située au nord du golfe de Corinthe. Les anciens Grecs de toutes les cités venaient y consulter la Pythie, prêtresse qui rendait des oracles, censés être les réponses du dieu aux questions qu'on venait lui poser.

- La divination, encore. 

- Apollon Pythien... Là, regarde. 

Harry suivit les yeux l'écriture que lui indiquait Sofia. Apollon lui-même aurait fondé le sanctuaire de Delphes, alors gardé par un serpent nommé « Python ». Un immense serpent. 

- Le serpent... 

Il était représenté sur les lames de tarot, s'enroulant autour du bâton, comme sur le caducée. Il y avait forcément un lien mais Harry et Sofia commençait à fatiguer. Les deux sortirent du musée pour respirer l'air frais du mois de décembre. 

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- Je ne vois toujours pas pourquoi le maléfice de Pot de Colle est sur la liste, soupira James en contemplant la liste de sortilège qu'ils avaient établi lors de leurs réunions. 

- Tu veux qu'on parle du folloreille ? maugréa Sirius. 

Harry eut un petit sourire. 

- Parfois, les sortilèges les plus enfantins sont les plus utiles. 

Il expliqua alors que dans une course poursuite, coller les chaussures de quelqu'un au sol pouvait le ralentir et permettre de gagner du temps. Concernant le folloreille, c'était un sortilège redoutable qui obligeait à garder les mains plaquées de chaque côté de la tête pour empêcher les oreilles de s'agiter dans tous les sens. Il ne le savait que trop bien puisque Maugrey, ou plutôt l'imposteur, les avait soumis, lui et ses camarades de Quatrième Année, à des tests si rigoureux de défense contre les Maléfices, tant bien que beaucoup d'entre eux avaient été légèrement blessés.

- Vous êtes vraiment studieux. Je ne vous ai jamais vu autant travailler tous les deux. 

Les trois sorciers sursautèrent. 

- J'ai comme l'impression que vos nouveaux amis ont une bonne influence sur vous.

- Je... commença James. Ce n'est pas... 

- Mon chéri, demain nous serons au gala de charité du Nouvel An avec ton père. Donc si tu veux inviter quelques amis... 

Son regard se tourna vers Harry puis elle lui offrit un doux sourire. 

- Tu ressembles plus à un Potter qu'à un Drawkins, Nathanaël, dit-elle avec un petit rire dans la voix. J'ai l'impression de voir mon mari ou James par moment. On pourrait vous confondre tous les deux si tu coupais tes cheveux. Mais il y a tes yeux. On n'a pas d'aussi beau yeux verts dans la famille.

Puis elle s'échappa. Harry était figé. Fort heureusement, cette partie de la conversation avait échappé à Sirius et James qui était fort excité à l'idée de faire une petite fête.

Lily, Severus, Remus et Peter arrivèrent juste avant le départ des parents de James. Ils étaient magnifiques, sur leur trente-et-un. Leurs habits n'étaient pas trop luxueux, ni brillant, encore moins tape-a-l'oeil, ils étaient d'une simplicité élégante, soulignant leur personnalité généreuse. 

Une fois qu'ils eurent franchi le seuil et quitté le manoir, les jeunes se mirent au travail pour déplacer les meubles et installer les lieux de la fête. 

- Allez, Severus. Souris... ça va être sympa, murmura Harry en déplaçant le lourd canapé. 

Rogue grommela. Faire la fête n'était pas dans ses habitudes, mais il fallait une première fois à tout. Regulus était de corvée de réception. Les Black organisait une fête, rassemblant tous les membres de leur famille. 

- Quoi Rogue ? Tu as peur ? 

Aussitôt, son camarade blanchit et se redressa, droit comme un i. 

- De quoi Black ? 

Sirius se mit à ricaner et lui montra la table de la salle à manger, longue, débarasser de sa nappe et remplacer par une série de verres. 

- Laisse-moi t'expliquer ce que c'est. Je suis certain que tu n'as jamais joué au Beerditch. 

Severus haussa un sourcil, tout comme Harry. Remus agita sa baguette et aussitôt des cercles de lumière se matérialisèrent, juste avant l'empilement de verres.

- Le principe est simple, il faut que ce mini-souaffle traverse l'un des cercles et atterrisse dans l'un des verres. 

- Si tu y parviens, continua James en prenant son meilleur ami par les épaules, l'équipe adverse doit boire le verre dans lequel est tombé la balle. 

- Mais si tu échoues, c'est toi qui doit boire, termina Remus. 

Harry et Severus se regardèrent. 

- Et qu'est-ce qu'on va boire exactement ? demanda Lily d'un air suspicieux. 

Sirius eut un sourire malicieux en levant une bouteille de Bierraubeurre, d'apparence innocente mais le bouchon rouge attestait un certain pourcentage d'alcool dans le breuvage. Il en versa aussitôt un fond dans chaque verre. 

- Allez, miss Préfète en Chef. On ne va quand même pas passer la soirée à jouer aux cartes. 

Il avait tapé pile dans son ego. 

- Très bien, je tiens avec Nathanaël et Severus. Vous allez mordre la poussière. 

Nathanaël faillit s'étouffer devant l'air offusqué de James. 

- Je serai arbitre, déclara aussitôt Peter en se plaçant sur le coté. 

- Les équipes sont équilibrées on dirait. Quoique... je ne suis pas sûr que Miss Préfète sache viser correcte...

Sirius ne put finir sa phrase. Lily s'était emparé de la mini balle et l'avait lancé à travers un cerceau. Le souaffle miniature était parfaitement retombé dans l'un des verres. 

- Allez Sirius, tu prends le premier verre. 

Toujours muet, Black s'empara du verre et le vida d'un trait. 

- Tu ne cesseras jamais de m'étonner, Lily. 

Ainsi la partie commença-t'elle dans une ambiance de défi, bon enfant, pendant laquelle ils ne cessèrent de s'envoyer des piques mais toujours avec bonne humeur. Même Severus se laissa prendre au jeu. Quand c'était au tour de James, leur défaite était systématique. Mais face à Harry, c'était la même chose. 

Cependant, les choses commencèrent à se compliquer lorsque les verres s'éparpillèrent et devinrent moins nombreux. Si au début, on pouvait compter sur la chance, par la suite, il fallait avoir un peu plus de dextérité. 

Quelque peu égayés par l'alcool, les étudiants s'étalèrent sur le tapis en face de la cheminée, à même le sol. 

- Dis-moi, Drawkins, comment se fait-il que tu sois apparu récemment dans les registres ? 

La question était abrupte et pourtant sans agressivité. C'était compréhensible, ils se posaient tous des questions. Mais comment savaient-ils ? 

- Peter a pu se procurer les registres pendant une journée, quand nous étions à Pré-Au-Lard. Ton inscription est récente. L'encre... elle était plus foncée, encore fraiche. 

- Toujours en train de fouiner, ne put s'empêcher de dire Rogue, bien que cela ait attisé sa curiosité. 

Harry prit appui sur ses mains, le corps légèrement penché en arrière et le regard fixé sur les flammes. 

- Lorsque je suis né, je ne respirais pas. Ça a provoqué une anomalie dans le système de recensement magique. 

- Matthew ne parlait jamais de toi... enfin, on n'était pas spécialement proche de lui non plus mais assez pour savoir qu'il avait également un petit frère. 

Harry laissa planer un léger silence. 

- Depuis ma naissance, j'ai une santé... fragile. J'étais constamment dans ma chambre, à suivre un protocole stricte. Je n'ai jamais eu l'occasion de jouer avec mon frère.

Ils le regardaient tous. Il ne le voyait pas mais il sentait leurs yeux posés sur lui. 

- Qu'est-ce que tu avais ? demanda Peter d'une petite voix. 

- Scrofulite de type Trois. 

- J'en ai entendu parler. C'est une maladie qui touche les poumons, n'est-ce pas ? 

Harry hocha la tête. Remus avait vu juste. Durant les quelques mois qu'il avait passé à Poudlard et notamment grâce aux quelques jours passés ensemble, il avait appris que le loup garou se passionnait par tout ce qui touchait au domaine de la santé. 

- Il n'existe pas de remède pour un stade aussi avancé. 

- C'est pour cela que j'ai fait des séjours en Afrique, de plus en plus nombreux et longs en Afrique, dans une tribune Maasaï. 

- Tu as fait tes études là-bas alors ? 

Lily avait une curiosité débordante et cela le fit sourire tant elle lui faisait pensé à Hermione. Sans attendre sa réponse, elle continua.

- Les livres parlent de l'école comme d'un immense édifice sculpté à flanc de montagnes et caché par la brume, de sorte que ceux qui le voient ont l'impression qu'il flotte dans les airs.

Harry eut un petit rire. 

- Les Montagnes de la lune... non, je n'ai été à aucune école. Quand tu passes tes nuits à tousser, cacher du mucus et du sang, tu es bien trop fatigué pour suivre les cours. Les traitements ici ne donnaient rien mais les rituels vaudous avaient un certain succès. Je suis resté un an dans la tribu. Quand je suis revenu au pays. Il n'y avait pour m'accueillir à la maison. Tout était vide.

- Nathanaël... 

Le visage du Survivant se tourna vers James. 

- Tu as de la chance... Tes parents ont l'air formidable. 

James le regarda, en silence. Harry eut un maigre sourire avant de s'allonger sur le tapis, les mains croisées derrière la tête. 

- Souvent, on se rend compte de cette chance une fois qu'on l'a perdu. J'ai passé tellement de temps enfermé, isolé, sans voir personne ou alors loin de tout, dans un pays étranger. Je n'ai pas l'impression d'avoir eu une famille. Ni même des amis sur lesquels je pouvais compter. Quand je vous vois, tous les quatre... cinq, pardon dit-il en se tournant vers Lily, je me sens nostalgique. 

Après tout, il voyait sous ses yeux quelque chose qu'il n'avait pu avoir. Une famille. Même si à présent, il pouvait les voir, leur parler, les découvrir, ce n'était pas pareil. Il ne voyait pas James comme son père, ou Lily comme sa mère. Ou plutôt, il ne les voyait plus ainsi. Après tout, ils avaient le même âge. 

- Ma famille n'est pas aussi belle que celle de James. 

Le regard d'Harry se tourna vers Sirius. Il faisait tourner son verre d'un air distrait, fixant le liquide ambré se mouvoir doucement sous son geste. 

- Elle est même plutôt horrible et ma cousine Bellatrix remporte la palme. 

Harry eut un frisson. 

- Ma famille, ce sont eux, dit-il en désignant ses amis. 

Harry contempla le tableau pendant de longues minutes puis son regard se tourna vers Rogue. 

- Si tu dis que je suis ta famille, je te fais bouffer ta langue. 

Les autres éclatèrent de rire tandis qu'Harry faisait mine d'avoir le coeur brisé. 

- Une partie de Reus ? suggéra James en disposant une boite au centre du tapis. 

Harry se redressa, curieux alors que le reste de la troupe se rassemblait en cercle. 

- Reus ? demanda-t'il ? 

- Tu ne connais pas ? s'étonna Lily. 

- C'est un jeu d'enquête. Il y a plusieurs personnages et il faut deviner qui a tué Merlin. 

- Comme le cluedo, dit-il aussitôt. 

Lily le regarda surprise. 

- Tu connais le cluedo ? 

Harry sur d'emblée qu'il avait une erreur. 

- Ce n'est pas parce qu'on est sorcier qu'on ne s'ouvre pas sur la culture moldue. 

Lily eut un sourire. 

- C'est vrai et c'est tout à votre honneur. 

- Bon, on joue ou on se lance des fleurs ? s'agaça James en distribuant les rôles. 

Le reste de la soirée continua, alternant moment de jeux, de discussions, de rire, de gravité. James, Sirius et Harry se hasardèrent même à faire une course de balais dans le jardin des Potter. Encore une fois, Harry regretta amèrement la rapidité de l'éclair de feu, mais il n'aurait échangé ce moment pour rien au monde. Ce moment de rire mêlé de compétition face à cette famille qu'il n'avait pas eu, et qu'il n'aurait jamais. 

Lorsque minuit sonna, ils étaient tous fatigué par leur soirée mouvementé et leurs esprits étaient quelques peu embrouillés par l'alcool bien qu'ils n'en aient pas abusé. James ne tenait pas à ce que ses parents tombent sur une bande de dépravés qui avait mis leur maison sans dessus-dessous. Malgré tout, ils se serrent dans les bras pour fêter la nouvelle année ou une simple poignée de main pour d'autre. Cependant, Harry vit bien que l'échange entre Sirius et Rogue, bien que crispé, était moins froid que d'ordinaire. 

- Rogue si tu savais comme je suis désolé de t'avoir poussé à te rendre sous l'arbre. J'étais pourtant conscient du danger mais... 

James lui mit la main sur la bouche. 

- Mais... bref il est désolé. 

Harry remarqua le teint blanc de Remus mais il fit mine de n'avoir rien entendu. Il ne tenait pas à mettre le loup mal à l'aise. Et puis, son esprit était tourné vers Sofia. Minuit... Ils étaient donc le 1er janvier. Qu'allait-elle découvrir ? 

*.*.*.*.*.*.*.*.*.*.*.*.*

Comme chaque nuit depuis le début des vacances, Sofia se réveilla en sursaut. Les rêves étranges s'étaient multipliés et surtout ils s'amplifiaient au fur et à mesure que son anniversaire approchait. La jeune fille contempla son réveil. Minuit...

- Bon anniversaire Sofia, souffla-t-elle pour elle-même, encore essoufflée par son réveil en sursaut mais surtout déçue.

Avec la multiplication des rêves et la promesse de son grand père de lui révéler les secrets de famille, Sofia s'attendait à ce qu'il se passe quelque chose, un truc incroyable. Mais rien. Juste des cauchemars dont elle oubliait tout au réveil, ne restait qu'une sensation étrange. Son regard accrocha le grimoire, posé sur sa table de nuit. 

Le symbole de du caducée était gravé sur sa couverture. Elle avait fait des recherches et en avait parlé avec Nathanaël, mais les pages demeuraient blanches. Elles avaient tenté tous les sortilèges possibles pour en révéler le contenu mais il demeurait vierge. Nathanaël lui avait suggéré l'idée d'écrire à l'intérieur mais rien ne s'était passé. 

La porte de sa chambre s'ouvrit à cet instant.

- Grand-père, tu ne dors pas ?

Le vieil homme hocha la tête négativement avec un léger sourire aux lèvres.

- Comment le pourrais-je alors que ma petite-fille va fêter ses 17ans ?

Quelque chose la fit tiquer.

- Grand-père, il est minuit passé. 

- Tu es née à minuit et sept minutes. Tu auras 17ans dans quelques minutes.

Il lui tendit alors un écrin qui semblait recouvert d'écailles sombres et brillantes. Du serpent ? Au cœur du coffret était gravé un symbole qu'elle ne connaissait que trop bien : ce fameux serpent enroulé autour d'un sceptre en haut duquel trônait une perle bleutée, à la différente des cartes de tarot, la perle n'était pas seulement représentée, elle était incrustée dans l'écrin et diffusait une douce lueur. Sofia était en contemplation devant cet ouvrage mais aussi attirée par cette aura. Lentement, avec précaution, la belle ouvrit l'écran et découvrit enfin ce médaillon qu'elle avait vu au cou de sa mère, ainsi que sur la gravure, autour du coup de la pythie. 

- Grace à ce médaillon, tu comprendras tout une fois qu'aura sonné ton heure. C'était le cas pour Cassandra.

Sa mère... Son grand-père s'occupa de lui passer la chaine autour du cou. Il en profita pour embrasser tendrement sa petite-fille, caressa ses cheveux et profitant de l'instant. Il la serrait dans ses bras. Il savait très bien ce qui allait arriver. Son étreinte se resserra. Minuit six.

- Grand-père ?

Sofia était étonnée par le comportement de cet homme qui l'avait élevé seul. Oui il était chaleureux avec elle mais cette nuit, plus que d'habitude. Lorsque le réveil afficha minuit sept. Alors, le cauchemar devint réalité. Des images s'accumulèrent dans son esprit à une telle vitesse que la jeune fille eut aussitôt mal à la tête. Puis, ce fut des sons, des souvenirs de sa vie, mais pas seulement. Elle avait l'impression qu'elle remontait le temps en revivant sa vie mais aussi celle d'autres personnes. Un cri s'échappa de sa bouche, d'abord faible, puis il monta crescendo. Elle hurlait à présent de toute ses forces. C'était insupportable. Son grand-père la serrait contre lui. Il avait déjà vécu la chose avec sa fille mais c'était tout aussi douloureux pour lui de voir souffrir sa chair et son sang.

A présent, elle se débattait de toutes ses forces, cherchant à lutter contre ce mal qui s'emparait d'elle et embrasait son corps. Et cette voix qui répétait inlassablement son prénom. De plus en plus vite. De plus en plus fort. Puis, ce fut le calme absolu. Dans sa tête, c'était le vide, le calme, la sérénité. Il n'y avait que lui. Un homme, un vieillard. Il la regardait avec fierté et malice. Il tenait un bâton à la main, comme un sceptre taillé dans le bois autour duquel serpentait un serpent.  Puis, son corps s'évapora, se transformant en une fumée noire qui s'insinua, faisant corps avec elle. Il y avait autre chose aussi. Une silhouette, une femme qui diffusait une lueur bleutée. Cette femme... à la fois belle et effrayante, un sourire doux et carnassier, un regard tendre et sombre. 

*.*.*.*.*.*.*.*.*.*.*.*.*

Harry voyait trouble, légèrement éméché par cette soirée du nouvel an. Il était avachi sur le canapé, le visage enfoui dans un coussin. Pour respirer correctement, il dut néanmoins tourner la tête et il se cala d'avantage, tentant de trouver une position confortable. Son regard vitreux accrocha les paquets de chocogrenouille éventré aux pieds du sofa. Ses sourcils se froncèrent. Il ne voyait pas très bien.

- Toi, je t'ai déjà vu quelque part, siffla-t'il avant de sombrer dans le sommeil. 

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