Chapitre XX
« Se réunir est un début Rester ensemble est un progrès travailler ensemble est la réussite » Henri Ford
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- Je hais les bals.
Harry et Regulus soupirèrent d'un même accord cependant celui du survivant semblait rêveur tandis que le jeune Black semblait plutôt blasé.
- C'est le deuxième de l'année. Ils pourraient se renouveler tout de même, ragea Severus.
- Apparemment, les préfètes y tenaient absolument. Sachant que la décision se fait par un vote à main levée et que Podévain est complètement soumis à sa petite-amie...
Nouveau soupir mais cette fois le regard noir de Severus se posa sur le visage quelque peu rêveur de Nathanaël.
- J'ai comme l'impression que Drawkins est plutôt... comment dire... impatient ?
Harry sortit net de sa rêverie et se retourna vers le maître des potions.
- Pas du tout.
Mais sur ces choses là, Harry ne savait guère mentir.
- Tu as invité Dollovan ? demanda Regulus tout en sirotant avec une fausse nonchalance sa bierraubeurre.
- Et bien je...
- Ca veut dire oui !
Devant l'air dépité et surtout les joues rouges du survivant, Severus et Regulus eurent un ricanement sous cape qui fit rougir plus encore le jeune Potter.
- Fais tout de même attention. Ce n'est pas une sorcière de sang pur... mais je pense que tu ne devrais pas trop attirer l'attention de nos congénères.
Même si cela le dégoutait, Harry devait bien admettre que Regulus avait raison. Sofia était, tout comme Rogue, une sang-mêlé. Cependant, si Rogue avait prouvé sa valeur et mit en valeur ses capacités, ce n'était pas le cas de Sofia. Elle n'était pas d'un rang aussi bas que les nés moldus mais elle n'en restait pas moins méprisable pour la haute sphère.
- Ce n'est pas tout ça mais vous devez passer chez Gaichiffon pour acheter vos costumes, les gars. Il ne faudrait pas trop tarder, il risque d'y avoir du monde.
- Gaichiffon, rien que ça. Il y a d'autres magasins de prêt-à-porter au village et surtout bien moins cher, se renfrogna Severus.
- Oui, mais pas d'aussi bonne qualité. Un problème Nathanaël ? demanda Regulus devant l'air dépité de son ami.
Harry poussa un long soupir.
- Je ne sais pas si vous le savez mais comme je n'ai aucune existence administrative, les gobelins ont vidé les coffres et respecté l'ordre testamentaire de distribuer la totalité du coffre familial aux associations sorcières de la région à la disparition de tous les membres de la famille. Je suis sans le sous. Je vais me contenter de mon uniforme, ce sera très bien comme cela.
Regulus secoua la tête en claquant la langue contre son palais.
- Et décevoir cette chère Sofia ? Devenir la risée de notre groupe ?
- Je n'ai pas d'autre solution, Regulus, déclara Harry d'un ton légèrement piquant.
Le jeune Black passa son bras autour de ses épaules.
- Heureusement, tu as un très bon ami qui veille sur toi !
- Qui ça ? demanda Harry avec un sourire narquois qui fit sourire Severus et provoqua l'indignation de Regulus.
- Je suis sérieux Nathanaël. Je te dois bien cela.
Il avait dit cela avec une telle sincérité qu'Harry se retrouva désarmé et ne put qu'accéder à son offre généreuse non sans gêne.
- Tu n'es pas obligé, tu sais, tenta tout de même Harry en quittant les Trois Balais. L'uniforme est...
- Terriblement commun, inadapté pour un Serpentard et surtout honteux pour ta cavalière.
Impossible de le faire revenir sur sa décision. C'était frustrant de se faire entretenir ainsi mais cela avait quelque chose d'attendrissant également. Harry éprouvait une réelle affection pour le jeune homme, presque fraternel. Il voyait en lui un Sirius en devenir mais encore à l'état de jeune pousse. Il lui fallait encore un peu de lumière pour l'aider à se développer. De plus, il avait également l'impression que Regulus s'était également beaucoup attaché à lui. Ils avaient passé de nombreuses soirées au coin du feu, discutant des horcruxes et de leurs projets mais pas seulement. Bien souvent, leur conversation prenait des tournants bien plus légers. Jamais il n'aurait pensé retrouver une telle chose chez les Serpentards.
Alors qu'ils s'apprêtaient à franchir les portes de la couturière, une bande de filles en sortit, paquet sous le bras. Elles venaient de Serpentard d'après l'écusson de leur uniforme, certaines avaient le menton fièrement remonté dans une attitude hautaine, d'autres respiraient une élégance naturelle avec un port digne d'une princesse. Le regard d'Harry tomba sur l'une d'elle, une jolie brune au teint de pêche, aux boucles dociles et au regard d'un bleu profond mélancolique qui le surprit par son intensité. Elle était d'une belle tristesse, à la fois gracile et fragile, élégante et brisée.
- Qui était-ce, cette fille brune, demanda Harry à ses camarades en désignant du menton ladite silhouette qui disparaissait au loin dans la foule poudlarienne.
Severus eut un reniflement moqueur.
- Demande à Regulus.
Le regard du survivant glissa sur le plus jeune de la bande qui toussota légèrement de gêne en détournant les yeux.
- Asphodèle Borringer, dit-il en un murmure. Ma fiancée, précisa-t-il devant le regard insistant de Rogue.
Harry faillit s'indigner mais il sut se retenir à temps. Après tout, le mariage arrangé était monnaie courante chez les sorciers de sang-pur, il était censé y être accoutumé.
- Elle avait l'air triste, déclara-t-il avec prudence, de peur de froisser son ami.
- Elle a perdu sa mère alors qu'elle avait dix ans. Elle s'est apparemment effondrée sous ses yeux suite à une maladie... je ne sais plus laquelle, avoua-t-il avec un haussement d'épaule. Je ne suis pas très au courant de sa situation à dire vrai.
Harry eut un léger froncement de sourcil. Quel était cet étrange ton dans sa voix ?
- Tu as l'air presque... déçu, souffla Harry, provoquant un rictus de Severus et, de ce fait, l'exaspération de Regulus qui se précipita dans le magasin sans même les attendre.
Harry jeta un regard circonspect à Severus.
- Regulus traine avec nous depuis plus de quatre ans et je l'ai beaucoup observé. Ils sont fiancés mais je ne les ai jamais vu s'adresser la parole. Au début, je pensais que Regulus ne voulait tout simplement pas la côtoyer, ce qui est plutôt commun dans ce genre de situation mais...
Severus laissa sa phrase en suspens avec un sourire moqueur qui dévoilait ses pensées plus que des mots. Sans perdre une minute de plus dans ce froid glacial, les deux entrèrent à leur tour chez Gaichiffon. Regulus avait déjà abordé la propriétaire de l'établissement.
- C'est ce jeune homme ? Vous avez raison, il est plutôt maigrichon mais je devrais pouvoir lui faire un beau costume.
- Comme toujours, madame Needle.
La vieille dame rosit de plaisir et guida Harry jusqu'à un petit tabouret.
- Donneur de conseil mais pas très doué pour les appliquer à soi-même, n'est-ce pas Regulus.
Ledit fit mine de ne pas avoir entendu en s'attardant près du présentoir à chapeau. Heureusement pour lui, la vieille dame était une véritable pie caquetant sans cesse, ne laissant guère le temps à Harry de s'appesantir sur le sujet de cette mystérieuse Asphodèle. Madame Needle mit une bonne demi-heure à réaliser ce costume entièrement sur-mesure mais le résultat était tout simplement parfait. Le pantalon de taffetas noir tombait parfaitement sur ses hanches et allongeait sa silhouette, la chemise blanche était près du corps, taillée pour mettre en valeur sa carrure sportive et la veste noire était légèrement ceinturée, portée pour être ouverte et bordée par un tissu d'un vert semblables aux forêts amazoniennes, sombres et humides, qui se fondait à la perfection avec le noir et se mariait à la couleur de ses yeux.
- Un vrai Serpentard. Tu as la classe Nathanaël, affirma Regulus avec une certaine satisfaction.
Harry devait bien avouer que le costume était juste parfait. Il remercia maintes et maintes fois son ami tandis que Rogue montait à son tour sur le tabouret pour ajuster un pantalon devenu trop court avec le temps. Pendant ce temps, Harry fureta avec Regulus parmi les autres présentoirs. Il s'attarda quelques instants devant les cravates mais abandonna l'idée pour éviter un air trop solennel. Ce n'était qu'un bal d'étudiants en somme, ils passèrent devant une vitrine de boutons de manchette tous d'une sobre élégance, bien que sa préférence aille envers une paire de boutons d'argent, carrés, noirs dans lesquels trônait un petit carré blanc. Ils étaient subtils et raffinés. Enfin, ils s'arrêtèrent devant les chapeaux et en essayant un haut de forme, Harry se trouva une nette ressemblance avec le détective Holmes. Il ne manquait plus que la canne et le fameux Watson.
- Vous avez fini de vous amuser, déclara Severus en descendant du tabouret.
Harry reposa le haut de forme.
- Tu as raison, nous avons encore la question des cadeaux à régler.
- J'ai toujours...
- Oui, on sait Severus, on sait déclarèrent Regulus et Harry d'une même voix, coupant net Rogue dans son élan.
Sans un regard pour ses amis, un peu vexé de s'être fait ainsi coupé la parole, rabroué dans son égo, le jeune homme paya ses achats et s'empressa de quitter les lieux.
- Je dois passer moi aussi sur le tabouret pour un nouveau costume. J'irai ensuite chercher le cadeau surprise. On se retrouve à 16h devant les Trois Balais, déclara Regulus en s'approchant de la propriétaire.
Harry hocha la tête et sortit de l'établissement, le costume précieusement emballé de papier de soie et encadré d'un petit sac cartonné. Ils finirent par tous se séparer afin de choisir leurs cadeaux. Harry avait quelques pièces dans sa bourse, généreusement accordées par Dumbledore. Etant son tuteur, il lui avait donné de quoi participer à l'évènement et Harry lui avait aussitôt répondu qu'il le rembourserait dès que possible.
En rentrant au château, Harry subit encore les moqueries de ses deux camarades, la faute aux nombreuses demandes des jeunes filles pour l'accompagner au bal. Sans exagérer, il avait répondu « Désolée, je suis déjà accompagné » une bonne dizaine de fois. Il eut même un léger pincement au cœur face à ce regard embué de larmes et cette silhouette qui s'échappa rapidement en direction des toilettes de Mimi Geignarde. Il ne connaissait même pas son prénom, ni son nom, et il ne se souvenait même pas l'avoir déjà croisée dans le château.
- Et encore un cœur brisé, déclara théâtralement Regulus, une main sur le cœur.
Harry ne releva pas. Ce serait entrer dans son jeu. Tandis qu'ils marchaient en direction de la salle commune, Harry jouait avec la chevalière des futurs mangemorts infiltrés à Poudlard. C'était comme une gêne, il se sentait mal à l'aise et souillé. Mais autre chose attira son attention, une légère sensation de brulure contre sa cuisse. La pièce. Regulus et Severus avaient également dû le ressentir d'après les regards qu'ils s'échangeaient. D'un commun accord, Harry sortit seul la pièce pour découvrir la date et l'heure de réunion.
- Le 16 à 21 heures, déclara-t-il doucement, à voix suffisamment basse pour ne pas être entendu mais suffisamment fort pour ne pas attirer la suspicion.
Regulus et Severus ne soufflèrent plus un mot, à la fois par discrétion mais aussi par anticipation de cette prochaine soirée. Un entrainement avec des personnes qu'ils avaient méprisé pendant tant d'années, cela est effectivement inquiétant.
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Un silence pesant régnait dans la salle sur demande, équipée pour l'occasion de mannequins à l'effigie des mangemorts et d'une scène de duel, matelassée et capitonnée afin de bien commencer ce premier entrainement, sans trop se blesser les uns les autres. Volontairement ou non.
- Je propose que l'on commence doucement pour cette première séance, déclara Lily en regardant nerveusement les mannequins de bois à l'effigie des mangemorts.
Harry se basait sur son expérience avec l'AD pour organiser cette Armée du Phénix mais ils n'étaient peut-être pas encore prêts à commencer les hostilités.
- En premier lieu, on pourrait dresser une liste des sortilèges que nous maitrisons, proposa James. On repère les sortilèges en commun et on voit comment on se débrouille et comment les améliorer.
- Et ensuite on apprend aux autres ceux que l'on connait et que les autres ignorent, renchérit Harry, satisfait de cette première approche.
Mais les tensions étant encore trop vives, une remarque mal placée raviva le feu entre les deux maisons.
- Je n'ai aucune envie d'apprendre des sortilèges de magie noire, s'époumona Sirius, réellement indigné par cette perspective.
- Sirius, calme-toi, tenta Remus en posa une main qu'il voulait apaisante sur son épaule.
C'était sans compter le répondant mordant de Rogue.
- Tu serais de toute façon incapable de les maîtriser.
Sirius, sans perdre une seconde, dégaina sa baguette magique et la pointa sur son ennemi, l'air menaçant et déterminé. Harry s'interposa entre les deux sorciers qui se tenaient en joue.
- Vous comptez vraiment vous battre ? Alors que nous sommes clairement impliqués dans une même cause ? Êtes-vous aussi idiot que vous en avez l'air à cet instant ?
- Tu... commença Sirius avant d'être interrompu par James.
La main fermement posé sur son avant-bras, il maintenait une légère pression pour forcer son ami à baisser son item. Les deux amis s'affrontèrent du regard avant que Black ne rendent les armes, non sans un reniflement dédaigneux.
- N'oublions-pas que nous sommes alliés. Nous ne sommes pas obligés d'être ami, déclara Lily en regardant tour à tour Sirius et Severus, mais tâchons au moins d'avancer ensemble dans la même direction.
Sirius partit s'installer dans le creux d'un large fauteuil, parchemin en main et dressant seul la fameuse liste de sortilèges. Suite à cette initiative, chacun partit s'installer dans un recoin de la salle, là où il se sentait le plus à l'aise. Harry avait une bonne liste de sort à faire partager. Il avait, pendant quelques instants, hésité à mettre tous ceux qu'il connaissait, mais ce n'était pas dans son intérêt.
- Qu'as-tu barré sur ton parchemin ? demanda Regulus en se penchant par-dessus l'épaule de Rogue.
- Rien. Une erreur, dit-il en noircissant le mot avec plus d'intensité encore.
Harry s'approcha à son tour.
- Pourquoi tu ne veux pas le mettre ? demanda Harry en se penchant lui aussi sur le parchemin.
Il remarqua que le sortilège en question commençait par un S. Dans sa tête, il fit l'inventaire des enchantements qui pourrait être dangereux mais n'en vit aucun.
- Ce n'est pas une bonne chose d'apprendre ce sort, surtout pour notre combat actuel.
La lumière se fit alors dans son esprit.
- Il vaut mieux éviter la magie noire... mais si cela peut aider notre combat et notre survie... Je te laisse seul juge. A toi de nous convaincre qu'il sera utile pour notre cause.
Quelques minutes suffirent ensuite pour que tous se rejoignent au centre de la pièce. Ils allaient énumérer chacun leur tour leurs compétences quand Lily les interrompit, un sourire aux lèvres.
- Voyons, nous n'allons tout de même pas perdre notre temps à mettre en commun nos parchemins de la sorte.
Face aux regards hagards de ses congénères, Lily poussa un profond soupir.
- Je suis issue d'une famille de moldu et j'ai l'impression d'en savoir plus sur la magie que vous tous réunis.
- C'est peut-être parce que tu passes autant de temps à la bibliothèque que nous tous réuni, déclara Remus avec un sourire moqueur.
- Pas « peut-être », Rémus, c'est certain, renchérit James.
Ces quelques mots eurent le don de détendre quelque peu l'atmosphère. Une fois les parchemins tous réunis au centre de leur petit cercle improvisé, Lily leva sa baguette.
- Sermo Simula
Les parchemins s'illuminèrent légèrement, fusionnant ensemble jusqu'à ce qu'apparaissent deux feuilles de parchemin, l'une avec les sortilèges en commun l'autre avec les sortilèges n'ayant qu'un connaisseur.
- Quelle précision, s'extasia Remus en lisant le premier feuillet.
- Oui, avoua Lily, fière de son initiative.
- Mais moi je ne maîtrise pas le rictusempra, s'étonna Peter en voyant le sortilège inscrit sur le parchemin.
- Oui, c'est normal. C'est parce qu'au moins deux personnes le maitrisent. C'est pourquoi ton nom est inscrit à coté entre parenthèses.
Lily était tellement surprenante. Harry comprenait à présent pourquoi Slughorn avait tant d'estime pour elle et lui avait fait tant d'éloge.
- Et si on testait nos compétences sur les sortilèges que nous avons tous mis en commun ? proposa James d'un air décidé en sortant sa baguette.
Aussitôt, les mannequins de bois s'avancèrent dans leur direction, formant une ligne parfaite.
- On commence par l'expeliarmus ? demanda Harry, ledit sortilège apparaissant en premier sur la liste. Le but sera de récupérer le plus de baguettes possibles.
Ainsi commença leur premier entrainement. Harry réussit à récupérer trois baguettes, tout comme son père et Remus. Regulus, Lily et Sirius en comptabilisèrent deux. Quant à Peter, se fut la surprise générale lorsqu'il prit cinq baguettes sur les six mannequins présents.
- Pettigrow, sincèrement, tu m'impressionnes. Comment tu as fait ? demanda Regulus, légèrement sous le choc.
Rosissant de plaisir mais aussi de gêne, Peter avoua que ces mangemorts improvisés l'effrayaient et qu'il avait alors mis toute sa conviction pour lancer ce sortilège. Il ne pensait qu'à survivre... et cela avait marché. Sa force de conviction était réellement incroyable mais guère étonnante pour Harry qui connaissait la suite de l'histoire.
Soudain, une fenêtre se matérialisa près d'eux et un hibou s'engouffra dans la pièce va-et-vient.
- Qu'est-ce que c'est, Nathanaël ? demanda Regulus en fixant curieusement l'enveloppe.
Harry haussa les épaules, tout aussi surpris que lui. Avec consternation, il découvrit un mot du directeur, l'invitant à le rejoindre dans son bureau demain matin à la première heure.
- Ca veut dire quoi au juste à la première heure ? demanda Regulus. Les adultes disent toujours cela mais au fond ça ne veut rien dire.
- Peut être au lever du soleil, suggéra Lily. Mais j'avoue que cela peut également signifier avant le début des cours ou bien encore après la fin du couvre-feu à 6h.
Une autre fenêtre se matérialisa dans la salle et un deuxième hibou s'engouffra dans la salle sur demande.
- 7h précisément, déclara Harry avec un sourire dans la voix en montrant la deuxième lettre de Dumbledore.
- Ce vieux fou m'étonnera toujours.
Tous hochèrent la tête suite aux propos de Rogue.
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- Je me demande ce qu'il te veut, se questionna Regulus en accompagnant son ami jusqu'à la gargouille dissimulant l'entrée du bureau de Dumbledore.
Harry haussa les épaules. Severus, également à ses côtés, ne prononça pas un mot. Il avait gardé les lèvres closes tout le long du chemin qui courrait de leur dortoir jusqu'à cette fameuse statue. En jetant un regard à sa montre, le survivant constata qu'il était légèrement en avance.
- Vous allez surement parler de vous-savez-quoi... déclara Severus avec une légère amertume.
Harry grimaça légèrement. Il aurait bien voulu que les deux Serpentards l'accompagnent mais Dumbledore n'avait adressé le mot qu'à lui seul. Ainsi, la présence de Regulus et Severus n'était pas requise. Son regard se perdit dans le couloir qui se baignait doucement de lumière avec le soleil levant. Pendant un instant, il fronça les sourcils. Sa vue lui jouait-elle des tours ? Déjà qu'elle n'était pas spécialement bonne.
- Que regardes-tu, Nathanaël ?
Regulus le contemplait avec une légère surprise, son regard passant de son ami au couloir vide avec une légère inquiétude. Harry fixa quelques secondes encore un point dans le couloir avant d'hausser les épaules.
- Rien. J'ai cru voir quelque chose mais c'est surement à cause du reflet du soleil sur les carreaux.
A cet instant, la gargouille, qui était d'ailleurs particulièrement laide, pivota et Dumbledore apparut au bas du fameux esclaier en colimaçon qui menait à son bureau.
- Un peu en avance, monsieur Drawkins. Et bien accompagné. Malheureusement, messieurs, je vais devoir vous demander de regagner votre dortoir.
- Pourquoi ne peut-on pas l'accompagner ? demanda Regulus avec une certaine véhémence mais non sans un certain respect.
Le regard de Dumbledore se mit à pétiller.
- Patience, jeunes gens. Ce ne sont là que les prémices d'un grand projet. Vous y aurez votre place, je vous le promets. Mais pas aujourd'hui. J'ai besoin de votre ami pour convaincre certaines personnes.
Et il n'avait pas tort. Avec une pointe de déception, les deux jeunes gens hochèrent la tête et tournèrent les talons tandis qu'Harry suivait le directeur dans l'escalier de pierre qui se mouvait pour les porter jusqu'à ce bureau qui ne cessait jamais de l'émerveiller. Fumseck était là sur son perchoir, jeune oiseau fringuant dont les plumes étaient chatoyantes. Jamais il ne l'avait vu aussi beau. Harry ne put s'empêcher de marcher jusqu'à lui afin de caresser son plumage semblable à un brasier. Le phénix siffla doucement, lui prodiguant un sentiment de paix, éphémère certes mais qui lui fit le plus grand bien.
- Votre bureau est vraiment fascinant professeur. Il est...
Harry laissa sa phrase en suspens, ne trouvant les mots pour caractériser cette pièce et son ressenti. Ce fut Dumbledore qui trouva le terme parfait, et pourtant tellement simple et évident.
- Magique, monsieur Drawkins, dit-il avec un sourire dans la voix. Elle fait partie de nous, si bien que parfois nous oublions à quel point elle est merveilleuse. Elle ne cesse de nous surprendre, et je parle en connaissance de cause.
Le directeur lui envoya un clin d'œil malicieux, plaisantant, comme à son habitude, sur son grand âge. Tout en enlevant le papier d'emballage d'une sucrerie – Harry soupçonnait qu'il s'agisse d'un bonbon au citron – Dumbledore s'appuya contre son bureau.
- Je suis navré de gâcher ainsi votre dimanche matin et la possibilité de vous reposer mais votre présence me semblait nécessaire. Votre ami, monsieur Marshall, est de mon avis.
- Pourquoi seulement moi, professeur ? S'interrogea néanmoins Harry.
Dumbledore eut un sourire énigmatique tout en désignant une armoire de la main, qui lui semblait d'ailleurs étrangement familière bien qu'il ne l'ait jamais aperçue dans le bureau du directeur, que ce soit en ce temps ou avant son voyage.
- Nous allons quitter Poudlard pendant quelque temps et il est plus facile d'ignorer la disparition d'un élève que celle d'un groupe entier. Cependant, je pense que nous allons devoir faire avec, dit-il en posant le regard sur un coin de la pièce.
Harry s'interrogeait sur ce comportement étrange quand apparut soudainement un célèbre groupe de quatre garçons, manifestement mal à l'aise.
- Je me demandais comment vous vous promeniez la nuit sans vous faire repérer, j'ai maintenant ma réponse.
Il n'y avait aucun son de reproche dans le timbre de sa voix, juste un amusement certain et une délicieuse malice qui contamina les garçons de Gryffondor.
- Miss Evans ! Votre sortilège de dissimulation est très impressionnant mais pas assez pour me tromper, malgré ma vue de vieil homme.
Près de la bibliothèque apparut Lily, baguette à la main et les joues aussi rouges que sa chevelure flamboyante.
- Lily, tu devrais arrêter de nous fréquenter. On a une très mauvaise influence sur toi, déclara Sirius avec un rire semblable à un aboiement.
- Oh, pas seulement sur miss Evans, monsieur Black.
Armé de sa baguette, Dumbledore pointa la porte de son bureau qui s'ouvrit rapidement, dévoilant Regulus et Severus dans son encadrement.
- Je le sentais mal, je te l'avais dit, chuchota Severus à l'oreille de Regulus. Il faut être fou pour le tromper.
D'un geste de la main, Dumbledore fit signe à la petite assemblée de se réunir autour de son bureau tandis qu'il s'installait sur son immense fauteuil. Bien que toujours sous l'influence de l'amusement, le vieil homme fut on-ne-peut-plus sérieux quant à la bonne tenue à adopter pendant leur petit périple.
- Comme j'allais l'expliquer à votre ami, nous allons quitter le château pour quelques heures. Je vous demande la plus grande discrétion et surtout de ne pas quitter les lieux. Il est interdit pour les élèves de Poudlard de quitter l'établissement en dehors des vacances. Si le ministère venait à le savoir...
Tous hochèrent la tête, conscients des risques que prenaient Dumbledore en les acceptants. Une fois qu'il fut certain de cette prise de conscience, le directeur se dirigea vers l'armoire, ouvrant sa porte d'un geste théâtre, invitant ses élèves à y pénétrer.
- Après-vous, jeunes gens !
Harry s'engagea le premier, téméraire mais pas très rassuré pour autant. Il entra dans l'armoire et Dumbledore ferma la porte derrière lui. Il sentit un léger picotement puis il perçut des voix de l'autre coté, différentes mais pas inconnues. La porte s'ouvrit et Harry découvrit un visage familier.
- Drago ! s'exclama-t'il, surpris.
Le blond haussa un sourcil puis l'invita à sortir de l'armoire pour libérer le passage.
- Comment se fait-il que cette armoire mène jusqu'à chez toi.
Drago eut un petit sourire supérieur mais ses lèvres restèrent closes. Harry n'eut guère le temps de le cuisiner que les autres débarquaient à leur tour dans le bureau de son ami.
- On est où ? demanda Peter en regardant curieusement la pièce.
- Chez moi, répondit Drago avec un air légèrement pincé.
- Bien le bonjour, monsieur Marshall. J'espère que je ne vous ai pas fait trop attendre mais comme vous le voyez j'ai eu un « léger » imprévu.
- Oui, très léger même.
Les Maraudeurs et Drago se défièrent quelques secondes du regard jusqu'à ce que Dumbledore ne rompe le contact en passant entre les deux partis.
- Je crois que le salon et par là. Puis-je ?
Dumbledore n'attendit pas la réponse et s'engouffra dans la pièce voisine.
- Faites comme chez-vous, soupira Drago.
Tous suivirent alors le vieillard et Harry allait en faire de même quand Drago le retint par le bras.
- Je dois te parler.
Harry acquiesça lentement, le regard interrogateur alors que Malefoy fermait la porte du bureau. Il appliqua un sortilège pour éviter d'être espionné de l'autre côté puis, enfin, il se tourna vers Potter.
- Tu m'avais bien parlé d'un journal parmi les Horcruxes, n'est-ce pas ?
- Oui, celui que ton père a glissé dans le chaudron de Ginny.
Drago fit claqua sa langue contre son palais.
- Ne me dis pas ça sur un ton accusateur. Je te signale que je n'étais au courant de rien. Mon père ne m'impliquait pas dans ses affaires.
- Bref..., trancha Harry qui ne désirait pas revenir sur ce point déplaisant de l'histoire.
- Bref, répéta-t'il sur le même ton, j'ai longtemps réfléchi à un endroit où mon père aurait pu l'entreposer. Il ne se cachait pas de posséder certains objets, il m'en montrait même certains, mais pas celui là. Je ne vois qu'une seule solution.
Harry s'approcha. Drago avait aiguisé son intérêt.
- Au manoir, j'avais interdiction de me rendre dans le bureau de mon père, qu'il y soit ou non. Il en allait de même pour ma mère. A la chute de Tu-Sais-Qui, les aurors ont perquisitionné les lieux mais ils n'ont trouvé aucune preuve de son implication, sachant qu'il avait plaidé la manipulation par Imperium.
- Oui, j'ai entendu cette histoire.
Drago hocha la tête, convaincu.
- Mon père était un maniaque de l'administration et il faisait toujours en sorte d'avoir un élément de preuve de l'implication de tel ou tel adepte afin d'obtenir un moyen de pression. Je suis certain que dans son bureau il existe une pièce secrète que les aurors n'ont pas découverte.
Le jeune homme à la cicatrice prit son menton entre ses doigts, pensif et troublé.
- Alors nous sommes confrontés à plusieurs problèmes. De un, je suppose que le manoir est très bien protégé et que malgré ta connaissance des lieux, y pénétrer ne sera pas facile. De deux, comment évoquer ce passage à Dumbledore sans preuve « normale » de ce que tu avances...
Un silence suivit ces propos inquiétants.
- Laisse-moi réfléchir à tout cela et laissons pour l'instant le journal de côté. Cherchons les autres en attendant.
Les deux hommes quittèrent alors le bureau pour rejoindre les autres dans le salon et Harry découvrit alors d'autres personnes. Ses yeux s'écarquillèrent lorsqu'il aperçut des chevelures rousses. Si le blond ne l'avait pas pincé à ce moment, le jeune homme aurait certainement interpellé le couple Weasley. Hélas, ils ne se connaissaient pas en ce temps. Molly n'avait pas tellement changé, elle avait toujours ce visage rond, rayonnant et chaleureux avec quelques rides en moins et surtout un ventre légèrement rond.
- La fratrie est en route, se moqua Drago en évitant habillement le coup de coude de son partenaire. D'après ce que j'ai saisi, elle est en à sa quatrième grossesse.
- Les jumeaux...
- Ca explique ce ventre alors qu'elle n'en est qu'à son troisième mois. Quand sont-ils nés déjà ceux là ?
- Le 1er avril 1978.
- C'est une blague ? s'étonna Drago.
Harry eut un petit ricanement. Les jumeaux farceur nés un 1er avril... si ce n'était pas un signe...
- Et les deux autres rouquins, là bas, ce sont les frère Prewett.
Harry se souvint de cette histoire que lui avait conté Maugrey sur les frères de Molly. Il avait fallu cinq mange morts pour les tuer lors de la Première Guerre.
- Ha ! Nous sommes au complet.
Un silence respectueux se fit dans la pièce. D'un geste du bras, Dumbledore invita les membres à se présenter. Il y avait beaucoup de visages inconnus mais Harry fut très surpris en découvrant Maugrey et Drago l'était tout autant que lui. Il était jeune, à peine la trentaine peut-être. Son visage était réellement séduisant avec ce sourire en coin, empreint d'assurance et d'arrogance, et ce malgré une large cicatrice qui barrait son visage.
- Un cadeau de Berging, déclara ce dernier en montrant la cicatrice du bout de sa baguette. Il repose désormais à Azkaban mais l'annonce n'a pas encore été rendue publique.
- Berging ? S'étonna Severus qui expliqua sa réaction en voyant les regards converger dans sa direction. Il faisait partie de notre groupe, il a quitté Poudlard il y a deux ans et d'après ce que je sais il joue, enfin il jouait à présent, le rôle d'intermédiaire entre Poudlard et le monde « extérieur ». Cela explique la désorganisation du groupe ces derniers jours.
- C'est qu'ils sont bien informés les jeunes, grinça Maugrey en dardant un sombre regard sur les serpentards.
Regulus et Severus n'étaient vraiment pas à l'aise, et il y avait de quoi se sentir menacé face à un membre d'élite de la brigade des aurors. Harry, lui, soutint son regard.
- Et leurs renseignements sont très précieux, Alastor, déclara Dumbledore en posant une main qu'il voulait apaisante sur l'épaule du combattant.
Ce dernier maugréa quelque peu mais n'ajouta rien de plus.
- Nous sommes tous réunis ici autour d'une même cause, combattre Lord Voldemort.
Un frisson s'empara de la plupart des membres.
- Ces jeunes gens ont découvert bien des choses, à ma plus grande surprise je dois bien l'avouer.
- Et surprendre Dumbledore n'est pas une mince affaire je présume, chuchota Regulus à l'oreille de Rogue.
Ce dernier opina du chef tout en restant bien concentré sur la conversation autour des Horcruxes. Bien qu'il ait déjà eu connaissance du problème, cela eut le don de remettre certains points en mémoire. Sur la table de salon, le directeur déposa le cadavre de la bague de Gaunt.
- Voici l'un d'entre eux, vidé de son essence.
- Qu'est-ce donc, Albus ? demanda Fabian en tournant l'objet entre ses doigts.
Le vieil homme expliqua très brièvement l'histoire de celui qui s'appelait jadis Tom Jedusor, son héritage et son ambition. Slughorn, qui était présent, était d'une blancheur cadavérique et seul Harry savait réellement pourquoi il était ainsi soucis et épris de remords.
- Séparer son âme. Quelle horreur ! souffla Molly en caressant machinalement son ventre légèrement rebondi, comme si elle craignait que cette information n'affecte ses progénitures.
Si seulement elle savait quels énergumènes ils allaient devenir...
- Mais comment savoir quels sont les autres horcruxes et où sont-ils cachés ?
Arthur Weasley mettait le doigt sur le principal obstacle de leur mission.
- Hormis cette bague, nous savons, grâce à monsieur Black, que Voldemort s'est approprié le médaillon de Serpentard. Après quelques recherches, j'ai découvert qu'il les avait volé à Hepzibah Smith.
- Quoi, la collectionneuse d'Antiquité, celle qui a été empoisonnée par son elfe ? s'étonna Gideon.
- Un meurtre déguisé, assura Dumbledore. Voldemort s'est également emparé de la coupe d'Helga Poufsouffle et il se pourrait alors qu'il est trouvé un artefact de Rowena Serdaigle.
- Et pas celui de Gryffondor.
Avec un petit sourire mystérieux, Dumbledore sortit de sous sa cape l'épée dont la lame brillait sous l'éclat d'un rayon de soleil transperçant les fenêtres de l'appartement. Evidemment, il y eut une vague d'effusion.
- Est-ce que l'elfe de maison pourrait retrouver le chemin de cette grotte ? s'interrogea Maugrey, recentrant l'attention de tous sur Regulus.
Le visage fermé et froid, un effet de sa gêne face à tous ces regards, Regulus hocha lentement la tête.
- Bien, nous pourrions en détruire un deuxième.
- Oui Alastor. Pour le reste, nous devons mener des investigations. Mais, ne partez pas seuls à l'aventure. Si vous découvrez l'un d'eux, prévenez l'ordre. C'est une bien sombre magie, dangereuse...
En disant ces mots, Harry eut l'impression d'être particulièrement concerné. Après tout, n'avait-il pas cherché et détruit la bague d'Elvis Gaunt sous son nez ? Dumbledore avait également regardé leur petite troupe avec insistance, ne connaissant que trop bien le courage gryffondorien et le tempérament de ceux qui se faisaient appeler les Maraudeurs. La réunion dura encore plus d'une heure durant laquelle des hypothèses furent posées afin de commencer les recherches au plus vite.
- Soyez le plus discret possible. Le ministère et les mangemorts ne doivent pas avoir vent de notre organisation. Plus nous resterons dans l'ombre, mieux ce sera.
Evidemment, tous acceptèrent. Ainsi, avec cette première mission, l'Ordre du Phénix venait officiellement de naître. Mieux encore, Drago proposa d'établir le quartier général de leur organisation au sein même de son appartement.
- Il est au nom de Victoria et n'existe que pour le monde moldu.
Albus acquiesça.
- On devrait marquer l'événement, déclara Molly avec son éternelle bonne humeur en sortant un vieil appareil photo.
Certains râlèrent comme Maugrey et Drago, d'autres s'enthousiasmèrent. Au final, le petit groupe se réunit devant l'objectif et se laissa prendre au piège sur une feuille de papier glacé. Leur image se mouvait en sépia et Harry ne put s'empêcher de faire la comparaison avec cette photo que Sirius lui avait légué.
- Ca va ! T'es pas trop moche sur cette photo, le balafré.
- Parles pour toi, la fouine.
- D'ailleurs, d'où te vient cette cicatrice, Nathanaël ?
La question de Lily jeta un froid entre les deux voyageurs temporels et Harry ne put s'empêcher de lui jeter un regard accusateur teinté de reproches qu'il balaya d'un revers de la main avec suffisance.
- Je ne sais pas trop. Mes parents ont toujours été flous sur ce sujet. Je l'ai toujours eu, aussi longtemps que je m'en souvienne.
- Elle pourrait être dû à un maléfice, non ? s'interrogea Severus. Après tout, une nuit tu as hurlé à la mort tout en te tenant le front, à l'endroit de ta cicatrice.
Harry haussa les épaules d'un air faussement détaché.
- Tu es, décidément, quelqu'un de bien mystérieux, déclara Lily avec un sourire.
Mais que personne ne s'y trompe ! Derrière ce sourire, la jeune femme se posait une myriade de questions qui demeuraient sans réponse. Cela commençait sérieusement à l'agacer, tout comme ses amis de Gryffondor.
- Et Haley ? demanda soudainement James. Je suis sûre qu'elle s'impliquerait dans l'organisation.
Severus tiqua légèrement mais il n'était pas connu pour donner sa confiance à n'importe qui et surtout pas à un membre de la famille Potter. Regulus haussa les épaules, sans réel avis sur la question. Il ne la connaissait pas assez pour se forger une opinion.
- Je ne sais pas. Je ne la vois plus tellement ces derniers jours, déclara Lily doucement avec quelques regrets dans la voix.
- Vous êtes fâchés ? s'étonna Harry, lui qui les avait vues si proches dans le Poudlard Express.
La rouquine hocha négativement la tête non sans un soupir.
- Je sais qu'elle s'est beaucoup rapproché du Professeur Ludvila qui lui prodigue de nombreux conseils pour devenir soigneur de créatures magiques. Mais...
- Mais quoi, Lily ? demanda James, sentant l'inquiétude dans le timbre de sa voix.
La jeune femme regarda chacun des membres de leur modeste armée Poudlarienne, les autres membres de l'Ordre s'étant éclipsés ou discutant entre eux dans un recoin de l'appartement.
- Tu sais, on ne s'est pas beaucoup vues ces derniers temps alors je me fais peut-être des idées... mais j'ai l'impression qu'elle m'évite et qu'elle se renferme.
- C'est sûrement une mauvaise passe.
Sirius avait certainement raison, mais Lily n'arrivait pas à relativiser et à faire taire cette petite voix inquiète.
- Mes enfants, il est temps de rentrer.
- Enfants ? Est-ce qu'il nous a bien regardé, siffla Regulus avec mauvaise humeur.
Harry eut un petit rire moqueur. Regulus avait encore ce visage enfantin et ils étaient nombreux à le charrier dans la salle commune sur ses traits juvéniles.
- On a parlé de Haley... mais il y a aussi ta Sofia non ?
- Ce n'est pas MA Sofia, répondit Harry en jetant une sombre œillade au potionniste.
Harry s'était bien sûr posé la question mais n'y avait-il pas assez de personnes impliquées dans ce combat ? Lui qui ne voulait plus reproduire les mêmes erreurs et vaincre le Lord seul, voilà qu'il se retrouvait avec un groupe d'adolescents impliqués tout autant que lui dans cette quête, sans compter les membres « adultes » de l'Ordre.
Un par un, ils sortirent du bureau de Direction afin de ne pas attirer l'attention. Les premières pierres étaient solidement ancrées dans le sol, base d'une organisation naissante et ils étaient tous déterminé à combattre par leurs propres moyens.
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