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Chapitre XV

« Notre méfiance justifie la tromperie d'autrui » François de La Rochefoucauld

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- Je ne sais plus quoi penser de ce type, maugréa Sirius en se caressant le menton, concentré sur la partie d'échec qu'il avait entamé avec Remus. 

Les autres acquiescèrent. 

- D'après Lily, Drawkins était aimable lors de leur rencontre dans le Poudlard Express, mais il a changé, souffla James.

- Ce n'est pas étonnant. Il faut voir ses fréquentations, déclara Sirius d'un ton persiffleur. 

- En parlant de Serpentard, tu as pu en discuter avec Haley, demanda Remus à James. 

Ce dernier haussa les épaules. 

- Je ne la croise pas souvent. Soit elle fait des heures supplémentaires avec la prof de Soin aux Créatures, soit elle traine avec Wilkes et les autres. 

- Wilkes est fou d'elle depuis leur deuxième année, ricana Sirius. 

- Moi aussi j'aimerai bien prendre des heures supplémentaires avec Ludvila, souffla Peter d'un air rêveur. 

- Aucune chance, mon vieux. Et puis, tu n'as pas pris l'option en Troisième Année. 

Les autres aussi se mirent à rire devant l'air dépité de leur ami. Puis, le portrait de la Grosse Dame s'ouvrit, laissant Lily entrer dans la salle commune. Aussitôt, James se redressa du canapé, tel un vieux ressort, provoquant les moqueries de ses amis. Cependant, l'air sombre de sa petite amie fit disparaitre son sourire. 

- Lily ? 

- James... j'ai découvert quelque chose et... Par Merlin je crois que Nathanaël s'est embarqué dans une sombre histoire. 

Le jeune Potter la guida jusqu'au canapé, Sirius et Remus interrompirent leur partie d'échec et Peter se rapprocha également. 

- J'étais à la bibliothèque et alors que Madame Pince était partie chercher un livre dans la réserve, j'ai jeté un oeil sur son registre. 

- Un registre ? questionna Sirius. 

- Madame Pince dispose d'un grimoire magique qui recense toutes les cherches effectuées par les élèves, expliqua Remus. Et donc, qu'as-tu trouvé sur Drawkins ? 

- Il fait des recherches avec Severus, je les croise souvent la-bas, chuchotant et regardant constamment par-dessus leurs épaules pour s'assurer qu'on ne les écoute pas. 

- Servilus, toujours à foirer son énorme nez dans... 

- Sirius, arrête, l'invectiva Lily. 

- Mais je... 

- Vous rendez compte de ce que vous avez fait pendant toutes ces années ? Oui, il était jaloux de vous, de votre réussite mais vous, vous vous amusiez à lancer des sortilèges aux autres juste parce que vous vous ennuyiez et il était votre cible favorite. 

Le silence suivit les propos de Lily. 

- Lily, c'était un Serpentard. Et puis, tu sais mieux que personne son amour pour la magie noire, demande à Mary. 

Lily pesta. 

- Je ne parle pas de lui mais de vous. Vous avez attisé sa haine. La haine des autres aussi. Oui, ils ont un mauvais fond pour la plupart et ils ont eu une mauvaise influence sur Severus, mais ce que vous avez fait n'était pas moins grave. Et il n'y a pas QUE les Serpentard. Marcus Blurlbage, à Serdaigle. Vous n'avez eu de cesse de vous moquer de lui, de ses lunettes et son acné, vous lui avez lancé des dizaines de maléfices. Les élèves de sa maison n'osaient même plus lui parler au risque de se prendre un sortilège. Combien de fois l'ai-je trouvé à pleurer dans les toilettes ? Il s'est même mutilé avec un sort de scarification. 

De nouveau le silence. 

- Mais on a changé, Lily. On ne fait plus ça. 

James était penaud et aussitôt la jeune femme se radoucit. 

- Je sais, souffla-t'elle en déposant un baiser sur sa joue puis sur ses lèvres. 

- Et Blurbage... comment il... se hasarda a demander Sirius, d'un air coupable.

- Bien, trancha Lily, qui ne voulait plus parler de ce sujet, clôturant le sujet. 

- Sinon, qu'est-ce que tu as trouvé sur Drawkins ? demanda Remus. 

Alors Lily leur raconta sa trouvaille. 

- Un mot revient à chaque fois dans leurs recherches : Horcruxe. 

- Qu'est-ce que c'est que cela ? demanda Peter. 

Lily eut un air grave. 

- Je ne sais pas et cela ne me dit rien de bon car aucun livre de la bibliothèque n'en parle. 

- Aucun ? s'exclama James. Alors c'est surement de la Magie Noire. 

Lily acquiesça. 

- Aucun livres de la bibliothèque ? demanda Remus d'une voix faible. Même ceux de la réserve ? 

- Le registre ne recense que les ouvrages mis à disposition, souffla Lily. On trouvera peut-être quelque chose dessus dans la réserve, belle idée Remus. 

- Mais on a un problème, les autorisations pour aller dans la réserve sont plus que réduite, surtout depuis que Vous-Savez-Qui fait parler de lui. Dumbledore est particulièrement vigilant, déclara James, légèrement dépité. 

- James, avec notre statut de Préfet en Chef, on pourrait occuper de Rusard pour vous permettre de chercher en toute tranquillité.

Surpris, les maraudeurs se tournèrent vers Lily. Jamais il n'aurait pu croire que l'excellente et la parfaite Evans les aiderait dans leur tâche, envers et contre le règlement. Un large sourire étira les lèvres de Sirius qui passa un bras autour de ses épaules.

- Je savais bien qu'au fond de toi brulait le feu de l'aventure.

Lily leva les yeux au ciel d'un air agacé mais peu crédible face à la courbure de ses lèvres.

- Dès le début je l'ai su, renchérit-il. Quand tu t'es mise en boule face à ceux de notre maison qui me montrait du doigt.

- Sous prétexte que tu étais un Black... Oui, je me souviens.

James poussa un long soupir en croisant les bras sur sa poitrine.

- Sirius n'était pas bien différent de moi à l'époque et pourtant tu l'as toujours plus accepté et toléré que moi...

Cela sonnait comme un reproche enfantin qui se mariait parfaitement avec son air boudeur.

- James, mon ami, nous n'étions pas bons amis au début. Tu avais des préjugés, comme les autres.

- Mais ça n'a pas duré très longtemps ! S'exclama-t-il.

- Hum... quelque mois quand même...

Tous se rappelaient parfaitement de leur première année. Lily s'était toujours plus ou moins bien entendue avec Sirius. Elle subissait les insultes à propos de son sang et lui à propos de son nom. Elle avait déjà rencontré James auparavant mais son comportement vis-à-vis de Sirius et surtout de Severus, dans le Poudlard Express, avait suffit pour se faire une idée. Et puis, à force de vivre dans le même dortoir, Sirius et James finirent par enterrer la hache de guerre pour mieux la ressortir ensemble contre les Serpentard. Et maintenant, ils entamaient leur dernière année à Poudlard, inséparable tels deux frères. Le temps était passé à folle allure. Demain, ils sortiraient du doux cocon de Poudlard. 

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- J'espère qu'on va gagner la coupe cette année. Cela fait trois ans qu'elle demeure dans le bureau de la vieille McGonagall.

Harry eut un petit sourire en coin. Etrangement cette situation lui rappelait fortement ses propres années Poudlard. Et le fait d'être chez les Serpents n'était pas aussi différent qu'il l'aurait cru. 

- Regulus a l'air soucieux en ce moment.

Harry tourna la tête vers Rogue. Tous deux sur le canapé, ils étaient seuls dans la salle commune, préférant savourer la chaleur du feu dans l'âtre plutôt que les ronflements de leurs camarades. Le jeune homme garda le silence, laissant Severus continuer sur sa lancée.

- D'habitude il est beaucoup plus bavard et critique envers les autres élèves. Principalement envers les Gryffondor, son frère et les nés moldus.

Harry nota le vocabulaire employé par le maître des potions. Cela faisait un moment qu'il ne l'avait pas entendu insulter ni pester contre les sorciers d'ascendance moldue, pas même dans leur petit groupe dirigé par Wilkes. 

- A quoi penses-tu, Severus ?

- Quelque chose le tracasse, il doute.

- Il doute de ses convictions ?

Rogue hocha lentement la tête, le regard perdu dans le vague. Ce n'était pas tant cette perte de l'idéologie anti-moldue qui inquiétait Rogue, lui-même ayant changé au cours des deux derniers mois, mais plutôt le changement brutal. 

- Regulus n'avait de cesse d'idéaliser le Seigneur des Ténèbres, comme moi avant de te rencontrer. Il disait qu'il allait sortir les sorciers de la clandestinité pour qu'ils règnent sur les Moldus et les nés-Moldus. Mais depuis quelques jours, il est devenu plus silencieux. 

Voldemort avait-il placé le médaillon ? Quel était alors le rôle de Regulus dans cette affaire ? Harry n'avait pas encore percé le mystère. Le lendemain matin, le Survivant garda un oeil sur le jeune Black qui était effectivement plus taciturne que d'ordinaire. C'est alors qu'une jolie chouette apparut dans son champ de vision, porteuse d'une lettre. 

Elle portait la signature de Drago et ces simples mots : "Je l'ai trouvée". 

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- C'est fascinant ! D'où tiens-tu cette cape, James ?

Lily tournait autour de Sirius, Remus et Peter, invisibles grâce à cet item de soie posé au-dessus de leur tête. Sirius et Remus étaient obligés de se vouter pour qu'on n'aperçoive pas leurs pieds mais ils avaient pris l'habitude. Sa main glissait sur le tissu, comme si, par ce simple geste, elle pouvait en déceler les moindres secrets.

- Un héritage de famille, répondit James en épinglant son insigne de Préfet en chef sur sa poitrine, semblable à celle que portait sa petite amie.

Ils étaient fin prêt à accomplir leur mission du soir. Lily et James se séparèrent, l'un circulant dans les escaliers pour surveiller les mouvements de Rusard et de sa chatte, l'autre faisait sa ronde dans le couloir de la bibliothèque. 

Dans la répartition des rondes, ils avaient incité les autres préfets à effectuer leur mission de surveillance dans les autres parties du château. Et pendant ce temps, les trois autres maraudeurs farfouillaient dans la réserve.

Lily n'était pas rassurée, jetant régulièrement des coups d'oeil sur la porte de la bibliothèque, mais elle sentait également bouillonner en elle une pointe d'adrénaline. Un léger sourire se dessina sur ses lèvres, les mordillant en riant silencieusement. Ces quatre énergumènes avaient vraiment une mauvaise influence sur elle, et pourtant, elle ne s'était jamais sentie aussi bien.

- Lily !

Chuchotement quasi imperceptible. La jeune femme eut un léger sursaut et se retourna par réflexe mais elle ne trouva que le vide. Seule... ou presque !

- On n'a rien trouvé dans la réserve, commença Remus, mise à part une vague mention dans l'introduction des Grandes Noirceurs de la Magie.

- Alors il cherche quelque chose relié à la magie noire, déclara Lily à voix basse.

- A ne pas en douter, renchérit Sirius.

Avec un soupir commun, le groupe se sépara. Les garçons prirent la direction du dortoir tandis que Lily continua à arpenter les couloirs de l'école. Elle croisa James et l'informa de leurs maigres recherches.

- C'est vraiment étrange. Où aurait-il pu connaitre ce genre de chose ?

Lily haussa les épaules, pensive et alors qu'ils s'apprêtaient à descendre le grand escalier du hall d'entrée, ils aperçurent une silhouette immobile leur tournant le dos. Avec la faible lueur des flammes, impossible de deviner l'identité de la personne.

- Qui va là ? demanda James d'une voix forte et autoritaire.

Aucune réponse. Aucun mouvement. Fronçant les sourcils, le jeune Potter sortit sa baguette et s'avança prudemment vers l'inconnu. Toujours aucun mouvement. Arrivé près de lui, James créa un lumos pour éclairer son visage et le reconnu.

- Drawkins ? Le couvre feu est passé ! Nous allons devoir...

Il ne termina pas sa phrase, remarquant le manque de réaction du Serpentard. Perplexe, il passa la main devant ses yeux mais il n'eut aucune réaction. Son regard était vide. Lily réussit à le faire réagir en posant sa main sur son épaule et en le secouant légèrement. Le jeune homme roula des yeux et partit légèrement en arrière. Ce fut James qui le rattrapa. 

- Qu'est-ce que... demanda-t'il d'une voix pâteuse. 

- Tu as fait une crise de somnambulisme, déclara Lily qui avait déjà vu d'autres élèves dans le même état. 

- On t'accompagne jusqu'à ton dortoir, déclara James en l'aidant à se redresser. 

Harry fit un geste de la tête pour le remercier puis suivit les deux Préfets jusqu'à l'antre des Serpentard. 

- Nous sommes quand même obligés de te retirer cinq points. Il faudra te faire détecter chez Mme Pomfresh pour annuler la punition, indiqua Lily avec une voix neutre et pourtant bienveillante. 

- D'accord Lily. Bonne nuit. 

Et il se faufila dans son dortoir sans demander son reste. 

- Il t'a appelée par ton prénom, s'étonna James. 

Lily hocha la tête et lui raconta ce qu'il s'était passé lors de leur retenue, leur discussion, le fait qu'il n'insulte pas les sorciers comme elle, nés de parents moldus et surtout, cette étrange impression qui l'avait saisie lorsqu'ils s'étaient retrouvés face à face. 

- James, il n'est peut être pas celui que l'on croit, mais... je ne sais pas. Dumbledore n'aurait pas laissé un quelconque danger s'infiltrer entre les murs de son école, non ? 

- Il autorise bien des personnes comme Mulciber. 

Lily grimaça. Il n'avait pas tout à fait tort. 

- Continuons de le garder à l'oeil. 

C'était la meilleure chose à faire... pour l'instant. 

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- Dix points en moins, je te félicite Drawkins.

Harry jeta un regard assassin à Rogue en retournant dans son lit. Autour d'eux, les autres dormaient profondément. Ils étaient les seuls éveillés. Un sourire triomphant étira alors les lèvres du survivant tandis qu'il montrait fièrement le parchemin à son acolyte qui se rapprocha de lui, fermant les rideau du baldaquin et lançant un sortilège d'insonorisation pour discuter tranquillement sans réveiller les autres. 

- Quoi ? Tout ça pour un bout de parchemin miteux ! dit-il en prenant l'objet vierge entre ses doigts. 

Harry leva les yeux au ciel. C'était, à peu de choses près, la réaction qu'il avait eu lorsque les jumeaux Weasley lui avaient donné la carte. 

- Ce parchemin miteux, mon cher ami, va nous simplifier la tâche !

- Si tu le dis !

Tout sourire, confiant, Harry sortit sa baguette et prononça la formule. Il eut presque envie de rire en voyant le regard surpris et impressionné de Rogue.

- Est-ce que c'est...

- Oui, Severus ! Un plan de Poudlard.

- C'est brillant ! Et ces noms, c'est en temps réel ?

Harry lui sourit en guise de réponse, ouvrant la carte sur le bureau de Dumbledore, faisant les cent pas. 

- Fascinant ! Celui ou ceux qui ont fait ça sont de véritables génies !

Quelle ironie. Harry se promit de ne jamais révéler la véritable identité de Patmol, Cornedrue, Lunard et Queudvert. 

- Alors, quelle est la prochaine étape ?

Le jeune homme haussa les sourcils tout en montrant le bureau de Dumbledore du menton. 

- Tu plaisantes j'espère ?

- Pas le moins du monde.

Rogue était désormais aussi blanc qu'un linge. 

- Tu es sérieux ? T'introduire dans le bureau du directeur, rien que ça !

- C'est essentiel pour les détruire.

Rogue garda le silence, planta son regard au plus profond du sien pour juger sa valeur.

- Et comment tu comptes t'y prendre ?

- Tu vas m'aider, oui ou non ?

Rogue poussa un long soupir, faisant claquer sa langue contre son palais.

- Dis-moi juste comment tu comptes faire pour pénétrer dans le bureau du plus grand sorcier de toute l'Angleterre.

Quelle ironie ! Un de leur voisin remua et grogna dans son sommeil et d'un commun accord ils décidèrent de reporter leur discussion au lendemain. Harry resta éveillé une partie de la nuit. Maintenant qu'il avait la carte pour circuler sans se faire prendre dans le château, il fallait ensuite trouver un moyen de récupérer l'épée de Gryffondor. Les yeux rivés au plafond, il doutait... Pourrait-il seulement la récupérer ? Après tout, il n'était plus à Gryffondor. 

Harry rumina pendant des jours sur un moyen de pénétrer dans le bureau de Dumbledore sans être vu ni entendu. Severus n'était guère productif. Certes il avait déjà outrepassé le règlement pour espionner les Maraudeurs mais là, Harry lui en demandait beaucoup. Le plus grand sorcier de tous les temps... 

- Cela fait presque dix minutes que tu fixes cette tour.

Avec un soupir, Harry se décida à jouer et Severus gagna la partie en le mettant échec et mat.

- Je sais que tu n'es pas très doué à ce jeu, mais là, tu frise la stupidité.

- Oh la ferme, Severus.

Un sourire narquois étira les lèvres du maître des potions.

- Toujours en train de réfléchir à un plan. Comment veux-tu faire ? Même Potter ne s'y est sans doute jamais introduit. Il faut aussi compter sur les portraits qui préviendront Dumbledore que quelqu'un a pénétré dans son bureau.

Nouveau soupir. Sans l'épée... Il y avait bien le croc du Basilic avec lequel il avait, dans un autre temps, détruit le journal. Mais une fois le serpent mort, il n'y avait plus de production de venin. Il ne pourrait s'en servir qu'une fois et encore. Harry se massa les tempes, les sourcils froncés.

- On est foutu. Mais ce n'est pas vrai, comment on va faire maintenant ?

Les deux sorciers se tournèrent vers le portrait qui venait de s'ouvrir sur les joueurs de l'équipe de Quidditch, complètement trempés et surtout visiblement contrariés.

- Le match est pour demain... Et sans Attrapeur c'est l'élimination directe.

Sans attrapeur ? Severus se leva de sa chaise.

- Que se passe-t-il avec Regulus ?

Le capitaine, Wilkes en l'occurence, s'écroula sur le canapé.

- Une mauvaise chute. Il en a pour une semaine. Et on n'a pas de remplaçant.

- Je veux bien essayer.

Severus, les yeux ronds, regarda Drawkins comme s'il sortait tout juste de l'asile de Sainte Mangouste. Le voilà, droit comme un i et apparaissant comme le Messie de l'équipe des vert et argent. D'ailleurs le regard du Capitaine brillait d'une lueur d'espoir. Ce dernier se leva et se présenta devant son sauveur.

- Drawkins. Je jure que si tu nous fais gagner ce match... Je t'embrasse sur la bouche.

Harry grimaça. Severus leva les yeux au ciel. Les autres joueurs se tapèrent dans les mains, soulagés de pouvoir jouer.

- Un simple merci devrait suffire. Je suis sûre qu'Haley sera ravie de prendre ma place. 

- Même pas en rêve, répliqua la jeune fille qui étudiait non loin et avait entendu leur conversation. 

Les rires fusèrent dans la salle commune. 

- Je vais prévenir Slughorn, s'écria Achille en quittant leur antre en courant. 

Aurel et Ethan étaient également enjoué à l'idée d'avoir un remplaçant. 

- Tu nous enlèves une épine du pieds, Nathanaël, souffla Evan. Avec Ethan, on te protégera des Cognards. Wilkes et Aurel sont poursuiteurs les poursuiveurs avec Farell. 

Harry s'étonna qu'il n'y ait aucune fille dans l'équipe. 

- Des filles au Quidditch, ricana Avery. On aura tout vu. Ils sont aussi fou que ça en Afrique. 

Harry s'indigna. 

- Et Jocelyn Wadcock ? Elle détient le record du plus grand nombre de buts inscrits en une saison au cours du XXe siècle. 

- Peut-être, mais il faut bien avouer que les bonnes joueuses sont rares, argua Mulciber, goguenard. 

Harry se garda de faire un autre commentaire. 

Rapidement, Wilkes mit en place un plan d'entrainement qui lui fit oublier toute autre recherche. Le match était dans trois jours alors Harry avait un rythme assez intensif même si Achille eut tôt fait de remarquer le talent de son remplaçant. 

Le Samedi, tout Poudlard était réuni pour assister au match opposant Gryffondor à Serpentard. 

- Donne une bonne leçon à ce Potter !

- Fais-moi confiance, Severus, répondit Harry en saisissant l'un des balais de l'école. 

Ce n'était pas l'éclair de feu, ni même son nimbus 2000 mais il allait s'en contenter. Severus partit rejoindre les gradins en compagnie de Haley et Regulus, le bras en écharpe. D'ordinaire, le potioniste n'assistait pas à ce genre d'évènement, ou très rarement. Mais il entendit Wilkes faire l'éloge de son camarade et la curiosité l'avait poussé à venir, tout comme l'espoir de le voir mettre une raclée à son ennemi. 

Cette boule au ventre, il ne l'avait pas ressentit depuis un long moment. Le stress d'avant match, mais cette fois ci, avec d'autres couleurs. La musique tonnait dehors, tout Poudlard dehors hurlait à la faveur de son équipe, tambourinant des pieds et des mains. 

Enfin, les portes s'ouvrirent. Harry enfourcha son balai et suivit son équipe sur le terrain, un sourire plaqué sur le visage. Quel bonheur de sentir le vent fouetter son visage ! Ses cheveux, qu'il portait long depuis le début de cette aventure, étaient attachés en catogan mais malgré tout quelques mèches s'en étaient extirpés pour voleter devant ses yeux. Une voix amplifiée grondait dans les gradins, annonçant les noms des joueurs. 

- Monsieur Aiglon s'avance sur le terrain.

Aiglon ? Son regard descendit sur la silhouette qui s'avançait vers le milieu du terrain, balai en main. Il aurait cru madame Bibine plus vieille que cela. D'un coup de pied dans la malle, le sorcier libéra les deux cognards et le vif d'or qui s'envolèrent loin des yeux des joueurs. Souaffle en main, l'arbitre enfourcha son balai et vola au centre des deux équipes. D'un geste précis, il lança le ballon dans les airs et siffla le début du match. Harry fit quelques tours de terrain en gardant un œil sur l'attrapeur adverse, un certain Robins, peut-être le père de Demelza ? A vrai dire, il ne cherchait pas vraiment le vif d'or, préférant contempler le jeux qui se déroulait sous ses yeux, et principalement le vol de son père, poursuiteur et capitaine de son équipe. Il avait une telle aisance ! Harry se demandait s'ils se ressemblaient sur ce point, si en volant côtes à côtes on pouvait voir une certaine ressemblance. Des points furent marqués, Gryffondor avait l'avantage. 

Wilkes, en tant que capitaine, se mit à voler non loin de lui, lui indiquant d'un geste de la main qu'il était temps de partir en quête du vif d'or. Ses mains accrochèrent plus fermement le bois et son torse se rapprocha du manche pour adopter une position plus allongée. La vitesse lui donna une poussée d'adrénaline qui le poussa à s'étendre plus encore. Un coup d'oeil en arrière lui assura que l'attrapeur des Gryffondor s'était lancé à sa poursuite. Avec un sourire en coin, Harry freina brusquement, laissant son adversaire le dépasser. Il s'arrêta, le regarda. Le jeune homme vit les yeux de son adversaire se froncer tandis qu'il lui offrait un air satisfait suite à cette feinte. Il enrageait. 

- Drawkins ! Il faut que tu t'actives, trouve-le ! Arrête de faire joujou avec Potter. 

Mulciber, batte en main, s'était arrêté quelques secondes pour lui jeter ces mots avant de reprendre ses attaques contre les Poursuiveurs. L'écart se creusait entre les deux équipes. Un coup de sifflet suspendit le match pendant quelques secondes.

- Hochequeue. Penalty pour Gryffondor.

Harry fit claquer sa langue contre son palais. Les joueurs de Serpentard commençaient à prendre des risques et commettaient des fautes. Évidemment, James marqua un but et son équipe gagna vingt points supplémentaires. Le cours du match pouvait enfin reprendre, Harry prit un peu plus de hauteur et fit plusieurs tours de terrain. Son adversaire faisait de même. Un éclat doré attira son regard, juste entre deux tribunes. Sans perdre un seul instant, le survivant s'élança à sa poursuite et évidemment, voyant que l'Attrapeur des Serpentard était parti au quart de tour, le joueur de l'équipe rouge et or en fit de même, bien qu'il n'ait pas vu le vif d'or. Il risquait de tomber dans un autre piège mais n'en avait cure, la victoire en dépendait.

Dans les gradins, c'était l'effervescence, chacun encourageait son équipe favorite, hurlant à s'en casser la voix et agitant des drapeaux à l'effigie de leur maison. Harry lui, n'entendait rien. Il ne voyait que le vif d'or qui cherchait à l'éviter, voletant le plus loin possible de cette main tendue. Mais il avait cette impression que même s'il se penchait plus encore, il ne pourrait le gagner en vitesse. Il y avait un écart d'à peu près quinze ans entre son éclair de feu et ce modèle, une différence considérable. De plus, il n'était guère très stable. Une idée germa dans son esprit et il fit voler son balai en zigzag pour tenter de l'attraper sur les côtes. Échec cuisant. Et cet attrapeur qui le collait aux basques, prêt à profiter de la moindre occasion de le doubler. Puis, soudainement, il se retrouva au milieu du terrain, face aux poursuiveurs de Gryffondor qui fonçaient sur les buts. James et lui étaient sur la même trajectoire. Dans un même mouvement, les deux se penchèrent sur le côté et s'évitèrent de justesse, provoquant des « oooooh » d'effrois et d'admiration dans les gradins. Les deux balais s'étaient retrouvés à la parallèle, leurs doigts et leurs genoux s'étaient frôlés, offrant alors au public une figure impressionnante.

Harry, jusqu'alors dans sa bulle, sentit son cœur manquer un battement. Jamais il n'avait été aussi proche de son père qu'à ce moment, à peine une seconde. Et cette osmose, en plein match. Ce moment de rêverie lui coûta cher puisqu'un cognard lui déboîta l'épaule, lui arrachant un cri de douleur. Son balai dévia de sa direction tandis qu'il se tenait la clavicule meurtrie. Un seul moment et l'attrapeur des Gryffondor lui était passé devant. Le désir de gagner l'emporta sur sa souffrance, Harry se pencha sur son balai et vola non pas à sa poursuite mais en parallèle, un peu plus loin. Il devait ruser pour le prendre en travers, lui couper la route. Les dents serrées, le joueur sentait le sang battre dans ses tempes. Il serrait les cuisses pour rester en équilibre sur le balais et maintenait son bras contre son torse. 

Le vif d'or avait changé sa trajectoire, il faisait à présent le tour du terrain en longeant les gradins. Harry aussitôt fit marche à arrière et vola à contresens. Tout Poudlard s'exclamait, hurlait de terreur, voyant la collision arriver, son adversaire avait d'ailleurs le regard écarquillé d'effroi. Main tendue, Harry fonçait. Il était déterminé. Severus et la maison Serpentard étaient aux premières loges, la bataille se déroulait au-dessus de leurs sièges. Rogue était à présent persuadé de la folie de son ami. Soudainement, Harry fit un tonneau pour éviter le joueur puis il s'écrasa brutalement contre l'un des pilonnes qui encadrait La Tribune de sa maison. Severus joua des coudes pour se précipiter aux côtés de Nathanaël, sonné.

Rogue resta les bras ballant en voyant le jeune homme au sol qui tentait de se relever. Cependant ce ne fut pas son état qui le laissa béat mais plutôt son sourire et son poing dressé d'où s'échappaient de petites ailes. Après un temps de silence, la tribune s'ébranla. Les Serpentards se précipitèrent sur Harry et le portèrent sur leurs épaules. Malgré la douleur de son épaule et le choc, il riait, se laissant porter par la soudaine effervescence. 

- Serpentard a attrapé le vif d'or. Les deux équipes sont à égalité. Il nous reste à présent à attendre les autres matchs pour voir quelle équipe remportera le plus de points.

Certes, ce n'était pas une victoire mais ils avaient néanmoins réussi à attraper le vif d'or, chose qui n'était pas arrivée depuis que John Fistwik était devenu l'attrapeur des Gryffondor.

- Tu es un grand malade, Drawkins.

Harry sourit de plus belle à Rogue, néanmoins, la douleur se réveillait peu à peu et il demanda à ses supporters de le faire descendre.

- On fait la paire, déclara Regulus en souriant, désignant du menton son épaule. 

- Si ton épaule est cassée, je connais un sort pour la réparer.

Harry se tourna vers le propriétaire de cette voix, un grand blond au visage lisse et un large sourire plaqué sur les lèvres. Était-ce...

- Hum, pas la peine. Je vais directement à l'infirmerie.

- Je ne suis peut-être qu'en cinquième année mais j'en suis tout à fait capable. Tout le monde fait appel à moi, Lockhart par-ci, Lockhart par-là.

Son intuition ne l'avait pas trompé.

- Laisse mon sauveur en paix, Gilderoy.

Le blond s'écarta rapidement pour laisser le chemin libre à Wilkes.

- Tu l'as fait Drawkins. Il est temps d'honorer ma promesse.

Les autres joueurs poussèrent des « ahhh ahhhh » d'excitation, en voyant leur capitiaine prendre le visage de l'attrapeur en coupe et enfin une explosion de rires et d'applaudissements à tout rompre lorsque le capitaine embrassa Nathanaël à pleine bouche.

- Wilkes !

James s'était approché en balai et en descendit pour s'approcher de son adversaire. Les deux capitaines se jaugèrent un instant du regard avant que Potter ne tende la main.

- Bravo pour ce match.

Une poignée de main simple et sans réelle malhonnêteté même si on pouvait facilement ressentir la tension entre les deux joueurs. Harry fut étonné par ce geste, lui qui pensait son père plutôt immature et arrogant,  en particulier concernant le Quidditch et sans compter l'animosité entre les deux maisons. Cependant, c'était sa Septième Année et d'après son parrain, la tête de James s'était dégonflé lors de leur dernière année. 

- Sans toi, notre équipe aurait été vouée à perdre la coupe dès le début de la saison.

Même si les paroles de Regulus étaient sincères, Harry sentit dans le ton de sa voix une pointe de regret. Avec un sourire, il posa la main sur son épaule valide.

- Dès que tu seras rétabli, on s'entrainera ensemble. Tu nous feras remporter la coupe. Je ne suis que le remplaçant. 

Regulus répondit à son sourire. Harry ne put que ce satisfaire de cet instant. Il plaçait lentement mais surement ses pions sur l'échiquier et s'il pouvait compter Regulus parmi ses alliés, ce serait un atout considérable dans sa lutte contre Voldemort. 

Chaque équipe retourna alors dans ses vestiaires pour se doucher et se changer. Les Gryffondors étaient un peu déçus par le match mais ils se réconfortèrent rapidement. Après tout, c'était un match nul. L'équipe gagnante n'était pas déterminée par le nombre de matchs remportés, mais par le total de points récoltés au cours des matchs de la compétition. 

- Je suis sûr que ces foutus Serpents sont en train de faire la fête dans leur dortoir.

- Qu'importe Sirius. A la fin, nous serons les gagnants, comme d'habitude. 

Les maraudeurs étaient installés dans les fauteuils au coin du feu, hormis James qui s'était installé sur une petite table avec Lily pour qu'elle puisse travailler correctement son devoir de runes.

- Ce Drawkins a du talent, il faut le reconnaître, déclara Remus, le menton pincé entre deux doigts et le regard perdu dans les flammes.

Les autres hochèrent la tête, même Lily qui n'était guère passionnée par ce sport.

- On dirait qu'il est né sur un balai, un peu comme toi James.

James n'apprécia pas réellement la remarque de son ami et lui fit comprendre par un regard noir. 

- Remus a raison, James. Vous avez le même style de vol.

James regarda Peter, le sourcil relevé comme s'il essayait de le convaincre du contraire par cette simple œillade. 

- Tu as un lien familial avec la famille Drawkins ? Demanda subitement Remus.

James haussa les épaules.

- C'est fort probable. Les familles sang-pur se connaissent et tissent des liens entre elles.

- Pour préserver la pureté de sang...

Le regard de James dévia sur le visage de sa petite-amie qui avait cessé d'écrire.

- Ça me paraît tellement... Je veux dire nous, les moldus avons banni ces pratiques depuis plus de trois siècles. Ou tout du moins cela est devenu moins fréquent, il suffit simplement d'avoir le même portefeuille.

Lily se sentit un peu dépassée par ces choses qu'elle avait du mal à comprendre. Cela faisait quelques semaines, presque un mois qu'elle sortait avec James. Elle ne savait que trop bien le fonctionnement des familles pures et des préjugés de ces-dites familles vis-à-vis des nés moldus, des personnes comme elle. D'après le comportement de James, sans compter son immaturité et son arrogance des dernières années, jamais il n'avait eu de propos déplacés vis à vis des sorciers nés moldus. Sa famille devait être tolérante... Mais de là à accepter sa relation et son avenir ? Lily n'en savait rien. Il était peut-être un peu tôt pour en parler, pour y penser aussi.




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