Chapitre XI
« La solitude n'existe pas, celle-là surtout dont on espère la paix. Où que vous alliez, votre pensée et vos actes vous suivent. » Harry Bernard
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Les deux voyageurs se faisaient face, la main du blond ne lâchant pas le col de l'homme à la cicatrice.
- Malefoy ! s'écria Harry sans dissimuler sa surprise.
Puis, il ne put s'empêcher de soupirer de soulagement. Il le croyait perdu dans les limbes, désintégré par le tourbillon du passé. D'un geste brusque, le jeune homme desserra son emprise et fourra ses mains dans ses poches avec un air rageur. Harry se massa le cou tout en dévisageant Drago, sans comprendre. Que lui arrivait-il ? Le jeune homme s'attendait à un combat, un coup, une réaction autre que cette attitude passive. Son regard semblait sonder ses pensées et un mélange de colère et d'amertume y brillait avec intensité. Jamais il n'avait vu telle lueur dans ses iris d'un gris orageux, exprimant d'habitude le mépris et un sentiment de supériorité propre à sa famille.
- On dirait que tu viens de voir un fantôme, Potter. Tu croyais vraiment m'avoir tué ?
Quelque chose avait changé. Même l'ironie de Drago n'était plus aussi agressive qu'avant.
- Oui, j'ai vraiment cru que le voyage t'avait réduit en poussière, dit-il sur le même ton.
D'un haussement de sourcil, Drago se désigna d'un air de dire "Tu vois, je suis encore là". L'air d'Harry devint alors plus grave.
- Combien de temps ?
- Il y a un an, le 31 juillet 1976.
C'était tout bonnement incroyable que Malefoy soit encore en vie. Harry poussa alors un long soupir.
- Ecoute Malefoy je suis vraiment désolé de ce qui t'est arrivé. Je...
- T'embête pas Potter.
Il sembla hésiter un instant, puis finalement se lança.
- En vérité, je devrais te remercier. Ma vie... a pris un tournant différent mais au moins Tu-Sais-Qui ne me fait plus pression. Je ne suis plus Drago Malefoy. Juste un sorcier banal.
- Quelle est ton identité ?
- Drago Marshall... Le nom était inscrit sur une affiche non loin, c'est la première chose qui m'est venue à l'esprit. Et toi ?
- Nathanaël Drawkins.
- Drawkins ? La famille qui a été décimée cet été ?
Harry hocha la tête et Drago eut un sourire en coin.
- Un Survivant reste un Survivant, n'est-ce pas ?
Le jeune homme ne put s'empêcher de sourire.
- Allons discuter ailleurs, proposa Harry. A la Tête de Sanglier. Mes amis sont là-bas, ils vont poser des questions et je n'ai pas encore de réponses crédible à donner.
Drago avisa alors l'écharpe autour de son cou et resta muet de stupeur.
- Sérieusement, Serpentard ?
- N'en dit pas plus, s'il-te-plait.
Les deux jeunes gens se dirigèrent vers l'auberge. L'endroit était comme dans son souvenir, miteux, petit, crasseux et imprégné d'une forte odeur de chèvre et surtout loin d'être aussi populaire que son concurrent, Les Trois Balais. Mais qu'importait le lieu. Harry écouta le récit de Drago et ne put cacher sa surprise face au tournant qu'avait pris sa vie.
- Si un jour on m'avait dit ...
- Oh ferme-la, Potter.
Une grimace de douleur déforma le visage du blond alors que le pied du survivant s'écrasait avec violence sur son tibia. Ici, il n'était plus Potter. Il s'appelait Drawkins. Cependant, une nouvelle question se posa dans l'esprit de Harry. Devait-il parler de son projet à Drago ? Devait-il l'embarquer dans son aventure ? D'un coté, il avait envie de l'avoir à ses cotés. Il ne serait plus seul désormais. Mais c'était un désir purement égoïste. Drago avait refait sa vie, qui était-il pour le sortir de cette vie confortable qu'il s'était créé.
- Il y a une chose que je ne comprends pas. Pourquoi 1977 ? Pourquoi pas avant et tuer Tu-Sais-Qui avant qu'il ne devienne un mage noir puissant ?
De lui-même, Drago venait de mettre un pied dans sa mission.
- Modifier un retourneur de temps s'est révélé particulièrement complexe. Je n'aurai pas réussi à aller au-delà. Et puis, je dois t'avouer que j'ai aussi fait cela pour rencontrer mes parents.
Drago resta silencieux un moment.
- Mais s'IL est aussi puissant qu'à notre époque, qu'est-ce que cela change pour toi ?
- Il ne sait pas que j'existe. Et il ne sait pas que je connais son secret.
Harry vit alors une lueur d'inter dans le regard gris de Malefoy. Il allait lui en dire plus mais ses mots moururent sur ses lèvres tandis que son regard se portait sur un coin de la pièce, non loin de la porte.
- En tout cas, je suis content de te retrouver Drago.
Drago haussa les sourcils, surpris par le soudain revirement de situation.
- Allez, quittons vite cet endroit et allons prendre l'air. Il y a des cafards et des rats partout, dit-il en insistant légèrement sur le dernier animal.
Malefoy fronça les sourcils puis Harry, qui enfiler son écharpe, dos à la sortie, lui mima quelque chose et il comprit aussitôt.
- Dégoutant.
Drago déposa quatre mornilles sur la table pour payer leurs consommations puis ils quittèrent ensemble l'établissement.
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- Et voilà ! Je dois juste le lui rendre à la fin de la journée.
Peter posa avec fierté une pochette cartonnée au centre de la table, entre les pintes de Bierraubeurre. Sa mère travaillait au ministère et le jeune maraudeur avait prétexté un exposé sur la famille Drawkins et les aurors pour lui demander le registre de la famille. Chacun prit une feuille afin de trouver des informations sur leur nouveau camarade. La plupart des informations du dossier aient des coupures de journaux, des diplômes, des fiches de paie, des contrats de travail. Enfin, Sirius poussa un petit cri, attirant l'attention de ses amis.
- L'arbre généalogique. La famille Drawkins avait une lignée ancienne.
- Regardez, c'est Merlin, s'exclama Remus en pointant du doigt le nom du sorcier.
- Pas étonnant que Vous-Savez-Qui ait voulu les rallier à sa cause. Et là, regardez, c'est Nathanaël Drawkins.
Le ton de James exprimait sa déception. Lui qui pensait trouver quelque chose contre lui. Une arrivée aussi tardive et sans que personne ne connaisse son existence... c'était louche.
- Attendez, souffla Peter en se rapprochant du document. Regardez, l'encre, elle est plus foncée.
- Et donc ? demanda Sirius, circonspect.
- Ça veut dire que le nom a été rajouté récemment. Très récemment. Regardez par rapport au nom de Matthew.
Les trois autres se penchèrent pour constater la chose.
- Ça veut dire que l'information a été rajoutée récemment.
- Et ce n'est pas du niveau d'un élève de notre âge, rajouta Remus en se caressant le menton.
La porte du bar s'ouvrit sur la bande de Serpentard qui s'installa dans un coin opposé de l'auberge.
- Drawkins n'est pas avec eux, remarqua James avec un air soupçonneux.
D'un commun accord, les maraudeurs quittèrent l'établissement en saluant joyeusement Rosmerta. Le petit groupe arpenta les ruelles du village jusqu'à ce que Remus ne le remarque, entrer dans l'auberge concurrente avec une autre personne.
- La tête de sanglier ? Ce pub miteux ? s'étonna Peter.
- Ils veulent être tranquilles. Peter, tu crois que tu pourrais...
- C'est comme si c'était fait, Cornedrue.
A l'abris des regard, le maraudeur se transforma en rat et pénétra dans le pub. Les trois autres attendirent un peu à l'écart mais ils virent rapidement Drawkins ressortir en compagnie de son ami qui ressemblait étrangement à Lucius Malefoy d'après Sirius.
- J'ai assisté à son mariage avec ma cousine Narcissa. La ressemblance est frappante mais ce n'est pas lui. Il est plus jeune. Et jamais Monsieur ne mettrait de vêtements moldus.
- Ça a un côté rassurant non ? Que Drawkins fréquente ce genre de personne ?
- Je ne suis pas encore convaincu, Lunard. Il y a quelque chose chez lui... mais je n'arrive pas à savoir quoi.
Les deux autres hochèrent la tête. Eux aussi avait senti. Peter les rejoignit et se retransforma.
- Rien d'intéressant. Des retrouvailles apparemment. Ils sont partis faire un tour.
- Dommage qu'on n'ait pas pris ta cape, soupira Sirius. Si on les suit comme ça, on va se faire repérer.
- On va garder un oeil sur lui. D'ailleurs, pour la carte, on pourrait utiliser un sortilège de traçage, vous en dites quoi ? suggéra James.
- On pourrait éviter le vieux Rusard plus facilement. Surtout sa chatte. Elle nous sent même à travers la cape, renchérit Sirius.
- Je ne sais pas, hésita Remus. Et la vie privée des gens ? C'est de la surveillance, de l'espionnage.
- Ouais mais avoue que ça nous serait bien utile.
Le loup garou ne put s'empêcher de sourire malgré sa réticence. Il était incapable de s'opposer à eux, quoiqu'ils disent, quoiqu'ils fassent.
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- C'était Pettigrow ?
Harry hocha la tête tandis qu'ils marchaient côtes à côtes dans le village. Les deux voyageurs semblaient pensifs, perdus dans leurs souvenirs de leur vie d'avant.
- Il est élève à Poudlard ?
Nouvel hochement de la tête puis finalement un long soupir s'échappa des lèvres du survivant. Devait-il lui dire ? Oui ... peut-être qu'en travaillant ensemble ... ?
- Il était le meilleur ami de mes parents.
Le regard de Drago se tourna l'espace de quelques secondes son regard sur son ennemi d'enfance. Pettigrow était donc un traitre. Dans les rangs des mange morts, bon nombre l'appelait Queudver, un couard qui ouvrait dans l'ombre de tous, mais il ne connaissait pas son histoire. En réalité, il ne s'intéressait pas à un être aussi insignifiant que lui.
- Je ne sais pas si tu te rappelles mais tout le monde disait dans les journaux que Sirius Black était responsable de leur mort.
Evidemment qu'il s'en souvenait. Sa mère lui avait mainte fois parlé de son cousin Black, un traitre à son nom, corrompu par le monde moldu tout comme sa soeur Andromeda. Narcissa n'avait jamais fait le deuil de cette trahison, regrettant et pleurant parfois la perte de son aînée.
- Ce n'était pas lui le responsable, mais Pettigrow. Lorsque mes parents se cachaient de Voldemort, à cause de la prophétie, il ont pratiqué le sortilège de Fidelitas.
- La Prophétie qui dit que tu dois le tuer ? demanda Drago pour confirmation.
Harry hocha la tête, puis, empruntant une voix caverneuse...
- Celui qui a le pouvoir de vaincre le approche... il naîtra de ceux qui l'ont par trois fois défié, il sera né lorsque mourra le ... et le Seigneur des Ténèbres le marquera comme son égal mais il aura un pouvoir que le Seigneur des Ténèbres ignore... et l'un devra mourir de la main de l'autre car aucun d'eux ne peut vivre tant que l'autre survit... Celui qui détient le pouvoir de vaincre le Seigneur des Ténèbres sera né lorsque mourra le septième mois...
Drago resta silencieux.
- Tu savais que Neville était lui aussi né le 31 Juillet ? Mais Voldemort a préféré me choisir parce que ma mère était une né-moldu et Neville un sang-pur.
- Merlin...
Drago ne s'était jamais douté que son ennemi ait eu une vie si compliqué, une célébrité maudite. Ou plutôt, il n'avait pas cherché à comprendre. Pour lui, Harry avait tout ce qu'il voulait, un nom, une célébrité, un pseudo-courage et une certaine protection. Il commençait lentement à comprendre.
- Donc mes parents se sont cachés et ils ont choisi Pettigrow comme Gardien du Secret. C'était une idée de Sirius, le meilleur ami de mon père. Il était certain que les Mangemorts le traqueraient lui. Personne ne penserait au petit sorcier peureux.
- Alors, pourquoi Black s'est échappé pendant notre Troisième Année ?
- Pour Pettigrow, justement. Les Weasley sont partis en Egypte et leur photo de famille est parue dans le journal. Le rat était sur l'épaule de Ron. Alors quand Fudge était en visite à Azkaban, Sirius lui a demandé l'édition du jour et il la reconnut.
Le deux jeunes arrivèrent devant la cabane hurlante. Ils s'accordèrent, côtes à côtes, sur la barrière et contemplèrent la maison hantée.
- Tu n'as pas envie de le tuer lorsque tu le croises ? Il est responsable de la mort de tes parents...
Harry haussa les épaules.
- J'y ai longuement songé. Mais il n'est pas encore un mangemort. Peut-être que si je parviens à neutraliser Voldemort avant...
- Arrête de dire son nom, s'insurgea Drago.
- Il faut t'y habituer. Jamais je ne m'abaisserai à taire son nom.
Drago grogna mais ne fit plus aucun commentaire.
- En fait, le plus dur, au début, c'était de dormir dans la même chambre que Rogue.
Le jeune Malefoy perdit ses couleurs en repensant aux évènements de l'année dernière.
- C'était ? finit-il par demander.
Harry réfléchit longuement avant de répondre, incertain lui-même de ce qu'il pensait à présent du maître des potions.
- Rogue ... Dumbledore a toujours eu confiance en lui. Pourquoi il l'a tué ?
C'était peut-être un peu brutal, mais il n'y avait aucun signe de colère dans sa voix, bien au contraire. Il y avait juste un désir de comprendre, de comprendre leur passé pour pouvoir le reconstruire, et peut-être changer les choses... La recommandation de cette femme, cette entité, lui revint en tête. "Certaines choses doivent se passer".
- C'était ma mission, souffla Drago d'une voix blanche. Mais ...
Drago eut un léger rire, gêné et sombre, comme si ce souvenir avait fait remontrer en lui de terribles sentiments.
- Je crois que je n'étais pas fait pour cette voie ... et Severus le savait.
Drago massa doucement son avant-bras, là où était apposée la marque des ténèbres. Elle lui brulait de temps à autres, signe de le Lord appelait ses partisans. Encore aujourd'hui, il lui arrivait de se réveiller en sursaut en revoyant dans ses rêves le rayon vert toucher le vieillard en pleine poitrine, son regard se vider et son corps basculer dans le vide. Un frisson le prit.
- Ma mère ... elle a fait promettre à Severus de veiller sur moi tandis que je devais réaliser ses souhaits, il s'est engagé à ce que rien ne m'arrive et ... que si j'échoue, à prendre le relais. Le serment inviolable.
Harry l'avait écouté sans sourciller. Drago n'avait jamais été très courageux mais d'un côté, il pouvait le comprendre. Voldemort était effrayant, menaçant et sa famille étant de son coté, comment pouvait-il y échapper ?
- Je ne l'ai pas tué... mais c'est tout comme. Je le revois sans cesse.
Les mains de Malefoy tremblaient violemment, ses dents étaient serrées, sa mâchoire contractée.
- Je regrette tellement, si tu savais.
La main d'Harry se posa alors sur l'épaule de son ennemi.
- Ce temps-là n'existe plus ! Tu n'es plus Drago Malefoy et on a la chance de changer les choses, enfin, dans une certaine mesure.
- Qu'est-ce que tu veux dire ? demanda le blond en fronçant les sourcils.
- Des choses ne peuvent changer, comme notre naissance. Si nos parents ne se rencontrent pas, si notre naissance n'a pas lieu ... nous disparaitrons !
Les mains de Drago fouillèrent ses cheveux blonds, massant son crane puis son visage. Il était perdu, désemparé. Il commençait à être heureux, à oublier ce passé qui n'était plus mais sa rencontre avec Potter avait fait surgir l'ombre de son passé.
- Comment ?
- En tuant Voldemort.
Drago faillit s'étouffer en entendant cette bêtise. Puis il se mit à rire nerveusement.
- Potter, je sais que tu es l'élu de la prophétie mais franchement, tu n'es pas de taille.
Harry le savait bien. Si un duel devait les opposer, il mourrait à coup sûr. Mais le survivant avait un coup d'avance.
- Peut-être, mais je sais comment l'affaiblir.
L'affaiblir ? Drago le regarda sans comprendre jusqu'à ce que Potter lui raconte l'histoire des Horcruxes. Cela faisait beaucoup d'information à digérer.
- Il a donc morcelé son âme.
- En plusieurs partie et il les a enfermé dans des objets ... Avec Dumbledore, on en avait trouvé trois : un journal lui appartenant dans sa jeunesse, une bague qu'il tenait de sa mère et un médaillon ... celui de Serpentard.
- Combien en tout ?
- Sept... Enfin, ca c'était à l'époque.
- Comment ça "à l'époque" ? demanda Drago d'une voix trainante.
- Et bien, peut-être que certains Horcruxes n'ont pas encore été créé.
- En gros, tu n'en sais rien.
Harry poussa un long soupir. Drago mettait le doigt sur le point noir de son plan. Un léger découragement s'empara de lui et il s'effondra quelques peu sur la barrière de bois. Le vent soufflait violemment, emportant au loin quelques déchets, faisant claquer les volets pourris contre les murs de la bâtisse et ébouriffant leurs cheveux qu'ils avaient longs.
- Et tu crois réellement qu'en détruisant ces objets on pourra le tuer ?
On ? Leurs regards se croisèrent, Harry sourit d'un air confiant.
- J'en suis certain !
Les deux jeunes finirent par se séparer. Harry rejoignit ses camarades de Serpentard, croisant au passage Sofia qui lui rendit sa cape sous les rires complices de ses amies. Drago, quant à lui, rentra chez lui, non sans faire un détour par le Chaudron Baveur. Tom, qui était en poste ce jour là, lui offrit un verre de Xérès. L'alcool lui allégea quelques peu l'esprit, formant une brume dans sa tête, un brouillard léger et apaisant.
Drago finit par rentrer et s'affala dans le canapé, le creux qui coude sur les yeux, sombrant dans l'obscurité afin de réfléchir à cette aventure qui lui tendait les bras.
- Mon chéri ?
La voix de Victoria le ramena à la réalité et il se redressa, retrouvant un peu de sérénité dans le sourire de sa petite amie. Plus encore lorsqu'elle vint le rejoindre, finissant complètement de le détendre par un long baiser.
- Alors ta journée ?
Drago ne répondit pas de suite, cherchant ses mots. Que pensait-il de tout cela ?
- Assez ... intéressante, finit-il par répondre.
Intéressante. Oui, c'était le mot. Drago en savait un peu plus sur cette situation dans laquelle il avait été embarqué contre son grès. Il savait aussi pourquoi Potter avait pris la route vers le passé et les moyens dont il disposait. Maintenant, était-il prêt à l'aider ? Drago y pensa toute la nuit, tournant et tournant entre ses draps, réveillant parfois Victoria. Au petit matin, sa décision était prise.
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- C'est vraiment bizarre, vous ne trouvez pas ?
James était allongé sur son lit, un bras derrière la tête et l'autre jouant avec le vif d'or qu'il avait piqué deux années auparavant.
- Il traine avec la bande de Wilkes qui est pro sang-pur, sans parler de Mulciber et Avery. Et on le retrouve en train de boire tranquillement un verre avec un sorcier habillé à la mode moldue..., renchérit Sirius, assis en tailleur au pied du lit de son meilleur ami.
Peter lisait les notes qu'il avait pris sur le dossier, cherchant une information qu'ils auraient pu manquer et Remus avait le nez plongé dans un ouvrage de sortilèges.
- On va le garder à l'oeil, affila James en attrapant le vif d'or et en le serrant fortement dans la paume de sa main.
- Et ça, ça va nous y aider, déclara Remus en se levant brusquement de son lit, s'approchant de ses deux autres amis pour leur montrer sa découverte.
Il posa sur livre sur le bord du lit de James. Ce dernier se redressa et se pencha sur le manuel de Sortilège tandis que Sirius pivotait et tendait le cou pour voir les lignes pointée par le loup-garou.
- C'est le sortilège d'Homonculus. Appliqué sur une carte, il permet à son propriétaire de suivre les déplacements de chaque personne présente dans une certaine zone. C'est un sortilège suffisamment puissant pour ne pas être dupé par des méthodes de dissimulation et de déguisement.
- Parfait, c'est exactement ce qu'il nous faut. Comme ça on pourra vite savoir si Drawkins dit bien la vérité sur son idée, s'exclama Sirius.
- Encore faut-il réussir à le lancer. C'est un sort d'un niveau particulièrement avancé, souffla Remus, légèrement pessimiste.
- Voyons, Lunard, déclara James en posant une main sur l'épaule de son ami, on a réussi à devenir des animagus alors ce n'est pas ce genre de sortilège qui va nous poser problème.
- On prendra le temps, mais on y arrivera, assura également Sirius.
Peter suivait l'échange de ses amis, légèrement en retrait.
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Les bras derrière la tête, Harry se reposait dans son lit, derrière les rideaux épais du baldaquin. Il repensait à cette journée. Pour une fois, il ne se sentait plus seul. D'abord Rogue et aujourd'hui Malefoy. Harry ne savait pas ce qui l'avait poussé à leur faire confiance. C'était comme si une petite voix le poussait dans cette direction, comme si elle le rassurait et le suivait dans toute ses démarches, dans ses choix. Une sorte d'intuition.
Le Survivant sortit le paquet de cartes de Tarot, qui a présent ne le quittait jamais. Doucement, il sentit les cartes vibrer entre ses doigts. Un fin sourire étira ses lèvres. Quelle carte allait se révéler cette fois ? C'était devenu comme un jeu. Lentement, une carte se souleva, laissant le haut de sa figure dépasser du paquet. Il la tira et découvrit comme à chaque fois une carte vide en dehors du nom, celui du "Chariot". Devait-il s'attendre à ce qu'un engin apparaisse dans le dortoir ?
Soudainement, le matelas affaissa et le jeune homme sentit une présence au bout de son lit. De surprise, le survivant se redressa et vit alors un jeune homme assis en tailleur. Sur son torse nu, il pouvait voir un cheval sauvage se mouvoir et tirant derrière lui un somptueux chariot. La figure tendit les bras vers lui puis ses index se posèrent à la commissure de ses lèvres, le relevant doucement. Harry se retrouva donc à sourire, tenu obligé par les doigts de cette apparition. Mais bien vite, il put le tenir seul, la bonne humeur de cette figure étant communicative. Le Chariot sembla satisfait puis il gagna en transparence, jusqu'à ne devenir d'une sorte de poussière bleue qui flottait devant lui avant de se réfugier dans la carte.
Par curiosité, Harry regarda la signification de la carte dans le livre de divination qu'il avait emprunté. « Le chariot vous invite à prendre un départ triomphant et à dompter vos impulsions et vos craintes pour enfin marcher dans une direction choisie avec discernement, sagesse, enthousiasme et optimisme. »
Réussite ? Est-ce que la carte voulait lui dire qu'il était sur la bonne voie ? Qu'en choisissant Rogue et Malefoy, il s'était attiré les faveurs du destin ? Un soupir de soulagement s'échappa de ses lèvres tandis qu'il se laissait tomber sur le matelas, la tête dans l'oreiller. Pour la première fois depuis son voyage dans le temps, Harry sentit qu'il était sur la bonne voie et qu'il avait fait le bon choix.
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