3. Abri
Au bout d'une dizaine de minutes, Grorn trouva une petite crevasse enterrée sous une pellicule de glace, qu'à trois ils dégagèrent sans difficulté. Le trou était à peine plus gros que la largeur de leurs épaules. Sans hésitation, Grorn s'enfonça en rampant sur le ventre. Biosque suivit. Il glissa dans ce tube de glace, rasant la neige qui passa sous son veston en laine tressé. Le goût du froid sur son ventre le motiva à continuer pour rapidement se mettre à l'abri. Dans sa grande prestance, il fut pris en défaut par le corridor gelée et sortit trop violemment du tube de glace. Il perdit l'équilibre, agitant ses bras pour éviter de se blesser, mais chuta sur la tête avant de rouler et s'écraser le bas du dos sur la pointe d'une pierre. La douleur lui arracha un cri. Puis des rires fusèrent.
–"Par mes aïeux, vous pensez vraiment survivre à ce désert ? On est bien loin de chez vous."
Obscurcit par la colère et l'humiliation Biosque se leva, oubliant un instant le froid et la douleur pour attraper le cou de Grorn et le poussait au sol. Il hésita un instant, mais il savait que le tuer c'était se condamner .
–"Je te jure sur le sang de ma famille, que si ma sœur ne contait pas sur moi pour la sauver, je t'aurais déjà arraché les entrailles pour les donner à bouffer à mes chiens.
– Pauvre clebs ! Je suis sûr que vous les avez habitués à manger des choses bien meilleures que ma pauvre carcasse recouverte de peau" réussit-il à articuler la gorge serrée.
Cette parole de soumission suffit à calmer Biosque courroucé. L'idée naquit dans son esprit de mettre sa menace à exécution, dès que cette escapade toucherait à sa fin.
Sur les entre-faits, Wip sorti du trou à l'aide de ses mains. Dès que son corps bascula, il se réceptionna avec ses jambes et s'en tira qu'avec de maigres contusions sur les genoux. Biosque arriva pour tendre une ferme main pour le relever. Il l'empoigna et le releva prestement.
Wip appréciait l'aide que lui apportait le fils du Seigneur, mais était mal à l'aise. Après tout c'était le fils de l'assassin qui avait mis à mort son frère adoptif. Il ne gardait pas de rancœur, mais s'il pouvait soulager de quelques pièces la bourse de cette famille, sans avoir à trop se mouiller, il en serait ravi. Et même si sa mort ne lui ferait verser aucune larme, il devait s'assurer de la bonne santé du jeune noble, sous risque d'être exécuté. Le Seigneur son père avait été très clair à ce sujet.
Son rapide passage chez les hydrokinésites lui avait permis d'apprendre la bienveillance et la charité et de découvrir un monde ou ses mots étaient des principes de vie. C'était un maître de l'eau nommé Drenbalt qui l'avait soigné, après que ces parents les amené et abandonné. Après l'avoir guéri, Drenbalt le ramena dans les terres basses, pensant qu'il y vivrait une meilleure vie. Ce qui ne fut pas le cas. Il y avait découvert la dureté du labeur pour gagner de quoi maigrement se payer un repas, la violence des nobles qui n'hésitait en rien pour obtenir ce qu'il souhaitait, et la guerre, les vermines pullulent, infestant jusqu'à son corps pour se propager, et le sang et la mort. Avant que le fils du Seigneur de Lambuskarbürg le demande pour l'aider, il braconnait pour survivre avec son frère adoptif. Il fut pris en flagrant délit par les gardes-de-chasse de son village, alors qu'il dépouillé un daim. Le Seigneur le jugeant trop jeune pour avoir pleine conscience de son acte, décida de reporter toute la faute sur son frère et de le mettre à mort. En vérité, cela faisait un moment qu'aucun villageois n'avait commis d'impair, ou s'était fait attraper. Pour affermir sa position et rappeler à tous qui était le maître, après une rude saison froide et une violente saison des tempêtes à venir, il voulut faire un flagrant exemple. La juste punition pour ce genre de crime était normalement une main tranchée. En tout cas, c'était ce qui était rappelé par les prêcheurs de lois tous les Thermidores, jour de la grande messe.
Bạn đang đọc truyện trên: Truyen247.Pro