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2. Négéria


Biosque suivit le guide, même si la poudreuse blanche l'aveuglait et l'empêcher de voir où Grorn le menait. Les gens des tribus avaient entre autres particularité de vouer un culte fétichiste au rocher au point d'inscrire les symboles de leurs peuples et d'y annoter chaque naissance et décès (pour rétablir l'équilibre du monde bouleversé par la vie et la mort humaine), celle de se repérer dans le paysage de neige monotone. Ils étaient capables de discerner dans le blanc impénétrable des couleurs qui échappaient à la vue du commun des mortels. On lui avait raconté que, là où il ne voyait que de la mousse hivernale, les Béringiens étaient capables d'y distinguer des centaines de nuances avec une acuité déconcertante qui les informaient sur le type de neige qu'ils foulaient. Ils pouvaient voir où la neige était la moins dense, et éviter de chuter dans des crevasses dissimulées ou d'autres pièges du désert. Également grâce à cette aptitude unique, ils repéraient les plus fines traces laissées par les animaux et pouvaient les pister sur des dizaines de lieux.

Même si ça coûtait à Biosque sa fierté, être guidé par un Béringiens se révélait indispensable pour traverser le désert de l'Apostasion, ou Contentior en ancien Nordinois comme ils aimaient l'appeler. Et cela malgré l'aversion naturelle et réciproque entre les tribus et les Northiens dont principalement la famille de Betrung qui gouverné la région de Saarotch depuis quasiment deux siècles. En général, l'or clinquant dans une grosse bourse calmait les ardeurs les plus profondes.

Le jeune noble devait à tout pris garder son autorité et son calme, même s'il se délecterait de le frapper pour lui rappeler qui dominait son peuple depuis les tout débuts. Son père lui avait expliqué que ces chiens des tribus devaient continuellement être dressés, s'il voulait être respecté. En dépit de tout ça, Biosque perdait lentement l'usage de ses membres raidi par le froid et devait rester fier et fort pour que ce gredin de guide n'est pas la folle idée de l'abandonner, car après tout ce ne serait sûrement pas Wip qui viendrait l'épauler. Même si ce paysan était au service de sa famille depuis son arrivé à Lambuskarbürg il se doutait que le bas peuple de son village natal ne le tenait pas en haute estime. La raison pour laquelle Wip l'accompagnait était qu'il avait jadis fait l'allée retour à Négéria, le but de cette entreprise.

Cette contrée reculée, séparée de toutes les autres par l'immense désert des damnés, abritée en son sein les illustre maîtres de l'eau, de puissants guérisseurs capables des plus grands miracles. Quiconque de malade, blessé ou mourant qui les rencontrait se voyait sauvé comme touché par la grâce des anciens dieux. Il est même dit qu'ils ont percé le secret de la vie éternelle incarnant le rôle de messager de la mort, pouvant influencer le destin des mortels en décidant de leur sort.

Pour l'heure, le problème le plus pressant de Biosque n'était pas ses deux compagnons ou le but de sa quête, mais de trouver un abri, car il ne se souvenait pas d'avoir jamais eu aussi froid.

Dans le manoir familial, il n'avait jamais souffert du manque de chaleur. Cette nouvelle sensation l'étreignait avec vigueur. Même si depuis tout jeune il avait été habitué aux rudesses de la vie en nature, car son père ne voulait pas élever un rat de bibliothèque ou un petit courtisan au teint pâle, le froid mordait sa chair lui faisant regretter les draps hirsutes de son lit couvait par la chaleur d'un foyer bien fournit.

Dès l'âge de six, il passait régulièrement du temps avec les gardes de chasses, les limiers ou les chasseurs personnels de son père, afin d'apprendre à survivre dans les froids paysages du Nord. Un de ses maîtres d'éducations avait été un membre des tribus, rejetait par les siens pour avoir trop commerçait avec le Seigneur. Avec lui, il avait passé des semaines entières à arpenter les forêts, les landes et les plaines du domaine de Lambuskarbürg. Il avait même exploré les premières montagnes de la chaîne des Cocases. Dans ses jeunes années, il visitait avec ignorances les petites galeries et cavernes qui racinaient les illustres massifs, qu'il apprit plus tard être la frontière naturelle du continent de Tamaran avec des terres inconnues. Personne n'a jamais traversé ces montagnes et est revenu pour en parler. Pourtant, dans ses souvenirs, il ne se rappela pas que les montagnes qu'il avait vues été particulièrement hautes ou dangereuses. Plus tard on lui expliqua que les montagnes et massifs s'étendaient sur des milliers de lieues, qu'il n'y avait ni nourriture ni de quoi bien s'abriter du froid. En somme, on lui rabâcha qu'il était vain de tenter de les traverser. Il s'était plus d'une fois imaginé être le premier à sortir victorieux de cet étroit corridor de pierre et explorer les confins ouest du monde. Quel récit merveilleux il pourrait conter aux jeunes générations et quel prestige immense il ferait pleuvoir sur sa lignée. Dans ses rêves les plus beaux, il s'imaginait en compagnie de sa sœur cadette, Mira, découvrir ce nouveau monde. Il se voyait arpenter une plaine immense, couru par de verts pâturages, sous une éclatante lumière vive, toujours chaude et reposante, tout en observant d'étrange petite créature - des sortes de souris sur deux pattes, avec une très longue queue terminée par un brins de maïs- . Il avait dans son imaginaire inventé cette drôle de race, qu'il nommait les sourissiens. Ces petites bêtes envahissaient les terres de ses songes en les trouant de petites galeries qu'elles utilisaient pour se cacher. On pouvait manger l'épie au bout de leur queue et être sustenter pendant des jours, et le plus beau était que ces bestioles n'en mouraient pas, le bout repoussait et plus vigoureux.

Malheureusement, si lui jouissait d'une santé en acier d'enclume, sa soeur n'avait pas eu ce privilège. Elle alternait sporadiquement des moments de grandes fièvres et de grandes douleurs, et quittait très rarement son lit ou sa chambre. Et dans les moments de santé, ses parents lui interdisaient de sortir, au risque d'aggraver son état. Biosque venait lui rendre visite pour partager ses songeries qui l'égayaient. En y réfléchissant quelques années après, il comprit que plus que tout au monde, elle aurait voulu que ses rêves soit réalités. Quelle triste vie de rester enfermer dans une chambre à lutter continuellement contre la maladie. À force elle était devenue malingre, anémique, et à peine plus épaisse que les barreaux de chênes qui ornementé son lit. Une pâleur l'affligeait et rendait au soleil sa lumière. Tout chez elle recraché la vie qu'on essayait de lui entretenir. Avec l'âge et la témérité grandissante, il devenait de plus en plus évident qu'il devait guérir sa sœur de cet étrange mal veillant ne cessant jamais de la ronger. Et quand il apprit que Wip, petit villageois sans histoire, était revenu sain et sauf de Négéria, et que les miracles existaient, il se donna comme seul et unique objectif d'aller les quérir. Peu importe les risques, le prix, la douleur qu'il devait subir, si c'était là le seul moyen de lui accorder la joie d'une vraie vie, cela lui convenait et à cœur nourri il se jeta dans cette aventure, prêt à braver l'impossible. 

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