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— Mercy in Darkness — 

Mardi 19 octobre 1993

Rien n'avait changé. Les rues de Londres étaient toujours aussi grouillantes de monde, véritable fourmilière humaine. Et pourtant, de l'autre côté du miroir, monde dissimulé aux non-initiés, des heures sombres s'annonçaient. Le monde sorcier connaissait une grande menace qui avait poussé le gouvernement à promulguer des lois dites de protection du secret. Couvre feu, passages vers le monde moldu fermés et contrôles dans les points de passage pour vérifier la tenue, durcissement de la surveillance des sortilèges...

La Une de la Gazette du Sorcier montrait le Ministre de la Magie, le visage sombre et illuminé par les flashes des appareils photo. En dessous, l'article résumait les contraintes imposées.

Lorsqu'ils se mêlent à des Moldus, sorcières et sorciers doivent adopter des tenues respectant strictement les usages vestimentaires moldus, en se conformant de leur mieux à la mode du moment. L'habillement doit être adapté au climat, à la région géographique et aux circonstances. Devant les Moldus, on ne doit rien porter qui présente des ajustements ou des éléments vestimentaires originaux.

Nathanaël poussa un long soupir avant de jeter le journal dans la poubelle. À l'entrée du Chaudron Baveur, coté sorcier, il contemplait le chemin de Traverse, bien vide. Bien que l'endroit soit caché et protégé, de nombreux sorciers préféraient rester chez eux. La peur régnait. La peur que ces temps de chasse reviennent, qu'ils soient persécutés. À nouveau.

— Chéri.

Nathanaël sortit de ses pensées et son regard se posa sur Sofia qui venait de le rejoindre. À leurs pieds, se trouvaient leurs valises, des affaires qu'ils trimballaient aux quatre coins du globe et d'autres qu'ils avaient acheté sur place.

— Tu es prête ? Demanda-t-il d'une voix douce avec un sourire rassurant.

Sofia hocha la tête en saisissant sa main. Le survivant hocha la tête puis, empoignant leurs bagages de leurs mains libres, ils disparurent en un pop sonore.

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— Voilà la chambre d'amis.

James ouvrit la porte et invita Sofia et Nathanaël à pénétrer dans les lieux.

— Merci encore de nous accueillir, remercia Sofia en inclinant légèrement la tête.

— C'est normal, répondit aussitôt le Maraudeur. On n'allait pas vous laisser dans cette chambre avec ce qu'il se passe.

Sofia eut un sourire puis elle déposa son bagage sur le lit pour commencer à ranger. James planta son regard dans celui de Nathanaël et d'un mouvement de la tête, il l'invita à le suivre. Ce dernier hocha la tête. Il déposa un baiser dans les cheveux de Sofia et suivit le Maraudeur.

— Le Ministère va accentuer sa politique de contrôle. Il va falloir vous faire discret un moment, dit-il tandis que Nathanaël fermait la porte de la chambre.

— Merci encore de nous couvrir.

James hocha la tête. Il avait un air sombre sur le visage.

— Je ne sais peut-être pas qui tu es réellement, mais au final, ça n'a plus d'importance. Ce qu'on a vécu à Poudlard...

La main de Nathanaël se posa sur l'épaule de James. Aucun mot ne fut prononcé. Mais qu'est-ce qu'un mot ? Un élément de la langue composé de phonèmes qui fait sens dans une langue donnée ? Est-il un moyen fiable pour s'exprimer ? Peut-on lui faire entièrement confiance ? Notre langage tout entier tourne autour de ces éléments qui n'ont d'existence que l'interprétation qu'on en fait. Ils peuvent nous trahir, nous consoler, nous frustrer.

Et le silence ? Cette absence de mots... Est-ce qu'il symbolise la fin de la parole, quand on n'a plus rien à se dire ? Ou au contraire, peut-on tout dire en ne disant rien ? "Parle si tu as des mots plus fort que le silence, ou garde le silence." Euripide n'était-il pas dans le vrai en écrivant cela ? À cet instant, James et Nathanaël se comprenaient plus que jamais.

— Des nouvelles de l'enquête ? Finit par demander Nathanaël, brisant ce moment précieux pour s'enquérir de l'affaire.

James poussa un soupir et emmena Nathanaël dans son bureau. C'était une pièce assez étroite, sans décoration, sans fioriture. Un bureau était installé face à la fenêtre, donnant sur un vaste jardin.

— Le bureau de Lily est plus encombré que le mien. Elle n'a pas changé... Toujours aussi férue de livres, dit-il avec un rire dans la voix et détendant légèrement l'atmosphère.

Nathanaël eut un petit rire. Il avait l'impression d'avoir déjà connu ce genre de personne autrefois, mais ce maigre souvenir s'envolait déjà au loin lorsque le Maraudeur étendit les parchemins de l'enquête sur la table.

— Lily continue de chercher des informations sur le symbole, mais pour l'instant cela ne donne rien. On a aucune idée de qui pourrait être derrière tout ça. Aucun indice. Remus a pu approcher la fille de la victime, mais elle n'a gardé aucun souvenir de ce qu'il s'est passé.

— Le sortilège de l'oubli ?

James hocha la tête.

— Et il nous reste le bout de parchemin.

Nathanaël siffla doucement, légèrement agacé.

— C'est tout de même étrange, tu ne trouves pas. Je suis presque certain que le tueur nous laisse un message. Mais pourquoi ?

— Ce serait un jeu ?

Un jeu morbide alors.

— Cela fait déjà quinze jours. Et on a rien, grogna James.

— Et pas d'autre meurtre...

— Et si c'était un meurtre isolé. Un proche de la victime qui se serait vengé ?

Nathanaël était sceptique. Cette idée serait la plus rassurante... Mais pourquoi Sofia aurait-elle eu une vision ? Non, quelque chose se tramait dans l'ombre. Quelque chose de bien plus sombre... Il le sentait.

— Et on a aussi un autre problème, renchérit James. On a toujours aucune nouvelle de Dunkan.

— L'assistant du légiste ?

James hocha la tête en se passant la main dans les cheveux pour les ébouriffer. Il était inquiet.

— Tu crois que les policiers le tiennent en otage ?

— Je ne sais pas, mais cela n'augure rien de bon.

La vision de Sofia avait révélé l'enlèvement de Dunkan, son interrogatoire et leurs intentions pour les piéger. Elle avait eu des images nettes et précises, ce qui changeait des visions sibyllines qu'elle pouvait parfois recevoir.

James poussa un long soupir.

— Je dois passer au Ministère. Lily ne devrait pas tarder à rentrer. Faites-vous discrets, essayez de ne pas trop sortir. Je vous tiendrai au courant de l'enquête. En attendant, faites comme chez vous.

Nathanaël hocha la tête, remerciant le maraudeur pour la énième fois jusqu'à ce que ce dernier quitte la maison, laissant le couple seul. Lorsqu'il revint dans la chambre, leurs affaires étaient rangées et Sofia contemplait le jardin depuis la fenêtre.

— Alors ? Demanda-t-elle sans se détourner de sa contemplation.

— Rien... Soupira Nathanaël en se glissant derrière elle, posant son menton sur son épaule et l'entourant de ses bras.

Sofia se laissa aller contre son torse.

— Et si ce n'était qu'un meurtre. Atypique, mais qui ne se reproduira pas. L'œuvre d'un fou. Sans logique.

Les mots avaient franchi ses lèvres, bien maigre espoir auquel elle-même ne croyait pas. Non, il y avait forcément quelque chose, un lien, un objectif. Il allait y avoir un autre meurtre... Mais quand ? Et aura-t-elle une vision ?

La journée s'écoula lentement. Bloqués dans la maison des Potter, leurs mouvements étaient réduits. Lily les retrouva quelques heures plus tard et leur apporta un peu de vie et de nouvelles. Elle discuta longuement avec eux de son métier, ses recherches sur la magie ancienne. C'était l'Histoire du tarot de Sofia qui l'avait poussée dans cette voie.

Puis, le soir tomba rapidement. Dans le jardin des Potter, à Godric's Hollow, Nathanaël et Sofia profitaient des dernières lueurs du soleil automnal. Ce village était un véritable havre de paix.

Après la signature du Code International du Secret Magique en 1689, les sorciers s'étaient caché définitivement. Ils avaient formé des petites communautés et s'étaient regroupés dans des villages ou des hameaux pour s'assurer protection et aide mutuelle. Tout comme Tinworth, Flagey-le-Haut et Loutry Ste Chaspoule, Godric's Hollow était un village semi-magique où les familles de sorciers vivaient parmi des Moldus tolérants et parfois soumis à des sortilèges de confusion. Cela rendait la vie plus agréable et moins contraignante d'après James, mais avec ce qu'il se passait actuellement, il était devenu dangereux de côtoyer le monde moldu, aussi tolérant certains d'entre eux soient-ils.

— Le code s'était assoupli au fur et à mesure des siècles. On pouvait voir des sorciers déambulant dans les rues, affublés de capes et de chapeau. Les moldus les prenaient simplement pour des fous ou des originaux. Mais maintenant...

Nathanaël resta silencieux tandis qu'ils marchaient côte à côte dans le jardin. Sofia avait les bras croisés sur la poitrine, serrant contre elle un châle que lui avait prêté Lily. Nathanaël, quant à lui, avait les mains jointes dans le dos, pensif.

— D'après James, les moldus n'ont jamais réussi à enquêter correctement et bien souvent, ils se heurtaient à nos sortilèges de confusion. Mais quelque chose a changé...

— La mort de cette femme... Elle est trop étrange et comme l'information a fuité dans la presse...

Nathanaël eut un rire légèrement méprisant.

— Je n'ai jamais aimé ces charognards.

Sofia tourna vers lui un regard curieux.

— Pourquoi donc ?

Le survivant s'apprêtait à répondre, mais il resta muet, les sourcils froncés. Cela lui arrivait de plus en plus souvent, quand il essayait de se souvenir d'une chose, d'un évènement s'étant produit avant son arrivée dans cette époque.

— Je ne me souviens plus... mais je ressens une certaine frustration avec la presse. En plus, quel genre d'État ne produit qu'un seul journal ? N'est-ce pas l'adage des dictatures de ne fournir qu'une source d'information ?

— Attention à ce que tu dis, le sermonna Sofia. Ils travaillent presque tous pour le Ministère.

— Ne t'inquiète pas pour si peu, rétorqua aussitôt Nathanaël avec une attitude nonchalante. Ils ne diront... aie.

Sofia venait de lui asséner un coup-de-poing dans l'épaule et il la regardait d'un air circonspect en se massant.

— Mais qu'est-ce que tu crois ? On a disparu pendant quinze ans sans donner de nouvelles. Ils sont assez généreux pour nous accueillir et nous inclure dans l'enquête sans en informer leur direction, mais tu ne dois pas abuser de cette aubaine.

Nathanaël ne put s'empêcher de baisser la tête face aux paroles de Sofia. Il n'avait pas pensé à tout cela.

— Tu es tellement obnubilé par cette quête que tu oublies parfois l'essentiel. Tu ne regardes pas ce qu'il se passe sous ton nez.

La voix de Sofia était pleine de reproches, légèrement amer. Nathanaël sentit son cœur manquer un battement et il lui fit aussitôt face pour saisir ses mains, mais elle fuyait son regard, boudeuse.

— Pardonne-moi Sofia. C'est juste que...

Il chercha ses mots un instant.

— J'ai l'impression que tout nous lie. Qu'on m'a fait venir en ce temps. Que c'était écrit. J'ai besoin de comprendre pourquoi.

— C'est bien cela qui m'effraie, soupira Sofia à voix basse.

— Que dis-tu ?

Mais Sofia garda le silence, le regard baissé. Elle sentit alors les doigts de Nathanaël se glisser sous son menton pour relever sa tête.

— Qu'est-ce qui ne va pas ? Demanda-t-il d'une voix douce. 

Sofia se mordit la lèvre. Comment était-elle censée résister face à ce regard d'émeraude qui la captivait ? Elle pouvait se perdre si aisément dans ses prunelles et encore plus lorsqu'elle voyait cette étincelle dans ses yeux. Elle ressentait tout l'amour qu'il avait pour elle.

— Ne me ferme pas la porte, Sofia, dit-il alors qu'elle gardait le silence.

Puis il eut un petit sourire contrit.

— Je sais que je suis obstiné dans cette quête. À tel point que parfois, j'en oublie de voir que tu es toujours là, à mes côtés.

Puis, il eut un petit sourire en coin.

— Infiniment plus que tout.

Sofia eut une exclamation entre le rire et la frustration. Elle aurait voulu être contrariée encore un peu, lui faire comprendre certaines choses, mais il avait tout balayé. Elle lui assena une légèrement tape sur le bras et Nathanaël éclata de rire en la prenant dans ses bras.

— Prends mon amour. Je ne t'en demanderai jamais trop. Juste tout ce que tu es, et tout ce que tu fais.

Sofia glissa ses bras autour de son cou tandis que les mains du Survivant se posaient sur ses hanches.

— Ne me ferme pas les portes, souffla-t-il en ancrant son regard dans le sien tout en se balançant légèrement.

Au beau milieu du jardin des Potter, il entraînait Sofia dans une lente danse, un slow sous le ciel désormais obscur de la nuit d'octobre.

— Ne t'éloigne pas de moi, dit-il en la serrant davantage contre lui. Parce que je n'ai rien. Rien, répéta-t-il. Si je ne t'ai pas... Toi.

Le cœur de Sofia se gonfla aussitôt, comme si un lourd sentiment s'était insinué dans le Palpitant, embrasant son corps et son âme.

— Tu vois à travers moi, droit dans mon cœur. Tu démolis mes murs avec la force de ton amour. Je n'ai jamais connu l'amour comme je l'ai connu avec toi.

C'était la plus belle déclaration qu'il lui avait faite jusqu'à présent.

— Alors ne t'éloigne pas de moi.

— Jamais, souffla-t-elle en se hissant sur la pointe des pieds.

Ses lèvres se posèrent sur les siennes. Aucun mot ne fut prononcé. Leurs cœurs battaient à l'unisson. Ils ne faisaient qu'un et ce soir, plus que jamais. Ils continuèrent à danser, front contre front, les yeux dans les yeux, oubliant l'espace d'un instant les heures sombres qui s'écoulaient, oubliant le monde.

Il n'y avait qu'eux.

Et le reste pouvait attendre. 

Pour l'instant... 

.... .... .... .... .... ....

« Tandis que cette ombre parlait, l'autre pleurait si amèrement que je sentis mon coeur défaillir de compassion; et je tombai comme un corps que la vie abandonne. »

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