⚕︎ 04
—Ancients Gods —
Lundi 4 Octobre 1993
Le soleil brillait dans le ciel, mais à cette période de l'année, il n'était guère brûlant. Si en Angleterre le temps était plutôt maussade en octobre, en Égypte, les températures oscillaient entre 27 °C et 30 °C. Un vrai plaisir pour les touristes qui pouvaient prendre des vacances et profitaient des prix bas. Cependant, il fallait avouer que ces derniers étaient plutôt rares en raison de plusieurs attentats, notamment au Caire, la capitale.
Toujours et encore des morts. La guerre. Les conflits. Et pour quoi ? Pour l'argent, un territoire, une religion, une ethnie...
— Tu as l'air pensive.
Sofia poussa un long soupir en laissant son dos s'appuyer contre le torse de Nathanaël qui s'était approché, sans un bruit, enserrant tendrement sa taille et déposant un baiser dans ses cheveux. Son regard se perdit dans le bleu de la mer qui s'étendait face à eux.
— Le monde a connu l'horreur de la guerre maintes fois. Il y a eu de nombreux génocides. Et pourtant, même en sachant cela, rien ne cesse. On continue de tuer pour des convictions...
Les bras autour d'elle se resserrèrent davantage. Ils se tenaient sur les vestiges de fortifications, une ancienne citadelle construite par les Mamelouks. Ils restèrent dans cette position un moment, silencieux, contemplant l'immensité bleue. En quinze ans, ils ne s'étaient jamais quittés, embarqués dans une folle aventure, une quête qu'aucun pourrait qualifier d'impossible, tout comme l'était la quête du Saint Graal par le Roi Arthur.
Sofia inspira longuement et sourit en sentant cette odeur marine qui collait à la peau de Nathanaël.
— Alors ? Tu as trouvé quelque chose dans ta plongée ?
Elle sentit les lèvres de son aimé s'étirer en un sourire sur le sommet de son crâne. Il se détacha d'elle et s'installa à ses côtés tout en posant une petite pierre sur le muret. Sofia le regarda un instant, d'un air moqueur, le sourcil arqué.
— Regarde bien. Tu ne seras pas déçue.
La jeune femme prit alors la pierre et l'observa sous tous les angles. Il fallait avouer qu'elle avait une forme bien particulière. C'est alors qu'elle remarqua des stries dans la roche, formant un dessin complexe, mais qu'elle reconnut aussitôt.
— L'orbe.
— Oui. Je crois qu'on approche du but Sofia. Ce symbole, on le retrouve dans les écrits d'Hérodote, Diodore de Sicile, Pline l'Ancien... Et tous ont en commun une chose.
— Ils parlent des sept Merveilles du Monde.
— Sept, Sofia... À croire que ce chiffre me poursuit !
Nathanaël eut un petit rire en touchant la cicatrice sur son front.
— C'est peut-être un signe, suggéra Sofia, très sérieuse.
Le survivant observa Sofia, un léger sourire au bord des lèvres.
— Sofia...
— Ne me dis pas que tu crois aux coïncidences, pas après tout ce qui nous est arrivé ! Dit-elle en élevant légèrement la voix, les poings sur les hanches.
— Hey ! Je n'ai rien dit ! S'exclama-t-il en riant.
Puis, soudainement, il lui prit la main et la serra dans ses bras, l'embrassant, toujours avec ce petit sourire aux lèvres, taquin. Nathanaël était au comble du bonheur. Avec Sofia, ils avaient traversé les continents, ils avaient fouillé des ruines anciennes, exploré des forêts vierges d'êtres humains, découvert des sites magiques. Dans leur quête des sources de la magie et de la lignée de Sofia, ils avaient mis le doigt sur une piste.
— Bien sûr que je crois aux signes. Plus que jamais. Surtout, avec toi, dit-il en un murmure au creux de son oreille.
Sofia ne put s'empêcher de rougir, mais elle lui rendit son étreinte. Combien de temps restèrent-ils là, enlacés, à observer l'astre du jour poursuivre sa route jusqu'à atteindre l'horizon ? Le temps défilait, sans qu'ils s'en rendent compte. Le spectacle était merveilleux et les deux amants ne s'en lassaient jamais.
— Nathanaël, souffla Sofia.
Il pencha la tête et l'observa, dans l'attente. Sofia plongea son regard dans le sien, garda le silence pendant un instant puis elle sourit puis se pencha pour lui donner un léger coup d'épaule.
— Je t'aime, tu sais.
Le regard de Nathanaël pétilla et avec une infinie tendresse, il posa ses lèvres sur les siennes.
— Je sais, souffla-t-il avec ce sourire en coin qui lui était devenu propre.
Il caressa sa joue et la regarda avec une telle intensité que Sofia ne put détourner le regard, plongeant dans ses prunelles de Jade.
— Infiniment plus que tout, répondit-il enfin.
Sofia se blottit dans ses bras, le cœur gonflé de joie à chaque fois qu'il lui exprimait son amour avec ces mots-là. Et pourtant, elle n'arrivait pas à lui dire ce qu'elle avait découvert. Une fois que le soleil eut disparu complètement dans les eaux de la Méditerranée, le couple se décida à quitter leur spot et à retourner à leur hôtel.
Ils avaient bien changé à présent. Nathanaël avait une musculature plus développée. Il avait gardé les cheveux mi-longs, les attachant en bun, les côtés coupés plus courts. Cela lui donnait des airs de guerriers, ce qui n'était pas pour déplaire à la jeune femme. Il avait également une barbe de quelques jours qui lui donnait cet air viril et grave qu'elle aimait tant. Ses bras étaient ornés de tatouages. Le premier était apparu à Poudlard, pour concrétiser son lien avec la mort, son rôle de protecteur, comme l'était Atilla Jenkshi autrefois, ce même symbole qui avait orné les lames de tarot. Puis, il avait lui-même réalisé ses tatouages au cours de leurs voyages, inscrivant des runes sur sa peau, des sortilèges découvert grâce aux dons de Sofia. Il avait également gravé des symboles japonais : Jin, Rei, Yu, Meiyo, Gi, Chûgi et Makoto, l'art du duel, des kanji que son professeur lui avait enseigné, autrefois, à Poudlard.
Le Grand Secret... La quête de toute une vie, avait dit Jenkshi à James Potter en parlant de la magie des Arcanes, qui serait en lien avec les premiers sorciers de l'Histoire.
La quête de toute une vie... Était-ce dans quoi s'étaient-ils embarqués ? Sofia resta longuement les yeux ouverts, à contempler le plafond de leur chambre. Nathanaël dormait paisiblement à ses côtés. Longtemps, il avait été perturbé par des cauchemars dans lesquels Voldemort revenait à la vie, mais aujourd'hui, il était serein et excité par cette histoire. Il voulait comprendre. Connaître la source de la magie, mais aussi pourquoi le destin l'avait choisi pour être le gardien de la lignée de Sofia.
Finalement, elle finit par sombrer à son tour dans les bras de Morphée, en glissant un bras sur le torse de son homme.
⚕︎
— Sofia ! Réveille-toi.
Quand elle ouvrit les yeux, Sofia découvrit Nathanaël, penché au-dessus d'elle, le regard inquiet. Elle avait le souffle court. Elle tremblait. Son corps était trempé de transpiration.
— Nathanaël... Par Merlin, c'est affreux.
Avec tendresse, d'une main, il dégagea les mèches mouillées de son visage et de l'autre, il l'aida à se redresser. Quand il fut certain qu'elle se fut calmée, Nathanaël se leva du lit et alla lui chercher un verre d'eau qu'elle vida d'un trait.
— Qu'est-ce que tu as vu ?
Sofia regarda le fond de son verre, les mains encore tremblantes.
— Londres. Une petite fille qui chante. Une musique. Elle regardait.... Un corps. Par Merlin, je n'ai jamais vu une telle expression d'horreur. Il y avait une puissance. Noire. Il se passe quelque chose là-bas...
Nathanaël la regarda en silence, les lèvres pincées.
— Nathanaël ! Il faut qu'on retourne en Angleterre, s'exclama-t-elle presque avec indignation en voyant l'expression de son visage.
Silence. Il se leva et alla se poster à la porte-fenêtre de leur chambre qui donnait sur la Méditerranée. Sofia resta assise au beau milieu des draps, fixant son dos, interdite.
— Tu ne crois pas qu'on a assez donné ?
Oui, c'était égoïste de penser ainsi, il le savait. Mais toute sa vie, il avait lutté contre un ennemi à cause d'une stupide prophétie, il avait dû combattre un mage noir au sommet de sa puissance alors qu'il n'était qu'un adolescent. Il n'avait pas eu d'enfance, comment en avoir chez les Dursley. Et pour les six années passées à Poudlard, à chaque fois, ou presque, il avait combattu Voldemort. Avait-il réellement envie de s'immiscer dans une nouvelle guerre ? D'être au cœur du conflit ?
La main de Sofia sur son bras interrompit son flot de pensées. Il la regarda comme si c'était la première fois qu'il la voyait, avec une intensité étrange, déchiré au plus profond de son âme. Puis, il posa une main sur la sienne.
— Je vais regarder les premiers vols ou les portoloins pour l'Angleterre.
La main de Sofia glissa de son bras jusqu'à sa main, y entrelaçant ses doigts. Elle avait raison. Si quelque chose se tramait à Londres et qu'elle avait eu une vision... C'était pour les alerter.
— Ensemble ?
Nathanaël serra davantage les doigts autour des siens.
— Ensemble !
⚕︎
Les procédures pour les portoloins internationaux étaient plus longues, aussi, ils se rabattirent sur un vol moldu, après avoir pris un portoloin jusqu'au Caire. Lorsqu'ils arrivèrent à Londres après six heures de vol, Sofia et Nathanaël frissonnèrent devant le climat londonien, d'autant plus que la nuit venait de tomber. Cela faisait une éternité qu'ils n'avaient pas ressenti un tel froid. De fait, ils se procurèrent rapidement de larges manteaux pour les réchauffer. Nathanaël pensa également à prendre une paire de casquettes.
— Ils nous ont peut-être oubliés mais il vaut mieux rester discrets.
Sofia opina du chef puis ils se rendirent dans la partie sorcière de Londres afin de se procurer un exemplaire de la Gazette du Sorcier.
— Là, regarde, s'exclama Sofia en pointant du doigt la photo de Une. Je reconnais cette rue. Je l'ai vue.
— L'article parle d'un meurtre de nature magique mais la police moldue est intervenue en premier. Ils n'ont pas pu enquêter davantage.
Sofia s'approcha d'un panneau pour retrouver la rue sur le plan de la ville.
— C'est à quelques rues d'ici, on peut s'y rendre à pieds.
— Bien ! Alors allons-y, dit-il en abaissant plus encore la visière de sa casquette.
Le couple s'aventura dans les rues de Londres et quand ils tournèrent à un angle, Sofia montra du doigt le panneau. C'était la bonne rue. D'ailleurs, il y avait un policier non loin qui semblait surveiller les lieux. Sans l'ombre d'une hésitation, ils s'avancèrent. Nathanaël n'eut qu'à lever la main et murmurer un sort de confusion pour désorienter le moldu l'espace d'un instant et pénétrer dans la maison en passant sous le ruban jaune, Sofia sur les talons.
La magie sans baguette était devenue aussi naturelle que de respirer. Nathanaël avait bien mis à profit l'enseignement de son professeur. Cela s'était révélé fort utile et surtout plus discret dans leurs aventures.
Sofia se dirigea instinctivement jusqu'à la chambre d'enfant. Nathanaël la suivait de près, analysait chacun de ses gestes tout en observant attentivement les lieux.
— Une famille catholique à première vue, dit-il en observant les images religieuses.
Cependant, en entrant dans la chambre, il s'arrêta, les muscles tendus.
— C'est ici que ça s'est passé, souffla Sofia d'un ton légèrement étranglé en entrant à son tour dans la chambre. Est-ce que...
— Oui... Je la sens aussi.
Nathanaël savait de quoi elle parlait. Cette aura, sombre, malsaine. Il avait déjà ressenti une telle chose et c'était lorsqu'il se trouvait à proximité d'un horcruxe. Magie noire ? Sofia leva sa baguette plus haut pour illuminer la pièce. Ils n'avaient pas allumé les lumières pour ne pas attirer l'attention des riverains.
— Regarde. C'est une boite à musique, chuchota Sofia en prenant avec précaution la petite boite qui était posée sur la table de chevet.
— Prends garde, souffla aussitôt Nathanaël. Si tu as entendu la musique dans ta vision, c'est qu'elle doit avoir son importance.
Sofia hocha lentement la tête en posant délicatement la vieille boite à musique au sol. Lentement, elle enclencha le mécanisme et la musique résonna dans la petite pièce.
— C'est étrange. C'est... La même musique, mais... c'était différent. C'était froid. Pesant.
Nathanaël se pencha à son tour sur la boite, mais en prenant garde de ne pas la toucher.
— Regarde. Il y a quelque chose coincé à l'intérieur.
Sofia se pencha davantage, mais alors qu'elle approchait sa baguette pour y voir plus clair, une lueur plus aveugle les éblouis l'espace d'un instant.
— Ne bougez pas ! Brigade des Aur...
Lorsque Nathanaël et Sofia se retournèrent d'un bloc, les mots de l'Auror restèrent bloqués, une expression de surprise figée sur le visage. Lui qui voulait éviter de croiser des connaissances... À croire que le destin venait de lui faire un joli pied de nez.
— Ça fait un bail, déclara-t-il avec un sourire en coin en contemplant les visages stupéfaits des Maraudeurs et de Regulus.
.... .... .... .... .... ....
« —Prends donc une autre route, me dit-il en voyant mes larmes, si tu veux fuir ce lieu fatal »
.....
Petit retard de publication. L'effet vacances au soleil :)
Alors ? Notre héros national revient parmi nous.
J'espère que vous avez apprécié ce chapitre.
Bạn đang đọc truyện trên: Truyen247.Pro