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— On Bourbon, On Scotch, One Beer  —

Lundi 4 Octobre 1993

Londres avait beau s'être réveillée avec un meurtre, cela n'empêcha pas ses citoyens de vaquer à leurs occupations et de sortir le soir. Les rues étaient  particulièrement animés ce lundi soir, au sein du quartier de la City. Après une journée de travail harassante, les Londoniens venaient se détendre autour d'une bonne bière avec collègues et amis, cependant, l'affluence n'était pas aussi forte que d'ordinaire. Les habitants choisissaient des pubs plus éloignés du centre de La City en raison d'un attentat perpétré quelques mois plus tôt par l'IRA, l'Armée Républicaine Irlandaise. Une des artères principales du quartier, Bishopsgate, avait été ravagée, en avril dernier, par une bombe, faisant un mort et une cinquantaine de blessés ainsi que des dégâts matériels très importants. Des immeubles entiers détruits. La NatWest Tower, soufflée, sans vitre. 

Mais les gens continuaient à vivre. Non loin de là, sur Fleet St, à la Wine Office Court, se trouvait un pub, l'un des plus anciens de la City. Il ne payait pas de mine avec sa devanture moyenâgeuse. L'ambiance y était très étrange, presque psychédélique. Une fois à l'intérieur, il faisait sombre, les couloirs étaient de véritables labyrinthes, les escaliers, étroits et raides...Tous ces détails ne faisaient que renforcer le charme des lieux. Les salles arboraient les photos des différents propriétaires et employés du pub à travers l'histoire, dont une particulièrement curieuse d'une certaine Polly, qui résidait ici dans les années 1920 et était connue pour savoir dire des injures dans neuf langues différentes. C'était un lieu plein d'humour, d'histoires et d'authenticité.

C'était pour toutes ces raisons que Greagoir Ó Banáin fréquentait ces lieux très régulièrement. De ce fait, comme tous les lundis depuis près de quinze ans, cet homme venait enfiler quelques bières, seul, accoudé au bar de l'établissement. 

— Capitaine Ó Banáin ? 

Greagoir baissa le coude qu'il avait levé pour terminer sa pinte, tournant un regard agacé vers celui qui venait gâcher sa soirée. 

— Cela fait un moment qu'on ne m'a pas appelé ainsi. Qu'est-ce que tu veux, Goodwin ? 

Le gringalet qui se tenait à ses côtés poussa un long soupir, mais loin de se démonter face au regard noir de l'irlandais, il posa son avant-bras sur le comptoir et commanda une bière. 

— Vous n'avez pas été démis de vos fonctions, capitaine. Juste mis à pieds pour quelque temps.

— De courtes vacances... Qui durent depuis deux ans.

Goodwin eut le bon sens de ne pas rétorquer, se contentant de prendre la bière fraîchement déposée face à lui et d'en avaler une longue gorgée.

— En avez-vous seulement profité ? Ou bien vous êtes-vous contenté d'écumer tous les bars de la ville. 

— Est-ce mal d'apprécier la bière ? Rétorqua l'habitué en vidant la pinte. 

Il fit glisser le verre puis se tourna vers son ancien collègue, coude sur le bois, pose nonchalante et regard provocateur. Le gringalet n'avait pas tout à fait tort. Cela faisait plus de quatre ans qu'il buvait, régulièrement. Parfois trop. Combien de fois s'était-il retrouvé ivre à son travail ?

— Alors, comment va Stella ? Heureuse de ses nouvelles fonctions ? 

Marcus Goodwin fit claquer sa langue contre son palais. 

— Elle est très compétente, Ó Banáin. Et tu le sais. 

— N'empêche... c'est une femme. 

Suite à cet échange, un long silence s'installa entre les deux hommes, jusqu'à ce que Greagoir se décide à le rompre. 

— Bon, et si tu me disais maintenant ce que me veut le MI5. 

Marcus serra les dents, se pinça les lèvres, puis il vida son verre à son tour. Le pub était rempli et bruyant, mais c'était dans ce genre d'endroit que s'ourdissait les plus grands complots. Alors, il sortit de sa veste de cuir un insigne qu'il fit glisser jusqu'à lui. Greagoir haussa un sourcil. 

— Vous reprenez du service, Ó Banáin. Avec effet immédiat. 

— C'est à cause de l'attentat ? 

Goodwin hocha négativement la tête. 

— Non, nous avons déjà une équipe sur le coup. Mais nous avons une autre affaire qui nous inquiète. 

— La jeune femme assassinée la nuit dernière ? 

Goodwin parut surpris. 

— Je n'étais pas Capitaine pour rien, p'tit gars. 

Marcus fit une grimace à l'entente de son surnom. 

— Il semblerait que vos... Propositions ne soient pas si délurées que nous le pensions. 

— Délurées hein ! 

Greagoir eut un rire amer. 

— Ceci étant, le MI5 vous demande d'enquêter sur cette affaire. Acceptez-vous cette mission, Capitaine ? 

L'irlandais resta un instant silencieux, pensif. Il aurait dû refuser, ne serait-ce que par orgueil, par fierté personnelle, mais sa curiosité était plus grande encore et Goodwin avait ravivé une étincelle en lui en l'appelant Capitaine. Et il y avait aussi ce désir de revenir en héros, de prouver qu'il avait raison.

— Mon équipe ? Demanda-t-il d'un air sérieux. 

— À votre convenance, répondit l'agent en déposant la monnaie sur le comptoir. 

— Les équipements ? 

— Présentez-vous dans nos locaux, vous aurez tout ce qu'il vous faudra. 

Tout ? Et bien, le Service de Renseignement avait bien plus besoin de ses services qu'il le pensait. Marcus réajusta sa veste puis fit un signe de tête au Capitaine. 

— C'est un plaisir de vous compter de nouveau parmi nous, Capitaine Ó Banáin. 

Et il tourna les talons sans plus de cérémonies. Greagoir eut un petit rire moqueur tout en le regardant quitter les yeux, puis ses yeux bleu pâle se posèrent sur sa plaque d'identification, qui lui permettait d'ouvrir un certain nombre de portes. Son rôle était de collecter des informations, mais jamais d'agir. Pas d'instruction. Pas d'arrestation. Il n'était pas James Bond. D'ailleurs, le personnage de Fleming appartenait, lui, au MI6. Cela faisait une grande différence. Quand intervention, il devait y avoir, il devait faire appelle à une "branche spéciale" des services de police. Après... rien n'empêche de poser des questions de façon... musclée.

Un fin sourire se dessina sur ses lèvres tandis qu'il rangeait la plaque dans la poche de sa chemise qui commençait sérieusement à se tendre sur son ventre. Malgré tout, à presque 45 ans, Greagoir restait un homme séduisant. Les quelques rides qui marquaient son visage lui donnaient un air mûr et sérieux, renforcé par ses cheveux poivre et sel coupés courts. Il avait le teint pâle et quelques cheveux blonds tirant sur le roux perduraient si et là, un physique typiquement irlandais. 

De sa poche de sa chemise, il sortit en même temps un téléphone noir, un Nokia assez compact, beaucoup plus discret que celui produit par Motorola. Cette antenne... ce n'était pas vraiment discret, surtout pour un agent du renseignement censé être sous couverture. L'agence leur en avait tous fournit un pour communiquer plus facilement. On pouvait même envoyer de petits textes, ce qui se révélait pratique quand on devait rester silencieux. 

Il composa rapidement un numéro et colla le téléphone à son oreille. 

— John, dit-il en interpellant le barman en attendant que son interlocuteur décroche. Un bourbon, un scotch... Et une autre bière, s'il te plaît. 

S'il devait composer une équipe, autant ne pas perdre de temps. 

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« Semblable à celui qui ouvre hardiment sa carrière, mais qui bientôt s'épuise, et déplore ses forces perdues »

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