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Chapitre 1 (2)


— Tu m'as manqué Louisa, souffla-t-elle d'une voix étranglée par l'émotion.

Lou lui offrit un piètre sourire, partagée sans doute comme elle, entre la convenance et la joie exaltante des retrouvailles.

Emy s'épongea le front et saisit sa valise d'une main maladroite.

— À quelle heure est l'enterrement ? demanda-t-elle d'une voix lugubre.

— 9 h 00 demain matin. Aller viens, je t'accompagne chez ta mère...

Ma mère...

Elle travaillait — encore — et n'avait pu trouver le temps de venir à l'aéroport. Leur relation avait toujours été conflictuelle, et revivre avec elle, même quelques jours, ajoutait assurément au stress ambiant. Abby avait fait l'effort de traverser la mer du nord à chaque Noël passé à Londres, et la cohabitation n'était jamais aisée.

Emy hocha de la tête et s'installa dans la voiture de Lou en silence. Joe avait vingt-six ans. Perdre la vie à cet âge là était cruel. Pour lui, pour ses proches. C'était cruel ET injuste. Être là un moment, à rire, à vivre, et l'instant d'après plus rien, le néant. Un banal accident de voiture. Des vies brisées à jamais...

Louisa la déposa devant l'entrée du pavillon avec hésitations. Entre Abby et les Durand, ça n'avait jamais été une grande histoire d'amour, même si sa mère appréciait plus la soeur que le frère... Elle l'accompagna néanmoins jusqu'au seuil.

Emy prit une profonde inspiration, posa une main tremblante sur la poignée de l'entrée, puis poussa la porte de la maison qui l'avait vu grandir avec appréhension.

— Je suis là maman ! cria-t-elle en se déchaussant.

Abby Andrews apparut comme par enchantement dans l'embrasure de la pièce. Habillée en parfaite femme d'affaire, avec le parfait tailleur, la parfaite coiffure, et le parfait masque collé au visage. Elle distillait pourtant toujours cette froideur hautaine qui lui collait à la peau comme une seconde nature difficile à dissimuler. Elle se rapprocha d'Émilia et l'embrassa brièvement sur le front.

— Je ne pense pas que revenir ici soit une bonne idée, commença-t-elle avant de se tourner vers son amie.

— Tu es ravissante Louisa. Comment vas-tu ?

— Bien. Merci Mme Andrews.

La femme parfaite et le parfait discours. Si seulement elle pouvait être la mère parfaite... ou du moins, la mère aimante dont j'avais tant besoin...

Après quelques minutes de bavardages sans intérêt, Louisa prit congé en l'embrassant sur la joue.

— Je passe te prendre demain matin, lui glissa-t-elle avant de la serrer contre elle.

Emy fixa longuement la voiture s'éloigner au travers de la fenêtre, le vague à l'âme.

Elle hissa sa valise en haut de l'escalier, et s'arrêta sur le pas de sa chambre d'adolescente, presque craintive de franchir le cap. Cette chambre, c'était tout et rien à la fois. Une chambre d'adolescente banale, le lieu de l'insouciance, de l'innocence. Cette petite pièce renfermait son lot de rires et de peines, ses secrets également... Et elle était restée intacte. La même vieille tapisserie ringarde. Les mêmes posters où les stars de la chanson côtoyaient les héros de séries TV vieux d'il y a dix ans.

Rien n'a changé...

Elle s'avança avec précaution, caressa du bout des doigts les deux cadres photos qui trônaient toujours sur son bureau en souriant. La première photo avait été prise pendant les vacances. Elle devait avoir environ dix ans. Max posait au milieu des deux filles, un bras sur chacune de leurs épaules, il semblait si protecteur, presque paternaliste... La 2ème avait été prise à la remise des diplômes, même trio, même bonheur... Pomponnées comme des princesses, Lou et elle avaient l'air tellement épanouies qu'elles irradiaient littéralement. Max avait l'air tellement fier !

À peine trois mois avant mon départ... se souvint-elle tristement.

Passée la nostalgie des souvenirs, revoir ces photos devenait un véritable calvaire, un voyage dans le passé, à l'époque où tous les rêves semblaient encore réalisables. Le temps du bonheur à l'état brut. Elle n'en avait gardé aucune de son ancienne vie quand elle avait débarqué à Londres et tant mieux ! Revoir les traits de son visage autrement que dans ses rêves, c'était bien trop douloureux.

Elle s'endormit ce soir là l'âme en peine, non sans avoir téléphoné au préalable à Ryan, pour s'assurer que tout se passait au mieux à Londres.

Louisa débarqua à l'aube avec le petit déjeuner. Emy cligna des yeux devant l'apparition surréaliste de son amie. Le noir élégant de sa tenu et le petit sourire sur ses traits contrastaient avec sa pâleur fantomatique, soulignée par les ombres sous ses yeux. Pourtant rien n'altérait la beauté de Lou. Une beauté sauvage et naturelle, à la fois sombre et éclatante, d'une dualité hors du commun, un trait de famille, comme un écho lointain au goût familier...

Elles déjeunèrent en silence, l'esprit dans les souvenirs.

— On va être en retard... murmura Louisa de peur de briser la quiétude du début de journée.

Emy hocha la tête et s'apprêtait à sortir lorsque son regard se figea dans le reflet renvoyé par le miroir de l'entrée. Où était donc la jeune fille pétillante et optimiste qui vivait ici ? Ne restait-il que la version sans saveur perçu dans le reflet ? Elle lissa machinalement sa chevelure noisette, et souligna d'un trait de crayon ses yeux d'un bleu particulièrement limpide aujourd'hui, non sans avoir appliqué un bon coup de blush pour se donner l'impression d'être vivante...

— Je suis prête, lâcha-t-elle toujours face au miroir.

Mais qui essayait-elle de convaincre ?

Il y avait un monde fou à l'enterrement, et le malaise que ressentait Emy s'accentua lorsqu'elle s'avança jusqu'au cercueil fermé. La drôle d'impression de flotter, la chaleur qui faisait se précipiter les battements de son cœur, sa respiration chaotique... Elle n'entendait plus le brouhaha de l'assistance, ne voyait plus les visages. Elle ferma les yeux un instant pour découvrir le sourire railleur de Joe gravé sur ses pupilles.

Tant de gâchis...

— Est-ce que ça va Emy ? Tu es pâle à faire peur ! s'inquiéta Louisa.

Elle cligna des yeux en essayant de se focaliser sur son amie.

— Ça va aller, lui assura-t-elle en respirant profondément.

Cette journée, c'était beaucoup pour elle. Beaucoup trop. Toute la tristesse qu'elle ressentait était doublée d'une peur viscérale. Celle de le revoir, de croiser son regard. Elle ne s'en sentait pas la force. Pas dans cette état. Essentiellement parce que leurs réactions respectives la terrorisaient. Aurait-elle envie de fuir sans lui avoir adressé un seul mot ? Pourrait-elle avoir une discussion sensée et cordiale ? Serait-elle capable de prononcer un mot sans fondre en larmes ? Au vu de son état émotionnel, elle en doutait fort.

Alors qu'elle prenait place sur un banc de l'Église aux côtés de Lou, elle aperçut David et Charlie, accompagnés de Mélissa, des amis de lycée. Elle repéra également un groupe de connaissances qu'elle côtoyait avant son départ. Non loin devant elle, elle distingua le père de Joe. Agité par des soubresauts incontrôlables et silencieux, son corps s'était affaissé, recroquevillé par la plus atroce des douleurs, qu'elle partagea le cœur serré en réprimant un sanglot.

Plusieurs personnes proches prirent la parole durant la cérémonie, elles racontaient des anecdotes sur Joe, rappelaient à quel point il était altruiste, serviable et honorable. La culpabilité l'emporta quand elle songea qu'elle aurait du faire parti de ces personnes, ce cercle si précieux, avant de se rappeler que peut être, elle ne le connaissait plus vraiment...

Lorsqu'à la fin de la cérémonie, elle déposa une rose sur le cercueil, elle ne pu retenir ses larmes. Et tout en baissant la tête, elle recula inexorablement jusqu'à heurter quelqu'un de plein fouet. Elle se retourna brusquement prête à s'excuser quand elle se trouva nez à nez avec... Maxence Durand...

Sous le choc, elle ne put faire un seul mouvement, elle se sentait comme paralysée. Mais son cerveau, lui, continuait là où son corps n'avait plus la force d'avancer. Il n'avait pas changé. Il était comme dans ses rêves ou cauchemars. À peine un peu plus vieux. Sa chevelure noir de jais était un peu plus longue que dans son souvenir, et retombait harmonieusement le long de ses temps. Il avait juste ce petit quelque chose de mélancolique au fin fond de ses iris vert d'eau, se dit-elle en suppliant son corps de se reculer. Elle était bien trop proche de lui et de son aura magnétique. Peut-être était-il même capable d'entendre les battements sourds de son cœur...

Hébétée, dans l'impossibilité d'articuler la moindre parole, elle resta figée dans l'instant, suspendue à ses lèvres et surtout : au bord du malaise !

— Emy...

Max n'ajouta rien. Elle ne savait pas si elle devait se sentir soulagée, apeurée ou même en colère. C'est alors qu'il la prit complètement au dépourvu. Il posa les mains sur ses épaules et l'attira à lui. Et tandis qu'elle posait la tête contre sa poitrine, elle lâcha un long sanglot. Pour Joe. Pour elle. Pour sa vie d'avant. Pour tout ce qu'elle avait perdu...

******

Première rencontre entre Emy et Max. Il n'a pas l'air si horrible que ça, n'est-ce pas ?

La suite ce week-end, n'hésitez pas à me donner votre avis sur ce début !

Bisous !


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