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Epilogue


Il m'avait fallu plusieurs semaines pour réussir à coucher sur papier tout ce que je souhaitais exprimer concernant mes sentiments pour Taehyung.

Et finalement, j'avais réussi. J'étais fier de moi, du tracé de mes caractères, des termes employés et de toute la poésie que j'avais insufflée dans mon texte. Malgré cela, j'étais également un peu effrayé. Parce que je gardais toujours en tête l'idée de le faire lire par mon père.

Un matin, je me présentais donc timidement à la porte de son bureau.

— Père ?

Il releva la tête en souriant à l'entente de ma voix.

— Jimin !

— Auriez-vous un instant à m'accorder ? J'aimerais vous faire lire un texte.

— Bien entendu, j'ai toujours le temps pour toi, mon fils. Viens, prends place, dit-il en me montrant un siège de la main.

J'avançais à petits pas et m'installais en face de lui, mes feuilles de papier serrées entre mes doigts un peu moites.

— Alors, dis-moi... de quoi s'agit-il ? demanda-t-il en tendant la main vers moi pour réceptionner mes écrits.

— Je... je préfère vous laisser la surprise.

— Mmmh, très bien. Voyons voir cela.

Il rajusta les petites lunettes aux cerclages argentés qu'il avait dû acheter récemment, sa vue de près baissant légèrement et posa les feuilles à plat devant lui avant de commencer sa lecture.

Je n'avais pas mentionné explicitement le nom de mon amant avant le tout dernier mot du tout dernier vers et j'observais chaque micro-expression qui pouvait passer sur son visage, même furtivement.

Mon angoisse était à son comble et j'entendais mon coeur battre à tout rompre dans ma poitrine, si fort qu'il me semblait que si je baissais les yeux, je verrais le mouvement sous le tissu de mon hanbok bleu.

Mon père lut tout d'une traite en silence et sans relever une seule fois les yeux sur moi. J'appréhendais de plus en plus sa réaction quand il arriva au dernier feuillet et que ses yeux tombèrent sur le prénom de mon amant, écrit là, noir sur blanc. Il resta un instant interdit, les yeux posés dessus comme s'il lui fallait un moment pour réaliser.

Il releva ensuite la tête vers moi et son regard accrocha le mien. J'avais peur, ça oui, mais je ne voulais pas me défiler. De toute façon, c'était trop tard pour reculer. Je pinçais les lèvres devant son mutisme alors qu'il détaillait mes traits et m'apprêtais à parler quand il ouvrit enfin la bouche :

— Je te félicite mon garçon. C'est de loin la plus belle composition que tu m'aies fait lire depuis que tu es devenu poète. L'amour te réussit.

Abasourdi, j'écartais légèrement les lèvres de stupeur. Il le remarqua et me sourit d'un air malicieux avant de poursuivre :

— Il me semblait bien que quelque chose se tramait entre vous deux.

— Mais... Père... n'êtes-vous pas... surpris ?

— Surpris ? De quoi ?

— Et bien... que ce poème amoureux s'adresse à... à... un homme ?

Il m'observa un instant avant de relire le nom de Taehyung sur la feuille devant lui.

— Et bien, je vais peut-être t'étonner, mais non. Je ne suis pas étranger à ce genre de pratiques. Je ne les ai moi-même jamais expérimentées, mais j'ai quelques bons amis qui s'y sont adonnés, par le passé ou encore maintenant. Bien entendu, c'est peu commun et notre société n'apprécie pas trop ces comportements. Cependant... je ne te condamne pas, mon fils. Ni toi, ni Taehyung, d'ailleurs. Vos sentiments sont purs et je ne vais point vous empêcher de les vivre. De toute façon, cela ne servirait à rien. Vous séparer ne ferait qu'alimenter le feu qui couve en vous, comme tu l'écris si bien ici... dit-il en pointant du doigt un vers en particulier, dont je me souvenais par coeur pour l'avoir retravaillé plusieurs fois.

Mes lèvres tremblaient tant l'émotion, le soulagement et la reconnaissance envahissaient tout mon être.

— Père... merci...

Je me prosternais devant lui et il se leva pour venir poser ses mains sur mes épaules, me faisant me relever.

— C'est moi qui te remercie d'être le jeune homme si talentueux et bon que tu es. Je ne souhaite que ton bonheur, mon garçon. Et si cela signifie en compagnie de Taehyung, à présent et dans le futur, ou avec quelqu'un d'autre par la suite, je ne peux que t'assurer de mon soutien plein et entier.

Quelques larmes sillonaient mes joues et il me sourit tendrement.

— J'en toucherai un mot à ta mère ce soir, en attendant, va. Je te retrouve dans la salle d'étude tout à l'heure.

J'acquiescais et reprenais les feuilles qu'il me tendait avant de sortir de la pièce pour me diriger directement vers la chambre de mon amant.

Ce dernier pleura encore plus que moi en lisant mes lignes et surtout quand il apprit que je les avait fait lire par mon père qui ne trouvait rien à redire à notre relation.

— Néanmoins, je pense qu'il est plus sage que nous ne nous exposions pas trop en public, je ne sais quelles seront les réactions des autres, lui intimais-je.

Taehyung était d'accord avec moi, et la vie reprit son cours, teintée d'encore plus de joie et de bonheur.

Le matin du Nouvel An, je me réveillais dans les bras de mon aimé, tous deux emmitouflés sous d'épaisses couvertures de laine. Le froid de cet hiver était bien plus mordant que le précédent et j'étais heureux de pouvoir dormir chaque nuit dans ses bras. Taehyung était mon soleil, réchauffant mon coeur et mon âme à chaque instant.

Les autres avaient finalement eu vent de notre relation et aucun n'avait eu quoique ce soit à y redire, ce qui nous avait rassuré. Ils nous avaient même félicités, avançant que nous nous étions bien trouvés tous les deux et jurant de garder notre relation secrète en dehors des murs de la maison. Même le jeune Jungkook avait l'air ému pour nous en nous voyant ensemble.

Je m'étirais sous la couette et Taehyung papillonna des yeux avant de m'offrir un baiser amoureux.

— Bonne année, Jimin-ah.

— Bonne et heureuse année, Taehyungie.

— J'ai une surprise pour toi, dit-il en souriant de toutes ses dents.

— Ah oui ?

— Oui, ne bouge pas, je vais te la chercher.

Il se leva du yo que nous partagions et se mit à farfouiller dans un coffre de bois avant d'en sortir un rouleau de toile fermé par un cordon pourpre.

— J'ai peint ceci pour toi, c'est mon cadeau du Nouvel An, un souvenir heureux que nous avons partagé ensemble.

Il tint les coins supérieurs de la toile du bout des doigts et la laissa se dérouler d'elle-même, emportée par le poids de la baguette de bois qui en délimitait la fin.

Stupéfait, je découvrais alors une scène dont je me souvenais parfaitement : il s'agissait de ce moment où nous avions rencontré le montreur de singe et son petit animal si espiègle qui était monté sur mon épaule. Taehyung m'avait représenté avec le singe sur moi, un franc sourire étirant mes lèvres. La scène respirait le bonheur et je fus subjugué par la finesse de ses traits et la justesse de ses coups de pinceau.

— Taehyung... c'est... c'est magnifique. Et... incroyable, je bégayais presque tant j'étais ému.

Je me levais du lit, fébrile, pour moi aussi chercher dans mes affaires après un cadeau que j'avais préparé à son intention. Je lui présentais donc quelques feuilles de mon plus beau papier, commandé exprès auprès de l'artisan qui travaillait les fleurs pressées, le tout tenu ensemble par un cordon rose pâle.

Nous avons échangé nos présents et j'observais sa réaction à la dérobée alors qu'il ouvrait les feuilles sur lesquelles s'étalait mon écriture la plus soignée. Une larme s'aventura sur sa joue pendant qu'il lisait le poème que je lui avais écrit et dans lequel je narrais exactement le même épisode de notre vie à deux.

— Oh... Jimin-ah... dit-il en portant sa main à ses lèvres pour étouffer un sanglot.

Ce matin-là, nous nous sommes unis sous les draps, nos coeurs battant à l'unisson dans la chaleur de notre amour. Ce n'était pas la première fois que nous nous donnions du plaisir, mais c'était la première fois que nous ne faisions qu'un et l'émotion fut vive pour nous deux.

Un peu plus tard dans la semaine, nous discutions de cet incroyable hasard qui nous avait poussés l'un et l'autre à nous inspirer de cette scène pour nous offrir nos cadeaux de Nouvel An.

Cependant la conversation prit un tour inattendu quand je déclarais :

— Je conserverai cette peinture toute ma vie, comme tes autres dessins.

— Mes autres dessins ? demanda mon amant, interloqué.

— Oui... tu sais, les dessins que tu m'as déposé dans ma chambre, au fusain sur du papier d'exercice...

Il y eut un silence jusqu'à ce qu'il réponde, gêné :

— Jimin-ah... c'est la première fois que je t'offre un de mes dessins...

Je restais muet pendant quelques instants.

— Quoi ?

— Je n'ai jamais déposé de dessins dans ta chambre, répéta-t-il, rouge de confusion.

— Mais...

Je lui montrais alors les quatre feuilles soigneusement pliées, car j'en avais encore reçu deux après celle qui m'avait incitée à venir lui avouer mes sentiments dans sa chambre, des mois plus tôt.

— Je pensais que cela faisait partie des petits cadeaux secrets que nous nous offrions, avouais-je.

C'était pour cette raison que je ne les avais encore jamais mentionnés. Notre relation était ponctuée de non-dits, de secrets, de retenue et d'une douce frustration que nous instaurions pendant parfois plusieurs jours afin de rendre nos retrouvailles charnelles encore plus intenses.

— Non, répondit-il, je n'en suis pas l'auteur...

— Mais alors... qui ?

— Je... je crois que c'est Jungkook... murmura Taehyung en regardant attentivement les traits si fins qui dessinaient mon portrait, le tout premier que j'avais reçu.

— Jungkook ?! m'écriais-je.

— Oui... je reconnais son style, même si l'exercice visait à développer notre sens du réalisme...

— Jungkook... je répétais tout bas, le regard dans le vide.

— Tu n'as jamais remarqué qu'il te portait une attention particulière ?

— Jamais... j'avais justement l'impression qu'il me regardait souvent de travers, comme si ma présence le dérangeait...

— Il faut croire que c'était tout le contraire.

Par la suite, j'avais décidé de parler au plus jeune, lui demandant si c'était bien lui l'auteur de ces dessins, ce qu'il avait commencé par nier avant de verser une larme en m'avouant qu'effectivement il était amoureux de moi depuis longtemps. L'arrivée de Taehyung avait précipité son besoin de se déclarer, malheureusement il était trop tard pour lui, puisque j'étais follement épris de mon amant.

Je le consolais du mieux possible et fut moyennement rassuré quand il me déclara en me regardant avec ses grands yeux humides :

— Ce n'est pas grave, Jimin Hyung... j'imagine que ce ne sera pas mon dernier chagrin d'amour, mais c'est le premier, et il me brise le coeur. Même si tout ce que je souhaite c'est que tu sois heureux.

Jungkook mit plusieurs mois à surmonter sa peine, se tenant plus ou moins éloigné de nous, jusqu'à ce que les plaies de son coeur cicatrisent et qu'il puisse à nouveau nous côtoyer sans me regarder avec tristesse. Taehyung ne lui en a jamais voulu, le soutenant à distance du mieux possible alors que les autres élèves de mon père en faisaient autant.

Les années passèrent, les élèves ont peu à peu quitté l'enseignement de mon père et mes parents s'en sont allés retrouver nos ancêtres, quant à Taehyung...

— Maître Park ? m'interrompt Ha-neul en toquant à la porte.

— Mmmh ?

— Maître Kim vous fait savoir que le dîner est servi depuis plusieurs minutes et que si vous ne vous dépêchez pas, il engloutira lui-même les raviolis à la viande qui sont sur votre plateau.

— Quoi ?! Il n'oserait pas !

— Je pense que si... répond-t-elle avec un sourire narquois, connaissant parfaitement l'appétit de mon concubin pour les raviolis à la viande.

— Très bien, dis lui que j'arrive, je termine ce texte.

Elle acquiesce et s'éloigne dans le couloir en chantonnant.

Je soupire et pose mon stylo après avoir vissé le capuchon. Je suis déconcentré, tant pis, je terminerai tout à l'heure.

Mon regard tombe alors sur la cage de bambou dans laquelle habitait l'oiseau qui m'avait été offert le jour de l'arrivée de Taehyung dans ma vie, il y a de cela plus de vingt ans.

La cage est vide depuis longtemps. Le printemps suivant le début de notre relation j'ai décidé de libérer le volatil, comme j'avais libéré mon coeur en choisissant d'aimer Taehyung et de faire de lui l'homme de ma vie. Nous étions sortis tous deux dans le jardin, moi portant la cage d'une main et Taehyung marchant à mes côtés. Nous nous étions assis dans l'herbe à l'ombre des cerisiers en fleurs et avions échangé pendant longtemps à propos de cet oiseau, de nous, de nos sentiments. Finalement, j'avais ouvert la porte de la cage pour lui rendre sa liberté.

Tout d'abord, l'oiseau avait sautillé jusqu'à l'ouverture, sa petite tête se penchant sur le côté, entre l'étonnement et la suspicion. Je l'avais encouragé d'une voix douce, lui assurant qu'il pouvait sortir, que je ne le retiendrais pas.

Comme s'il avait compris mes mots, il avait battu des ailes en sautant pour se percher à l'entrée de la cage avant de prendre son envol, s'échappant sans demander son reste pour se poser sur une des branches au-dessus de nos têtes avant d'entonner un chant que je ne lui avais jamais entendu.

Taehyung m'avait pris la main et nous l'avions observé bouger, sautiller, triller et déployer ses ailes avant qu'il ne disparaîsse derrière les branches les plus hautes, son chant nous parvenant encore pendant un moment.

Par la suite, je l'ai revu plusieurs fois. L'oiseau venait se poser sur les tuiles en-dessous de ma fenêtre et je lui offrais quelques graines qui restaient dans mon tiroir, mais jamais je n'ai tenté de le capturer à nouveau. Et un jour, il n'a plus reparu. J'imagine qu'il a vécu sa vie de petit oiseau comme tous les autres et qu'il s'en est allé après avoir bien profité de sa liberté retrouvée, même si c'était dans un pays qui n'était pas le sien. En tout cas, je l'espère.

Je frôle l'anneau de métal au sommet de la cage du bout de mes doigts tâchés d'encre et fredonne un air en essayant d'imiter son chant, ou du moins ce dont je me souviens.

Avant de sortir de la pièce pour rejoindre Taehyung à table, je jette un dernier coup d'oeil au mur en face de mon bureau.

C'est là que j'ai exposé la toile roulée sur laquelle il a peint la scène avec le singe, celle qu'il m'a offerte lors du Nouvel An.

J'avais dit que je la conserverait toute ma vie. Et c'est exactement ce que j'ai l'intention de faire.

Que d'émotions... 😭

J'espère que vous avez aimé cette courte histoire !

Je vous retrouve dans un instant pour les remerciements et l'annonce de la prochaine histoire !

Des bisous 😘

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