La semaine s'écoule dans une tranquillité peu courante. Le week-end touche à sa fin et la soirée de dimanche est bien entamée.

-"Arrête un peu de t'agiter comme ça Christal." Peter est assis dans leur lit et essaie de regarder la télé mais c'est sans compter sur le comportement de sa bien-aimée qui cherche encore et encore une tenue appropriée. Eh oui, le début de sa formation à la baie médicale des Avengers commence demain et la jeune femme est très nerveuse, pourtant elle connaît bien le docteur Jonhson, elle est très gentille.  Elle travaillera surement avec le docteur Banner et puis son père ne sera jamais bien loin. Mais Chris est comme ça, elle appréhende toujours. "Quoi que tu portes, tu es parfaite." Essaie de la réconforter son amoureux. "Et puis, tu connais tout le monde et tu auras une blouse en plus, alors s'il te plaît, poses-toi et arrête." Peter tend le bras, choppe le poignet de sa belle et la tire vers lui, elle perd l'équilibre et se retrouve assise entre ses jambes le dos contre son torse. Le jeune homme l'enlace et la garde contre lui, il se repose tout au fond de leur lit et regarde la télé. La jeune femme qui jusque-là râlait pour qu'il la lâche, se détend enfin et pose sa tête contre son épaule et profite de la chaleur et de l'odeur de son amoureux. Au fond, il a raison, peu importe ce qu'elle va porter, elle sera très bien, elle connaît déjà tout ce qui a à savoir

-"Je t'aime Chris, mais bon sang des fois, tu me donnes le tournis." Chuchote Peter à l'oreille de la jeune femme. Elle rigole un peu mais ne compte pas en rester là, elle lui met un léger coup de coude dans les côtes et le réprimande gentiment, elle sait qu'il fait ça pour la distraire et la calmer, ce qui fonctionne extrêmement bien.

Christal toujours dans les bras de son amoureux somnole doucement, bercé par les caresses sur ses épaules que lui prodigue l'homme de sa vie.  Peter s'installe plus confortablement dans les coussins moelleux et en quelques minutes, ils se retrouvent tous les deux allongés, les images que projette la télévision berçant doucement nos deux amoureux. Peter allongé sur le côté et la femme moulée et lovée contre son corps, il l'entoure de ses bras, ils sont fatigués et le sommeil l'emporte sur les deux tourtereaux. La chaleur de l'un réconfortant l'autre. Mais voilà, rien ne dure jamais, le début de nuit paisible se transforme en torture psychologique pour le châtain qui une fois encore est malheureusement assailli de peurs nocturnes et de rêves infâmes qui l'empêchent de se reposer et de dormir profondément. Peter gémit et râle, il frissonne et appelle Christal, il appelle aussi Tessa et ses muscles se tendent, il sursaute et souffle. En un rien de temps Christal s'est retourné et tente désespérément de réveiller son bien-aimé. Il est en souffrance et elle le voit, ses yeux sont fermés à l'extrême, et son front couvert d'une légère couche de sueur froide. 

-"Peter! Peter!" Appelle-t-elle. Elle le secoue et essaie tant bien que mal de le réveiller mais rien n'y fait. "Allez je t'en supplie Peter réveille-toi!" Et la jeune femme le secoue encore plus puis contre toute attente, au bout de minutes bien trop longues au goût de la brune, le jeune homme ouvre les yeux. L'air complètement ailleurs et bouleversé, son esprit ayant un mal fou à lui dire où il est et ce qui vient de se produire. Dans ses rétines, gravé à jamais l'image de l'amie de sa femme désarticulée dans la neige, des mètres sous lui, couchée sur un lit de son propre sang fuyant son corps comme sa vie, et à ses côtés cet enfoiré de Julius Stone, tenant son masque de Spider Man dans ses mains. Tessa est morte dans d'horribles conditions, conditions que Peter croit être de sa faute et dans son esprit tout se mélange. Il faut quelques minutes à la jeune femme pour calmer Peter, qui a essayait de se relever trop rapidement, ses sens complètement retournés et en alerte. Ce rêve a considérablement bouleversé Peter maintenant assis devant la télévision toujours allumée sa femme contre lui, lui caressant doucement le haut de sa jambe. Elle voit dans les yeux du jeune homme  un feu de colère brûler et consumer son âme. C'est inquiétant mais elle ne peut rien faire pour lui, il faut que se soit lui qui se sorte de cet enfer.

-"Peter?" Appelle la jeune femme dans un souffle. "Parle moi s'il te plaît." Elle lui attrape le visage entre ses mains et le retourne vers elle pour que les yeux noisette du châtain soient en contact avec les siens. "Tu me caches quelque chose, et ne nie pas!" Rajoute-t-elle quand elle le voit sur le point de répliquer. "Je te connais suffisamment et mon père aussi pour voir quand quelque chose ne va pas et tous les deux vous vous êtes bien moqués de moi!" Peter baisse les yeux et essaie de tourner le visage mais elle resserre son emprise sur les joues de son amoureux et rétablit le contact visuel. Ils restent tous deux les yeux dans les yeux, le jeune homme déglutit, comment faire? Il ne peut tout simplement pas dire à Christal tout ce qui s'est passé et cette drôle de rencontre avec ce Julius Stone ou James Adams, peu importe son vrai nom, il ne peut tout simplement pas risquer de stresser plus la jeune femme .Et puis elle serait bien trop inquiète et elle ne voudrait pas qu'il enquête avec son père, ça serait bien trop compliqué.

Le jeune homme cherche une solution ou un mensonge plausible pour se sortir de là, les secondes défilent et Christal est sur le point de reprendre la parole quand un son provenant de la télé les tire tous les deux de leur conversation, un flash d'information interrompt le programme qui jusque-là n'était qu'un bruit de fond dans la chambre des deux jeunes gens. 

-"Nous interrompons notre programme pour un flash spécial d'information. En effet il semblerait qu'un groupe de huit individus se soit échappé de la prison centrale de New-York. Nous demandons à la population de rester prudent et de prévenir les autorités appropriées si vous voyez une de ces personnes...." Peter se tend instantanément, en effet sur les huit photographies qui sont diffusées sur l'écran de la télévision, une seule retient toute l'intention du jeune homme, celle de cet enfoiré de Scorpion, MacDonald Gargan, il se lève et ses poings se serrent sous la colère. "En effet." Reprend une envoyée spéciale se tenant debout devant les portes de la prison. "Il semblerait que les huit fugitifs se soient enfuis il y a moins de quinze minutes, ils ne doivent certainement pas être très loin..." Il y a beaucoup de policiers et de chiens pisteurs sur les images. Peter se retourne et lorsque la jeune femme voit ses yeux, elle comprend que l'heure est grave mais ne sait toujours rien de toute l'histoire, elle est coupée dans ses pensés par la voix de Peter.

-"Christal, tu restes ici, tu fermes tout à clé et tu ne sors sous aucun prétexte, AUCUN tu m'entends." Dit-il d'un ton froid qui ferait presque frissonner la brune. A cet instant elle comprend que quelque chose de grave est en train de se produire. "Karen?" Appelle le jeune homme alors qu'il enfile son costume en quatrième vitesse.

-"Oui Peter, que puis-je pour toi?" Répond la voix douce de l'intelligence Artificielle.

-"Sécurise tout l'appartement et mets toi en relation avec Friday, au moindre problème tu me préviens et tu préviens les autres au Complexe." Peter est déjà en Spider Man. Il se précipite vers la terrasse. Au passage il s'arrête devant sa femme qui n'a pas bougé, trop surprise par ce retournement. Il n'a pas encore son masque et embrasse la jeune femme.

-"Ne bouge pas d'ici. Et au moindre truc louche tu le dis à Karen qui me préviendra." Il la serre dans ses bras et reprend. "Je te promets de tout te dire." Il l'embrasse encore et la jeune femme panique. "Ne t'inquiète pas et reste à l'abri." Il met fin à leur étreinte et court par la fenêtre ouverte et traverse la terrasse en un rien de temps, il tire une toile et se lance à travers les gratte-ciel, l'obscurité couvrant ses gestes.