Felix

Chaque nuit, un nouveau souvenir. Un souvenir heureux qui rend la tragédie plus douloureuse tout les jour.

Cette tragédie où j'ai tout perdu.

Tout.

Ce jour ou j'ai perdu tout ce à quoi je tenais.

Ma famille.

Mes seuls amis.

Mon âme.

Partis en fumée, il y a six ans.

Réduit en cendre.

Je sert mes poing à m'en faire saigner les paumes. Mes mains, mes pieds, mes poumons me brûlent atrocement, causé par une douleur fantôme due à mon cauchemar. Mon visage est trempé de larmes et mon cœur cogne douloureusement contre ma cage thoracique, comme pour me briser les côtes. Je sue à grosse gouttes. Je peine à respirer correctement, régulièrement, chaque bouffée d'air est un véritable calvaire pour mes poumons abîmés. Je tremble. La douleur des bleus sur mon ventre viens se rajouter à l'insupportable torture que je ressent dans chaque parcelle de mon corps, et mon souffle est coupé par des hoquet de douleur. Je me met a paniquer encore plus que je ne le suis déjà. J'hyperventile, tremblant, recroquevillé dans mon lit, les yeux écarquillés par la panique et mes larmes ne s'arrêtant toujours pas de couler.

Je tente d'appeler à l'aide, mais aucun son ne daigne sortir de ma gorge, si ce n'est que ma respirations saccadées et irrégulière. Je lance des SOS silencieux, priant pour qu'on m'aide.

Priant pour que ma crise se calme.
Priant pour que tout se calme.
Priant pour que tout s'arrête.

Mais rien ne se passe. Rien ne vient. Personne ne vient m'aider.

Je reste seul, dans la panique la plus totale.

Je suis seul.

Tout seul.

Trop seul.

'' Respire Felix ''

Je tente d'obéir, n'ayant pas le temps ni la possibilité de réfléchir à l'origine de cette voix.

J'essaie de me calmer. Je l'essaie de toutes mes forces. Je tente de caler ma respiration sur le rythme de mon horloge.

Inspire.

Tic.

Expire.

Tac.

Inspire.

Tic.

Expire.

Tac.

Je sens l'oxygène se diriger peu à peu vers mon cerveau, rendant mes idées plus claires.

Inspire.

Tic.

Expire.

Tac.

Inspire.

Tic.

Expire.

Tac.

Je sens les battement de mon cœur retrouver un rythme moins inquiétant. Plus régulier.

Inspire.

Tic.

Expire.

Tac.

Inspire.

Tic.

Expire.

Tac.

Et je me calme enfin. Respirant toujours au rythme rassurant de la trotteuse de mon horloge.

Je m'étend sur mon lit et soupire, encore tremblant. Mes mains et mes pieds me brûlent encore... Je regarde mes vieilles cicatrices. J'ai la peau lergerement boursouflée et rougeâtre par endroit. Avec le temps, elles se voient moins mais elles me font toujours souffrir.
Mes brûlures recouvrent mes mains et mon avant-bras gauche, mes pieds, surtout la plante, mes mollets et le genoux gauche aussi. J'en ai aussi quelques unes par-ci par-là mais elles sont beaucoup moins importantes.

Mes cicatrices me rappellent tous les jours mon malheur et ma solitude. J'aimerai tellement les faire disparaître...

Je repense à mon cauchemar. J'en fais souvent, sur cet incendie, mais celui-là était particulièrement violent, réaliste et long. J'en tremble encore...

Je me demande d'où venait la voix...
Sûrement mon imagination... Mais plus j'y repense, plus la voix me paraît familière. Pourtant, impossible de me souvenir d'où j'aurai pu l'entendre...

Je décide de tenter de me rendormir, même si je sais que c'est peine perdue...

Je songe à tout et à rien, attendant patiemment le lever du jour, mais sans que je m'en rende compte, je replonge dans un sommeil profond, sans rêve ni cauchemars...

Un sommeil tout court.

Un sommeil vide.

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Chapitre un peu dur cette fois mais j'espère qu'il vous plaira quand même !

Perso j'en suis très fière !

J'espère que ce chapitre vous a plu !