Amour réel ou illusoire ? part.1
C'était l'une de ces soirées que toute personne a un jour connue au moins une fois dans sa vie. La brise était douce et je sentais le vent me caresser doucement les joues à l'image d'une mère caressant son enfant. L'herbe semblait virevolter dans les airs, se laissant aller au gré du vent. J'avais également envie, rêveuse dans l'âme, de me laisser porter et de me retrouver dans n'importe quel endroit de cette vaste terre.
Les nuages étaient presque inexistants et l'on pouvait distinguer la lueur sanguine du soleil s'éclipser au loin. Assise sur un banc en bois face à une rivière reflétant les feuilles des arbres, j'admirais ce spectacle semblant si irréel dans ce somptueux jardin. C'était l'une des premières fois que j'admirais un coucher du soleil, et j'aurais souhaité ne pas être seule dans un tel moment. Une vague de pensées romantiques m'envahit et je songeais à mon prince charmant qui m'aurait protégé du sombre noir de la nuit qui commençait à apparaître m'entourant d'un soudain froid glacial. Un homme réel ou irréel ? Je n'avais pas la réponse moi même. Car il est rare de rencontrer un véritable prince charmant de nos jours, nous ne les retrouvons que dans le cinéma ou dans les livres et non dans la vie que nous menons. Pour ceux qui semblent l'être, ils finissent un jour par montrer qu'ils ne le sont pas réellement et on se rend vite compte de la supercherie. C'est pourquoi les rêves nourrissent un sentiment quasiment irréel dans cette vie : le romantisme éternel.
Je me remémorai soudain un souvenir détestablement merveilleux.
Quelque temps avant ce fameux souvenir, alors que j'étais dans un profond sommeil, un songe me vint. Le début était beau, mais la fin était tragique. Ce n'était pas un cauchemar mais plutôt un rêve, car à la fin de celui-ci, bien qu'il fût-ce dramatique, je ne ressentais aucune tristesse ni aucune peur. Lorsque je me réveillai, je compris que l'homme que j'avais vu dans mon rêve pouvait être mon mari. Je n'ai pas envie de le raconter, mais j'insiste sur le fait que ce n'était pas un cauchemar.
Trois semaines plus tard, lors d'un après midi hivernal, assise sur le sol froid de ma chambre je songeais à mes études. J'étais, à cette époque, en première année de médecine et nous venions d'avoir les résultats du concours il y a peu de jours. Mon classement était catastrophique. De lourdes larmes s'enchaînèrent sans que je ne pus les retenir. Larmes sur larmes elles s'entassaient sur mes pauvres vêtements de sortie. Difficilement, j'essayais de me lever et d'aller réviser à la bibliothèque non loin de chez moi. J'avais déjà raté le bus une première fois, il ne fallait pas le rater une seconde fois. Je partis alors vers le bus, mais je le ratai encore. C'était vraiment une journée compliquée. Arrivée à la bibliothèque je revisais alors, de temps à autre je levais la tête à chaque passant afin de voir s'il ne s'agissait pas d'une personne que je connaissais.
A ce moment-là je n'aurais mieux fait de ne pas lever mes yeux... Nos regards se sont croisés tandis que je retournai à mes révisions.
Après quelques heures, alors que j'allais bientôt quitter ma place, un jeune homme plein de respect vint et me tendit une merveilleuse lettre.
L'organisation de rencontres avec la famille s'est très vite faite. Chez les musulmans, un homme et une femme ne peuvent discuter seuls peu importe le moyen utilisé, même en vu d'un mariage. Nous avons échangé sur beaucoup de points et je vis en lui les mêmes idéologies que moi. Nous pensions pareils sur tous les points, et de part certaines paroles que je ne citerai pas, je compris que lui aussi avait l'impression d'avoir rencontré la femme de sa vie. Il disait aimer la nature et me racontait tout ce qu'il avait accompli alors qu'il n'avait que trois ans de plus que moi. Tout était parfait... Du moins, sur papier. Malheureusement plus le temps passait et plus le feeling n'était pas au rendez-vous et certaines choses n'étaient pas dites d'une belle façon. Au fond de moi-même j'étais confuse, je ne savais quoi penser car beaucoup de choses m'avaient déçu dans certains propos qu'il avait tenu. J'avais également fait des erreurs et j'avais été maladroite dans mes propos. Je sentais que cette histoire n'allait pas bien finir.
Finalement mon pressentiment s'avera exact. Ma mère m'annonça la nouvelle quelque temps après notre dernière rencontre, me disant qu'il n'avait pas l'intention de m'épouser et qu'il avait dit n'avoir aucun sentiment pour moi.
Même si je l'avais prévu, mon cœur se déchira. Le peu de temps que j'avais passé à lui parler avait suffit pour me projeter dans un futur avec lui. Mais était-ce réellement lui ? Ou était-ce l'image que je m'en faisais ?
J'avais fait la prière de consultation avant nos rencontres. C'est une prière que les musulmans adressent à Allah, lui demandant conseil pour savoir vers où se diriger dans la vie. Dans cette prière il est dit que si Allah sait une chose mauvaise pour nous, Il nous en éloignera, et s'Il sait une chose bonne pour nous, il nous la fera obtenir. J'avais senti à plusieurs reprises que mon coeur était réticent à l'idée de me marier avec lui. A la première rencontre, ma décision était centrée essentiellement sur le "non". Mais lorsque je réfléchissais je me disais que je n'avais pas vraiment de raison de ne pas accepter et que dans le fond il était ce que j'avais toujours rêvé.
Malgré cela lorsqu'il prit la décision de dire non, j'avais le sentiment de perdre quelqu'un de tellement incroyable...
Vous pouvez sans doute, lecteurs, comprendre à travers la structure de mes pensées, ma confusion. En effet, mes idées ainsi décrites ne sont pas claires, car c'est exactement ce qu'il se passe dans ma tête. L'aimais je ? Je ne saurais vous le dire. Un coup je dis que tout était parfait et que c'était l'homme de ma vie, un coup je ne le sentais pas. Dois-je le remercier d'avoir pris cette décision à ma place ou non ? Je ne le sais. Mais ce que je sais, c'est que j'avais eu la réponse directe à ma prière de consultation sans aucune ambiguïté.
Un coup de vent glacial me réveilla alors de mes pensées les plus profondes : il était temps de rentrer. Je me levai et, pas à pas j'avançais, continuant à rêver de l'illusion que j'aimais.
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