
Chapitre 3
Je tente de m'éloigner d'elle, malheureusement elle ne se détache pas moins de moi laissant sa robe blanche trainer dans la boue et ses genoux s'écorcher sur les pierres tranchantes qui gisent au sol.
<<-Arrête Zeus! Je t'en prie, s'il te plaît écoute moi.>>
Ses larmes coulent sur ses joues pour s'écraser sur mes pattes. Je me couche pour la laisser se poser contre moi et pleurer tranquillement. La tête vipère commence à essayer de se frayer un chemin parmi les branches pour parvenir à ses cuisses cramoisies. Heureusement je parviens à contrôler un des ses principaux muscles qui l'empêche de se mouvoir pour attaquer ma belle. J'ai appris ce petit tour de passe-passe il n'y a pas longtemps avec des serviteurs de la rejeton d'Ouranos: étant donné que c'est en moi que se cache ma part d'humanité je peux le contrôler à ma guise. Zeus, elle ne m'a pas oublié. Une partie de moi jubile, une autre se morfond. La culpabilité pourquoi revient-elle toujours quand il ne faut pas?
Mon attention se reporte instantanément sur Agatha, je ne peux pas rester ici plus longtemps. Elle me stoppe dans mon élan et plonge ses yeux, semblables à la mer, dans les miens.
<<-Zeus s'il te reste un minimum d'humanité en toi, et si tu m'aimes réellement alors va à la source et plonge toi entièrement. Je t'aime et je ne peux plus vivre sans toi. J'ai essayé, pour toi. Et même s'il n'y a qu'un maigre espoir pour que ça marche alors fais le. J'en assez de vivre pour espérer des choses inutiles. La vie vaut la peine d'être vécue mais pas sans toi ni sans nous. Je suis restée courageuse pour toi, je les ai tous affrontés mais si tu n'es plus là alors autant partir.>>
Elle part en courant sans le temps de me laisser imprégner quoique se soit. Cependant elle a déposé à mes pieds sa ceinture préférée. Je la prends dans ma gueule et marche sans faire attention, ses paroles tournent obstinément dans ma tête. Elle a réveillée en moi une partie que je croyais s'être éteinte, ou du moins presque. Malgré tout en réveillant une ma vraie personnalité s'est entièrement réveillée.
Un déclencheur. Une averse de sentiment opposée. Une source. Ma destinée.
Lorsque j'étais enfant ma mère me répétait tout le temps que je ne devais prendre soin des animaux qui nous entourait. Aussi bien d'une fourmi que d'un cerf même si le travail à fournir pour l'un était cent mille fois précis que pour l'autre. Tandis que pendant ce temps là mon père partait à la guerre. C'est pour cela que mon nom est Zeus parce qu'avec des parents aussi différents je ne pouvais que comprendre leurs visions du monde et être ainsi assez courageux pour affronter tous les aléas de la vie. Elle a voulu une bénédiction pour moi sauf que c'était une malédiction.
Toute ma vie je n'ai pas arrêté de chercher en vain une personne qui était attiré uniquement par mon nom. Et même quand j'ai rencontré Agatha je n'ai pas arrêté parce que c'est dans ma nature: toujours aller voir ailleurs même si j'ai la plus belle des pierres en ma possession. Je me déteste plus que tout, pour ce que je représente et pour tout ce que je suis. Mais je ne veux pas non plus abandonné, je veux que tout redevienne comme avant. Tout était si bien.
Mais il n'y a qu'un seul moyen pour ça et c'est d'aller à la Source. C'est un lieu créé par les Moires nous permettant de rompre le fil qu'elles nous ont préparé dès notre naissance pour le nouer avec un autre fil. Malgré tout rien n'es jamais simple en ce pauvre monde. L'inconvénient de ce pacte c'est que notre nouvelle destinée peut être encore bien pire, on ne peut pas choisir notre prochaine "vie". On peut devenir aussi bien un esprit qu'un chien ou devenir exactement le genre de personnes qu'on haït le plus au fond de notre être car c'est ce qu'on est le plus au fond de nous qui devient la ligne rouge de notre vie: notre fil conducteur.
Mais une source d'eau aussi puissante ne peut pas avoir de lieu précis sinon tout le monde irait, alors selon la légende la plus jeune s'occuperait de montrer le chemin qu'à ceux qui le méritent le plus. Je le mérite et certainement plus que quiconque en ce monde.
Après une dizaine de minute je ralentis ma course car la pluie commence à rendre le terrain impraticable. Pourquoi faut-il que se soit aujourd'hui que la pluie tombe? Elle n'est jamais tombée ici et il faut qu'elle me fasse barrage? Je ne peux pas abandonner c'est aujourd'hui ou plus jamais je le sens jusqu'au plus profond de mon âme.
Un cri rauque puis un autre strident retentissent très loin derrière moi mais je n'y prête pas plus attention. J'ai parcouru une longue distance, il ne me reste pas plus que deux kilomètres avant d'arriver. Je pense soudainement à mes deux ailes et aussitôt je me m'arrête pour réfléchir et reprendre mon souffle. Je ne les ai que peu utilisées et j'ai beaucoup de mal à voler sur une aussi longue distance mais au fond, la récompense si belle qu'elle est, vaut-elle vraiment le coup que je me risque à voler?
Oui.
Je parviens alors à décoller mais de façon si maladroite que je sais d'ores et déjà que je ne pourrai tenir très longtemps. Mon intuition ne tarde pas à se montrer réel. Je commence à tomber vers le sol quand je vois une source d'eau présente au sol dont la largeur n'est pas plus grande que celle d'un puit. Je me laisse alors tomber à l'intérieur manquant de peu de m'écraser à côté.
J'atterris violemment dans une source d'eau. La source! Je tente de remonter vers la surface pour respirer mais le serpent s'est coincé dans des branches au fond de l'eau et mes ailes trempées me coulent vers le fond. Je me débats du mieux que je peux mais je manque rapidement d'air, je ne m'étais jamais aperçue que j'avalais autant d'air. Tout autour de moi semble tout à coup plus sombre. Beaucoup plus sombre. Trop sombre.
D'un coup la lumière rentre en contact avec ma rétine, je referme les yeux immédiatement. Je tente une nouvelle fois mais plus doucement, lorsque je réouvre les yeux je suis de nouveau chez Aphrodite, dans sa cuisine où elle travaille un morceau de viande. Je me relève subitement et constate avec horreur que je suis toujours sous ma forme animale. Ai-je rêvé? Par tous les dieux non!
"_ Atlas, Atlas, Atlas, soupire la déesse de l'amour. Que vais-je bien pouvoir faire de toi?"
Elle s'approche de moi et s'agenouille pour poser un énorme morceau de viande que mon serpent attaque déjà avec férocité. Malgré mon envie de mordre dedans je résiste je sais qu'il se passe quelque chose dans cette pièce qui va tout changer pour moi, elle le sait et elle prend un malin plaisir à retarder le moment fatidique.
"_ Tu savais bien pourtantque tu n'avais qu'un seule chance là-bas mais tu t'es obstiné à yaller. Pourquoi es-tu comme ça? Je t'avais pourtant bien dit que jete laisserais partir? Tu as cru que je mentais? C'est bien dommagepour toi. En tout cas ça a eu le mérite de mettre en évidence ceque je savais déjà, elle attrape ma gueule et plonge ses yeux dansles miens: vous, les humains, ne valez pas mieux que les bêtesauvage. Je te souhaite bon courage pour ta nouvelle vie."
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