Prologue (version 2) : celle qui n'est pas née mauvaise
Mon existence entière vole en éclats sous mes yeux et je suis incapable d'en rassembler les morceaux. Mon âme est laminée par le poids de mes souvenirs, qui me lacèrent un à un.
Je suis à genoux dans une mare de sang, mes misérables mains agrippant la soie de ma robe avec désespoir. Mon unique ancrage.
Je sens le contact chaud de ma suivante sur mes épaules et j'entends ses paroles d'une extrême douceur contre mes oreilles. Elle a toujours été ainsi ; bonne, à l'écoute, altruiste. Mais aucune de ses noblesses d'âme ne ramèneront jamais personne. Qu'on soit bon ou mauvais envers l'autre, la mort nous place tous au même niveau.
Je me tiens au milieu des milliers de cadavres en décomposition et je regrette de ne pas être l'un d'eux. Puis, je me souviens que ça aurait pu être mon heure à moi aussi. Les paupières mi-closes, je revois l'homme s'élançant sur moi, la lame qui fend l'air et la tête de ma sœur jumelle qui tombe à mes pieds, ses yeux vides rivés sur moi.
Je suis incapable de pleurer car mon cœur est si lourd qu'il coupe ma respiration, m'infligeant une douleur insuffisante. Elle le sera toujours, aucune souffrance ne ressuscitera ma famille. Elle était tout ce qu'il me restait.
Ma solitude est presque plus pesante que mon deuil et je réalise lentement que je ne me relèverai pas, que mon espérance de vie s'estompe soudainement.
Je comprends qu'on me transporte, qu'on m'emmène loin du champ de bataille. Mais chaque dalle du palais me fait penser à ma sœur et je revis son meurtre, encore et encore, comme un putain de disque rayé. On me dépose dans mon lit et lorsque je ferme les yeux, j'espère ne plus avoir à les ouvrir.
𝘖𝘯 𝘯𝘦 𝘯𝘢î𝘵 𝘱𝘢𝘴 𝘮𝘢𝘶𝘷𝘢𝘪𝘴. 𝘊'𝘦𝘴𝘵 𝘯𝘰𝘵𝘳𝘦 𝘷é𝘤𝘶 𝘲𝘶𝘪 𝘧𝘢ç𝘰𝘯𝘯𝘦 𝘯𝘰𝘵𝘳𝘦 â𝘮𝘦, 𝘭𝘢 𝘴𝘰𝘶𝘪𝘭𝘭𝘢𝘯𝘵 𝘥'𝘰𝘮𝘣𝘳𝘦𝘴 𝘱𝘢𝘳 𝘮𝘰𝘮𝘦𝘯𝘵𝘴 𝘦𝘵 𝘭𝘢 𝘳é𝘱𝘢𝘳𝘢𝘯𝘵 𝘥'é𝘤𝘭𝘢𝘵𝘴 𝘱𝘢𝘳 𝘥'𝘢𝘶𝘵𝘳𝘦𝘴. 𝘜𝘯 𝘱𝘦𝘶 à 𝘭𝘢 𝘮𝘢𝘯𝘪è𝘳𝘦 𝘥'𝘶𝘯 𝘷𝘪𝘳𝘶𝘴 ; 𝘴𝘰𝘪𝘵 𝘭𝘢 𝘮𝘢𝘭𝘢𝘥𝘪𝘦 𝘦𝘴𝘵 𝘵𝘳𝘰𝘱 𝘷𝘰𝘳𝘢𝘤𝘦 𝘦𝘵 𝘦𝘭𝘭𝘦 𝘯𝘰𝘶𝘴 𝘱𝘰𝘶𝘳𝘳𝘪𝘵 𝘥𝘦 𝘭'𝘪𝘯𝘵é𝘳𝘪𝘦𝘶𝘳, 𝘴𝘰𝘪𝘵 𝘯𝘰𝘴 𝘢𝘯𝘵𝘪𝘤𝘰𝘳𝘱𝘴 𝘱𝘢𝘳𝘷𝘪𝘦𝘯𝘯𝘦𝘯𝘵 à 𝘱𝘳é𝘴𝘦𝘳𝘷𝘦𝘳 𝘭𝘢 𝘱𝘶𝘳𝘦𝘵é 𝘥𝘦 𝘯𝘰𝘵𝘳𝘦 𝘤œ𝘶𝘳.
S𝘢𝘯𝘴 𝘵𝘰𝘶𝘵𝘦𝘴 𝘤𝘦𝘴 𝘥é𝘤𝘩𝘪𝘳𝘶𝘳𝘦𝘴, 𝘫𝘦 𝘴𝘦𝘳𝘢𝘪𝘴 𝘱𝘦𝘶𝘵-ê𝘵𝘳𝘦 𝘥𝘦𝘷𝘦𝘯𝘶𝘦 𝘲𝘶𝘦𝘭𝘲𝘶'𝘶𝘯 𝘥'𝘢𝘶𝘵𝘳𝘦. 𝘗𝘦𝘶𝘵-ê𝘵𝘳𝘦 𝘢𝘶𝘳𝘢𝘪𝘴-𝘫𝘦 é𝘵é 𝘶𝘯𝘦 𝘳𝘦𝘪𝘯𝘦 𝘳é𝘱𝘢𝘯𝘥𝘢𝘯𝘵 𝘥𝘦 𝘭𝘢 𝘭𝘶𝘮𝘪è𝘳𝘦 𝘴𝘶𝘳 𝘴𝘰𝘯 𝘱𝘦𝘶𝘱𝘭𝘦. 𝘜𝘯𝘦 𝘨𝘶é𝘳𝘪𝘴𝘴𝘦𝘶𝘴𝘦. 𝘜𝘯𝘦 𝘱𝘰𝘳𝘵𝘦𝘶𝘴𝘦 𝘥'𝘦𝘴𝘱𝘰𝘪𝘳 𝘦𝘵 𝘥𝘦 𝘷𝘪𝘦. 𝘖𝘳 𝘰𝘯 𝘯𝘦 𝘱𝘦𝘶𝘵 𝘥𝘪𝘴𝘱𝘦𝘯𝘴𝘦𝘳 𝘶𝘯 𝘳𝘢𝘺𝘰𝘯𝘯𝘦𝘮𝘦𝘯𝘵 𝘲𝘶𝘦 𝘭'𝘰𝘯 𝘯𝘦 𝘱𝘰𝘴𝘴è𝘥𝘦 𝘱𝘢𝘴. 𝘊𝘰𝘮𝘮𝘦𝘯𝘵 𝘢𝘶𝘳𝘢𝘪𝘴-𝘫𝘦 𝘱𝘶 𝘥𝘪𝘧𝘧𝘶𝘴𝘦𝘳 𝘥𝘦 𝘭'𝘢𝘮𝘰𝘶𝘳 𝘦𝘵 𝘥𝘶 𝘱𝘢𝘳𝘥𝘰𝘯 𝘢𝘭𝘰𝘳𝘴 𝘲𝘶'𝘢𝘶 𝘱𝘭𝘶𝘴 𝘱𝘳𝘰𝘧𝘰𝘯𝘥 𝘥𝘦 𝘮𝘰𝘪, 𝘪𝘭 𝘯'𝘺 𝘢 𝘲𝘶'𝘩𝘰𝘳𝘳𝘦𝘶𝘳𝘴 𝘦𝘵 𝘩𝘢𝘪𝘯𝘦 ? 𝘍𝘢𝘶𝘵𝘦 𝘥𝘦 𝘥é𝘵𝘦𝘯𝘪𝘳 𝘵𝘰𝘶𝘵𝘦 𝘤𝘦𝘵𝘵𝘦 𝘷𝘪𝘵𝘢𝘭𝘪𝘵é, 𝘫'𝘢𝘪 𝘥û 𝘢𝘱𝘱𝘳𝘦𝘯𝘥𝘳𝘦 à 𝘦𝘹𝘪𝘴𝘵𝘦𝘳 𝘴𝘢𝘯𝘴, à 𝘤𝘰𝘩𝘢𝘣𝘪𝘵𝘦𝘳 𝘢𝘷𝘦𝘤 𝘭'𝘰𝘣𝘴𝘤𝘶𝘳𝘪𝘵é. 𝘑'𝘢𝘪 𝘵𝘳𝘰𝘱 𝘷é𝘤𝘶 𝘦𝘵 𝘭𝘢 𝘥𝘰𝘶𝘭𝘦𝘶𝘳 𝘢 𝘧𝘪𝘯𝘪 𝘱𝘢𝘳 𝘮𝘦 𝘥é𝘷𝘰𝘳𝘦𝘳, 𝘵𝘰𝘶𝘵 𝘴𝘪𝘮𝘱𝘭𝘦𝘮𝘦𝘯𝘵.
𝘚𝘦𝘶𝘭𝘦 𝘮𝘢 𝘳𝘢𝘨𝘦 𝘮𝘦 𝘱𝘦𝘳𝘮𝘦𝘵 𝘥𝘦 𝘵𝘦𝘯𝘪𝘳. 𝘑𝘦 𝘤𝘰𝘮𝘱𝘵𝘦 𝘣𝘪𝘦𝘯 𝘧𝘢𝘪𝘳𝘦 𝘱𝘢𝘺𝘦𝘳 𝘤𝘩𝘢𝘲𝘶𝘦 𝘱𝘦𝘳𝘴𝘰𝘯𝘯𝘦 𝘳𝘦𝘴𝘱𝘰𝘯𝘴𝘢𝘣𝘭𝘦 𝘥𝘦 𝘮𝘢 𝘴𝘰𝘶𝘧𝘧𝘳𝘢𝘯𝘤𝘦, 𝘮ê𝘮𝘦 𝘴𝘪 𝘫𝘦 𝘥𝘰𝘪𝘴 𝘱𝘢𝘳𝘢î𝘵𝘳𝘦 𝘤𝘳𝘶𝘦𝘭𝘭𝘦 𝘢𝘶𝘹 𝘺𝘦𝘶𝘹 𝘥𝘶 𝘮𝘰𝘯𝘥𝘦. 𝘓'𝘩𝘦𝘶𝘳𝘦 𝘥𝘦 𝘭𝘢 𝘷𝘦𝘯𝘨𝘦𝘢𝘯𝘤𝘦 𝘢 𝘴𝘰𝘯𝘯é.
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Sondage : Dans les commentaires, de manière argumentée, dis-moi quelle est ta version préférée du Prologue.
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