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Chapitre X

Albus Blackmoon, noble professeur de l'Institut du Lendemain résidait dans une demeure à peine plus petite que celle des Sparkle, établie dans la rue des Arbores. À travers les barreaux d'un portail moins opaque que celui du Manoir, Cécile entraperçut une énorme bâtisse de pierres tantôt blanches, tantôt grises. Et pour la première fois depuis qu'elle avait rencontré Blackmoon, elle envisagea la possibilité qu'il ait une épouse, peut-être même des enfants. Elle connaissait bien mal cet homme admirable...

Malheureusement, il vint les accueillir sur la chaussée et ne leur proposa pas d'entrer, tuant dans l'œuf la curiosité naissante de la jeune fille.

— Quelle surprise ! dit-il en observant les adolescents tour-à-tour, s'attardant sur Cécile. Que me vaut cette visite impromptue ?

Lorsqu'il devint évident que c'était à elle de répondre, l'Occamy s'éclaircit la gorge :

— Eh bien... Je me demandais si... heu... Étiez-vous présent à la Cérémonie d'hier ?

Blackmoon inclina la tête en guise de réponse :

— Si telle est ta question, je suis en effet au courant de ton départ pour Veaudelune. Es-tu venue me dire au revoir ? Ou me proposer de vous accompagner ?

Cécile s'empourpra que son mobile soit tout autre.

— Vous pourriez ? Nous accompagner je veux dire.

— Hélas, j'en doute. Lady Evanna n'a pas été très loquace mais elle a été claire. À ce propos, tu ferais mieux de te méfier, Cécile. Je doute que les tests qu'elle t'a prévu ne te ménagent.

— Et vous, pensez-vous que je sois prête ? lui demanda-t-elle aussitôt, ressentant le besoin d'être rassurée.

Blackmoon soupira, des plis d'inquiétude se formant sur son front.

— Je sais que tout cela te semble bien soudain mais essaie de prendre un peu de recul. L'Ennemi occupe le trône des Occamy depuis maintenant cent-trente-sept années. Il est grand tant que cette mascarade cesse. Et je ne doute pas que le Poumon prendra soin que tu remplisses ce pour quoi tu es née. Alors fais-toi confiance, d'accord ?

Elle baissa les yeux sur ses baskets, honteuse de ne voir que l'échec à l'horizon. Tant de personnes croyaient en elle... Elle ne pouvait pas échouer. C'était impossible.

— La reine est immortelle ? s'étonna-t-elle.

— Sans nouvelle Inopiné, une reine ne périt pas. Que crois-tu qu'il se passerait dans le cas contraire ?

— Dans ce cas, pourquoi une Inopiné n'est-elle pas arrivée plus tôt ?

— Je l'ignore. La situation a dû être suffisamment critique pour que le Poumon juge bon d'intervenir.

Le Poumon. Cette divinité invisible manipulant les pions comme une immense ombre au-dessus du monde. Ce même créateur qui avait amené les immortels sur Terre pour résorber les guerres et la pollution.

Tout le monde n'avait que ce nom à la bouche. Mais qui était-il vraiment ? Qu'avait-il prévu pour elle ?

— Cécile ? appela Blackmoon, la ramenant à l'instant présent. M'écoutes-tu ?

Elle fit signe que oui. Il analysa rapidement ses amis avant de répondre, comme sur des œufs.

— La confiance est synonyme d'aveuglement. Ainsi, je te préconise de ne pas l'accorder à n'importe qui.

— Que voulez-vous dire ?

— Rien de plus que ce que tu as entendu. Mais il me semble que tu es venue me voir pour une autre raison. J'ai à faire alors dépêche-toi, jeune Inopiné.

— Avez-vous logé ma famille comme prévu ? Ne devait-elle pas me rendre visite ?

— Notre promesse a bien été honorée, ne crains rien. Mais je suis navré de t'annoncer que la procédure de visite a été annulée il y a un an de cela.

Le cœur de Cécile se noua. Automatiquement, un souvenir de sa sœur s'afficha dans son esprit. Or ses traits étaient flous, déjà effacés par le temps. Que devenait-elle ?

— Pourquoi ? bredouilla-t-elle.

Blackmoon haussa ses larges épaules.

— Je n'ai pas eu plus de précisions. Avais-tu autre chose à aborder ?

— Où habitent-ils ? le pressa-t-elle.

Il grimaça et elle sentit ses espoirs fondrent.

— C'est confidentiel, pardonne-moi.

— Même pour moi ?

Une expression de pitié transparut sur son visage.

— Surtout pour toi, j'en ai peur.

Cécile accusa le coup, saisie de tremblements incontrôlables.

— Ils ne veulent plus de moi ?

Blackmoon réduisit la distance professionnelle entre eux pour lui toucher l'épaule, dans une ridicule tentative de la consoler. Comme s'il comprenait...

— Ce n'est pas une nouveauté, Cécile, murmura-t-il, ses mots peinant à trouver un sens. Ils n'ont jamais voulu de toi. Alors ne les regrette pas s'il te plaît, ils ne te méritent pas.

Cécile ignorait à quel moment ses amis s'étaient éloignés mais lorsqu'elle tourna la tête en quête de soutien, elle se rendit compte qu'ils discutaient un peu plus loin, bavardant sans doute de tout et de rien pour distraire leur ouïe exceptionnelle. Seule face à elle-même, elle ravala ses larmes en clignant vivement des paupières.

Puis elle leva les yeux vers son professeur, scrutant ses traits.

— J'avais besoin de parler avec ma mère, avoua-t-elle tout bas. Lady Evanna m'a demandé de trouver quelqu'un dont j'ignore tout.

— Qui est-ce, si tu me permets ? s'enquit le professeur.

— Mon oncle.

— Le demi-frère de ta mère ?

— Lui-même, dit-elle, étonnée qu'il le connaisse. Vous...

— Je sais où il est, la coupa-t-il.

— Vous avez accès aux registres ?

— Le dernier date d'avant la guerre interminable, répliqua-t-il, pointant son ignorance. Désormais, il n'y a plus que les chanceux... et les autres.

Elle secoua la tête, pas d'humeur à décrypter de nouvelles paroles obscures.

Blackmoon plissait les yeux et elle crut qu'il réfléchissait, jusqu'à ce qu'un bout de papier n'apparaisse dans sa main. Il le lui tendit mais lui exhorta d'attendre avant de le déplier.

— Son adresse. Ou devrais-je dire sa localisation car une donnée aussi précise n'est plus. Mais je tiens à te prévenir qu'il va falloir t'accrocher.

— Pourquoi ?

Il ne répondit pas et elle interpréta son silence comme une invitation à déchiffrer le papier.

Zone classée 2, fortement déconseillée. Anciennement connue sous le nom d'Australie. S.F.H. 37. Déplacement constant : localisation précise impossible.

— S.F.H. 37 ? lut-elle. Qu'est-ce que ça signifie ?

— Sans Foyer Humain 37, répondit Blackmoon d'une voix sombre. Il y a plus de deux-mille S.F. en Zone 2, ton oncle doit être un des premiers à y être apparu.

— Je ne comprends pas, concéda-t-elle finalement en froissant la feuille dans son poing.

— Comme tu le sais, la Zone 2 est une étendue désertique aux températures d'une chaleur inquiétante. Mais ce qu'on évite de dire, c'est qu'elle pullule aussi de mutants appelés "S.F.". Ils ont été génétiquement modifiés par l'oxygène qui est si pollué qu'il dégage des gaz et transporte la folie. Et pour une raison encore non-élucidée, cet air a également modifié tous les êtres s'y étant aventurés plus de quelques semaines.

— Et ceux qui y sont allés moins longtemps ?

— Au bout de quelques heures, on en devient fou.

Cécile frissonna et relut les mots inscrits de l'écriture calligraphique de Blackmoon, encore et encore.

Son oncle était l'un de ces monstres. Son père ne s'était pas contenté de le renier de son statut d'Occamy et de sa place à Veaudelune, il l'avait aussi abandonné à un sort pire que la mort. Elle ignorait à quoi ressemblaient ces S.F. mais elle se doutait qu'ils devaient tenir plus de l'animal que de l'être, tout en gardant suffisamment de ce dernier pour être bien plus redoutable. Si elle avait la chance de conserver toute sa tête en s'aventurant dans cet endroit maudit, elle ne survivrait pas à ces mutations...

Blackmoon avait évoqué les S.F.H. Qu'en était-il des autres espèces ? Des mutants elfiques se baladaient-ils en Zone 2, chassant tout étranger à ces lieux ? Rien qu'à cette idée, la jeune fille sentait la peur s'emparer de son corps. Elle ne voulait même pas y songer. Et pourtant... les indications de Lady Evanna étaient sans double-sens.

"Elle a également ajouté que rendre visite à ton oncle serait une bonne piste"

Alors, Cécile énonça la seule possibilité, ahurie :

— C'est une blague.

— Quoi donc ?

Soudain, elle ressentit une intense envie de hurler :

— Lady Evanna se moque de moi ! Entre ses tests ridicules et ses indications menant tout droit à la mort, elle veut m'achever, il n'y a pas d'autre alternative ! Mais je ne me laisserai pas contrôler. ELLE PEUT ALLER MOISIR EN ENFER !

Blackmoon était imperméable à sa colère. Il se contenta de l'observer s'arracher les cheveux et se casser la voix, cherchant encore un sens à sa frustration. Puis, constatant que Cécile ne faisait plus attention à lui, il revint sur ses pas.

— Monsieur, attendez ! Une dernière chose. Quel est le nom de mon oncle ?

— Alex Barkle. Bon courage, Cécile Pandora. N'oublie pas que même après la troisième guerre, retrouver la famille d'un individu est un jeu d'enfant.

Vaguement, elle lui souhaita une bonne journée, cent idées dans la tête. Elle ne se laisserait pas manipuler. Fini, la soumission et l'obéissance. Lady Evanna ne serait que la première d'une longue liste à faire face à la force de caractère de la nouvelle Inopiné.

***

Cécile rejoignit ses amis, qui discutaient allègrement. En l'apercevant, la conversation retomba. Comme elle avait conscience que c'était pour ne pas lui manquer de respect, elle n'en tint pas compte.

Elle se sentait déjà épuisée, ce qui ne présageait rien de bon pour la suite de la journée. Chaque chose après l'autre.

Ses yeux tombèrent sur Soan, qui était absorbé par son téléphone, les boucles de ses cheveux roux masquant son visage parsemé de tâches de rousseur, la nuque penchée en avant. Première phase de son plan enclenchée.

— Heu... Soan ? appela-t-elle, la voix éraillée d'être sortie de sa tessiture habituelle.

Son assurance de la veille avait disparu aussi vite qu'elle était apparue. Visiblement, seule une foule pleine d'attentes pourrait lui permettre de reproduire un tel exploit.

Soan redressa la tête, l'air de se demander ce qu'il avait bien pu faire pour qu'elle lui adresse la parole. Il était vrai que la jeune fille s'était rarement adressée à lui. Peut-être cela expliquait-il sa gêne soudaine.

— Je pense qu'il vaut mieux que tu laisses ton portable ici. La batterie ne tiendra pas une semaine et il pourrait servir de traqueur.

— Ah oui ? fit Soan ironiquement, lui rappelant par la même occasion pourquoi elle ne l'appréciait guère. Tu ne me fais pas confiance ?

Cécile rougit d'agacement, regrettant déjà de ne pas avoir fait passer l'information par Amandine. Sa diplomatie arrivait déjà à son terme.

— Ce n'est pas discutable, le rabroua-t-elle froidement. Si tu veux venir avec nous, va falloir m'obéir.

Comme Soan écartait ses lèvres insolentes et bien trop pleines à son goût, sa meilleure amie intervint avec un calme qui lui faisait franchement défaut :

— Ce que Azilis tente maladroitement de te dire, mon cœur, c'est qu'elle a décidé de désobéir à Evanna et qu'elle ne veut pas qu'elle nous attrape d'une de ses tentacules. Il vaut donc mieux que tu laisses ton portable ici.

Le jeune homme acquiesça et Cécile se demanda s'il accepterait aussi sans rechigner si May lui ordonnait d'intenter à ses propres jours. Leur relation filtrait avec l'absurdité, nul doute. Mais dans l'immédiat, cela lui était bien utile.

— Je croyais que vous vous étiez éloignés pour me laisser un peu d'intimité, dit-elle à May.

La sorcière grimaça, contrite.

— Pour t'en donner l'illusion, plutôt. Nos sens captent tout, désolée, petit cœur.

Au lieu du ressentiment que son amie redoutait, Cécile en fut soulagée.

— Je n'ai donc rien à vous expliquer ?

Ses compagnons de voyage lui adressèrent un sourire éclatant, rassurés qu'elle le prenne ainsi.

— Rien qu'Albus n'ait dit en tout cas, confirma Amandine. Par contre, nous aimerions bien connaître ton plan. Si nous ne cherchons pas ton oncle, que faisons-nous ?

"N'oublie pas que même après la troisième guerre, retrouver la famille d'un individu est un jeu d'enfant."

— Mon oncle a forcément de la famille en dehors de Veaudelune et des Zones, déclara Cécile, espérant ne pas confondre deux chemins. J'espère qu'il a une femme, voir un enfant. Et même si ce n'est pas le cas, nous pouvons supposer sans crainte qu'une autre branche de ma famille doit loger en Insania.

— Et que leur demanderions-nous ?

— La moindre information sur mes parents, sur Veaudelune ou sur Lady Evanna.

May hocha la tête, suffisamment convaincue pour ne pas poser plus de questions. Malheureusement, le ton faussement assuré de la jeune fille ne trompa pas Nate et elle le vit froncer les sourcils.

— Tu parais inquiète, querida. As-tu au moins un plan B ?

— Retrouver quelqu'un reste aisé, même par les temps qui courent. Si ces pistes ne nous mènent nulle part, nous n'aurons qu'à nous adresser aux... rois de l'information.

— Pourquoi ne pas le transférer en plan A ?

— Je... (elle détourna le regard) Je crains que les humains ne puissent nous venir en aide.

"Des êtres terrifiants et supérieurs mais connectés à la nature rappelle-toi, lui avait enseigné son père des années auparavant. Ce sont la vie même. Ils ne ressentent rien, alors pourquoi ne pas tenter le tout pour tout si tu as besoin de quelque chose ? C'est risqué, mais ils auront forcément la réponse à ta question."

Cécile avala la bile coincée dans sa gorge. Elle espérait ne jamais avoir à mettre ce plan à exécution. Nour fut la seule à saisir ce qu'elle sous-entendait et elle parut un peu trop horrifiée à son goût :

— Les elfes peuvent certes localiser n'importe qui, ce ne sont pas eux les mentalistes, cracha-t-elle avec une haine évidente. Tu n'arriveras à rien de ce côté-là, Pandora. À part te faire tuer.

— Il y a forcément un elfe moins hostile que les autres, murmura Cécile. Un elfe du vent ou des animaux par exemple.

— Garde la tête sur les épaules, insista son amie, visiblement prête à la traîner de force dans l'enceinte sécurisée du Manoir si elle mettait son idée en pratique. Les elfes sont inaccessibles et dangereux. Point barre.

Cécile préféra ne pas insister davantage, même si cela ne l'empêchait pas de souhaiter que Nour ait tort.

Elle se contenta de rappeler qu'il fallait se séparer de tout accessoire susceptible d'être traqué - n'est-ce pas, Soan ? - et laissa May pénétrer dans son esprit pour lui transmettre le nom de leur destination.

Puis, la sorcière glissa lentement sa main dans la sienne, hésitante. Ses lobes roulèrent dans leurs orbites, comme si elle voulait graver Loras dans ses souvenirs. Peut-être craignait-elle ne jamais revenir en ces lieux avant sa prochaine naissance. Cécile aurait aimé lui promettre qu'il y aurait un retour. Mais sa langue refusa de se décoller de son palais. Elle refusait de lui mentir. May, ainsi que tous ses amis avaient sans doute besoin de concret, de quelque chose de bien réel à quoi se raccrocher, pas de promesses auxquelles elle ne croyait pas.

Elle aurait pu consentir à un revirement, leur proposer de rester loin de tout ça, de ce qu'elle représentait et de ce qu'elle devait accomplir pour prouver au monde qu'elle était bien l'Inopiné inespérée. Mais, encore une fois, elle ne trouva pas la salive nécessaire pour leur offrir cette possibilité, ce choix.

À la place, elle pressa doucement les mains immuablement glacées de May et de Nate et sourit lugubrement à Nour ; une manière à elle de leur exprimer sa compréhension, mais aussi de leur rappeler que rester planter comme des imbéciles devant le domaine de Blackmoon ne faisait pas partie de son programme.

May resta encore immobile quelques secondes, la tête orientée de telle sorte à ce que Cécile ne distingue pas son expression. Puis, elle ouvrit une Faille et entraîna la petite troupe sur un nouveau pont.

Le dernier qu'elle pourrait former. Après, ils ne seraient plus à Loras. Après, les portes de sa ville lui seraient condamnées.

May oscillait à côté d'elle et cette fois-ci, Cécile fut incapable de la consoler. Parce que la lumière les avala de nouveau et qu'une forte odeur de pollution et un paysage dépravé la frappèrent violemment. Elle était de retour en Insania. Elle choisit de tirer un trait sur la fillette qu'elle avait été - une fugitive - et d'embrasser celle qu'elle était devenue - une guerrière.

***

Cécile avait vécu pendant presque la moitié de sa vie dans l'ancienne France. Elle était habituée aux bâtiments en ruine, aux rues vides et à l'absence totale d'animaux - ainsi qu'à la nature rare. Et même si l'atmosphère lourde de pollution ne lui permettait plus les longues inspirations, elle ne doutait pas qu'elle n'y ferait bientôt plus attention.

Mais rien ne l'avait préparée à trouver l'ancienne capitale du Royaume-Uni dans cet état. C'était comme si les trois-quarts des batailles de la troisième guerre s'étaient concentrées ici. Si elle s'était demandée pourquoi la plupart des humains s'étaient réfugiés en France, elle avait sa réponse. Londres était... morte. Le Big Ben, le Tower Bridge... rien n'avait survécu. Elle ne pouvait imaginer ce que les humains avaient éprouvé en découvrant la célèbre ville dans cet état. Le vide et la terreur qui avaient dû les envahir. Même Cécile, qui n'avait pas vécu la guerre, ne s'attendait pas à une telle destruction.

Il ne restait rien de l'ancienne Londres, la jeune fille n'avait pas besoin de s'aventurer dans le reste de la ville pour le savoir. Quasiment tout avait été rasé. Même avec sa vision de mortelle, elle y voyait à des kilomètres. Si Paris était en ruine, Londres était ravagée.

Un contact sur son coude la tira de sa léthargie. Elle croisa le regard de Nate et elle comprit que c'était à son tour d'avoir besoin d'être réconfortée. Elle tremblait de tout son corps et elle avait la sensation que si jamais une impulsion sotte, comme de simplement ouvrir la bouche, lui prenait, elle se mettrait à hurler jusqu'à l'asphyxie.

Cécile s'efforça de se raccrocher aux yeux bleus de Nate, de respirer profondément... ce qui rappela à son bon souvenir qu'en Insania, c'était impossible. Elle se mit à cracher ses poumons.

Nate la toucha de nouveau et entreprit de tracer de longs cercles réguliers sur son dos. Ils restèrent ainsi quelques minutes, sous les regards désemparés de leurs amis. Jusqu'à ce que May ne s'éclaircisse la gorge.

— On aura sans doute plus de succès en France, murmura-t-elle.

Puis, sans attendre de réponse, elle se plaça de l'autre côté de Cécile et la plaqua contre elle avec force.

Nour et Soan se rajoutèrent à la chaîne, le visage sombre. Eux-aussi semblaient abattus mais ils n'étaient pas assez proches de Cécile pour oser faire quoi que ce soit.

Lorsque l'Inopiné regarda Nour, celle-ci lui sourit faiblement - embryon de sourire qu'elle lui rendit. Inexplicablement, ce fut ce qui acheva de la consoler. Il lui sembla même entendre la voix de Nour dans sa tête :

"Je sais ce que tu ressens. Mais n'oublie pas que c'est ton rôle de changer le monde. Grâce à toi, Londres rebrillera de mille feux."

Elle l'avait sans doute imaginée. Cela lui permit néanmoins de rassembler suffisamment de concentration pour les téléporter en France, à Paris même.

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