Chapitre 2 - Ithilion
HEY.
Voilà, après une semaine à me battre avec mon inspiration et les déboires de mon logiciel de traitement de texte, je peux enfin poster le chapitre 2 de cette fiction. Dure et longue fut la route jusqu'à la fin de ce passage, mais finalement, j'en suis plutôt satisfaite !
Sur ce, je vous souhaite une agréable lecture, suite à laquelle il n'est pas impossible de donner son avis, de me suivre et de favoriser l'histoire ! ;)
« Puisque c'est ainsi, je vous amène voir les gardes ! grogna l'Elfe en attrapant Tilda comme on attrape un enfant. »
L'hobbit quitta terre et se retrouva coincée sous le bras gauche de l'Elfe, hissé lui aussi sur son cheval, hors d'atteinte d'Eithne qui sautillait pour récupérer son amie.
« Posez-là immédiatement, paysan ! s'insurgea Eithne. Brouteur de salade de mes deux !
- Comment oses-tu t'adresser à Ithilion, fils de...
- On laisse les papas là où ils sont ! les interrompit Owen qui devenait susceptible dès qu'il s'agissait de famille.
- Mais enfin, je me présente ! répliqua l'Elfe, indigné qu'on ne l'eût laissé terminer son monologue. Je ne...
- On s'en fiche ! le coupa net Tilda tout en gigotant furieusement pour se libérer. Reposez-moi immédiatement, espèce de pignouf.
- Pignouf, moi ? Un pignouf ! J'en ai...
- Arh ! fit soudain le blessé tandis que Drogo l'achevait en le mordant brusquement à la carotide. »
Ainsi je puis reprendre mains sur mon récit. Comme vous vous en doutiez, et du peu que vous en ayez raté parce qu'il était l'heure du thé, nos trois compagnons avaient haussé le ton avec l'Elfe quant au responsable de l'accident. Deux écoles s'opposaient ici. La première, qui pensait fermement que tout était de la faute de Tilda et la deuxième, qui assurait que ce n'était qu'un concours de circonstances et que tout était de la faute de celui qui s'était trouvé sur la trappe au mauvais moment. Cependant, les choses avaient vite dérapé quand Ithilion, l'Elfe dont on ignorât encore l'ascendance paternelle, s'était entiché d'une idée claire et précise : emmener Bathilda à Bree afin d'en discuter avec les gardes. Or, cette perspective était loin d'enchanter Owen qui savait bien que les gardes en profiteraient pour réclamer les quarante pièces d'or volées plus tôt dans la matinée.
Puis Drogo avait achevé l'homme souffrant d'un coup de dent. Le porc leva ses petits yeux noirs vers sa maîtresse qui leva rapidement les pouces en l'air pour féliciter son cochon avant de se tourner vers l'Elfe.
« Vous voyez, maintenant, votre gars, il ne souffre plus ! s'exclama la jeune hobbit, très fière de son compagnon. »
On aurait cru que l'Elfe allait fondre en larmes.
« Parce que vous l'avez tué ! s'offensa Ithilion.
- Ah tiens, c'est vrai ça ! remarqua Eithne qui se tourna ensuite vers le cochon. Méchant Drogo ! Excuse-toi ! »
Mais le cochon maintint ses positions et si vous voulez mon avis, ce cochon était particulièrement borné. Pas une seule n'excuse tant que l'on n'aurait pas libéré sa maîtresse. Comme la situation semblait désespérée, tous explosèrent. Eithne gronda Drogo qui se défendit en continuant de piétiner le corps sans vie du premier compagnon d'Ithilion. Owen s'en prit à l'Elfe, l'accusant de complot, de traîtrise et de sympathisant du Mordor. Ithilion jura que c'en était assez et qu'il était temps pour eux de payer un tribut où Bathilda serait livrée à la garde pour homicide involontaire. Tilda répliqua du mieux qu'elle put, frappant de ses petits poings enfantins le bras de l'Elfe, totalement impassible face aux assauts de ce qui lui semblait être un sac à patates. Quant au dernier compagnon d'Ithilion, celui qui était pansé jusqu'au nez et qui se tenait à deux béquilles, il prit la fuite en criant qu'il avait eu affaire à une bande de fou.
Ce litige aurait pu durer encore longtemps quand un garde apparut à l'horizon, brandissant la lance et le bouclier, fort mécontent. Il s'avançait d'un pas rapide, jurant plus fort que nos protagonistes.
« Et vous là-bas ! s'exclama-t-il en arrivant à leur hauteur. On vous entend jusqu'à Bree et ça commence sérieusement à nous taper sur les nerfs. Tous aux postes. »
~....~
Ithilion observa Tilda du coin de l'œil. La jeune hobbit tiret de séparation humaine tiret de séparation mal lunée semblait se renfrogner au fur et à mesure que le garde évoquait ses méfaits, dénombrant un nombre impressionnant de coups montés, de vols pas bien méchants et d'accidents en tout genre. Force était de reconnaître qu'il était impressionné par le tableau d'honneur de ce petit bout de femme. Il se tenait en retrait, poursuivant son observation méthodique de la scène, tandis que la bourse de Tilda était retournée et se vidait lentement de son contenu. Une soi-disant arnaque, prétextait le garde en secouant une bouteille vide qui dégageait une forte odeur de pissenlit.
Le poste de garde se trouvait à l'entrée Nord de la ville, dans un bâtiment insalubre et cela se sentait dès le premier regard. Le mobilier était vieux, usé jusqu'à la corne et le parquet grinçait sous le moindre pas, qu'il fut celui d'un Nain, d'un homme, d'un elfe ou d'un hobbit. Une odeur de bois pourri flottait dans la pièce, jointe à celle un peu plus prononcés de la crasse, de la boue et de l'herbe à pipe grillé. Cela expliquait sûrement pourquoi tous les gardes semblaient être d'humeur maussade. Tout ça, se dit Ithilion, mécontent de se situer là, c'était typiquement humain. La crasse, la fumée froide, la mauvaise humeur et les conversations qui ne menaient à rien. Tout ça le retenait inutilement ici, et surtout le coinçait à Bree. La ville qui ne devait être qu'une étape pour notre elfe s'était transformée en terminus de son voyage à peine débuté. Tout cela à cause de ses deux compagnons incapables qui n'avaient réussi qu'à se blesser depuis qu'ils avaient débuté leur aventure et de cette maudite petite hobbit.
« Je voudrais pas écrire à ton père, Maggot... soupira le garde. Encore une fois c'te semaine... il s'rait p'têt temps que tu deviennes un peu plus sage. Il se fait vieux le Rico. Il va avoir besoin de toi pour vivre et tu s'ras 'tôt une adulte. »
Un peu plus tôt dans la fin d'après-midi, Ithilion était arrivé ici avec Bathilda. Malgré les protestations, Eithne avait dû rentrer chez son père, on avait renvoyé Owen chez lui après lui avoir fait confesser qu'il était le petit malin derrière l'arnaque de ce matin. Et comme si cela n'avait pas suffi à accabler notre petit groupe, ils durent placer l'argent dérobé dans la bourse de Tilda, sentence acceptée avec le cœur lourd. Quant à Drogo, il avait été contraint de rester assis dans la boue, à guetter le retour de sa maîtresse, assis sur son derrière. Ce tableau aurait déchiré l'âme de plus d'un, mais Ithilion était resté de marbre et avait tenu à être présent lors de la mise en examen de la semi-femme semi-hobbit.
« J'suis désolé, Maggot, mais là, falloir que tu payes... c'te elfe, c'est pas un rigolo...
- C'est un pignouf, ouais.
- Je vous entends... fit remarquer Ithilion, agacé. »
Le soldat continua de l'ignorer et reporta son attention sur la pauvre petite Maggot. Les deux interlocuteurs s'intéressèrent au nombre d'heures que Bathilda allait devoir passer ici pour l'accident survenu plus tôt dans la journée. De mon propre avis, le soldat partait pour une peine allégée, de quelques heures mais Tilda était désireuse de réduire au maximum son temps derrière les barreaux et les négociations s'annonçaient serrées. Il n'y avait qu'à observer le pli concentré qui creusait le front du soldat pour comprendre qu'il essayait là de respecter à la procédure avant d'écouter ce que son cœur lui aurait sournoisement dicté.
Tout à coup, la porte s'ouvrit de quelques centimètres, interrompant les négociations.
« Eh Gaston ! s'exclama celui dont on n'apercevait à peine le crâne depuis l'entrebâillure de la porte. Dépêche-toi de t'occuper de ça, y a Peter qui débarque avec de l'hydromel. »
S'ensuivit ce ricanement gras qui pétrifia Ithilion et ses bonnes manières sur place puis celui qui semblait être Gaston frappa la table de ses deux mains, faisant rebondir les quarante pièces. Il se leva précipitamment de sa chaise, appâté par l'odeur fruitée d'une boisson fraîche et se précipita vers la sortie, oubliant au passage qu'il menait une affaire. Pourtant avant de sortir, le dit Gaston, dit le Ton par ses collègues, posa un regard attendri sur le petit brin de femme à l'humeur maussade.
« Je prends les pièces chapardées, Maggot ! annonça le garde, légèrement à contre cœur. Elles s'ront rendues aux p'tits gens. Pas d'peine pour c'te fois. Mais qu'on t'y reprenne plus !
- Et pour moi ? releva Ithilion qui sentait que Tilda allait s'en tirer plus facilement qu'il ne l'avait espérer.
- Faut bien qu'elle rentre, observa le soldat. C'est plus l'heure d'être seul. Ramenez-là, vous s'rez gentil. L'pauvre Rico doit s'faire un sang d'encre...
- Mais je...
- Le poste ferme, annonça Gaston, pressé de déguerpir. Bonne soirée, m'sieur, dame. »
Gaston sortit de la pièce d'un pas guilleret, savourant déjà sur ses lèvres sèches la douce caresse de l'hydromel et Tilda releva la tête vers Ithilion. Elle avait la moue légèrement boudeuse et ses yeux étaient voilés d'une douce colère. Rien de bien méchant, songea tout de même l'elfe, subjugué par la capacité de cette chose à tourner chaque évènement à son avantage.
« Vous l'avez entendu, non ? souligna-t-elle, une pointe de fierté dans la voix. Ramenez-moi à la maison. Ce serait la moindre des choses après ce que vous venez de faire. »
Ithilion voulut répliquer quelque chose mais convint qu'il valait mieux se taire et faire comme Gaston l'avait quémandé avant de s'attirer une nouvelle dose d'ennui mal placé. Son voyage n'avait pas commencé de la plus belles des manières, et il n'avait jamais été prévu de s'arrêter à Bree. A présent, il était dans de beaux draps et il fallait l'assumer jusqu'au bout, c'était à dire au moins jusqu'à ce qu'il ait déposé la petite Bathilda chez elle.
~...~
« Tenez-vous un peu mieux... gronda Ithilion en resserrant son bras gauche autour de la taille de Tilda. Je ne voudrais pas que vous tombiez de ce cheval...
- Avouez que ce serait bien le cadet de vos soucis... remarqua la jeune femme pour toute réponse.
- Au contraire, vous êtes mon soucis principal et plus vite je me serais débarrassé de vous, plus vite je pourrais vaquer à de vraies occupations. »
Bathilda se renfrogna un peu plus. Sortie du poste de garde, Ithilion l'avait hissé sans ménagement sur son cheval, bien qu'elle préférât être assise contre lui que transportée comme un sac de patates. Drogo rouspéta à leurs pieds quelques minutes puis il accepta enfin de marcher près de l'étalon à la robe noire et soyeuse. Tilda ne pourrait jamais l'admettre et puisqu'elle ne vous racontât pas cette histoire, je l'admettrai à sa place, mais bénis étaient les dieux qui avaient poussé l'elfe à la raccompagner jusque chez elle. Lorsqu'elle se rendait à Bree, Tilda devait attraper la charrette du Père Fertus et le retrouver le soir. Sinon, la jeune demoiselle était bien partie pour quelques deux heures de marche qui, au bout d'une longue journée n'étaient pas ce qui l'attirait le plus. Puis il faisait noir. Et froid. Et...
« Vous sentez mauvais... grogna Bathilda, soudain préoccupée par l'odeur que dégageait l'Elfe.
- Pardon ? s'exclama Ithilion, épris d'une soudaine envie d'étrangler sa passagère.
- Et en plus, vous êtes sourd ! s'amusa la mi hobbit, mi humaine.
- Je vous ai parfaitement compris, espèce de petite créature humaine et sans politesse !
- Vous prenez vite le chou, pour un être réputé sage !
- C'est que je vis quelques imprévus et que vous n'arrangez rien de votre présence ! Nous finissons tous par perdre contrôle un jour... »
Il accompagna ses paroles d'un geste simple mais qui attira le regard de Tilda. Ses doigts, longs et fins, s'étaient perceptiblement resserré autour des rênes du cheval et ses jointures, déjà pâles, l'étaient un peu plus.
« Vous savez ce que vous sentez ? poursuivit Tilda en se délectant de la très probable grimace de son compagnon de route. Vous sentez l'elfe qui a échoué.
- Parce que vous avez provoqué cet échec.
- Tout de suite les grands mots ! interrompit-elle. Vous dramatisez.
- Bon, cela suffit, notre route se termine ici. »
Et sans crier gare, le cheval pila net, effrayant le pauvre Drogo qui poussa quelques grognements paniqués avant de courir frénétiquement après sa queue. Ithilion descendit de son destrier, attrapa Bathilda comme on attrape une enfant et la posa sur le sol. La jeune hobbit releva la tête pour observer l'elfe. Il faisait bien quelques centimètres de plus qu'Owen et ses longs cheveux bruns flottaient doucement sur ses épaules carrées. Il avait la silhouette sylvestre, allongée et svelte, le visage fin et les traits gracieux. La lune caressa sa peau d'albâtre, joua avec les reflets de sa chevelure avant de se perdre derrière les arbres. Ithilion croisa les bras sur son torse et jaugea du regard son interlocutrice.
« Bonne chance pour rentrer chez vous ! gronda-t-il.
- Je crains que cela me soit inutile, nous sommes pile devant chez moi ! répliqua Tilda. »
Face à la mine déconfite d'Ithilion, Bathilda désigna le flanc de colline derrière elle. Là, se creusant dans le monticule de terre, se dessinait la porte ronde d'un trou à hobbit, et deux belles fenêtres fleuries. Une lumière vacillait encore derrière le verre légèrement opaque de l'une d'entre elle. Tilda la considéra quelques secondes puis se tourna de nouveau vers l'Elfe. Tout en flattant l'entre-oreille de son cochon, la jeune hobbit trait d'union humaine émit un petit rire.
« Vous savez, pour l'odeur... je vous embêtais ! murmura-t-elle d'une voix chantante.
- Ah... euh... »
Ithilion se renfrogna. Le rire de Tilda était joyeux, doux et tintait à ses oreilles comme le chant de sa mère. L'elfe inspira profondément. Le voilà qui sourit à son tour, apaisé. De mon humble avis, il n'y avait rien de plus beau que de voir Ithilion se réconcilier avec ses origines. En cet instant, tout en se délectant du rire musicale de Tilda, notre elfe avait retrouvé la sagesse de son peuple et le plaisir de communier avec son environnement. La brise se leva aussitôt, souleva ses mèches brunes et les étoiles firent scintiller ses habits d'une rare qualité en ces temps de guerres. Ithilion avait aussitôt pardonné Bathilda pour son inadvertance. La candide petite créature ne pouvait pas faire beaucoup de mal, après tout. Si j'avais à choisir une cause à plaider, je défendrai corps et âme Bathilda. De toute manière, si nous avions assisté à cette scène autrement par l'écriture et la lecture, nous n'aurions pu résister bien longtemps à l'envie de finir cette journée en bons amis. Enfin...
« Si d'aventure, vous cherchiez à remplacer les deux pignoufs qui vous servaient de coéquipiers, je connais trois personnes, dont moi, qui les remplaceraient à merveille pour la modique somme de quarante pièces d'or... ajouta-t-elle d'une petite voix en s'approchant de l'elfe.
- Je ne suis pas sûr de vouloir m'encombrer de trois...
- Vous ne le regretterez pas ! s'exclama aussitôt Tilda. Et puis, avec le temps, vous apprendrez à apprécier ma présence et celle des autres.
- Je ne pars pas pour une aventure comme dans les livres pour enfants. Je pars pour un long voyage.
- Et moi, je rêve de partir.
- Et qu'est-ce que j'y gagnerai, moi, à vous engager ? »
Bathilda se gratta le menton, pensive.
« Je ne sais pas, à vous de voir si vous tenez vraiment à vous laisser surprendre... osa la semi hobbit, semi humaine.
- Je crains que cela ne me porte préjudice... maugréa Ithilion, bien que cela fusse à contrecœur. »
Après tout, il n'allait pas laisser croire à Tilda qu'elle avait gagné ce combat. Ithilion soupira, passa une main délicate dans ses cheveux et reprit d'une voix grave et peu convaincue.
« Demain, je pars à neuf heures tapantes. Soyez à la porte qui donne sur le bois de Chet avec vos amis. »
Tilda laissa paraître un magnifique sourire et salua l'elfe, ponctuant ce geste d'un doux hochement de tête. Elle sautilla jusqu'à sa porte, en abaissa le loquet après y avoir inséré sa clé et se retourna. Ithilion était toujours là, veillant à ce qu'elle fût rentrée saine et sauve chez elle d'un œil perçant et bienveillant. A cet instant précis, il me sembla si simple de lire dans les pensées de notre elfe, et je puis sans mal vous annoncer qu'il ne s'attendait guère à cette rencontre. Pas plus qu'il ne s'attendit à éprouver une sorte de joie nouvelle à l'idée de partir de nouveaux sur les routes, peut-être avec de nouveaux compagnons. Et ce fut ainsi qu'il remonta sur son cheval et prit la route de Bree, le cœur léger, fredonnant l'air de la nuit et la gloire des étoiles.
~....~
Tilda pénétra dans son trou d'un pas silencieux, par peur de réveiller son vieux père. Drogo se fit encore plus silencieux et ne demanda pas son reste quand il retrouva son tas de couverture, le cochon en testa d'ailleurs la moelleux, approuva la chaleur des draps et s'y laissa tomber comme une masse avant de fermer les yeux. Quant à Bathilda, elle progressait jusqu'au salon, où la bougie allumée continuait de s'user. Elle s'approcha de la fenêtre sans faire attention au reste de la pièce, plongée dans la pénombre. Puis, d'un geste délicat, elle attrapa le bougeoir, le porta à son visage et s'apprêta à souffler la flamme orangée quand un bruit l'alerta. Immédiatement, la jeune femme se retourna, éclairant un peu plus la pièce que si elle l'avait remis à sa place.
« Papa... murmura Tilda en apercevant son paternel, sur le pas de la porte. »
A la lumière du bougeoir qu'il tenait, le vieux Rico semblait éreinté. Il ressemblait drôlement à sa fille, bien qu'il eût les traits plus joufflus et carrés du hobbit, ainsi que la taille et la bonhommie naturel que les siens dégageait. Il portait à l'instant son vieux peignoir en tweed brun et ce bonnet de nuit vissé sur son crâne jusqu'aux oreilles.
« Tu es enfin rentrée... souffla le vieil hobbit dans un soupir de soulagement. J'étais soucieux de ne pas te voir débarquer avec le père Fertus.
- J'ai été retenu au village... mentit Tilda pour ne pas inquiéter son père.
- Pas parce que tu avais encore enfreint la loi, n'est-ce pas ? s'enquit tout de même Rico qui n'était pas dupe.
- Non, pfffr... Papa, voyons...
- Je vais prétendre que je te crois... concéda le père Maggot. Mais maintenant, au lit, jeune fille ! Demain, c'est jour de marché à Hobbitebourg ! »
Quand son père tourna les talons pour se diriger vers les chambres, Bathilda ne bougea pas.
« Justement, papa... l'appela-t-elle, pétrifiée par ce qu'elle allait lui annoncer. Je ne penses pas venir au marché, demain...
- Ah bon ? Pourquoi cela ?
- Je... j'ai rencontré un aventurier, papa... Un elfe qui...
- Et tu veux partir ? la coupa-t-il. Forcément. »
Rico soupira, se retourna pour faire face à sa fille et s'avança jusqu'à elle. Au passage, il déposa son bougeoir sur la table du salon, et, dans un élan d'amour familiale, entoura sa fille de ses petits bras. Surprise mais touchée, Tilda posa à son tour son bougeoir sur le rebord de la fenêtre et, une fois les mains libérées, entreprit de serrer son père en retour.
« Tu es comme ta mère, une aventurière dans l'âme... murmura le père dans le cou de sa fille. Je ne peux te retenir ici. »
Rico se dégagea de l'étreinte et regarda fièrement son enfant.
« Pars si c'est ce que ton cœur te demande, l'encouragea le père Maggot. Promets-moi juste une chose, mon enfant...
- Quoi donc ? »
L'hobbit prit une profonde respiration.
« Reviens-moi entière et en bonne santé...
- C'est promis, mon papa chéri.
- J'allumerai chaque soir une nouvelle bougie à ton attention, murmura-t-il ensuite. Si jamais tu voulais rentrer, sa lumière te guidera jusqu'au trou de ton vieux père. Garde précieusement la chaleur de sa flamme dans ton cœur pour les moments les plus durs et n'oublie jamais que je suis très, très fier de ma fille.
- Oh papa... »
Mais Rico n'était pas un homme très tactile et une étreinte était déjà le maximum de ce qu'il pouvait prodiguer à un proche. Il se détourna bien vite de son unique enfant, plus pour lui éviter le spectacle d'un père qui pleure que pour couper court à la discussion, et retourna d'un pas lourd à sa chambre.
« Je t'aime, mon enfant... sois prudente.
- Je t'aime aussi, papa... »
Et voilà !!!!
J'espère vraiment que ce chapitre vous a plu ! J'attends vos retours avec impatience ! N'hésitez pas à voter, à commenter et à partager cette histoire autour de vous, ça m'aiderait beaucoup !
A la prochaine,
E.
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