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IV. AURORE D'ÉTÉ

Il t'était une fois, un été brûlant et au blé d'or qui se courbait à ton passage sous les assauts d'une brise soudaine. Vous, tels deux pèlerins, pérégrinâtes d'une tour de guet à la rivière argentée, d'une grotte sombre et effrayante au chêne millénaire, d'une forteresse abandonnée au village en fête...

Lors de la première étape de votre expédition, vous vous arrêtâtes devant un petit monument mégalithique fortement implanté sur un monticule pierreux. Austères et dénuées d'ornement, quatre grandes pierres noires érigées supportaient un plateau protégeant une entrée souterraine.

— Le trou des chagrins, murmura le guide.

Il te fit signe d'emprunter l'escalier. Après une longue hésitation, tu descendis seule rejoindre l'obscurité. Plus tes pieds te menaient sous terre plus ta peur grandissait. Tu arrivas enfin dans une chambre aveugle dont les murs chatoyaient à la lumière d'une bougie placée sur une table en bois.

Tu t'installas sur l'unique chaise.

La loge propice à la réflexion, au silence, à la peur aussi, t'offrit un pichet d'eau et un pain. Tu remarquas deux coupelles : dans l'une du sel, dans l'autre du soufre. Sur la table, du papier, une plume, de l'encre, un sablier et un crâne vaniteux qui jouxtait un miroir.

Ce fut dans cette obscurité que tu te tus, que tu méditas, que tu vis un fantôme.

Tu trempas alors la plume dans l'encrier et inscrivis sur le papier.

« Satisfait qui, sans envie, sans regret, voit ses jours finir, et qui n'a joui de la vie que pour mieux apprendre à mourir ».

Après avoir scellé le pli, tu te miras dans le miroir. Tu te vis le visage creusé, les cheveux blancs, les yeux ternes. Toi qui fus si belle jadis, la vie et l'envie t'avaient fuie.

Une porte s'ouvrit soudainement. Cette invitation à quitter la chambre d'introspection te soulagea. Tu gravis les marches une à une et quittas ainsi les entrailles de la Terre. À l'extérieur, le Soleil t'aveugla, la chaleur te caressa. Une renaissance s'opérait.

— Dorénavant, Princesse, vous voyagerez sans vos bijoux et sans votre robe ; ni nue, ni vêtue. Voici votre chainse blanche et un chaperon de laine. Ne vous laissez pas corrompre par les choses illusoires et par les apparences. Les yeux bandés vous continuerez votre chemin, je reste votre guide, votre éclaireur, si vous le voulez bien.

Malmenée, tu esquivas chaque piège, chaque danger que ton cheminement aveugle t'imposa. Désorientée, tu fis abstraction des sons cacophoniques de la grêle, du tonnerre, de la pluie qui te parvinrent. Les premiers pas dans la réalisation de ton être furent parsemés d'inconvénients et d'embarras.

Il s'avéra difficile de vaincre tes passions et de triompher des aspects contradictoires de la dualité qui te maintinrent prisonnière.

D'une marche fort irrégulière, ton compagnon t'aida à enjamber, te fit marcher tantôt vite, tantôt lentement. Tu te courbas et gravis à maintes reprises des chemins tortueux. Tu ne pus juger de la nature du terrain que tu parcourus plusieurs jours durant.

Un souffle frais, furieux et capricieux te caressa soudain. Le bruissement de ta chainse qui se plaqua contre ton corps et le bruit de l'air comme une plainte lointaine te ramenèrent à la réalité. Tu étais vivante dans un monde intermédiaire, en hauteur. Tu vécus une ascension purificatrice, une élévation de ton âme.

Un voyage de l'Air fut satisfait.

En pèlerins de l'univers, vous continuâtes vos pérégrinations élémentaires.

Tu sentis le sol pentu sous tes pieds et ta main dans la sienne. Il te mena vers la prochaine étape de ton voyage. Malgré les difficultés de ta progression et l'énigmatique rite auquel tu te plias, tu n'émis aucune protestation, soupir ou complainte.

Ce fut après une longue marche accidentée que tu sentis l'eau à tes pieds, puis aux genoux pour enfin te laisser immerger. Berceau de la vie, cette eau si pure, si réconfortante, fut régénérescence et mouvement. Le son des vagues qui se mouraient sur la plage pour renaître t'apaisa. Ton guide te signifia que le voyage de l'Eau prenait fin pour l'ultime étape de l'expédition.

Cette fois-ci, ce fut l'odeur de soufre qui t'indiqua que vous arriviez enfin. Émanation nauséabonde qui te prit à la gorge mêlée à une chaleur étouffante. Le sol trembla sous tes pieds accompagné d'un grondement profond et puissant. Tu perçus toute la domination de la nature, de la Terre sur l'Homme.

Le voyageur dénoua le foulard qui t'aveuglait. Tu vis alors la terre cracher des gerbes de feu et pleurer de la lave. Spectacle à la fois fascinant et intimidant. Tu te sentis toute petite face à ce spectacle de fureur incontrôlable. Impressionnée, mais nullement apeurée tu compris que le voyage du Feu était accompli et que ton cœur avait grandi. L'expédition touchait à sa fin.

— Princesse, vous avez réussi. La Terre, l'Air, l'Eau et le Feu ont fait de vous une nouvelle personne, mais il vous reste encore une ultime épreuve, la plus difficile. Allons-y, le temps est compté.

Tu suivis ton mentor qui pressa le pas, admirative des paysages que la nature t'accorda de voir, tu t'imprégnas des odeurs, t'enivras des sons. Qu'importent les douleurs de cette marche, qu'importent les difficultés, qu'importe la fatigue, tu fus transportée et en harmonie avec toi-même pour la première fois depuis longtemps.

Du haut d'une falaise, l'alizé, au caractère lisse, poli et délicat de ces vents mesurés qui soufflent avec régularité, t'enveloppa. Face à toi, l'océan s'étendait, serein et imperturbable. À l'horizon, le Soleil, témoin de ta métempsychose, te nargua de sa puissante lumière.

Un tel charme à ce point t'eût donc captivée que tu bus des yeux, comme un aspect rêvé, la simple vision du ciel et des nuages. Le bleu te rappela des yeux, ceux de l'être perdu.

— Princesse, jouissez de la vie qui vous est offerte. Jouissez et n'en demandez pas plus. Parfois, elle donne, parfois elle prend. Vous allez maintenant faire face à votre pire ennemi qui se tient derrière vous. Prenez votre temps pour le découvrir, profitez de cet instant avant l'ultime révélation qui vous changera à jamais.

Tu scrutas les moindres de détails de cette vision et profitas de chaque seconde comme si ta vie en dépendait. Tu ne voulus pas te séparer d'un si beau moment, mais il te fallait affronter ton ennemi.

Doucement, tu te retournas.

Fébrilement, tu te plaças face à lui.

Nerveusement, tu le regardas dans les yeux.

Réfléchie dans la psyché, tu te vis vieille, triste et osseuse. La silhouette renvoya l'image de ton âme seule, de ta tristesse abyssale et de ta neurasthénie morbide.

Toi, l'Inconsolée.

Toi, la Princesse captive de toi-même.

Toi, ton pire ennemi.

Dans le miroir ta propre image tu contemplas. Dérangée et fascinée par l'attribut de Vérité, révélateur de ton être, tu murmuras.

« Tout le temps que j'ai passé à regarder en arrière est du temps que je n'ai pas employé à regarder en avant ».

Si ton ennemi reflété dans le miroir fut toi, tu t'enquis de connaître l'identité du porteur de miroir qui s'abaissa.

Tu vis ce visage familier imberbe, tu vis ce corps vigoureux, tu vis ces yeux bienveillants. De vieillard égaré, le compagnon se fut transformé, au gré du temps écoulé depuis votre départ, en jeune homme. En mari regretté.

— Vous êtes mon guide, mon ami, mon confident, mon amant. Rentrons, je suis guérie de la morosité. Rentrons et je vous servirai du vin, du pain et de la garbure. Rentrons.

— Je ne peux vous accompagner pour le voyage retour, Princesse. Vous seule devez l'affronter. Marchez vers le sud. Ma route s'arrête ici.

— Votre foyer, ne l'avez-vous pas trouvé ?

— Si, mais je dois le quitter pour n'y laisser que sérénité. Adieu Princesse.

L'homme te tourna le dos et disparut.

Étrangement, tu ne te sentis ni seule ni abandonnée.

Princesse libérée d'une culpabilité, celle d'avoir vécu.

... Alors que mon errance continuait, enclavée entre deux mondes...

... Alors que je n'attendais qu'un signe de toi...

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