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II . TÉNÈBRES D'HIVER

Il t'était une fois, lors d'une nuit de neige où encore tu ne dormis pas. Des flocons lourds se posèrent dans une paix silencieuse et tapissèrent délicatement le jardin, coiffant ta vieille tour de pierre d'une couronne blanche. La neige endormait tous les échos, la nature entière sommeillait, seule la bise pétrifiante semait le givre et la Mort.

Tes jours et tes nuits coulèrent bien sombres. Des jours, des mois à regarder par ta fenêtre. Des mois, des années à attendre un signe. Rien ne te consolait ni les pas feutrés dans les escaliers ni le bruissement des rideaux. Des bruits, des odeurs, des sensations de présence te torturaient. Fugaces impressions incontrôlables.

Ton sourire disparut. Ton visage se creusa. Tes mains se ridèrent.

Tu perdis de ta beauté. Tu perdis de ta jeunesse. Tu perdis ton âme.

Le hère disparu devint vivant un peu plus chaque jour alors que tu te laissais peu à peu happer par les griffes de la Mort et de la folie.

Soudain, la bise redoubla de force, son souffle violent emporta les flocons tandis qu'un brouillard épais enveloppa les arbres nus dont les branches accusaient les assauts des bourrasques.

Ce spectacle étouffé de ténèbres blanchies exhuma une vérité oubliée : la nature continuait son cycle, imperturbable. Alors que ta vie s'était arrêtée en automne.

C'est alors que dans tes yeux abattus roulèrent les larmes, ton cœur gémit et ta bouche murmura.

« Vivre, c'est apprendre à perdre, c'est apprendre à mourir un peu ».

Brutalement, les martèlements du heurtoir sur la porte te sortirent de ta réflexion, annonciateurs d'une visite nocturne inattendue. Tu restas figée. Ce fut lorsque les trois coups secs retentirent une deuxième fois que tu t'approchas avec fébrilité. Tu tiras doucement la trappe amovible et tu vis au travers de la grille en fer forgé un vieillard frêle, voûté et transi. Lorsqu'il aperçut tes yeux, il balbutia qu'il était un voyageur égaré surpris par la neige et le brouillard. Il te demanda l'hospitalité avec tant de gentillesse que tu acceptas.

Des mois, des années, des siècles enfermée dans ton donjon sans parler. Les mots ne vinrent pas au bord de tes lèvres pour accueillir l'étranger. Tu fermas la trappe alors que tu ouvris la porte.

Dans un silence religieux, tu l'installas près de la cheminée. Il tendit ses mains pour les réchauffer. Tu lui offris du pain, de la garbure et un pichet de vin. Vous vous scrutâtes sans un mot. Ses rides, ses cheveux blancs et longs et son regard respiraient la sérénité. Celle que tu avais perdue lors de ce crépuscule d'automne.

— Le vin est bon et la table est bonne, Princesse. Heureux soit l'homme qui vit sous ce toit !

Ton sourire illumina ton visage triste. Il en fut troublé. Ce fut la première fois depuis longtemps que l'on t'appela ainsi. Mais tes yeux s'obscurcirent.

— Il n'est plus là.

Tu vis qu'il devina l'objet de ton malheur.

— L'éplorement flétrit les plus belles Princesses et fait blanchir les Princes.

— Pourquoi voyagez-vous ?

— Je me suis éloigné de mon foyer et je me suis perdu. Naufragé entre deux mondes, je marche sans cesse pour le retrouver. C'est le seul sens de ma présence ici.

Le vieillard plongea son regard dans l'âtre. Tu vis son tourment. Tu ne devinas pas ses précisions et pensas qu'il arrivait un âge où la raison devenait démence et sénilité.

Tu le regardas finir la soupe avant de le convier à narrer son voyage.

De sa bouche, des contrées merveilleuses naissaient et de ses yeux la beauté du monde se reflétait. Tu l'écoutas, fascinée par la passion qui l'animait. Le temps d'une nuit, tu t'évadas pour des pays lointains et extraordinaires. Ses paroles furent sages et belles.

Enivrée par tant de ravissements tu t'endormis d'un sommeil profond et réconfortant. Tes rêves peuplés de rivières aux eaux claires, de vallons verdoyants, de villages de pierre, de terres arides brûlées par le soleil, de montagnes enneigées, d'animaux splendides et étonnants, t'emmenèrent loin de cette prison que tu avais fabriquée pour échapper au bonheur.

Au matin, le voyageur avait disparu. Seul un mot témoigna de son passage.

« Le bonheur est la seule chose qu'on puisse donner sans l'avoir et c'est en le donnant qu'on l'acquiert.

On se demande parfois si la vie a un sens et puis on rencontre des êtres qui donnent un sens à la vie.

Ne lui tournez pas le dos, Princesse, ou votre avenir n'apparaîtra pas et votre passé en dominera le sens.

Merci pour votre charmante hospitalité.

Nous nous reverrons, soyez-en sûre. »

De ce clair matin de neige où l'aurore allumait de ses premiers feux d'une lumière pourprée, ce jour venu chassa les mauvaises pensées.

De ce voile de mort, comme un linceul pesant, tu t'affranchis.

Tu décidas d'être une Princesse libérée de son fardeau.

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