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Chapitre 58 - Partie 1

Chapitre 58 – Partie 1 – Je t'aime, je t'ai aimé, et je t'ai perdu – Dimanche 8 décembre 2019 – 5h45 - Benjamin

Benjamin cligna des yeux, chassant le sommeil qui l'engourdissait. Le fil de ses pensées mettait toujours un moment à faire surface aux premières minutes de son réveil, lui offrant un précieux moment de calme dans une vie plus mouvementée que ce qu'il avait pu anticiper.

Il lui suffit de se tourner machinalement vers sa table de chevet pour que les premières bribes de mémoire de la journée passée refassent surface. Elles étaient confuses, comme à chaque réveil. Une succession d'idées décousues, de morceaux de conversation déformés par le temps passé, ayant pour seule fonction de le motiver à quitter le cocon de chaleur qu'était son lit.

Il se redressa lentement, se frotta les yeux et passa une main sur son visage, regrettant immédiatement son geste. Un sifflement de douleur lui échappa et il pressa délicatement le bout de ses doigts contre sa mâchoire, grimaçant en constatant la tendresse de l'ecchymose qui devait être en train de se développer sur son visage. Evidemment, en rentrant, il n'avait pas eu l'idée de mettre un peu d'arnica sur la zone.

Machinalement, Benjamin attrapa son téléphone pour y lire l'heure. La pénombre dans laquelle était plongée l'appartement lui indiquait qu'il était assez tôt dans la matinée. Il plissa les yeux en avisant le 5:45 qui s'affichait sur l'écran. Il avait beau n'avoir aucune envie d'affronter la journée, son horloge interne ne le laissera pas se rendormir.

Poussant un soupire las, il jeta un coup d'œil à ses messages, tiquant en réalisant que Mathias lui avait écrit hier soir. L'espace d'un moment, il se dit qu'il ferait mieux de l'effacer sans même le lire. Il savait qu'il n'arriverait pas à contrôler sa curiosité, mais c'était agréable de se demander ce que Mathias penserait en le voyant ignorer royalement son message. Une petite revanche sur le fiasco qu'avait été leur conversation à sens unique. Quoi que l'avocat ai décidé de lui écrire pour le remballer en y mettant les formes, il aurait au moins pu avoir l'amabilité de le lui dire en face.

Sa résolution dura environ trente secondes, puis il accéda à sa messagerie.

Benjamin dû s'y prendre à trois fois pour lire le texte en entier, manquant à plusieurs reprises de commencer à composer sa réponse sous le coup de la frustration. Il souffla longuement, et lu une nouvelle fois le texto.

"Joyeux anniversaire Benjamin, encore désolé de ma réaction, laisse-moi un peu de temps, on se reverra sûrement Vendredi, j'ai des choses à t'expliquer !"

...C'était une blague, c'est ça ?

Non, il avait beau le relire, il n'arrivait toujours pas à trouver le sens qui devait être caché dans cette suite de paroles sans queue ni tête... Tel qu'il le comprennait, Mathias venait essentiellement de lui demander pardon d'avoir réagi comme un con, mais de ne surtout pas s'en faire, car vendredi il allait lui expliquer par A + B pourquoi c'était complètement stupide de penser qu'il pouvait être amoureux de lui.

Benjamin secoua la tête et ricanna. Mais de quoi se plaignait-il, enfin ? Rien de tout ce qu'il s'était mangé dans la figure hier n'était grave, vu que Mathias était désolé – Désolé ! Ah ! Première nouvelle ! –.

Le rouquin soupira, conscient de son humeur de chien, et abandonna son téléphone au profit d'un passage nécessaire à la salle de bain. Une bonne douche lui ferait le plus grand bien, et il était temps qu'il inspecte minutieusement les dégâts causés à sa main par l'altercation d'hier.

Un rapide coup d'œil à son visage dans le miroir le fit grimacer. Merveilleux. Il allait reprendre le service avec un visage tuméfié. Grommelant, il défit le bandage qui maintenait son poignet et risque une rotation expérimentale. Une douleur pulsatile lui fit rapidement regretter son geste, et il jura entre ses dents.

Au moins sa vision n'avait pas été parsemée d'étoiles, et la douleur lui était familière. Avec un peu de chance, il n'avait pas amoché sa main plus que de raison, et avait juste retardé sa guérison de quelques jours. Il secoua la tête et profita du temps que prenait l'eau pour chauffer, pour attraper le panier de linge qui trainait dans un coin de la pièce et lancer une machine.

Avec l'habitude d'un homme qui avait déjà malencontreusement lavé des billets de banque et de vieux mouchoirs qui trainaient dans ses poches, il vérifie ses jeans avant de les lancer dans la machine. Son butin fut constitué d'un vieux ticket de métro, d'un paquet de chewing-gum vide, et d'une feuille de papier soigneusement pliée en quatre, qu'il reconnut comme étant le dessin que lui avait offert Maël. Il considéra ses options un instant avant de jeter les déchets à la poubelle, et de déposer le dessin de l'enfant sur le lavabo, à côté de la montre qu'il avait abandonnée la veille.

Sa douche rapide terminée, il s'habilla en prenant les premiers vêtements propres qui lui tombèrent sous la main, et enroula précautionneusement un linge autour de son poignet, avant de récupérer une poche de glace dans le congélateur de son frigo, et de la fixer sur son poignet avec un bandage léger. Cela ne tiendra qu'un temps, mais ça aidera avec la douleur.

Paré pour affronter sa journée au mieux, Benjamin s'installa précautionneusement sur le canapé, se glissant à côté de Pinpon qui dormait toujours. Le rongeur s'étira paresseusement lorsque le rouquin plaça sa main valide sur son flanc pour caresser distraitement la fourrure douce de l'animal. A la télévision, la rediffusion de reportages vieux de plusieurs mois lui donne de quoi se concentrer juste assez pour ne pas laisser ses pensées divaguer en attendant l'arrivée d'Arnaud.

Aux alentours de neuf heures, la sonnette de la porte d'entrée retentit. Benjamin sursauta, mais pas autant que Pinpon qui s'élança à toute vitesse vers cette dernière. Arnaud avait dû rentrer dans l'immeuble avec l'aide d'un voisin qui avait dû le reconnaître. L'étudiant était passé les voir tant de fois pour réviser avec Alice, qu'il faisait presque partie du paysage de leur immeuble.

S'extirpant du canapé pour ouvrir à son ami, il plaça son pied au travers de l'embrasure pour empêcher Pinpon de s'élancer dans le couloir. D'habitude, le rongeur ne montrait pas une aussi grande joie à voir Arnaud, mais Benjamin pouvait imaginer qu'en l'absence d'Alice, il était juste heureux de voir un autre visage que celui du rouquin.

- Entre, fais comme chez toi. Dit Benjamin en gardant un œil sur Pinpon.

Le lapin semblait bien décidé à lui faire dégager son pied, à grand renforts de petites tapes sur ses talons.

- Jusqu'il y a peu, ça l'était encore.

Un haut le cœur le saisit lorsqu'il reconnut la voix qui s'éleva devant lui. Il leva la tête pour croiser le regard de la jeune femme qui se tenait, rigide, devant lui.

- Alice.

Décidément, entre le message de Mathias et l'apparition soudaine de son ex fiancée, sa journée allait de mal en pis. Et il était à peine neuf heures. Peut-être qu'il aurait dû lire son horoscope ce matin.

S'il avait su que c'était elle, lui aurait-il ouvert ? Que faisait-elle là ? Une pointe d'agacement, suivie d'un sentiment de trahison, s'empara de lui. Est-ce qu'Arnaud l'avait appelée ?

Il fut tenté de lui claquer la porte au nez, mais Pinpon avait rendu l'action impossible en contournant son barrage de fortune pour aller coincer sa tête dans l'entrée, bien décidé à saluer l'invitée surprise. Alice s'agenouilla pour gratouiller l'animal derrière les oreilles et ce dernier se laissa tomber par terre, dans une parfaite imitation d'une crêpe bienheureuse.

- Qu'est-ce que tu fais là ? Maugréa Benjamin.

- Tu veux dire chez moi ? Répliqua Alice, sèchement.

Les deux amants clignent des yeux, synchronisés dans l'étonnement de leur réponse. Ils n'avaient pas souvenir d'avoir un jour été autant sur la défensive l'un avec l'autre. Un silence s'installa, qu'Alice brisa en se redressant. Elle épousseta son pantalon pour le débarrasser des poils de Pinpon, et se risque à reprendre la parole en premier.

- On... devait parler. Ça fait un mois aujourd'hui... Tu avais oublié ?

Benjamin ne répondit pas, préférant hausser les épaules et récoltant pour sa peine un froncement de sourcils de la part de la jeune femme. Un mois qu'ils avaient mis leur relation en pause, et jamais les journées ne s'étaient enchaînées aussi vite. Enfin bon, foutu pour foutu... Autant continuer sur sa lancée avec cette journée pourrie. Sans dire un mot, il fit signe à la jeune femme de rentrer.

Alice se débarrassa de son manteau et resta plantée à l'entrée du salon. Elle avait beau dire qu'elle était ici chez elle, il était clair qu'elle ne savait pas où se mettre, là où quelques temps plus tôt, elle se serait jetée sur le canapé qui trônait au milieu de la pièce avec un soupir de contentement.

Agacé mais pas au point d'être cruel, Benjamin l'invita à s'installer d'un geste. Après tout, ils s'étaient promis de se retrouver pour discuter.

- Tu... veux boire quelque chose ?

- Oui, merci.

Benjamin hocha la tête et prépara machinalement la boisson qu'il savait être la préférée d'Alice -une dosette de café saveur noisette, une lichée de crème et deux sucres- avant de s'attaquer à sa tasse de thé matinale.

Pendant qu'il s'affairait au coin cuisine, Alice inspectait l'appartement qu'elle avait quitté à la volée il y a de cela un mois. Elle ne constatait aucun changement dans la décoration, dans les petites manies de son fiancé; rien qui n'aurait pu laisser supposer que Benjamin ait changé quoi que ce soit à sa routine quotidienne. Elle croisa le regard de Pinpon et tapota la place vide à côté d'elle, invitant le rongeur à se lover contre sa cuisse pour passer sa main dans son pelage doux. De quoi s'occuper tandis qu'elle cherchait ses mots et que Benjamin semblait déterminé à la laisser prendre la parole en premier.

Après plusieurs minutes de silence relatif, le rouquin déposa une tasse devant elle et s'installa à ses côtés sur le canapé. Pinpon, n'appréciant pas cet ajout non demandé dans son espace vital, sauta au sol pour regagner son espace de jeu. Les deux jeunes gens soufflèrent sur leurs boissons avant d'en prendre une gorgée.

- Tu te rappelles comment je prends mon café. Commenta Alice.

- Je suis pas amnésique à ce que je sache. Répondit platement Benjamin.

La jeune femme fit claquer sa langue.

- Si je t'emmerde, dis-le moi tout de suite.

Benjamin ouvrit la bouche pour répondre que c'était effectivement le cas, mais un coup d'œil au visage tendu d'Alice lui fit ravaler ses paroles. Il secoua la tête et murmura une excuse. Il avait peut-être toutes les raisons d'être d'une humeur de chien, ça ne lui donnait pas le droit d'être aussi abrasif envers son ex. Pas entièrement.

- Qu'est-ce qui t'es arrivé ?, Demanda Alice après hésitation, gesticulant en direction de son visage, Est-ce que ça va ?

Benjamin ricanna, trouvant une forme d'humour dans l'inquiétude d'Alice à son sujet. Il haussa les épaules et appuya sa tête contre le dossier du canapé.

- C'est rien. Je suis tombé sur un connard en soirée.

- Pourquoi tu ne l'as pas simplement ignoré ?

Benjamin souffla longuement. La question était plutôt pertinente. Il n'était pas du genre à se prendre la tête avec le premier venu, ni même avec le pire des abrutis. Des mois durant, il avait accueilli les remarques sexistes de Sébastien avec flegme, accordant à peine un roulement d'yeux à son collègue tandis que Jessica se chargeait de lui enseigner la vie à grands coups de pieds métaphoriques dans le derrière. Son caractère posé, sa nonchalance faisaient habituellement de lui un excellent orateur et l'avaient d'ailleurs mené à ne pas remballer Mathias et son caractère de cochon au début de leur amitié.

Alors pourquoi ? Pourquoi n'avait-il pas pu fermer sa gueule face à Romain ?

Il aurait aimé dire que sa bêtise était telle qu'il avait jugé que corriger cet imbécile était un devoir d'ordre public. Mais avant Mathias, Benjamin ne s'était jamais senti le besoin de prendre la défense de quiconque avec autant de véhémence. Ses amis avaient le cuir dur et il savait qu'ils étaient capables de mener leurs propres combats.

Benjamin fronça les sourcils, songeur. Si Arnaud l'avait accompagné hier soir, et pas Mathias, qu'aurait-il fait ? Il ne se serait certainement pas tût, mais il n'était pas hypocrite au point de penser qu'il aurait réagi aussi violemment. Pourquoi ? Parce qu'il savait Arnaud capable de se défendre mieux que quiconque, et avec un sourire en prime ? Non. Mathias aussi savait se défendre, et sans doute mieux que Benjamin. C'était l'une des qualifications de son foutu métier. Alors pour quelle raison avait-il agi ainsi ? Pour lui éviter une énième blessure, de la part d'un monde qu'il savait bien trop mordant avec l'homme qui se voulait de glace ?

Le rouquin tourna la tête pour croiser le regard interrogateur d'Alice. La jeune femme avait gardé le silence, sentant l'intensité de sa réflexion. Benjamin baissa les yeux. La réponse était si limpide qu'il s'étonna d'avoir mis autant de temps à la lui donner.

- Parce qu'il s'en est pris à la personne que j'aime.

- Oh Benji...

- Donc voilà. Rien n'a changé. Lâcha-t-il, Je l'aime toujours. Même plus qu'avant. Dieu sait pourquoi.

Il ricana, une expiration sans la moindre trace d'humour.

- Je ne comprends vraiment pas pourquoi t'as voulu nous... Nous laisser une chance. Une chance de quoi ?

Alice inspira brusquement et tendit la main dans sa direction. Elle passa son bras autour des épaules du rouquin, l'attirant contre elle. Il se laissa couler dans l'étreinte qui lui était si familière, savourant la douceur du contact humain. Son front trouva sa place au creux du cou de la jeune femme et il ferma les yeux. La main d'Alice se posa à la base de son cou et ses doigts fins glissèrent dans les cheveux qui tombaient dans sa nuque, le faisant frissonner.

- Lili, ça sert à quoi, tout ça, si je n'arrive plus à t'aimer ?

- A ne pas avoir de remords.

Benjamin s'éloigna juste assez pour croiser le regard de la jeune femme qui était toujours officiellement sa fiancée. Elle avait les yeux brillants de larmes, et il s'en voulu de la faire pleurer à nouveau.

- Tu sais, Ben. Je te déteste.

Le rouquin resta silencieux, acceptant sa sentence. Malgré tout, la dureté des paroles d'Alice ne se reflétaient pas dans le ton de sa voix.

- J'aimerai que ce soit parce que tu... ne m'aimes plus..., Murmura-t-elle, sa voix flanchant à ces paroles, J'aimerai te détester et m'en tenir à ça. Mais j'arrive pas à te haïr. C'est tes foutus secrets qui me rendent folle. Pourquoi tu ne m'as rien dit ?

Alice l'observait attentivement, ses yeux rougis mais les larmes refusant de couler. A cet instant, Benjamin pouvait aisément se rapeller pourquoi la jeune femme avait fait chavirer son coeur il y a de cela trois ans.

- Si je te disais que tu as compris avant moi que j'aimais quelqu'un d'autre. Est-ce que tu me croirais ?

L'étudiante cligna des yeux. L'incompréhension se peignit sur son visage et elle secoua la tête, hésitante. Benjamin se décala complètement de leur étreinte partagée pour s'expliquer.

- C'était tellement différent de ce que je ressentais pour toi, que je n'ai pas compris tout de suite. Et puis, la dernière fois qu'on s'est vu, on s'est engueulé. Enfin... Lui m'a engueulé, et moi j'avais sans doute seulement l'air misérable pendant que je me faisais engueuler.

Un petit rire s'échappa de ses lèvres alors qu'il se remémore les paroles de Mathias.

- C'est à ce moment que j'ai compris.

- C'est en te faisant engueuler... Que tu as réalisé à quel point tu aimais quelqu'un ?

Une moue dubitative se dessinait sur le visage d'Alice.

- Avant, je pensais que c'était juste de l'attirance physique. De l'idolâtrie mal placée, ou une incapacité à jauger notre amitié. Mais c'est tout ça, et plus encore. Tu comprends ?

Le silence d'Alice parlait pour lui-même.

- Tu ne comprends vraiment pas, hein? Je l'aime. Je l'aime vraiment, avec les papillons dans l'estomac et tout le bordel. Il me rend si heureux parfois, et je ne peux pas, je ne peux pas–, Il inspira bruyamment, réalisant un peu tard qu'il était à bout de souffle, J'ai pas demandé à ressentir ça pour lui. Je ne le veux pas. Mais c'est comme ça.

Alice déposa sa tasse de café devant elle et replia ses mains sur ses genoux. Elle tritura ses doigts un moment, son pouce et son index faisant tourner la bague de fiançaille qui ornait son annulaire. Elle semblait plongée dans ses pensées, évitant à tout prix le regard du rouquin, et fit glisser l'anneau le long de son doigt pour l'observer de plus près.

- Si c'est ça, l'amour... Alors peut-être que tu as raison. Dit-elle finalement en levant les yeux, On ne doit pas s'aimer.

Elle posa l'anneau sur la table basse et plaça sa main sur la joue de Benjamin, son pouce traçant la marque légère de l'ecchymose naissante sur sa pommette. Elle pressa la chaire tendre avec un peu plus de force que strictement nécessaire, dans une caresse abrupte qui le fit tiquer.

- Alice... Tenta-t-il.

- J'aimerais que ça me fasse moins mal, de ne pas t'aimer. Souffla-t-elle.

L'étudiante laissa glisser sa main le long de sa joue avant de se laisser tomber contre Benjamin. Les épaules de la jeune femme tremblaient sous le coup de ses sanglots silencieux, et Benjamin hésita un moment avant de passer ses mains dans le dos d'Alice pour l'étreindre à son tour.

- Je suis désolé. Offrit-il sincèrement.

- Sans doute pas autant que moi.

Benjamin ferma les yeux, songeant amèrement qu'il était en train d'infliger à la jeune femme la même blessure qu'il avait connu hier.

De longues minutes passèrent avant qu'Alice ne se décale doucement. Benjamin ne fit aucun commentaire sur l'auréole de larmes qui maquillait son t-shirt, et il laissa la jeune femme filer dans la salle de bain pour se raffraichir le visage et très certainement les idées. Il en profita pour débarrasser leurs boissons froides et était sur le point de leur refaire une tasse à chacun, lorsque la sonnerie de l'interphone retenti.

La voix d'Arnaud s'éleva du combiné lorsqu'il demanda de quoi il s'agissait et il le laissa entrer, l'accueillant sur le pas de la porte. L'étudiant arriva bien vite, les bras chargés de nourriture.

- Pour me faire pardonner de m'être levé si tard ! Sourit-il en passant à Benjamin les plats à emporter qu'il avait récupéré au restaurant italien du coin.

Ils passèrent la porte de l'appartement pour se trouver nez à nez avec Alice, de retour de la salle de bain. Les trois anciens amis échangèrent un regard et Arnaud s'éclaircit la gorge.

- Hum. Je... Je peux repasser, si vous voulez ?

- Non, non. Dit Benjamin, Tu peux rester.

- Entre, Nono. Ajouta Alice avec une pointe de gêne, Je t'en prie.

L'étudiant plissa les yeux et fronça le nez en observant Alice.

- Oh, tu m'adresses la parole maintenant ? C'est nouveau, ça.

Benjamin qui avait déposé les courses sur le comptoire de la cuisine se tourna vers Alice, surpris. Arnaud ne lui avait pas dit qu'il ne discutait plus avec celle qu'il considérait comme sa meilleure amie dans leur promotion.

- Alice, pourquoi tu...?

La jeune femme baissa les yeux.

- Quand t'étais à l'hôpital, j'ai su que t'aimais quelqu'un d'autre. Ou que quelqu'un t'aimais... Et au début, j'ai pensé que c'était d'Arnaud.

Les deux jeunes hommes échangèrent un regard et ce fut au tour d'Arnaud de s'offusquer.

- Parce que je suis gay, j'ai forcément dans l'idée de te piquer ton cop–, Commença le plus jeune, avant d'ajuster le tir, Ton ex ?

- Je sais pas !, Répliqua Alice en agitant ses mains devant elle, J'ai pas d'excuse, je pensais juste...

- Tu pensais juste pas, ouais !, Siffla Arnaud dans un rare excès de colère, Bordel Alice, je suis ton ami ! Quel ami ferait ça ?!

- Le même qui me cacherait que mon petit ami est amoureux d'un autre !

- Alors ça c'est la meilleure, je–!

Étonnamment, ce fut au tour de Benjamin de calmer le conflit naissant, d'autant qu'il n'y comprenait plus rien. Il leva les mains en signe d'apaisement pour attirer l'attention des deux autres.

- J'ai rien raconté à Nono avant qu'on se sépare. Dit lentement Benjamin, Je ne sais pas ce qui a pu te faire croire qu'il me couvrait.

Alice croisa les bras sur sa poitrine. Elle adressa une grimace qui se voulait être un sourire à Arnaud. Ce dernier se contenta de plisser les yeux à nouveau.

- Je l'ai compris par après. Mais c'était déjà trop tard. Je savais pas comment m'excuser.

- Oh, j'en sais rien, moi. En disant "pardon" ?

- Pardon, Arnaud.

L'étudiante était sincère et il était clair qu'Arnaud l'appréciait trop pour rester fâché plus longtemps avec elle. Il soupira lourdement.

- Je te pardonne. Mais c'est seulement parce que côté "trucs bizarres faits par amour", y'en a pas un pour rattraper l'autre avec vous deux.

Alice lui adressa un sourire reconnaissant qu'il lui rendit timidement.

- Je suis vraiment désolée. J'aurais pas dû supposer...

- Non, t'aurais pas dû, Approuva l'étudiant, D'ailleurs j'aimerais savoir comment t'as pu te mettre en tête de telles bêtises.

La jeune femme passa une main dans ses cheveux.

- J'ai compris que je faisais fausse route en comparant les écritures.

- Quelles écritures ?, S'étonna Benjamin, De quoi tu parles ?

- Attends, attends, attends !, Les coupa Arnaud, C'est pour ça que tu m'as emprunté mes cours ! Je me doutais bien que perdre Benji n'avait pas pu te détourner à ce point de tes études.

- Mais de quoi vous parlez ?

Benjamin avait du mal à suivre, et Alice se porta volontaire pour éclaircir la situation.

- J'ai demandé à Arnaud de me prêter ses cours pour comparer son écriture à ton mot doux, Grimaça-t-elle, Comme j'ai vu que ce n'était pas la même, j'ai pensé que tu m'avais caché quelqu'un pendant tout ce temps.

- Mouais, bah compte plus sur moi pour te prêter mes cours. Marmonna Arnaud dans son coin.

- Quel mot ? Demanda Benjamin, la voix teintée d'incompréhension.

- Le mot, sur ta table de chevet.

Devant l'expression perdue de Benjamin, elle reprit.

- A l'hôpital ?

- Mais de quoi tu parles ?

Alice fronça les sourcils. Elle semblait à deux doigts de répliquer, mais elle se contenta d'attraper son sac et de trifouiller un instant dans ses papiers. Elle sortit son agenda et l'ouvrit à la première page, de laquelle tomba une feuille de papier froissée.

Elle se baissa pour l'attraper avant que Pinpon ne se précipite sur le précieux papier pour en ronger un morceau et le tendit à Benjamin. Arnaud et le rouquin se penchèrent dessus pour déchiffrer le contenu.

«1 Thing
2 say
3 words
4 you ....
Here for you.

M.»

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Chapitre écrit par Sinsiliniai

Je suis pas mécontente de retrouver un Benjamin un peu moins misérable sur la fin de ce chapitre. Pour autant que j'ai l'air d'aimer le placer dans des situations compliquées, je l'aime quand même énormément. Même Alice, pour tout vous dire (et au risque de me faire lyncher haha), je suis contente de la retrouver. :D

Pour ceux qui suivent avec assiduité les dates en début de chapitre, je sais qu'on est pas exactement à date anniversaire pour les retrouvailles de nos fiancés, mais le scénario appelait un retour anticipé. :v On prendra soin de corriger tout ça dans notre version retravaillée~

Oh et... Levez la main, ceux qui avaient oublié la note laissée par Matt pendant l'hospitalisation de Ben ! Ne soyez pas timides, j'ai simplement besoin de savoir qui ici partage ma mémoire de poisson rouge. T-T

Oui, j'avoue... Je l'avais complètement zappée avant que Miru en parle comme ça, au détour d'une conversation. (C'est pour ça que chez moi, j'ai des post-it partout pour me rappeler de ce que je dois faire.) (Sauf que je perds aussi les post-its.) (...C'est un vrai problème.)

En tout cas, j'ai hâte de vous livrer la conclusion de ce chapitre. :)

A la revoyure,
Sins' (et Miru)

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