Chào các bạn! Vì nhiều lý do từ nay Truyen2U chính thức đổi tên là Truyen247.Pro. Mong các bạn tiếp tục ủng hộ truy cập tên miền mới này nhé! Mãi yêu... ♥

Chapitre 57

Chapitre 57 – Réunion de Guerre – Samedi 7 décembre 2019 – 20h45 - Mathias


L'appartement dont Antonin était propriétaire était situé à l'étage d'une résidence aussi sélective avec ses locataires que l'ENA pouvait l'être avec ses étudiants. C'est-à-dire que pour avoir le droit d'y mettre les pieds, vous étiez soit fichtrement fortuné, soit vous connaissiez les bonnes personnes. Dans le cas d'Antonin, il s'agissait des deux. Contrairement à lui, Antonin n'avait pas hérité de son lieu de vie et cela ne faisait que quelques mois qu'il vivait dans sa « tente des merveilles » comme il l'appelait.

Machinalement, Mathias passa sur la badgeuse la carte que lui avait donnée son ami. Il se dirigea vers l'ascenseur. Il prenait habituellement les escaliers, mais maintenant il voulait juste se rouler en boule et dégringoler. Après un temps de latence, il sélectionna l'étage approprié, évitant soigneusement son reflet dans le miroir qui décorait la cabine. Ce dernier le regarderait certainement avec mépris, et il avait suffisamment donné de sa personne aujourd'hui pour être insulté par sa propre image, merci bien. Mathias sortit de ses pensées tourmentées en entendant le tintement qui annonçait son arrivée à l'étage.

Dans un couloir digne des plus beaux hôtels de la capitale, la porte d'entrée de l'appartement d'Antonin étonnait autant qu'elle détonnait. Si les autres résidents semblaient respecter un code de conduite implicite qui dictait que le palier devait arborer le plus générique des paillassons — gris, pour complimenter la sobriété du plancher en érable —, Antonin se fichait ouvertement de l'esthétique de l'endroit. Une abomination vert foncé, sur laquelle était imprimé un homme lézard portant un haut-de-forme trônait fièrement devant son palier. Un sticker représentant le symbole des Illuminatis avait été soigneusement collé par-dessus le Judas de la porte, la pupille de l'œil collant parfaitement aux lorgnettes. Il avait également indiqué « choisissez votre camps, voyageur ».

Mathias leva les yeux au ciel en se rappelant la justification de son ami devant ses achats douteux. « Enfin, Matouchou ! C'est pour montrer mon soutien à nos futurs maîtres à tous, les reptiliens. Mais au cas où, je préfère indiqué que les illuminatis sont également les bienvenus ! On ne sait jamais. Je suis la suisse !» Antonin avait trouvé ça hilarant, expliquant que les puissances occultes étaient toujours en train de les observer.

Une chose était certaine, la seule chose qui protégeait Antonin des remarques désobligeantes de ses voisins pince-sans-rire, était son statut de propriétaire et le fait d'être avocat. Cela signifiait donc que s'il voulait leur pourrir la vie, il le pouvait en sortant l'un ou l'autre article pas forcément respecté par les bienséants voisins.

Soupirant longuement, Mathias compta jusqu'à trois et s'engouffra dans l'appartement. Il se déchaussa et fit tomber sa veste avant de l'accrocher sur l'œuvre d'art qui servait officiellement de porte-manteau aux visiteurs. La création, une sorte de sapin pailleté dégarni censé à la fois représenter l'abjecte cruauté humaine qui sacrifiait des milliers de sapins pour célébrer les fêtes de fin d'année, et le passage du temps, avait conquis le cœur d'Antonin dans une foire expo. Le pire était que l'œuvre était loin d'être la chose la plus étrange dans l'appartement d'Antonin.

De la collection de casse-tête en bois noble qui était exposé dans une vitrine et auxquels Antonin n'avait jamais touché, admirant le concept derrière les pièces, mais n'ayant pas la patience de les résoudre, en passant par la figurine de superhéros qui reposait sur une étagère en compagnie d'un ficus en plastique et d'une collection de poupées russe (une association de choses somme toute étranges, mais Antonin soutenait que les objets présents sur cette étagère étaient maudits, pour la simple et bonne raison qu'ils avaient été abandonnés dans la rue et qu'il les avait trouvés sur le chemin du travail), les goûts d'Antonin étaient éclectiques. Non pas qu'il se ruinait inutilement, simplement pour pouvoir dire qu'il possédait tel ou tel objet de collection.

En témoignent le poisson chantant qui avait manqué de coller une crise cardiaque à Mathias la première fois qu'il était allé aux toilettes, ou encore les tableaux qui ornaient le salon. Au premier regard, ils pouvaient passer pour des exemples d'art moderne : un visuel confus et un explicatif à dormir debout. L'homme les présentait comme les dernières créations d'un génie artistique encore méconnu du grand public lorsque des invités coincés demandaient des explications. En réalité, il s'agissait d'œuvres d'enfants de cinq ans qu'Antonin avait achetées à l'occasion d'un gala de charité pour une récolte de fonds pour un hôpital. Parce que derrière ses apparences de dandy un peu limite, il avait quand même à cœur beaucoup de causes.

Mais la palme de l'étrange revenait certainement à la balançoire qui trônait dans le salon de son ami. Une balançoire tout ce qu'il y avait de plus classique : une planche de bois, reliée à deux cordes qui avaient été accrochées au plafond... Si ce n'est qu'Antonin l'avait tout simplement chapardé dans un parc municipal lors d'une soirée un peu trop alcoolisée.

— Hé ! T'en as mis du temps !, le salua Antonin depuis ladite balançoire, j'ai eu le temps de ramener les autres mousquetaires pour la réunion au sommet. Le thème du jour « sauvons Matty ». Même si t'es loin d'être une baleine. En fait si, tu as grossi, mais pas tant que ça.

Mathias plissa les yeux.

— Qu'est-ce que tu racontes ? J'ai pas pris un kilo depuis six ans !

— C'est pour ça que tout le monde pense que tu es un robot.

— Tu as fini tes bêtises ?

— Et si je disais que non ?

— Antonin, arrête de faire chier ! grommela Juan depuis sa place sur le canapé à pois rose et jaune criard.

— Laisse-le tranquille. Appuya Marc, lové dans le fauteuil rococo accolé au canapé, un plaid en faux poils lupins sur les genoux.

Des trois amis, seul Antonin semblait ne pas avoir été tiré du lit. Il était le seul encore vêtu comme à son habitude. Juan avait abandonné ses costumes trois-pièces bien cintrés pour un t-shirt confortable avec un message débile du genre « qui m'aime...m'aime » et un pantalon ample. Marc, quant à lui, n'avait même pas fait l'effort de se changer en sortant de chez lui. L'homme était toujours en pyjama, et pourtant son calme olympien en faisait actuellement la personne la plus respectable du trio. Il faut dire que son pyjama était aussi strict que lui et ressemblait presque à ce que pourrait porter un jour Benjamin.

Penser à lui, lui pinça immédiatement le cœur. Il avait vraiment foiré.

Antonin sauta de son perchoir et entoura le cou de son meilleur ami, l'entraînant avec sa bonne humeur caractéristique dans le salon. Ils étaient comme toujours la lune et le soleil. Il l'abandonna à côté de Juan sur le canapé avant de retrouver sa place attitrée sur la balançoire. Mais Mathias, par pur esprit de contradiction et car c'était en réalité sa place préférée fit un mouvement par-dessus l'accoudoir pour se laisser tomber le méga pouf vert Cetelem de deux mètres de diamètre. Il s'enfonça jusqu'au sol dans son cocon.

— Bon, pourquoi on est là, dérangés dans nos plans pour la soirée ? Fit Juan.

— Tu étais déjà au lit avec une tisane et un livre, je suis sûr. Répliqua Antonin.

— Même pas vrai, c'était du kombucha.

— Oh non ! Mathias t'a contaminé avec sa boisson sortie des entrailles des enfers. Se mit à hurler Antonin en se balançant plus fort, faisant dangereusement craqueler le plafond.

Alors que ses amis trentenaires se chamaillent comme des gamines de quatorze ans, Mathias se mit en boule et attrapa un coin du plaid de Juan pour s'y emmitoufler... ou s'y cacher.

Il était bien là, il ne bougerait plus c'était décidé. Toutefois il se décida enfin à parler.

— Quelqu'un m'a fait sa déclaration ce soir. Chuchota-t-il.

Au même moment, une masse s'écrasa sur lui, ce qui le fit souffler. Antonin s'était tout simplement jeté sur lui depuis sa balançoire, avec une dextérité telle que Mathias était certain que son ami s'était entraîné plusieurs fois pour réaliser cet exploit.

— Et alors ? Tu passes ton temps à te faire draguer, veinard. En quoi c'est différent ?

— C'est un ami...

— Une amie ? Je la connais ?! s'écria Juan.

— Il a parlé au masculin, je crois, rajouta Marc avec tact.

Voilà, c'était dit. Du masculin. Était-il prêt à avoir cette conversation avec ses amis alors qu'il s'était refusé à l'avoir avec lui-même ?

— Tatiana m'a dit que j'étais gay cet après-midi.

Le poids disparu et il angoissa immédiatement alors qu'il entendait le souffle agacé d'Antonin à la mention de son ex.

— Mathias, t'as plus de trente ans, montres ta face.

— Matty...

— Mat'

Ses trois amis faisaient clairement la paire et il regrettait un peu son choix de venir IMMEDIATEMENT après le drame en trois actes de la soirée.

Son cœur battait la chamade, mais il se décida à quitter son cocon sans toutefois affronter le regard de ses plus proches amis. En jetant un coup d'œil, il put voir que chacun des trois se renvoyait la balle d'un mouvement de tête. Puis Antonin se lança.

— Mec, t'as vraiment attendu que cette sorcière te le dise ?

Il le fixa, interdit, comment ça « attendu » ?

— Mathiaaaaas ! s'exclama Juan, tu n'utilises jamais le navigateur privé !

Un contact visuel avec Marc qui haussait les épaules.

— Me regarde pas comme ça, je ne sais pas ce que ces deux imbéciles racontent, mais sache que pour moi et pour Clarisse, qu'importe ce qui occupe ton lit, ça te regarde tant que ce n'est illégal.

— Pour revenir au navigateur, tu te rappelles des soirées qu'on faisait au lycée ?

Il acquiesça.

— On utilisait ton ordi pour projeter des films ?

Encore un acquiescement.

— Tu n'étais pas toujours avec nous...

Une angoisse s'infiltra en lui.

— Du coup, on a quelquefois joué les espions.

— Ouais, et quand on a cliqué sur « XXX pompier » y'avait un peu trop de lance à incendie pour nous, tu vois. Reprit Juan avec un clin d'œil.

Mathias était clairement mortifié. Ses amis savaient. Ils savaient... et ils s'en fichaient ?

— Tout ce temps, vous n'avez rien dit ?

— C'était pas à nous de t'en parler, Répondit Antonin doucement, et puis après il y'a eu la reine des glaces...

— Et vu la bête, on en a parlé entre nous, et on se doutait bien de la couille dans le pâté. Ajouta Juan.

— C'est pas une couille dans le bouillon ? questionna Antonin.

— Pourquoi vous finissez toujours par dire des choses aussi stupides, tous les deux ? Soupira Marc, Juan passe encore, mais Antonin ?

— Comment ça « Juan passe encore » ?! s'offusqua l'homme, je ne passe rien du tout mon gars !

— Étonnant même que t'as passé le brevet ! ricana Antonin.

— Ta gueule Antonimbécile !

— On était sérieux, là, Rou-âne.

Mathias hésitait entre rire et pleurer.

— Les gars... je... Je sais pas quoi dire.

Marc hocha la tête, compatissant, et lança un coussin au visage de Juan qui roula des yeux, murmurant un léger « C'est bien la première fois ».

— OH PUTAIN. S'exclama soudain Antonin, faisant sursauter tout le monde.

— Seigneur, Antonin a vu la Vierge !

— Non, toujours pas.

Il se jeta à nouveau sur Mathias. Cette fois, l'avocat encaissa mieux le coup.

— Ta connerie de Dicky, c'est ce fameux mec ???!

— Dick—hein ? Quoi ? Répondit Mathias, Non pas du tout, c'est quelqu'un d'autre ça.

— J'ai loupé un épisode ? demanda Juan en se tournant vers Marc qui haussa les épaules.

Antonin fit claquer sa langue et expliqua rapidement la situation aux deux autres.

— La dernière fois qu'on était bourré, Mathias a déliré sur un pénis, mais je ne comprenais pas de quoi il parlait.

— C'est une longue histoire...

— On a tout le temps ! répliqua Juan.

Et telle une fillette de quatre ans, il se laissa tomber du canapé, entraînant le plaid avec lui et se couchant aux pieds de son ami, battant des jambes, la tête tenue par ses avant-bras surélevés, le regard fixé sur le visage de Mathias.

— ... pas très intéressante et un peu bête...

— Mathias, Grogna Marc, crache le morceau. Un gros défaut chez Marc : sa curiosité.

Et alors qu'il se retenait, Antonin ramena une bouteille de whisky qu'il adorait. OK, il aurait bien besoin de ça pour raconter sa fascination malsaine et son craquage complet avec le téléphone rose en plus de Benjamin et Sébastien. Il prit une gorgée d'alcool pour se délier la langue, puis une seconde pour se donner du courage, et enfin, il termina son verre d'une traite, parce que le Wisky lui rappela sa rencontre avec Sébastien, et franchement, quelle soirée bizarre il venait de passer.

Alors, il leur raconta tout. Son passe-temps répréhensible. Sa rencontre avec Benjamin. Les fantaisies qu'il pouvait jouer avec Dicky et l'acteur malgré lui qui était Sébastien dans ces dernières.

Après son récit, il vit Marc remonter ses lunettes, l'air sévère.

— Loi du 3 août 2018. Un an d'emprisonnement, quinze mille euros d'amende. Il faut détruire les preuves.

— Tu as vraiment un appareil photo de pervers dans ton bureau ! Oh le bordel ! Ça me fait penser à ce fait divers d'un prof de droit qui faisait ça. Ça a fait tout un foin à la fac.

— Tu as des photos sexy dans ton bureau et tu ne m'as même pas invité ?

— Antonin ! s'exclamèrent les autres.

Mathias secoua la tête.

— Vous avez raison les gars, il ne m'invite pas non plus pour ses rodéos avec Margaux au bureau. Fit l'avocat défaitiste.

Juan se jeta sur Antonin pour le faire taire, et Mathias eu réellement de revenir à leurs soirées lycéennes.

— Je vous ai dit, les gars que c'était une histoire nulle.

— Mon meilleur ami est un homo refoulé pervers, c'est trop cool !

Mathias éclata en sanglots à ces mots.

— Bravo, Antonin, maintenant tu as cassé notre robot préféré !

— Je... je suis pas un robot...

Antonin enlaça Mathias.

— On sait mon pote, mais t'as vraiment pété une durite là, va falloir se calmer !

Quand il se fut calmé, Marc posa « la » question qui le fit tanguer tout autant que l'alcool qu'il avait dans le sang.

— Donc, ton Benjamin, tu vas lui répondre quoi ? Tu vas attendre d'en savoir plus sur Sébastien - qui à l'air aussi hétéro que moi — ?

Mathias hocha la tête.

— Oui, vendredi je verrais. Mais d'abord, je dois m'excuser auprès de Ben.

Il eut encore le droit à un énorme câlin de ses amis avant qu'ils ne changent de sujet et tenta de changer le monde sous des mètres de plaid pilou-pilou.

C'est à minuit qu'il se décida à envoyer un message à Benjamin, une fois ce dernier lu et approuvé par ses trois amis. Ils étaient tous des hommes brillants dans leur domaine. À eux quatre, c'est certain, ils ne pouvaient pas faire fausse route.

« Joyeux anniversaire Benjamin, encore désolé de ma réaction, laisse-moi un peu de temps, on se reverra sûrement vendredi, j'ai des choses à t'expliquer ! ».

Mathias adressa un sourire hésitant à ses amis. Antonin lui adressa une tape amicale sur l'épaule, glissant à quel point il était fier de lui. Fini de fuir pour Mathias Hoang... en théorie !

_________________
Chapitre écrit par Miru (feat. Sins')

Et voilà ! Si vous n'avez pas eu le smile durant ce chapitre, je ne sais pas quoi faire. Les amis de Mathias sont géniaux non ?

J'espere que la lecture a été plaisante et à très vite pour la suite !

Pleins d'amour et de cœur en chocolats !

Bạn đang đọc truyện trên: Truyen247.Pro