Chapitre 45
Chapitre 45 : Retour à la normale, adieu à la norme - Samedi 30 novembre 2019 – 14h30 - Benjamin
Benjamin se tenait, silencieux, debout devant le lit d'Harry. Il aurait pu s'asseoir dans le siège à côté de ce dernier, inhabituellement dénué de celle qui en était presque devenue sa propriétaire tant elle passait son temps à veiller l'homme, mais il s'y défendu. Ludivine serait de retour bien assez vite et il ne comptait pas rester assez longtemps pour la croiser. Il avait juste besoin de s'assurer de ses propres yeux qu'Harry respirait bien de son propre chef, sa poitrine se soulevant avec une régularité rassurante malgré les divers capteurs qui vérifiaient ses fonctions vitales, et l'imposant pansement -presque un masque- qui recouvrait le visage d'Harry là où la brûlure avait été la plus vicieuse.
Le rouquin avait grise mine, contemplant l'homme qui sortait de manière sporadique de son sommeil induit par le cocktail de médicaments qu'on lui injectait chaque jour passant, glissant dans l'inconscience peu de temps après chacun de ses réveils. Harry était sorti du coma, oui, mais il était loin d'être tiré d'affaires. Du moins, pas aussi rapidement que ce que Benjamin aurait souhaité.
- Bon sang M. Desrives, ne quittez pas votre chambre sans nous dire où vous allez ! S'exclama une voix nerveuse qui manqua de faire sursauter Benjamin.
Le pompier détourna son attention du visage de son collègue, découvrant dans l'embrasure de la porte une tête rougie par un savant mélange d'inquiétude et de colère. Le médecin qui assurait son suivi le regardait de travers, ses lunettes rondes qui reposaient à la base de son nez et sa calvitie avancée lui donnant l'air d'un professeur sévère.
- Ah, désolé. Vu que je sors aujourd'hui, je pensais que...
- Vous êtes encore sous notre responsabilité tant que vous n'avez pas signé de décharge, Le coupa l'homme nerveux, Ne disparaissez pas comme ça !
Benjamin renouvela ses excuses alors que le médecin soupira lourdement. Il était à peine quatorze heure et il avait déjà perdu foi en ses patients. Grommelant, l'homme secoua la tête face aux excuses du plus jeune et l'invita à le suivre pour le débriefing de sortie. Une fois arrivés dans la chambre qui avait été son foyer ces derniers jours, le médecin lui répéta pour la deux-centième fois environ la procédure à suivre pour rafraichir ses pansements, les exercices à suivre consciencieusement pour récupérer son entière mobilité, ou encore les dates des différents rendez-vous prévus avec les spécialistes qui l'assisteraient dans sa convalescence.
Benjamin opina silencieusement, connaissant déjà les recommandations par cœur. Il aurait pu se sentir infantilisé d'être traité comme un gamin qui n'avait pas encore acquis la permanence de l'objet, mais il avait lui-même la joie de croiser des adultes particulièrement obtus dans son corps de métier et comprenait donc les précautions prises par le médecin.
- Et surtout, surtout, au moindre souci, vous composez le numéro du...
- Je sais. J'ai compris, oui. Merci. Le coupa le rouquin qui n'était pas sûr de supporter une troisième édition des mêmes instructions.
- Vraiment, monsieur Desrives, si vous sentez que ça ne va pas, n'hésitez absolument pas à...
La sonnerie d'un biper se fit entendre et le médecin attrapa l'appareil pour inspecter le message. Il fronça les sourcils et accrocha l'objet à sa taille avant de lui indiquer en s'excusant qu'il devait prendre congés, non sans répéter une fois de plus que Benjamin ne devait pas hésiter à leur passer un coup de fil en cas de difficulté. L'homme semblait à deux doigts de lui communiquer son numéro de téléphone personnel. Benjamin lui sourit tranquillement et lui assura une fois de plus qu'il allait faire attention.
- D'accord... D'accord, très bien. Je vous laisse avec ma collègue dans ce cas. Elle verra avec vous les différentes formalités administratives.
L'infirmière qui l'avait accompagné pendant une majeure partie de son séjour à l'hôpital passa la porte en compagnie d'Arnaud, venu le chercher, et congédia son supérieur avec l'assurance née de l'expérience. Le médecin lui adressa un sourire étonnement reconnaissant et la femme d'apparence sévère se tourna vers Benjamin, lui adressant un sourire.
- Excusez-le, il n'est pas comme ça d'habitude. Faites attention à vous, monsieur Desrives, Dit-elle avant d'ajouter avec petit air conspirateur, Si vous vous avisez d'être admis à nouveau parce que vous suivez mal nos conseils, monsieur Hoang aura la peau du conseil d'administration de l'hôpital.
- Il... quoi ? Demanda Benjamin bêtement.
La soignante sourit agréablement en lui indiquant du bout des doigts les encarts dans lesquels il devait apposer sa signature.
- Ma profession ne me permet pas de vous souhaiter qu'on se revoit vite, Commenta-t'elle légèrement, Mais si vous avez envie de mettre à genoux tout le corps administratif de notre établissement, revenez la semaine prochaine. Jeudi entre dix et vingt-deux heures de préférence -c'est ma journée de garde-, je ne voudrais pas manquer ce spectacle.
- Merci mais ça ira.
- Dommage. Dit-elle en jetant un œil aux documents qu'il lui avait rendu, Très bien, je vois que tout est en ordre. C'est bon pour vous ?
La question avait été adressée à Arnaud qui n'avait pas pipé mot depuis le début de la conversation.
- Oui, oui. Pas de souci !, Répondit l'étudiant, Je m'occupe de lui !
L'infirmière hocha la tête et s'éclipsa, laissant les deux jeunes hommes seuls.
- La vache, il est effrayant ton copain. Dit lentement Arnaud.
- Mais non.
Arnaud haussa un sourcil mais n'ajouta rien de plus. Il n'en pensait évidemment pas moins, et se promis d'en apprendre plus sur l'avocat qui avait déboulé sans prévenir dans la vie bien rangée de ses amis. Le silence était tombé entre eux, moins léger qu'à son habitude. Arnaud n'avait pas envie de le meubler par une conversation sans queue ni tête, comme à son habitude. Il était un peu gêné de se retrouver là, seul présent pour la sortie d'hôpital de Benjamin. Alice aurait dû être avec eux.
Comme s'il sentait le spectre de la jeune femme absente poser une main glaciale sur son dos, Benjamin s'éclaircit la gorge.
- Hum... Comment va Alice ?
Arnaud haussa les épaules et détourna le regard. Sa voix était posée, mais elle n'avait pas la même jovialité qu'à son habitude.
- J'en sais rien. Bien, je dirais.
- Mais vous passez tous vos cours ensembles.
- Plus depuis la semaine dernière, non. Marmonna Arnaud, Je traine plus avec elle.
- Qu'est-ce qui s'est passé ?
Le brun croisa son regard sans ciller et Benjamin réalisa sa bêtise. Evidemment qu'Alice était en froid avec Arnaud; le jeune homme l'avait défendu, lui, lorsque la discussion avait tourné au vinaigre.
- Merde. Je suis désolé.
- C'est pas grave.
- Et ça va, toi ?
Arnaud esquissa un sourire.
- En vrai c'est pas si mal de ne plus être trainé aux sessions de révision. Confia le jeune homme en attrapant son téléphone dans sa poche, Regarde ce que j'ai pris dans mes filets !
L'étudiant déverrouilla son téléphone et le tourna dans la direction du pompier. Il balaya rapidement l'écran pour trouver la conversation qui l'intéressait, datant de ce matin même, et adressa un grand sourire à son ami. Arnaud avait un rendez-vous de prévu ce soir, avec... un torse sur pattes, apparemment.
- Tu comptes reconnaitre ton prince charmant en publique à ses abdos ? Demanda Benjamin.
- T'en fais pas pour moi, Répondit Arnaud avec un sourire en coin, J'ai d'autres photos de son anatomie auxquelles me fier.
Benjamin éclata de rire.
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16h – Benjamin & Arnaud
Arnaud le raccompagna jusqu'à son appartement pour l'aider à ranger ses affaires. Les deux jeunes hommes furent accueillis de pied ferme par Pinpon qui, dans sa grande courtoisie, fonça droit dans les jambes de l'étudiant qui s'engagea le premier dans le hall d'entrée. S'il s'agissait d'un salut affectueux ou d'un avertissement, Arnaud n'en avait aucune idée.
- Je t'avais pas laissé dans ta cage, toi ? S'étonna le plus jeune.
Benjamin qui s'était baissé pour caresser d'une main la tête du rongeur, expliqua distraitement qu'enfermer Pinpon revenait à tenter d'emprisonner de l'eau dans une passoire. Le jeune lapin était remarquablement intelligent et réussissait toujours à sortir de sa cage pendant l'absence du couple. Vu qu'il ne faisait aucun dégât, Alice et lui avaient décidé de laisser Pinpon libre de tout mouvement en leur absence. Ce dernier n'avait pas dû apprécier l'acharnement de l'étudiant à le faire revenir dans son enclos.
- C'est moi qui me suis occupé de ton monstre ces derniers jours. Expliqua Arnaud, Je demande compensation d'ailleurs. C'est pas un lapin que t'as, c'est un chien de garde !
Une fois Pinpon contenté, ils se répartirent les tâches à effectuer. Il s'agissait simplement d'organiser l'espace un peu différemment et de mettre de l'ordre à certains endroits pour rendre présentable l'endroit pour la famille de Benjamin qui lui rendait visite. Les Remy-Desrives avait pris une chambre dans un Airbnb de l'arrondissement voisin, mais le simple fait d'accueillir trois personnes supplémentaires dans le petit appartement du couple nécessitait de pousser quelques meubles pour accommoder tout le monde.
De plus, Alice s'en était allée en prenant soin d'emporter la majorité de ses affaires, mais pas forcément de faire attention à celles de Benjamin, faisant tomber ci à là, l'une ou l'autre babiole. Rien de bien méchant, mais c'était toujours plus agréable d'accueillir sa famille sans qu'elle ai à se demander s'il s'était fait cambrioler en son absence. Alice était peut-être partie fâchée, elle n'en restait pas moins quelqu'un de correct. Quoique, à en juger par la chambre dans laquelle la penderie semblait avoir explosé vu le nombre de vêtements éparpillés au sol, Alice n'avait pas été la seule à entreprendre l'opération déménagement. Florence l'avait sans doute accompagnée, résultant en la pile de vêtements désordonnés qui jonchaient le sol.
Benjamin pouvait parfaitement imaginer la jeune femme vindicative balancer une pile d'habits par terre, juste pour la forme. Dans leur duo, c'était bien souvent elle qui prenait les devant en matière de revanches. Ce ne sont pas les vêtements éparpillés par terre qui stoppèrent Benjamin dans son rangement mécanique -et par rangement, il s'agissait plutôt de bazarder rapidement ses affaires roulées en boule dans un placard, il s'en occupera plus tard-. Ce fut un fin carré de tissu, posé sur le coin de la table de nuit habituellement réservée à Alice. Il le reconnu sans avoir besoin de s'en approcher, et encore moins de le déplier.
Il s'agissait du foulard qu'il lui avait offert pour leur première Saint Valentin. Alice avait toujours rechigné à le porter, par peur qu'il s'effiloche, préférant le garder précieusement. Le laisser trainer là plutôt qu'au fond d'un tiroir était un message on ne peut plus clair, peut-être même plus fort que l'ouragan improvisé, courtoisie de Florence. Benjamin attrapa l'accessoire et le fit glisser entre ses doigts, les sourcils froncés.
C'est ainsi qu'Arnaud le trouva quelques minutes plus tard, serrant entre ses doigts le souvenir d'une époque qui lui semblait lointaine à présent. Benjamin se retourna vers son ami avec un sourire et ouvrit le tiroir de la table de chevet pour y déposer le foulard et fermer sèchement le meuble, le condamnant à une vie d'obscurité.
- T'es sûr que tu préfères pas que je reste ? Demanda précautionneusement le plus jeune.
- C'est bon, je t'assure. Mes parents ont déposé leurs affaires à l'hôtel il y a une vingtaine de minutes. Ils devraient pas tarder.
- D'accord...
Arnaud passa une main nerveuse sur son bras, le frottant sur sa longueur comme s'il était gêné. Il était clair que l'étudiant voulait lui poser une autre question. Benjamin le laissa la formuler.
- Tu leur as dit ?
- Pour Alice ?
Au hochement de tête d'Arnaud, Benjamin répondit en secouant la sienne.
- Non. Je voulais pas les embêter avec ça en plus. On aura le temps d'en discuter tranquillement, t'en fais pas.
- Ok. Ok, d'accord.
Il était clair que demander à Arnaud de ne pas s'en faire était à peu près aussi utile que de demander au soleil de ne pas se lever le matin. Le jeune homme débordait naturellement d'énergie, et lorsque cette dernière était négative, elle se transformait en une nervosité dévorante. Heureusement, Benjamin connaissait assez bien le jeune homme pour savoir comment lui permettre de rediriger sa nervosité vers une activité plus constructive que de s'en faire pour une chose sur laquelle il n'avait aucun pouvoir.
- Tu devais pas te préparer pour ton rendez-vous, toi ?
Les yeux d'Arnaud se levèrent sur le petit cadrant de l'horloge numérique posée sur la table de nuit et il jura entre ses dents à la vue de l'heure avancée. Le grommellement fit sourire Benjamin qui le congédia gentiment, lui assurant une dernière fois que tout ira bien pour lui et lui ordonnant de passer une bonne soirée.
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17h30 – Benjamin
Lorsque la clé de la porte d'entrée tourna dans la serrure une demi-heure plus tard, Benjamin ne l'entendit pas. Seule la réaction de Pinpon qui avait quitté sa posture avachie sur le côté en travers du canapé pour bondir en direction du hall d'entrée, lui indiqua que quelque-chose clochait. Benjamin se leva doucement, grimaçant en tentant de s'appuyer par réflexe sur ses deux mains, comme il l'avait fait plus d'une centaine de fois depuis sa naissance pour se relever. Une douleur vive parcouru son poignet convalescent et il retomba mollement sur l'assise avant de retenter l'expérience, cette fois en tenant contre lui son bras endolori.
Il avait fait de beaux progrès durant la semaine qui venait de s'écouler, mais croire qu'il allait bien était illusoire. De toutes ses blessures, celles de son poignet et de ses oreilles étaient les plus tenace. Les autres aussi étaient toujours présentes, mais le pompier en était plus conscient et s'en méfiait donc plus. Les acouphènes qui le prenaient sans crier gare, ou encore les sons trop forts, trop faibles ou stridents qui le surprenaient dans son quotidien, étaient plus difficiles à gérer.
- Benjamin ! S'exclama une voix chaleureuse et masculine qu'il reconnut immédiatement.
N'ayant pas attendu qu'il daigne venir les accueillir, ses parents avaient pris les devants pour le rejoindre.
- Ludovic !, Salua le rouquin en adressant un sourire à son beau-père et à la femme qui l'accompagnait, Maman !
- Benji, mon lapin !
Devançant son partenaire, la femme rejoignit son fils pour l'étreindre avec la force et la douceur dont seule un parent était capable. Elle posa un baiser sur le front de son fils, l'obligeant à se baisser pour la laisser faire, la femme faisant une tête et demi de moins que lui. Benjamin sourit de plus belle et ne commenta pas les larmes qui perlaient au coin des yeux de sa mère. Une main chaude se posa sur son épaule pour se joindre à l'étreinte filiale. Le regard de Ludovic était à la fois doux et fier. Benjamin n'était peut-être pas son fils biologique, mais il l'avait accompagné durant son adolescence sans faiblir, malgré tout le mal que lui avait donné le rouquin à se faire une place au sein du clan Desrives. Benjamin n'avait pas été tendre avec son beau-père, il le savait, mais ce dernier n'avait jamais semblé lui en tenir rigueur. Ludovic avait pris le temps de l'apprivoiser, et le consensus était réciproque.
- Ah bah, à peine le fils prodige retrouvé, qu'on ignore déjà tout de mon existence. Vous me le dites, si je suis de trop ! Railla une voix
Benjamin tourna la tête en direction de l'entrée et son sourire pris encore de l'ampleur. Là, dans l'embrasure de la porte, se tenait Louise, sa sœur de cinq ans sa cadette. Elle tenait dans ses bras Pinpon, l'air faussement agacée par l'effusion de sentiments qui prenait place sous ses yeux. Le lapin pour sa part avait l'air perplexe devant le rideau de cheveux roux qui lui tombaient sur le museau.
- Lou !, S'exclama le pompier en se détachant de l'étreinte de sa mère, T'as pas de grands partiels de prévus ?
La jeune fille était en école d'infirmière, avec pour unique but de se spécialiser dans la pédiatrie. Elle prenait ses études très au sérieux et Benjamin n'avait que rarement de ses nouvelles en période d'examens.
- On pensait que ça te ferait plaisir. Chuchota sa mère qui refusait de le lâcher complètement.
- Ah tiens. Ton maître est là, tu vois ?, Demanda la rouquine au lapin, avant de s'adresser à Benjamin, T'étais pas en train de clamser, toi ? Je comptais récupérer ta part de l'héritage, c'est con.
Leur mère fronça les sourcils mais n'eut pas le temps d'en placer une, que déjà son fils mordait à l'hameçon.
- Quel dommage en effet. Tu devras attendre encore un peu avant de me voir sortir couvert de sang d'un vagin, fraichement réincarné pour continuer à faire de ta vie un Enfer.
Louise fronça le nez, au même titre que leur mère qui soupira, résignée. Ses enfants étaient tout pour elle, mais ils la fatiguaient plus que toute autre chose sur terre. Une main calleuse lui enserra la taille et elle leva les yeux sur Ludovic qui souriait, tranquille. Parfois, elle aimerait être dotée de son flegme.
- Depuis quand tu t'intéresses au Bouddhisme, toi ?, Grommela Louise avant de croiser les bras, Le jour où je vois un gosse aussi moche que toi sortir pendant un accouchement, je le repousse à l'intérieur. Clairement maman t'avais pas fini avant de te pondre.
La mère en question ferma les yeux et compta jusqu'à dix. Elle se surprenait souvent à rêvasser que la présence de ses deux enfants sous le même toit lui manquait, mais bien souvent il lui suffisait de passer quelques minutes en compagnie de ses derniers pour se rappeler à quel point la maison était plus calme sans leurs disputes constantes. Elle tapa doucement sur le bras de son compagnon qui tentait de cacher son rire sous une quinte de toux forcée, avant de s'immiscer dans la conversation de ses deux rejetons.
- Quand vous aurez fini de m'insulter, vous pourrez peut-être vous dire bonjour correctement, non ?
Benjamin ne pris pas la peine de prendre un air penaud. Il ricana et s'avança vers Louise, les bras grands ouverts. Cette dernière posa Pinpon sur le canapé et s'avança lentement vers son frère, le laissant initier une brève étreinte fraternelle.
- Ouais, ouais. Moi je suis seulement là pour rater mes cours, hein. Maugréa Louise en se frottant les yeux.
Le rouquin pinça la joue de sa cadette avec un sourire en coin.
- J'en doute pas. Lui dit-il, se tournant ensuite vers ses parents, Asseyez-vous, asseyez-vous ! On sera plus à l'aise.
Ses invités prirent possession des lieux. Louise s'installa en tailleur sur le sol, sa mère se laissa tomber sur le canapé à côté de Benjamin et Ludovic, après quelques négociations avec Pinpon, s'installa précautionneusement sur le fauteuil faisant face à la petite famille, le lapin étalé comme une crêpe sur ses genoux.
- Alors Benjamin, raconte-moi..., Osa Ludovic, Comment tu te sens ? Pour de vrai.
La famille savait qu'elle abordait un sujet épineux, surtout en présence de celle qui avait déjà perdu un mari par le feu, mais la conversation était nécessaire pour tout le monde. Benjamin pris son courage à deux mains pour raconter ce qu'il avait traversé ses derniers jours. L'exercice n'était pas simple, surtout lorsqu'il ne pouvait pas observer le plafond plutôt que sa mère qui murmurait de faibles "Oh, Benji...", destinés à personne d'autre qu'elle-même.
Au bout d'un certain temps, la conversation à sens unique s'étiola et ce fut au tour de sa sœur de tenter de relancer le sujet.
- Bah, elle est pas encore de retour, Alice ?
Evidemment, la question avait été innocemment posée par Louise. Ses parents avaient remarqué la disparition de la bague de fiançailles à la main du jeune homme et l'absence des affaires de sa jeune compagne dans l'entrée et n'avaient pas abordé le sujet, par respect pour Benjamin. Louise, elle, ne partageait pas ce sens de l'observation accrue et supposa que la demoiselle était simplement sortie faire quelques emplettes.
Benjamin croisa le regard de son beau-père qui l'encouragea à répondre d'un petit signe de tête. Il prit une grande inspiration.
- Non. On s'est séparé.
La déclaration avait un air de finalité qu'Alice ne lui avait pas accordé pour sa part. Elle était également plus facile à exprimer que ce qu'il aurait pensé. Les yeux de Louise s'écarquillèrent.
- Comment ça vous êtes plus ensemble ? Depuis quand ? C'est quoi ces histoires ?!
Leur mère posa une main sur l'épaule de sa fille et secoua la tête.
- Doucement Louise.
- Non mais maman, tu le savais, toi ?
La réponse négative de la femme acheva de contrarier la rouquine, qui se tourna vers son frère en quête de réponses. Benjamin déglutit. De toutes les personnes qu'il craignait d'informer sur la situation, Louise était bien celle qu'il redoutait le plus. Alice et lui s'étaient indirectement rencontrés par l'intermédiaire de sa petite sœur qui, à son arrivée au lycée, avait commencé à avoir de grandes difficultés en maths. Alice proposait des cours particuliers à l'époque et à force se croiser Benjamin à chaque fois qu'elle se rendait chez Louise pour lui faire cours, les deux jeunes gens s'étaient rapprochés. Louise avait toujours été particulièrement fière de rappeler à son frère que sans sa nullité en maths, il n'aurait jamais rencontré la femme de sa vie.
Le pompier s'éclaircit la gorge et expliqua vaguement que ces derniers temps avaient été compliqués pour leur couple et qu'ils avaient fait le choix de se séparer pour le moment. Il adorait sa famille, mais il n'avait pas l'intention de leur déballer l'entièreté de sa vie sentimentale au milieu de son salon. Sa mère avait toujours été dubitative quant à la rapidité avec laquelle Alice et Benjamin s'étaient engagés dans leurs fiançailles, mais n'avait jamais relevé le fait, estimant que son fils était assez grand pour faire ses propres expériences. Ludovic, lui, n'avait que de l'affection pour la jeune fille, mais les affaires de cœur de Benjamin ne l'intéressaient pas. Il était d'un naturel discret et appliquait par défaut cette même réserve à autrui.
- C'est pas grave, ça arrive de se tromper.
Louise fut la première à déclarer quoi que ce soit, au grand étonnement de Benjamin. Evidemment, sa sœur n'en avait pas fini, et le couperet métaphorique tomba.
- Maintenant que t'es à la maison pour un petit temps, tu pourras l'appeler et t'excuser. Je sais pas ce que t'as fait, mais Alice est gentille. Elle te pardonnera, j'en suis sûre. Je parie que tu pas passer trois jours sans avoir envie de la voir, de toute façon !
Louise lui sourit d'un air encourageant, et Benjamin se rappela combien elle était attachée à Alice; l'héroïne qui avait sauvé sa moyenne en maths et qui avait promis d'épouser son grand dadais de frère dans la foulée. Benjamin n'eut pas le cœur de lui expliquer que cela faisait à peine une semaine qu'ils s'étaient quittés, et qu'il se rendait à peine compte de l'absence de la jeune femme dans sa vie. Evidemment, son séjour à l'hôpital avait été bercé par les nombreuses visites de spécialistes et les quelques appels vidéos que lui avai accordé Mathias, mais jamais il ne s'était surpris à se languir de la présence de l'étudiante vétérinaire.
Sentant que Benjamin n'était pas prêt à répondre, Ludovic lança maladroitement qu'il avait faim et proposa de farfouiller dans la cuisine avec l'aide de sa compagne et de Louise pour préparer de quoi manger. Reconnaissant la perche qu'on lui lançait, Benjamin en profita pour s'excuser, prétextant devoir rafraichir ses pansements. C'était la vérité, mais il avait rarement été aussi content d'avoir la charge de cette tâche qu'à cet instant.
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18h30 – Benjamin & Mathias
Une fois les soins apportés à ses blessures, Benjamin appuya ses coudes contre le lavabo et inspecta son reflet dans le miroir. Il pouvait entendre sa famille discuter depuis la cuisine, mais n'avait pas envie de les retrouver tout de suite. Il était heureux de les retrouver, mais mener la conversation tout en marchant sur des œufs à propos de l'un ou l'autre sujet sensible, était plutôt fatiguant.
Il passa une main dans ses cheveux ébouriffés, s'installa sur le panier à linge et attrapa son téléphone. La photo de couple qu'il avait toujours comme fond d'écran lui rappela qu'il devait songer à en changer prochainement, à moins qu'il apprenne à apprécier le pincement au cœur qu'il subissait à chaque fois qu'il utilisait son téléphone. Il soupira et commença à composer un message avant de laisser tomber et de lancer un appel vidéo. Dans le pire des cas, son interlocuteur ne décrocherait pas.
Trois tonalités suffirent.
- Rudolphe ! Qu'est-ce que je peux faire pour toi ?
- Je suis sorti de l'hôpital.
La vidéo se connecta finalement et Mathias lui sourit vaguement, son attention à moitié retenue ailleurs. L'homme tenait un stylo plume entre ses doigts, un accessoire que Benjamin jugeait totalement obsolète mais que Mathias s'évertuait à défendre dans certaines situations précises. Quelque-chose à propos de la satisfaction que procurait le fait d'annoter des documents en entendant le crissement de la plume sur le papier, plutôt qu'en ajoutant des commentaires texte sur une version numérisée.
- Je te dérange pas ? Demanda le rouquin prudemment.
- Est-ce que j'aurais décroché si c'était le cas ? Répliqua Mathias.
Benjamin n'en était pas moins sûr. Il pouvait clairement apercevoir une pile de documents dans l'angle de la caméra. Mathias n'avait pas la garde de son fils ce week-end, et comme Benjamin l'avait vite appris, l'absence de Maël au domicile familial laissait à Mathias tout le loisir de s'avancer dans son travail. Le concept de farniente lui était inconnu.
- Et donc ?, Demanda l'homme, l'invitant à poursuivre, Tu voulais quelque-chose ?
Benjamin passa une main dans ses cheveux. Il voulait effectivement quelque-chose, mais il craignait bien que Mathias ne lui confie jamais.
- C'est tout à fait ça, tu vois clair dans mon jeu. Avoua le plus jeune, Je ne pouvais plus attendre de te le dire... Je dois savoir, maintenant que je suis célibataire.
C'était aussi exhilarant que terrifiant de savoir que cette annonce avait de grandes chances de devenir réalité d'ici quelques semaines. Une bêtise se préparait déjà dans son esprit, un commentaire stupide dans le but de faire rire son interlocuteur, mais... Il suffisait à sa langue de fourcher. Il n'avait qu'à laisser son cœur parler, et il serait fixé.
A la place, il se pencha vers l'écran.
- Est-ce qu'Ava a une grande sœur ?
Mathias disparu de l'écran dans un grand bruit et Benjamin mit quelques secondes à comprendre que l'avocat avait fait valser son téléphone en lui mettant un coup de stylo malencontreux lorsqu'il avait relevé la tête, pris de cours par la question du pompier. Benjamin ricana et observa avec affection Mathias grommeler en repositionnant son téléphone. L'avocat fronça les sourcils.
- Rudolphe, comment oses-tu ? Laisse ma baby-sitter et sa fratrie non existante tranquille, tu veux ? Il ne manquerait plus qu'elle se fasse des idées !
L'homme fit mine de réfléchir.
- Cela dit, je peux toujours te présenter Margaux. Elle me laissera peut-être en paix si elle se trouve un nouveau coup... Pourquoi pas, oui.
Mathias lui avait vaguement parlé de sa relation houleuse avec l'une des secrétaires du cabinet, une femme avec laquelle il avait entretenu une relation purement charnelle et qui se fatiguait à tenter de gagner l'amour de l'avocat qui lui avait pourtant expliqué noir sur blanc qu'il ne cherchait pas à se mettre en couple. Benjamin doutait fortement qu'il puisse être intéressé par celle qui avait séduit l'homme qu'il affectionnait tant... Quoique, ils s'entendraient peut-être bien tous les deux, vu qu'ils poursuivaient la même personne. Benjamin expira brièvement avec humour. Quelle situation de merde.
Mathias continuait toujours à parler de son côté.
- Après, j'ai bien peur que sa nature de Banshee ne termine d'exploser tes tympans, et ça... Ah.
Mathias eu l'air gêné par son propre commentaire, ce qui fit rire Benjamin. Le rouquin ouvrit la bouche pour enchainer, mais il fut coupé dans son élan par trois coups frappés sur la porte de la salle de bain.
- Benji ! Ton assiette va refroidir !
- J'arrive !, Cria le pompier à Louise, Désolé, ma sœur m'appelle.
- Oh, c'est vrai que tes parents sont là pour quelques jours. Ta sœur ne devait pas rester chez vous ?
Benjamin sourit, touché que Mathias se rappelle de ce détail aussi insignifiant.
Peu touchée par la candeur de la situation, Louise en profita pour surenchérir.
- Tu fais quoi, tu fais caca ? Oubli pas de surélever tes jambes si t'as des soucis pour pousser.
- Louise ! S'exclama Benjamin qui n'osait plus regarder son téléphone.
- Je vois que ton sens de l'humour est de famille, Rudolphe. Commenta Mathias, léger.
- Si c'est ta façon de me dire que j'ai un humour de merde, je te jure-
On tambourina à la porte.
- Mais attends une minute, tu veux !, Plaida le rouquin, Je suis au téléphone !
- J'espère bien que tu parles pas tout seul ! Raccroche et viens manger ! Maman veut pas qu'on commence sans toi, et j'ai la dalle !
Mathias rit doucement.
- C'est plus sage que tu y ailles.
- Je pense aussi. Marmonna Benjamin, la pointe de ses oreilles rougies d'embarras.
Le pompier passa une main sur son visage, retenant un soupire las.
- Matt ?
- Hm ?
- Passe le bonjour à Maël de ma part. Oh et dis-lui que j'ai retrouvé le livre dont je parlais la dernière fois, celui sur les planètes ! Je lui apporterai quand on se verra.
Mathias écarquilla les yeux, rendant instinctivement Benjamin nerveux.
- C'est... Trop présomptueux ? Je pensais que...
- Non. Non, non, L'interrompit Mathias, Bien sûr que non. Je ne pensais pas que ça t'intéresserait vraiment, c'est tout. Tu as d'autres choses à faire que de tenir compagnie à un gamin de sept ans et son vieux père.
Un trait d'humour qui tomba à plat.
- Honnêtement. Ce serait avec plaisir. J'ai promis à Maël de le rencontrer, je ferais l'effort de te supporter quelques heures, pour lui, t'inquiète pas.
- Aha. Si tu le dis. Je lui passerai le message, Promis l'avocat avec un étrange sourire en coin en le saluant, A bientôt !
Benjamin raccrocha et rangea son téléphone dans sa poche. Il déverrouilla la porte de la salle de bain et offrit un regard lourd de sens à sa cadette. Elle se contenta de le lui rendre.
- C'était qui au téléphone ?
- Depuis quand t'es flic ?
- Depuis que tu fais passer quelqu'un devant les lasagnes de Ludo. Déclara Louise, sérieuse, C'est un crime et tu le sais aussi bien que moi.
- Où vous avez trouvez des lasagnes ?
- Les pâtes pour la préparation sont périmées depuis quatre mois et le concentré de tomate est plus optimal depuis trois semaines, mais tu sais que Ludo est un génie. Et puis maman dit que tant que c'est pas vert, ça se mange.
- Maman dit ça des légumes aussi. Rappela Benjamin à sa sœur, C'est pas une référence.
Ignorant royalement la question de Louise quant à l'identité de son mystérieux interlocuteur, Benjamin se dirigea vers la kitchenette. Il s'installa entre sa mère et Ludovic, qui lui servit une belle portion de lasagne et de salade verte. Fidèle à elle-même, sa mère attrapa une unique feuille de salade et la déposa dans son assiette en fronçant le nez. Ainsi son compagnon ne pourrait pas lui reprocher de ne pas manger de légumes.
Benjamin rit doucement. Pour la première fois depuis de nombreux mois, il se sentait pleinement à son aise dans son petit appartement.
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20h15 – Arnaud
Pour la première fois depuis de nombreux mois, Arnaud n'avait absolument aucune envie de trainer dans un bar. Assis seul à une table depuis une bonne heure, il consultait régulièrement son téléphone pour vérifier qu'aucun nouveau message n'était arrivé. Sa boite de réception était désespérément vide.
La semaine passée avait été compliquée. Entre l'état de Benjamin et la froideur d'Alice durant les cours, le jeune étudiant avant espérer à minima passer une bonne soirée en compagnie de l'homme qui avait retenu son attention sur une application de rencontres et qu'il draguait ouvertement depuis quelque temps. A priori, Arnaud l'avait mal jugé, car ce dernier ne se donnait même pas la peine de lui envoyer une excuse ringarde pour mettre fin à son attente et confirmer qu'il ne comptait absolument pas se rendre à sa rencontre.
Le jeune homme souffla longuement et se résigna à se rendre au comptoir pour payer sa boisson et écourter sa sortie nocturne. Attendant le bon moment pour s'avancer et payer, il étudia la foule avec un vague intérêt, s'arrêtant sur une chevelure rousse qui sortait irrémédiablement du lot. Le collègue de Benjamin, Sébastien, s'il se rappelait bien de son nom, échangeait quelques plaisanteries avec une jeune femme qui riait ouvertement de ses blagues.
Arnaud s'avança pour payer sa consommation et continua d'observer Sébastien du coin de l'œil. L'homme avait fait apporter une bouteille d'alcool, certainement dans le but de la partager avec sa dulcinée, et regardait à présent cette dernière s'en aller pour rejoindre un groupe de deux autres femmes en gloussant. Ah. Dommage pour Sébastien, il semblait qu'il venait de payer la consommation de cette demoiselle et de ses amies, obtenant pour sa peine un numéro de téléphone et un baiser sur la joue.
- Et c'est un échec cuisant pour le prétendant qui accuse un râteau en bonne et due forme. Commenta Arnaud en s'accoudant à côté de l'homme abasourdi.
- Va te faire foutre. Grogna Sébastien sans lever les yeux vers le nouvel arrivant.
- J'y arriverai plus facilement que toi, ça c'est certain.
- Qu'est-ce...?
Le roux se tourna vers l'étudiant, l'air mauvais, une insulte prête à fuser sur le bout de la langue. Arnaud lui sourit de toutes ses dents et Sébastien souffla longuement, exaspéré. L'étudiant en profitant pour se glisser sur la chaise à côté de l'autre homme. Sébastien le regarda faire, résigné.
- Ah putain, c'est toi. Tu me suis maintenant ?
- C'est un espace publique. Dit Arnaud en haussant les épaules.
- Oui, mais ça répond pas à ma question.
- Si tu te sens devenir parano, je connais un bon psy.
Le pompier leva les yeux au ciel.
- Qu'est-ce que tu fiches là ?
- C'est un espace publi-
- Publique, je sais. Grommela l'homme, Et du coup ?
- Je me suis fait poser un lapin.
- Ouais, non, ça m'intéresse pas. Grimaça Sébastien.
Arnaud, accoudé au comptoir, tirait sur son gilet silencieusement, inspectant un coin de sa manche qui s'effilochait. La conversation ne le rendait pas mal à l'aise en soi, mais il ignorait pourquoi il n'était pas simplement rentré chez lui. Ce n'est pas comme si Sébastien et lui étaient amis. On ne pouvait même pas dire d'eux qu'ils étaient des connaissances. Tout au plus, ils avaient été obligés à plusieurs reprises de se supporter. Quelle belle base pour une amitié naissante.
- Tire pas cette tronche, tu me files le cafard. Maugréa Sébastien, La soirée est déjà assez pourrie comme ça. Je t'invite, tu veux quoi ?
Le plus jeune n'avait aucune raison d'accepter, mais il en avait encore mois de refuser. Entre passer un moment attablé avec un collègue de son ami, ou retrouver son appartement de banlieu, il n'avait pas à réfléchir longtemps.
- Une Piña Colada.
- Non, hors de question. Déclara le roux, T'es trop jeune pour boire de l'alcool.
- Je suis littéralement majeur dans tous les pays du monde, et je peux m'acheter mon verre tout seul.
Le pompier arqua un sourcil. Arnaud soupira.
- Je veux un diabolo à la violette, alors.
- T'as vraiment un problème avec le sucre, toi.
Arnaud offrit son plus beau sourire à l'autre homme qui commanda leurs boissons : un diabolo et un Irish coffee. Le silence se fit entre eux et Arnaud, qui détestait ce genre d'ambiance, engagea la conversation. L'étudiant touillait sa boisson, contemplatif.
- Et donc, tu comptes la rappeler ? Demanda-t-il maladroitement en désignant du menton la jeune femme qui était perdue dans sa conversation avec ses amies.
Sébastien haussa les épaules, indécis.
- Peut-être.
- Mouais, ça risque pas de te coûter cher en alcool si elle embarque ses amies à chaque fois ?
- Tais-toi et bois ton concentré de diabète.
Arnaud s'exécuta avec un rire bon enfant.
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Chapitre écrit par Sinsiliniai
Heureuse de vous retrouver après ce mois sous silence !
Essayez de ne pas trop m'en vouloir, votre obligée a démissionné de son poste IRL et était donc en plein processus d'entretiens d'embauches et tout ce qui en découle. Rassurez-vous, tout va bien mieux pour moi à présent. :) J'espère que cette nouvelle énergie se ressent dans ce chapitre et qu'il vous plaira !
Il est plus long que d'habitude, mais je vous devais bien ça.
Accueillons Ludovic, le Bon Beau-Père. Parce que j'en ai marre des histoires qui donnent forcément un rôle de méchant à un parent d'une famille recomposée.
Dans la catégorie "recherches que j'aurais jamais pensé devoir faire un jour pour une histoire", je demande : Combien de temps après la date de péremption peut-on cuisiner des pâtes sèches sans risque ? Il s'avère que c'est... longtemps. Longtemps, longtemps après la date.
Sur cette information très utile qui ne manquera pas de changer votre vie,
Je vous souhaite à tous une très belle journée <3
A la revoyure,
Sins' (et Miru)
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