Chapitre 35 - Partie 1
Chapitre 35 - Partie 1 : Loin de tout - Mardi 19 Novembre 2019 - 18h45 - Mathias
Mathias n'avait aidé sa tante que durant l'après-midi mais il était déjà mort de fatigue et courbaturé. Il n'avait pourtant pas fait tant que ça, et même beaucoup moins que Valérie qui déplaçait des tas de foins et de fumier à droite à gauche et courrait partout pour s'occuper des chevaux pendant que George observait les quelques Jockey s'entrainant sur leur terrain de course.
Mathias avait fait la connaissance d'Armageddon, un cheval Karabakhskaya que sa tante avait sauvé trois mois plus tôt. Le cheval alezan devait faire moins de 400kg, il était encore si maigre qu'il ne l'avait pas vu courir avec les autres. Dans un premier temps, le cheval lui avait fait comprendre qu'il voulait garder son espace, mais finalement, avec calme et douceur, Mathias avait réussi à le toucher et le caresser sous l'œil brillant de fierté de sa tante. Alors il avait décidé de chouchouter cette pauvre bête tout le reste de l'après-midi. Il avait commencé par le doucher et avait frotté son corps à l'éponge avec un mélange d'eau et de vinaigre de cidre. Army allait être magnifique. Ensuite il avait pansé le cheval et arrivant sur sa tête, ce dernier lui avait fait un semblant de câlin. Il avait ensuite pris une époussette pour finir le travail.
L'avocat avait pris le temps de faire une séance de Yoga en pleine nature pour laisser tranquille le cheval et avait ensuite entrepris de démêler le crin. L'eau de démêlage de sa tante comprenait des paillettes et il était sûr, après avoir travaillé sur la crinière et la queue, qu'il brillait de mille feux. Il avait entrepris de s'occuper des sabots, mais il comprit très vite que l'animal ne voulait plus d'attention. Il avait hurlé au loin à Valérie qu'il ramenait le cheval au paddock où se trouvaient tous les autres rescapés de sa tante.
Le Haras du Sacre du Lys d'Argent était beaucoup de chose. Elle avait plus d'une quinzaine d'employés qui travaillait dans les différentes parties du Haras. L'une d'elles était le refuge, Valérie Levalier-Perrin était connue pour se battre pour de nombreux chevaux, une partie pour ne pas finir en steak haché, l'autre des retraités de courses qui allaient se faire abattre, car plus assez performant et coutant trop cher. Ensuite venait la section de course gérée par George, il formait les nouveaux Jockeys dans la philosophie de sa femme. SI un Jockey se montrait mal traitant ou ne pensant pas au bien être de son partenaire équin, il était viré. Il y'avait aussi une partie élevage. Valérie avait jeté son dévolu sur la race Appaloosa et la race Karabakhskaya qui étaient à la limite de l'extinction. Enfin, le Haras avait une section de dressage et d'obstacle. Si le Haras était si prospère, c'était en partie grâce à l'héritage Levalier et les connexions de George dans le monde de l'équitation.
Quand il était enfin rentré dans la maison, il avait retiré avec joie ses bottes et après quelques respirations Mathias décida de faire ce qu'il hésitait depuis le matin même !
Mathias prit le téléphone fixe du salon, sa tante aimait les objets vintages et celui-ci semblait tout droit sortir des années 60-70 avec sa couleur criarde et son cadrant à tourner. L'avocat dû se reprendre à plusieurs fois pour réussir à faire le numéro de son ex-femme. Après une dizaine de tonalités, l'accent russe, agressif le frappa.
— Je vous jure que si vous me parlez encore de votre offre énergétique je vous traduis en justice.
— Bonsoir Tatiana. Répondit calmement l'avocat.
— Mathias ??? C'est quoi ce numéro ? Où es-tu ?
— Je vais rester quelque temps chez ma tante.
— Es-tu sérieux ? Tu fuis encore ? Et cette fois tu te taire chez ta chère tantine recluse ? -
— Je vous donne de l'espace à toi et notre fils, tu devrais être contente ! Mathias se retenait de hurler.
— Mais oui Mathias, si toi et ta famille pouviez disparaître ce serait super !
— Tu ne disais pas ça il y'a trois mois quand tu as voulu remettre le couvert. Siffla l'homme, acide.
— Peut-être qu'entretemps mon fils s'est fait kidnapper par ta faute !
— Ma faute ? Non, mais tu t'entends ? Tu me laisses le voir 4 jours par mois !
— Et qu'est-ce que tu ferais avec lui ? Un audit ?
— Va TE FAIRE FOUTRE ANYA ! Vendredi je rentre, soit il dort chez moi soit je vais pourrir ta vie ! C'est aussi MON Fils !
Et Mathias raccrocha, rouge de rage et soufflant comme un bœuf.
Il tourna sa tête et tomba sur sa tante posée contre le montant de porte.
— He bien ! Si un jour on m'avait dit que mon robot de neveu préféré deviendrait un humain ! Il roula des yeux.
— Tata... Ce n'est pas le moment de me titiller !
— Oh, mais mon petit poussin, c'est si tentant ! Allez ramènes toi il est temps de manger !
Mathias regarda son assiette, tous les légumes étaient de saisons et venaient du grand potager derrière le hangar à foin de l'autre côté du Haras. La viande venait de chez l'agriculteur d'à côté, tout comme le fromage. Il ferma les yeux et remercia le ciel d'avoir accès à un si bon repas, préparé par George, car sa tante, tout comme sa mère, était capable de brûler la maison en tentant de nettoyer une simple salade. Il avait enfreint quelques-unes de ses convictions culinaires depuis plusieurs semaines et il comptait bien ne plus le faire. En voyant au bout de la table les aliments, il commença à imaginer ce qu'il pourrait cuisiner pour son jeune ami. Il l'avait peut-être emmené dans un restaurant, mais il était sûr que l'adulescent était friand de Macdonald ou autres chaînes exploitantes les humains comme les animaux et produisant en masse des aliments de mauvaise qualité.
— Mathias ? Qu'est-ce qui te fait sourire comme ça ?
— Je suis sûre que c'est une bonne femme ! s'exclama George.
Mathias se figea et les regarda tour à tour avant de sortir son portable pour éviter le regard inquisiteur de ses ainées.
— Caneton ? Tu sais que ce n'est pas en fixant ton écran de smartphone inutile que tu obtiendras du réseau ici, n'est-ce pas ?
— Je vérifiais juste que je n'avais pas fait de rayure en travaillant cet après-midi.
— Et bin mon garçon ? Il se trouvait où le portable ? Dans ton fondement ? Je te rappelle que tu n'as pas de poche sur c'te culotte d'équitation !
Mathias roula des yeux en se renfrognant et en touillant son plat avant de prendre une grande bouché. Pas besoin de répondre, la politesse voulait qu'on ne parle pas la bouche pleine.
— Oh, je sais ! C'est la femme avec qui tu étais sortie diner hier soir ?
— Je t'ai dit que c'était un ami.
— Et alors ? Un ami très précieux je vois hum hum...
— Que...qu'est-ce que tu t'imagines encore !
— Rien rien !
— Je t'entends presque penser et ne me mêle pas à tes fantasmes dégoutants !
— MATHIAS ! Je te l'ai déjà dit, mais ton homophobie tu la gardes pour Paris !
— Ma quoi ?
— Tu m'as très bien entendue !
— Je ne suis pas... Comme tu as dit !
— Oh vraiment Mathias ? elle fit trainer son prénom tout en le fixant comme une lionne enragée.
— Oui vraiment, regarde, je... je m'entends bien avec Marie !
Il se rappela le prénom de l'étudiante qu'il avait croisé le matin et qui lui avait directement jeté au visage que sa copine était une des profs d'équitation du Haras.
— Mathias ! Vraiment ! On va faire comme si c'est la fatigue, mais je t'entends encore parler comme ça et je te fais dormir dans le fumier à coup de fourche ! Compris ? Et n'essaye même pas de rouler encore des yeux !
— Et... et tu seras privé de Dessert !
— George ? N'en rajoute pas veux-tu !
George baissa la tête, soumis à sa dame et continua le repas dans le silence méditatif dans lequel Mathias était plongé.
Il ne finit pas son repas quand il décala son assiette et s'excusa pour aller se coucher.
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Chapitre écrit par Miruru
Vous me connaissez, pas de long chapitre avec moi (contrairement à Sins) mais normalement vous aurez la suite des aventures équines de Mathias demain ou jeudi !
Si vous êtes dans le domaine équins n'hésitez pas à me corriger !
Qui vote pour que Valérie soit présidente ? Je l'adore alors j'espère que vous l'aimerez aussi !
Tatiana, un amour comme toujours
Et Mathias....mathias.... mathias fidèle à lui-même !
A très vite !
Coeur sur vous Sins & Miru
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