Chapitre 32 - Partie 1
Chapitre 32 : Sauter les crêpes - Lundi 18 Novembre 2019 - 20h10 - Mathias
Mathias se rendait bien compte qu'il avait été imbuvable avec Benjamin et il devait avouer qu'il avait été très touché par l'histoire qu'il lui avait partagé. Il n'avait jamais été un grand romantique, surtout pas avec Tatiana très pragmatique et pas en écoutant sa mère pour qui l'amour ne signifiait rien... bien qu'il était persuadé que l'amour rendait aveugle sinon, jamais son père serait encore aux côtés d'Anne Levalier.
Il suivait distraitement le plus jeune dans les rues de Paris. Il prenait rarement le temps de flâner et n'avait strictement aucune idée d'où ils allaient.
Il avait tenté de grappiller des informations, mais le rouquin était resté mutique. Il avait juste rigolé quand, Mathias soudain angoissé par sa tenue, lui avait demandé s'ils seraient acceptés. Benjamin avait bien sûr appuyé le fait que sa tenue ne devrait être accepté nul part, même pas sur son corps mais avait fini par dire que ce ne serait pas un problème.
Le pompier s'arrêta sans que Mathias ne fasse attention et son visage entra dans les omoplates face à lui. Il s'excusa mollement avant de lever la tête et de se décaler.
Ils s'étaient arrêté devant un troquet ne payant pas de mine, une dizaines de couverts en terrasse sous une tonnelle datée. Il put lire sur la devanture que c'était une crêperie s'appelant "Les Embruns". Un sourcil levé, il regarda le visage du jeunot tout fer de lui, un sourire goguenard fixé aux lèvres.
— Nous y voilà ! J'espère que tu aimes les crêpes ! Benjamin montra alors quelques signes de nervosité, comme s'il était réellement effrayé par la sentence de Mathias.
— J'en fais avec Maël, mais je ne suis jamais allée dans une crêperie. Il décida de ne pas faire de commentaire, surtout que cela semblait être fait maison, s'il en croyait un des encarts sur la porte, et c'était bien loin du MC Donald auquel il s'attendait.
— Tu verras, ça n'a rien à voir avec du fait maison. ET ne me dit pas que c'est à cause des additifs, je te vois venir !
—....je ne vois pas de quoi tu veux parler, marmonna l'avocat, l'herbe coupée sous le pied. Il était bien trop prévisible.
Benjamin entra le premier, sa stature et sa musculature occupait presque pleinement l'espace de la porte, mais il put voir que la salle était pleine. Toute cette marche et cette joie pour rien au final. Mathias se sentit même déçu par cela.
— Bonjour, j'ai réservé pour deux ? Desrives?
Mathias le regarda soudainement en entendant qu'une reservation avait été faite. Le garçon était très prévenant. Lui-même pensait prendre la route ce soir, pourtant Benjamin avait prit la peine de reserver une table pour eux deux ? Ou était-ce pour sa fiancée et ses plans étaient tombés à l'eau ? Etrangement, Mathias se rembrunit à cette idée.
— C'est pas le Ritz, mais je pense que tu survivras.
Il roula des yeux à ce commentaire et bouscula le grand dadet pour suivre la serveuse qui se faufilait entre les tables, souriant à chacuns et attrapant des cartes et des petits aprétéifs en chemin pour eux.
La salle était vraiment pleine, il ne restait qu'une table pour deux contre le mur de droite du restaurant, au milieu. Avec un petit écritaux "Reservé" posé sur la nappe en dentelle qui faisait penser à celles des bigoudens posé tout au tour des murs pour servir d'abat jour. Kitsch. Mathias avait noté quelques regards vers eux, mais ils étaient en joggings, et lui en jogging un peu trop coloré pour la plèbe qui l'entourait à ce moment là, alors il fit fit de tout cela.
— Pour information le Ritz est clairement surcoté. Sussura-t-il en s'installant et remerciant la serveuse qui lui tendais la carte.
— J'y penserai je jour où je toucherai 6 fois mon salaire actuel et où j'organiserai une sortie resto. Mathias ne fit pas la remarque que les chambres commençait à moins d'un millier d'euros.
— Quand je m'y suis rendu quelques semaines auparavant un homme s'est defenestré. Il avait dit cela d'un ton détaché en tournant la carte pour trouver de quoi se nourrir.
— ...A cause de l'addition ? Mathias eu un sourire en coin. Benjamin était adorable.
— Benjamin, viens-tu de faire une plaisanterie suite au décès d'un inconnu ? Pour rendre la phrase plus dramatique, l'avocat utilisa son regard le plus noir et un visage impassible qu'il reservait à la Cours.
— uh... Des rougissements lêgers apparure sur les joues du plus jeune.
Sauvé par le gong, la serveuse réapparu pour demander leurs boissons. Il laissa donc repondre l'autre en premier.
— Un verre de cidre pour moi. Et toi ?
— On dit une Bolée, gamin. Vous pouvez nous mettre une bouteille, mademoiselle. Il lança son meilleur sourire commerciale à la serveuse qui papillona des yeux. —trop facile se dit-il en se retenant de faire un clin d'oeil à l'employée. Elle se racla la gorge et poursuivit.
— Très bien. Je reviens tout de suite messieurs et je pourrais prendre votre commande.
Chacun dans le silence, entrecoupé par les bruits de conversations intelligble de la salle, ils étudièrent la carte. Benjamin gigotait sur sa chaise et lui lançait des petits regard que Mathias pu percevoir. Il compta jusqu'à cinq dans sa tête se disant que quand son compte à rebours prendrais fin, son cadet parlerait.
— Alors dis-moi... Tu t'en vas? J'étais certain que tu serais ravi de retrouver tes affaires en cours après avoir dû les laisser à... c'était quoi déjà... une bande d'incompétents ignares et incapables ?
— J'ai été mit en vacance, on va dire. Je vais rendre visite à ma tante près d'Avallon dans l'Yonne. Je pense rester chez elle quelques jours. Vendredi soir je dois .. récupéré Maël car c'est mon weekend. Enfin... si il veut de moi. Mathias se rembrunit immédiatement à ses paroles
— Si il...?
La serveuse, qui, Mathias en était sûr, avait retouché son maquillage et ses cheveux revint en lui demandant si ils avaient choisi. Elle se mit à moitié dans son dos et se pencha pour lui montrer la bouteille. Il acquiessa en se demandant pourquoi la serveuse était plus interessé par lui que par son vis-à-vis plus jeune et qui n'avait pas à jalousé la beauté de certains mannequins.
Il recupéra gentillement la bouteille des mains de la serveuse, s'amusant en faisant exprès que leurs mains se touchent puis versa avec tout le talent qu'il possédait et son experience, le cidre dans les dits bollées posées devant eux.
Sa voix se fit plus grave quand il répondit à la serveuse :
— Une Baltique pour moi. Est-ce que votre poisson est sauvage ? Le fumez-vous vous même ?
— Non monsieur. En revanche notre viande est d'origine française, élevée et transformée sur le territoire.
Il leva les yeux au ciel.
— Je vois très bien le genre de viande dont vous parlé. Elevage de masse, torture des animaux. Je prendrais une crête avec uniquement des legumes, je vous remercie.
— Mathias... chuchota Benjamin qui semblait faire une liste mentale peut-être d'insulte pour lui. Mais il ne pouvait pas s'en empêcher.
— Benjamin... que vas-tu prendre ? La serveuse les regarda en silence. Benjamin grimaça.
Une cavalière pour moi...
— Très bien. Se hata-t-elle de noter avant de disparaitre. Sans doute pour échapper à la dispute qui pourrait potentiellement survenir.
Benjamin fixait terriblement Mathias.
— Un problème ? Je n'ai pas demander si ils avaient une carte sans gluten et si le pain à ta droite était d'origine biologique et pourtant je l'ai pensé très fortement.
— Quelle magnanimité. Tu m'impressionnes. Mathias était sûr que le rouquin avait essayé d'être sarcastique mais c'était clairement un échec. Il avait juste l'air d'un ado contrarié.
Mathias se versa son deuxième verre de cidre et se décida à répondre à la question que lui avait posé le pompier en premier lieu.
— Je pensais partir ce soir, mais peut-être que ce sera mieux demain. Il n'y a que deux heures de routes mais autant savourer ce moment breton.
— Santé ! Repondit Benjamin en levant le verre en porcelaine.
— yecʼhed mat en breton.... et avant que tu ne me le demandes, c'est écrit sur le set de table. Benjamin ricane, amusé, avant de répéter l'expression avec un accent du sud à couper au couteau ce qui rendit la fusion étrangement grotesque.
— Ta tante... elle est aussi avocate ?
— Ahahahah ! Alors ça non pas du tout ! Ma tante est vraiment à part, très proche de la nature, elle possède un Haras. Elle était très malade à Paris. Elle s'est mariée à un Jockey à 19 ans et lui il en avait 24, ça a fait scandale dans la famille Levalier. Elle a une hypersensibilité aux ondes donc elle est au milieu de nul part.
— Oh... le plus jeune hocha la tête. Tu sais monter à cheval, alors ?
Un sourire nostalgique arriva sur la bouche de Mathias alors que des souvenirs prenaient place dans sa tête.
— Oui, j'ai passé tous mes galops quand j'étais plus jeune. Je passais une partie des vacances scolaires avec elle et le reste de ma fratrie. J'ai fait de la voltige mais... tu le sais, j'ai du mal à tenir sur mes pieds. Adolescent, j'aimais beaucoup aider ma tante et mon oncle aux dressages de leurs étalons. Il se prit le menton d'une main et poursuivit. Maël a quelques bases, mais je lui ai fait arrêter car son club ne traitait vraiment pas bien les chevaux.
Benjamin avait un tendre sourire et Mathias se demanda si il appréciait ce partage, ou l'image de lui maladroit comme toujours. Après coup il pensa a Maël et haussa les épaules.
— J'aurais bien aimé pouvoir faire de l'équitation... Les chevaux sont vraiment des créatures magnifiques, mais je pense qu'à l'âge de Maël, je ne m'en serais pas approché à moins de trois mètre. Même les poneys me faisaient peur... Le rouquin rit, puis baisse les yeux. D'ailleurs en parlant de Maël, comment va-t-il ?
— Sa mère dit qu'il va bien. Elle m'envoit des photos. Il va a l'école. je ne l'ai pas eu au téléphone.
— Q-quoi ?
Il préféra ignorer la question et boire encore.
— Je comprends que vous êtes séparés mais... après tout ça, il a également besoin de son père, non ? continua-t-il maladroit.
— Le problème est que Tatianna et moi avons une garde alternée et il faudrait passer chez le juge pour modifier ces termes. Je ne préfère pas m'étaler mais je vois Maël uniquement un week-end sur deux et la moitié des vacances. Sauf arrangement et comment dire. Tatianna est LOIN d'être arrangeante surtout en ce moment. Mais je dois t'ennuyer avec mes histoires déprimantes et mes échecs familiaux.
— Non, non, Mathias, pas du tout. Mais tu disais... Si Maël veut de toi ?
— C'est compliqué... je prefere parler d'autre chose. Des passions ?
Ben hoche la tête à nouveau, penaud et la serveuse refit son entrée avec les plats.
Mathias murmura pour lui en levant les yeux aux ciels "pas trop tôt" que Benjamin capta en fronçant les sourcils mécontent.
— Merci !, Bonne appétit !
Ils commencent à manger doucement, enfin c'était surtout Benjamin s'empiffrant tout en semblant réfléchir, et Mathias, dubitatif devant ce carré de sarassin.
— Je vis ma passion chaque jour à mon travail. J'ai toujours voulu être pompier, tu sais ? Enfin... je l'ai voulu pendant longtemps, puis... il coupe sa galette, songeur. Au final, le naturel a fini par me rattraper.
— Comment ça. Mathias avait enfin mit en bouche une part de la crêpe et l'explosion de saveur le surprit, il ne put s'empecher de poucer un doux gémissement de contentement. Il fixa la crêpe au steack haché de son compagnon de course avec envie.
— Je... Mon père était pompier. Quand j'étais petit, je voulais lui ressembler plus que tout. Et puis... il secoue la tête. Alors, c'est bon, hein ? Je te l'avais dit !
Mathias hocha la tête tout en continuant de savourer son plat.
— Oui, c'est étonnant. Je vais peut-être m'habituer à la façon de manger des jeunes entre ça et le starbucks. Il ne put s'empêcher de grincer des dents.
— On mange des crêpes en Bretagne depuis des décennies, Matt. Rien de nouveau sous le soleil !
— He bien Benji, j'essayais d'avoir du tact, mais je te montrerais la prochaine fois ce que je mange et où. Tu comprendras pourquoi je dis ça. Ce n'est pas la crêpe qui est impliquée mais le lieu si... Rustique.
— C'est une invitation ?
— Oui, mais, il détailla l'autre de bas en haut, as-tu de quoi te vêtir décemment ?
— Si tu me demandes si j'ai un polo et un pantalon cintré, alors oui. Par contre, au risque de te décevoir, j'ai aucun vêtement couleur orange cône de sécurité, ou bleu panneau routier.
En disant ça, il put voir le pompier découper une généreuse part de sa galette et la déposer délicatement dans sa propre assiette.
— Tiens. Arrête de loucher sur ma galette maintenant.
Mathias ne put s'empecher de se montrer taquin, il montra du bout du net le bout, puis se pencha en avant vers Benjamin en ouvrant la bouche. Oui, lui aussi pouvait parfois se montrer insouciant et enfantin. Il avait bien le droit à une pause. Et il avait décidé que ce moment entre eux, serait sa pause à lui, maintenant.
Benjamin haussa un sourcil, reprit son bout et le coupa plus petit avant de se pencher également et de tendre le bout sans le faire tomber directement dans la bouche de Mathias qui encore une fois la referma en poussant un bruit de contentement face au gout délicieux.
En fermant les yeux, il ne remarqua pas le leger rougissement de Benjamin qui avait regagné du terrain.
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Chapitre écrit par Sinsiliniai & Miruru
Nouvelle partie de ce RENDEZ-VOUS (si si je le dis nananananéreuh !). On en apprend un peu plus sur Mathias et franchement, ils sont trop mignon, non ?
On retrouve le point de vu de Benjamin la semaine prochaine et peut-être un Mathias un peu plus grognon !
Love U all ! A tout bientôt !
Sins & Miru
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