Chapitre 26.1 : Enfin réuni - Mercredi 13 Novembre 2019 - 14h12  - Mathias

Mathias fixa méchamment le message du plus jeune. Il était quatorze heures passées. La télé nationale avait montré son fils dans les bras d'un policier. Il avait lui-même vu son fils de cette façon. La première fois depuis une semaine, son fils n'avait pas changé, pas maigri, il était bien coiffé, l'air un peu hagard dans ces bras inconnus mais il était toujours loin de lui.

Mathias était au commissariat depuis des heures avec son ex-femme qui devait avoir abusé d'un quelconque médicament en vue de sa passivité.

L'excuse était la suivante : même si les preuves envers Son Nam étaient édifiantes, il fallait encore des confirmations de la part du petit garçon et étudier son état de santé. De ce fait, ils devaient encore attendre plusieurs évaluations avant d'enfin pouvoir retrouver leurs fils.

— Monsieur et Madame Levalier ? Fit une voix enfantine rattaché à une petite femme ronde et souriante.

— Maitre Hoang fit sombrement Mathias

— Madame Petrovna Mechtcherski continua Tatiana toutefois toujours dans son monde.

— Oh euh... Je suis... Marguerite Bosquet, la psychologue... Mme Levalier m'a dit de venir voir son petit-fils et...enfin...plutôt...

— Ta mère est insupportable, chuchota la russe.

— Ecoutez Madame Pâquerette, si vous pensez qu'on va parler à un minion de ma matrone

— Je... non... justement elle m'a euh ...viré ? Si ça peut vous rassurer ? Je ne faisais pas l'affaire parait-il...

Mathias la regarda d'un coup plus franchement. En effet cette femme ressemblait à un enfant, elle portait un pull Harry Potter et avait les ongles de toutes les couleurs. La psychologue que sa mère avait engagé pour lui avait été tirée à quatre épingles, une éminente pointure psychanalytique dont toute la parole ne rapportait qu'à elle-même ou à son maître de pensée.

— Du coup vous êtes là pourquoi ? Demanda Tatiana.

— Je suis une spécialiste de ce genre de cas... je veux dire des enfants enlevés.

— Parce que c'est fréquent ?

— Vous n'êtes pas avocat ?

— Spécialisé en droit de la santé. Mais en tant que psychologue vous ne devriez pas avoir d'a priori, non ?

— C'est exact. Si vous voulez bien me suivre, que je vous explique un peu comment vont surement se passer vos retrouvailles.

L'ancien couple acquiesça et se leva pour suivre la dame Florale. Mathias oublia complètement son compagnon de course et une possible réponse qu'il aurait dû lui donner pour être poli.

Une fois tous installés dans une salle d'interrogatoire en retrait, la jeune psychologue commença à expliquer tout ce qu'ils devaient savoir sur les mécanismes psychiques du syndrome post-traumatique. Il fallait au maximum reprendre les routines habituelles, éviter les changements et de trop le couver. Il devrait retourner à l'école au plus vite sous surveillance tout de même. Le SPT devait apparaître sous un mois mais il pouvait également réapparaître de façon hasardeuse les prochaines années de vies du petit garçon. Des choses le gêneraient surement et il allait falloir être conciliant. Le mieux était d'attendre l'évaluation la plus précise du psychiatre ainsi que les recommandations de ce dernier. Elle leur expliqua également qu'il se pouvait que parfois Maël ait des comportements étranges mais il ne fallait pas s'inquiéter outre mesure.

Avant de les quitter elle leur donna sa carte en précisant qu'elle serait à leur écoute au besoin.  En voyant la petite femme s'en aller, Mathias fut plus que dubitatif, Tatiana, elle, fixait la carte que le Pissenlit leur avait remise.

— Monsieur et Madame Levalier, veuillez me suivre.

Mathias prit sur lui pour ne pas répondre. Il avait passé sa scolarité sous le nom de Levalier mais il avait voulu, une fois en fac de Droit prendre le nom de son père dans les documents officiels pour se libérer un peu de l'ingérence de sa mère. Il fallait croire que dans les heures les plus sombres de sa vie, c'était toujours elle qui était au-dessus de tout... Il se sentait comme un pantin désarticulé et manipulé.

Mais peu importe, maintenant, ils allaient enfin revoir leur fils !

Ils montèrent un étage, les murs, le plafond, le sol, tout était gris.  Mathias commença à angoisser... il sentait que quelque chose n'irait pas. Allait-on placer son fils ? Était-il malade ? Devait-il agir comme l'avait dit la dame Fleurette ?

Enfin, ils s'arrêtèrent devant une dernière porte, toujours grise, avec des traces de fissures, la peinture se décollant d'un peu partout. La vétusté de ce commissariat faisait vraiment pitié mais Mathias devait surement être dans un état aussi lamentable.

Il était arrivé chez Tatiana toujours en tenu de sport, les cheveux dans tous les sens et sentant la sueur. Elle lui avait donné d'ancien vêtement à lui qu'elle avait étrangement gardé. Mais il n'avait fait aucun effort, trop excité d'enfin retrouver son fils.

Enfin, le moment était arrivé. Quand la porte s'ouvrit, Mathias put entrer dans une sorte de petit salon avec un tapis d'enfant puzzle en mousse au sol, des jouets par ci par là mais surtout, il put voir Maël, son fils, en vie, installé dans le petit canapé déglingué jaunâtre, lisant une bande-dessinée.

Il ne dénia pas lever la tête, et l'émotion lui nouait la gorge pour parler.

A ses coté Tatiana tremblait ne sachant quoi faire.

— Maël ? Papa et Maman sont là, tu viens dire bonjour ?

Le petit garçon leva le regard mais décida de ne pas bouger. La porte se referma derrière eux et un homme qui se présenta comme psychiatre commença à leur expliquer que tout allait bien avec Maël, qu'ils avaient un petit garçon très intelligent.

Mathias le savait, son fils avait un gros cerveau. Il avait parlé et marché très tôt et surtout il avait eu des questions bien plus matures que celle de ses cousins d'âge équivalent.

— Maël, si tu laissais ton livre maintenant ? Proposa le médecin.

Enfin le petit leva les yeux.

— Non.

— лягушка (grenouille), vient voir мама.

Mathias attrapa le poignet de son ex-femme et le sera fort. Il ne fallait pas quelle craque et éclate en sanglot maintenant. Elle hocha la tête et se rapprocha doucement de son fils pour finir accroupit devant lui.

— Ангел мой (mon ange), tenta-t-elle.

— Je ne veux pas le voir ! chuchota l'enfant.

— ВОЗ (Qui) ?

— Mathias...

Le cœur de l'avocat se brisa. Que venait de dire son fils ? Il s'approcha et alors qu'il tendait la main, le petit garçon l'éloigna d'un grand mouvement de bras tout en s'enfonçant dans le canapé.

— NON ! Pas toi ! Je ne veux pas te voir ! C'est ta faute !

Alors qu'il s'attendait à ce que la russe prenne sa défense tout en disant à Maël qu'il se trompait... elle lui jeta un regard sombre et câlina son fils qui accepta avec joie de se fondre dans le joug maternel.

— Là, là, лягушка, мама est là !

Mathias trembla et ce recula.

— Je croyais que tout allait bien pour lui ?!

— Eh bien... Monsieur Le-

— HOANG !

— Pardon, Monsieur Hoang, c'est à dire que... dans l'absolu il va bien, sa santé psychique n'est pas en danger.

— MAIS ?

— Calmez-vous je vous prie....

— Que je me calme ? Mon fils m'accuse...! Mon fils ne veut pas que je l'approche et ? je dois être calme alors que je me rongeais le sang et devenait fou depuis une semaine ? Mathias sifflait tout cela d'une voix acide.

Maël plus loin était retourné à son livre alors que son ex l'approchait. Elle posa sa main sur son bras mais il se dégagea immédiatement.

— Mathias, je... je vais garder Maël, tu le verras le week-end prochain.

— Comment ça ?

— Tu sais "ne pas changer les routines". Ton week-end est le prochain. Il a besoin de calme, et le mieux c'est qu'il reste à la maison.

Mathias sera les poings, fou de rage.

— Maël, l'enfant ne tourna pas la tête vers lui, l'ignorant parfaitement, Je... je t'embrasse mon fils. Je t'appelle demain d'accord ! Papa t'aime !

N'y tenant plus et ne supportant pas le silence de Maël en réponse, Mathias prit la porte.

Ses malheurs ne s'arrêteraient donc jamais ?

Alors qu'il attendait un taxi en dehors du commissariat plusieurs journaliste se jeter sur lui, l'interrogeant, le photographiant. Il se détourna d'eux et se remit à ... courir.

Courir loin de ce lieu.

Courir loin de ce fils qui ne le reconnaissait pas.

Courir loin de sa tristesse.

Courir.

Loin.

Tout simplement.

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Chapitre écrit par Miruru

Alors ! C'EST LA FÊTE ! ON A RETROUVE MAEL !!!!

Comment ça c'est pas cool ce que je fais ? Comment ça je suis un monstre ? Comment ça vous vouliez une Happy End ? Et encore je vous ai pas dit que Mathias se fait percuté par une voiture à ce moment là !

Non plus sérieusement... ON SE RETROUVE CE SOIR AVEC MATHIAS ! Notez le rendez-vous !

(PS : On va faire des FAQ des personnages donc si vous avez des questions à leurs poser par exemple "Tatiana pourquoi t'es une connasse ?" vous pouvez ! )

Coeur, Amour et Distanciation Physique,
Sins & Miru