Chapitre 23
*ANNONCE CONCOURS ANNONCE*
Nous avons la joie de vous annoncer que nous avons fini le plan de chapitre de ce premier tome !
Celui ou celle qui trouve le nombre de chapitres (à ce jour... Miruru est capable de tout. Elle est chaotique.) qui compose se tome aura le droit de demander l'OS de son choix à Sinsiliniai !
C'est pas beau ça ?
A vos pari !
BONNE LECTURE !
Sins & Miru
*FIN DE L'ANNONCE*
Comment oses-tu (appeler ça un café) ? - Mercredi 13 Novembre 2019 - 10h09
S'il y avait bien un reproche que l'on pouvait faire à Benjamin, c'était qu'il avait tendance à oublier de prendre le temps d'évaluer la situation. Ce trait de caractère salvateur sur un terrain qu'il maîtrisait, comme les interventions de secours, était en revanche plus handicapant quand il sortait des sentiers battus. Son tempérament le poussait à agir plutôt qu'à réagir. Il détestait plus que tout rester spectateur d'une situation, quitte à s'en mordre les doigts.
Il avait interprété le ton mordant de Mathias comme l'expression d'un mal être que Benjamin connaissait bien pour l'avoir vu de près de nombreuses fois. Plus de monde qu'on pourrait le penser accueillait les équipes de secours avec vitriol. L'espoir de voir arriver une équipe de secouristes se transformait parfois bien vite en animosité lorsqu'il était trop tard pour agir, ou lorsqu'ils ne pouvaient qu'attendre l'arrivée du SAMU. Certaines familles de victimes se renfermaient sur elles-même, auquel cas Benjamin laissait volontiers ses collègues se charger d'elles. D'autres, réagissaient plus violemment, s'en prenant aux seules coupables possibles de leur malheur qui ne pouvait pas être un simple coup du sort. Ils étaient incompétents, n'avaient pas tout essayé ou au contraire en avait trop fait.
Benjamin n'avait aucun mal à gérer ces personnes qui, tout comme Mathias semblait le faire, reportaient leur colère sur l'extérieure plutôt que de la laisser grandir et les détruire de l'intérieur. Pas que le rouquin s'improvise psychologue à ses heures perdues, mais la nervosité de Mathias, son aigreur décuplée par le chagrin, ne faisait pas de doute.
Cela dit... Qu'est-ce qui avait bien pu lui prendre de proposer un café à cet homme qui avait clairement mieux à faire que de perdre son temps en plaisanteries qui l'irritaient plus qu'elles ne le déridaient ? Quelle mouche l'avait piqué pour qu'il se dise sincèrement que c'était une bonne idée d'inviter son aîné à passer encore plus de temps avec lui ? Et quelle mouche avait donc piqué Mathias pour qu'il accepte son invitation ? D'ailleurs, il devrait vraiment de l'appeler comme ça dans sa tête : il ne connaissait son prénom que parce que sa femme -son ex-femme, lui avait plus tard indiqué Alice lorsqu'ils avaient parlé des évènements de dimanche- l'avait appelé ainsi.
Le jeune homme accéléra le pas. Son compagnon avait profité de son plaidoyer intérieur pour le devancer de plusieurs mètres. Il n'y avait pas à dire, l'homme courait vite.
Benjamin prit un moment pour observer l'homme qui avait repris la tête de la course. Entre son pantalon qui semblait être le résultat d'un abominable erreur d'assemblage, ses chaussettes à semelles qui coûtaient visiblement un rein, et le man bun qu'il assumait sans complexe... Non, il n'y avait pas à dire, M. Hoang sonnait tout simplement faux.
Benjamin accéléra la cadence pour remonter au niveau de l'autre joggeur. Mathias semblait compenser ses courtes foulées par des accélérations aléatoires, qui n'en devinrent que plus frénétiques lorsqu'une série de grognements gutturaux à son oreille lui annonça l'arrivée d'une horde. Benjamin sursauta visiblement, s'attirant le regard en coin de Mathias qui souriait, moqueur.
— On a peur des zombies, gamin ? Demanda l'homme dégoulinant de sarcasme
— Absolument pas !, Se défendit aussitôt Benjamin qui refusait d'être pris sur le fait, De toute façon, tout le monde sait que les vampires sont plus effrayants !
— Les vampires ? Tu parles de ces êtres figés à jamais dans le temps, à la beauté troublante leur permettant de faire des victimes plus facilement, tel Lestat ?
Benjamin n'avait jamais entendu parler d'un dénommé Lestat, mais la description de Mathias lui suffit à conjurer dans son esprit la parfaite vision d'Edward Cullen brillant de toute sa splendeur. Benjamin grimaça. Sa mère avait eu l'idée géniale d'offrir la collection complète des Twilight à sa petite soeur dans une tentative de l'inciter à lire davantage. Louise était rapidement devenue fan de la saga, décorant sa chambre de posters et de coupures de magazines du vampire. Des années plus tard, Benjamin aimait encore souvent la taquiner sur son premier coup de coeur cinématique. Et si lui-même avait été plus intéressé par le personnage de Jacob que celui d'Edward, eh bien qui ici bas pourrait le juger ?
— Lésta...?, Répéta Benjamin, ...Qui ? Non. Je pensais plutôt au comte Dracula ?
Il accompagna sa précision d'une pâle imitation de griffure, montrant les dents dans une pâle copie d'une attaque de vampire. Il semblait plus essayer de copier un tigre qu'un vampire. Sa performance ne suffit d'ailleurs pas à convaincre Mathias.
— Je ne commenterai pas ce... semblant de ?, L'homme chercha soigneusement ses mots avant de continuer, ...mime, mais... Tu ne connais pas LESTAT ! Entretien avec un vampire ? TOM CRUISE ?
Mathias se ravisa soudain, marquant une courte pause.
— Attend. Tu es né quand ?
— En 97.
Mathias écarquilla visiblement les yeux et posa une main sur sa poitrine, comme sous le choc.
— 97 comme 1997 ?
— ...A moins que je ne sois un vampire moi-même, oui, comme 1997. Rit Benjamin, amusé, Mais je vais prendre ça comme un compliment sur ma beauté troublante.
Un ange passa avant que Mathias ne ricane.
— N'importe quoi. Allez, arrête de bavasser et court plus vite ! L'item que je cherche depuis trois missions se trouve à 100m, mais avant ça, il faut semer cette horde !
Un rire amusé échappa au plus jeune qui s'exécuta et reprit la course sans broncher.
Ils avaient quitté le square Louise-Michel il y a quelques minutes déjà, passant par la sortie rue du Cardinal Dubois et continuant droit devant eux jusqu'à arriver à la première intersection où Benjamin prit la tête de la course pour guider son compagnon de survie. La rue Saint-Éleuthère n'était pas ce qu'on pouvait appeler idéale pour le jogging, mais ils arrivaient à s'en sortir sans trop de bougonnements de la part des passants.
Étrangement, l'idée la plus stupide qu'il eu jamais était rapidement en train de devenir la meilleure qu'il ai eu depuis un moment, et le regard noir que lui adressa la femme d'affaire qu'il avait presque bousculée en faisant un écart inattendu lorsqu'un mort-vivant lui respira sournoisement dans l'oreille n'y changerait rien. Benjamin s'excusa à demi-mots et repris sa course en rythme avec l'assaut des créatures de cauchemar.
En réalité, Benjamin adorait les films d'horreur et plus globalement tout média s'y rapprochant. Seulement, être fasciné par l'horreur et passer de nombreuses heures sur des jeux explorant les peurs les plus instinctives du genre humain ne voulait pas dire qu'il avait particulièrement envie qu'un zombie lui murmure à l'oreille. Il pouvait facilement éteindre sa console. Il ne pouvait pas aussi aisément balancer l'écouteur de Mathias à l'autre bout de la rue.
Honnêtement, avec son niveau d'anglais proche de l'inexistant, Benjamin pensait pouvoir s'en tirer sans trop de difficultés. L'horreur de la situation ne l'atteindrait pas s'il ne comprenait pas la moitié de ce qui se disait... Sauf qu'il n'y avait aucunement besoin de sortir de Cambridge pour réaliser à quel point c'était désagréable d'entendre geindre au creux de son oreille. Heureusement que la complaintes des morts-vivants laissa finalement place à la musique qui rythmerait ce temps de course plus soutenu.
Dans l'écouteur qui lui avait été gracieusement prêtée, une batterie accompagnée d'une guitare électrique se mis à jouer, rapidement rejoint par un couplet doux qui le surprit lorsque le vocaliste se rapprocha du micro pour y crier. De toutes les chansons qu'il avait pu s'attendre à trouver sur la playlist de Mathias, il n'aurait jamais parié sur du rock. Oh, pas qu'il s'attendait à y trouver uniquement du classique -il se mentait à lui-même, il s'était absolument attendu à avoir la 5ème symphonie de Beethoven passant en boucle toute la durée de leur course-, mais du punk rock ?
Enfin, il supposait que ça avait du sens. Il se mordit la langue plutôt que de commenter. Mais lorsque la batterie se fit plus lente, la guitare plus effacée, et que le chanteur cria le couplet suivant d'une voix grondante, canalisant toute son énergie dans quelques paroles qui échappèrent totalement à Benjamin, ce dernier ne put se retenir plus longtemps.
— Oh mon dieu... marmonna-t-il avant de rire doucement, surpris plutôt que moqueur.
Son ricanement déconcentra une nouvelle fois Mathias, qui fixa sur lui le même regard que ses professeurs avaient eu l'habitude de lui réserver au lycée. Benjamin n'avait jamais été ce qu'on pouvait qualifier de discret.
— Qu'est-ce qui te fait rire exactement ? Mathias semblait perplexe -ou peut-être était-ce son visage habituel.
— Oh rien. Rien, ça plairait à mes amis c'est tout. Dit-il naturellement, Ils vont à la Hellfest chaque année.
— Je ne suis jamais aller dans un festival. Tu parles de tes amis, pas de toi ?
Benjamin haussa les épaules.
— J'en ai jamais eu l'occasion. Mais ça me plairait, je crois... Même si je ne m'intéresse pas à la carrière de beaucoup de musiciens. D'ailleurs je ne connais pas ce groupe-ci, Dit-il en tapotant l'écouteur, Qu'est-ce que c'est ?
— Bonne question. Répondit Mathias, pensif, J'ai associé une playlist en ligne à mon compte. Ils changent toutes les semaines de contenu.
— Comment vous pouvez faire votre jogging sans connaître sur quoi vous courez ?
Benjamin entendait la remarque du simple côté pratique : comment apprécier sa séance de sport alors qu'on était continuellement surpris par ce qui nous passait dans l'oreillette ?
— La playlist suit un rythme de 160 battements par minutes en moyenne, ça me permet de rester dans le stress même pendant les moments sans zombie, Expliqua Mathias nonchalamment, Et j'ai souvent de bonnes surprises, ça fait quelques années que je l'écoute.
Plus focalisé sur son explication improvisée de la routine qui rythmait son jogging que sur la route, ses mains dansant devant lui alors qu'il appuyait un point, Mathias ne remarqua pas que l'une des habitations disposait d'escaliers qui empiétaient sur le trottoir. Comme Benjamin s'y attendait, son pied alla taper dans la première marche de l'escalier. Bon sang, cet homme avait vraiment des difficultés à se repérer dans son environnement.
Préférant éviter d'assister à la deuxième chute de la matinée, Benjamin attrapa l'épaule de Mathias pour le stabiliser. Un coup d'œil à son visage, à mi-chemin entre l'étonnement et l'indignation, fit sourire le rouquin.
— Attention, tu vas vraiment finir par te tordre une cheville !
Le tutoiement lui avait échappé, une facilité de langage qu'il s'était jusqu'à lors refusé d'employer. Clairement, son interlocuteur était à prendre avec des pincettes... Mais l'exaspération et l'amusement de le voir manquer de se planter en plein débat avait pris le dessus sur sa réserve.
— Aïe ! S'exclama Mathias
L'homme qui avait clairement déjà retrouvé l'équilibre fit tout de même mine de protéger son visage, affichant un air parfaitement surpris. Sans doute un peu trop surpris pour être réel. Hh. Benjamin avait peut-être exagéré en le rattrapant, mais après tout, si Mathias s'amusait de la situation...
— Ça va aller ? Il n'y a pas de banc dans les parages cette fois.
— Désolé, c'est la surprise !, Dit Mathias, J'ai rajeuni d'un coup, c'est étonnant ! Tu es enfin décidé à me tutoyer ?
Benjamin répondit au roulement d'yeux de l'autre par un haussement d'épaules.
— Je t'ai déjà dit que je ne suis pas un foutu grabataire !, Réprimanda-t-il sèchement, je peux encore courir !
Eh bien, si la familiarité ne dérangeait pas son acolyte, Benjamin n'allait pas se gêner. Il l'intégra comme nouvelle base de leur relation et se surprit à cette pensée. De quelle relation parlait-il ? Ce n'est pas comme s'ils allaient se revoir une fois la vie de Mathias revenue à la normale.
— J'y peux rien si ton pantalon réduit tes capacités motrices de trente pourcent ! Soupira Benjamin
Mathias fit volt face. Il avait l'air réellement en colère cette fois et c'est sans arrêter sa course qu'il lança :
— Un problème avec mon pantalon ? C'est une designer de géni qui l'a conçu pour moi !
— Pour courir...?
Benjamin était prêt à parier que c'était loin d'être le cas. Il ne s'habillait peut-être pas avec des fringues qui représentaient à eux seuls trois mois de son salaire, mais il savait reconnaître un vêtement dédié au sport quand il en voyait un.
— Je... ne lui ai pas demandé, Avoua Mathias, ça ressemble à un jogging...
— L'esprit des créatifs est insondable..., Approuva Benjamin, Mais... Pose-lui quand même la question, à l'occasion.
Ils avaient continué leur course tout en débattant. Benjamin secoua la tête, un sourire en coin collé aux lèvres. Mathias avait une répartie qui aurait pu être charmante en d'autres circonstances. Plutôt que de le titiller davantage, Benjamin rebondit sur leur conversation précédente. La musique semblait être un sujet moins épineux que la mode.
Au final, juste avant d'arriver, Mathias fit un bond et un mouvement de victoire. Il avait enfin reçu son édition spécial de kit médical.
Benjamin le félicita en souriant et c'est après avoir rejoint la Place du Tertre, qu'ils arrivèrent à leur destination, rue Norvins. Benjamin, sans être un client régulier, était un habitué du lieu qui accueillait déjà pas mal de monde venu y chercher une dose de caféine suffisante pour tenir jusqu'au repas de midi. Les gens faisaient la queue sur le trottoir pour obtenir leur précieux or noir.
Benjamin stoppa sa course pour se ranger dans la file d'attente, désignant avec enthousiasme le petit bâtiment niché entre deux habitations vers lequel tout ce beau monde se dirigeait.
— On y est ! Annonça-t-il en rendant à Mathias son précieux écouteur
Apparemment, l'autre homme n'avait pas l'air aussi ravi que lui d'arriver finalement en face du Starbucks. Benjamin ricana. Évidemment, il aurait dû s'y attendre.
— Laisse-moi deviner. C'est pas assez raffiné ?, Demanda-t-il sérieusement, Pourtant je peux t'assurer que ça coûte un bras. Comme tes Ge... Geox ?
— Cela n'a que voir avec le RAFFINEMENT !, Et bon sang, Benjamin pouvait pratiquement entendre qu'il l'évoquait avec un "R" capital, Je ne suis pas un foutu produit du capitalisme actuel !
Benjamin se mordit la langue pour ne pas demander depuis combien de temps Apple était l'ennemi du capitalisme et se contenta de laisser parler Mathias.
— Starbuck, roi de l'empire de la société de consommation ! Et les moutons qui s'y pressent le font pourquoi ? Parce que leurs petits Youtubeurs et influenceurs préférés leur ont dit ? Fais moi rire !
Mathias regarde à droite à gauche, exaspéré.
— Et bien sur pas un VRAI café dans le coin.
En réalité, un petit café de quartier se trouvait à peine à quelques minutes d'ici, mais Benjamin n'était pas prêt à plier sous la mauvaise foi de Mathias.
— Est-ce que tu as déjà mis une seule fois les pieds dans un Starbucks ? Demanda-t-il avec patience
— ....Non ? Mais regarde cette queue !, S'exclama Mathias, Elle est si longue ! On va jamais atteindre l'entrée !
Benjamin inspira profondément. Pour un type qui s'évertuait à avoir le dernier mot, il tenait plus de l'enfant que de l'homme mature à cet instant.
— Et alors ? C'est pas grave, ça nous laisse le temps de nous étirer un peu.
— C'est bourré de sucre raffiné..., Continua Mathias avant de froncer les sourcils, Et on va pas faire des étirements alors que déjà cinq personnes se sont mises derrière nous ! Tout le monde nous dévisage.
C'était le cas, mais certainement plus à cause des vociférations de Mathias que des sautillements sur place de Benjamin.
— Oh aller. On ne dérange personne. Répondit Benjamin tranquillement, Fait comme tu veux. Moi je ne laisse pas mes muscles refroidir sans un étirement correct avant.
Le regard des autres clients le gênait guère. Passer plus de la moitié de son temps en proche compagnie de ses collègues l'avait un peu désensibilisé au regard des autres.
Profitant de pratiquement faire du surplace pour s'étirer au mieux, il ignora les grommellements indignés de Mathias qui finit par le rejoindre dans ses mouvements. Benjamin sourit en coin et se demanda si la sensation de légèreté qu'il éprouvait était uniquement dû à la course qu'il venait de terminer. Il se sentait vivifié, ayant trouvé son semblable en la personne de Mathias qui, bien que vivant un drame que Benjamin osait à peine imaginer, se dépatouillait au mieux pour garder la tête hors de l'eau.
L'homme n'avait pas un tempérament facile, en plus d'être difficile à jauger. Pour autant, on ne pouvait pas dire qu'il était imbuvable et il rattrapait sa suffisance par un sens de l'humour indéniable. A dire vrai, Benjamin retrouvait un peu de celui qu'il avait été en Mathias. Il y a une dizaine d'années, il se serait comporté exactement de la même façon, la richesse extérieure en moins.
— C'est une blague ?, Fit le plus âgé lorsqu'ils furent assez prêts pour lire l'affichage, C'est quoi ça, un frappucino licorne ?! Et un Pumpkin Spice Latte ? Ils peuvent pas donner des noms normaux à leurs machins ultra calorique et ultra chimique ?
— ....C'est bon les Pumpkin Spice Latte, Marmonna Benjamin tout bas
— Ils devraient noter le taux de glucide là-dessus !
— C'est... C'est disponible sur leur site je crois. Précisa Ben en essayant d'être aidant
— Merci, corporate-man !
Peut-être que le Starbucks n'avait pas été une aussi bonne idée que ça. Mathias avait l'air sincèrement offusqué par la carte. Malheureusement, il était trop tard pour faire demi-tour. Benjamin soupira intérieurement.
Plus tôt que prévu, ce fut à leur tour de commander. L'employée qui les accueilli sourit machinalement en leur souhaitant la bienvenue dans le royaume du café transformé -en réalité, elle se contenta de les accueillir à Starbucks, quoi qu'en pense Mathias-. Lorsqu'elle leva les yeux sur Benjamin, son sourire se fit plus franc.
— Ben !, sourit-elle avec aisance, Comme d'habitude ?
— Ah, non merci Dina... Pas de Cinnamon Roll aujourd'hui. Expliqua-t-il avec regret, Juste un espresso s'il te plait.
Se reposant sur les trois années d'expérience qu'elle avait sous la ceinture, la dénommée Dina ne laissa rien transparaitre en notant sa commande et Benjamin ne pouvait lui en être plus reconnaissant. Le Pumpkin Spice Latte sera pour une prochaine fois.
— Et pour vous monsieur, ce sera ?
Mathias, qui inspectait la carte des cafés avec l'intensité de quelqu'un qui étudiait le menu plutôt que de simplement écouter ses envies, leva les yeux sur Dina. La jeune femme carra naturellement les épaules. Oh, elle les connaissait, les clients comme ça.
— D'où vient votre lait de soja ?, Demanda brusquement l'homme, Vous réalisez l'impacte que ça a sur l'environnement ? Vous savez que la plupart des Soja exploités sont dans des cultures avec OGM ? Et vous proposez ça à des adolescents ?
— Mathias. Siffla Benjamin, employant pour la première fois son prénom, C'est juste une employée !
— Humpff...
Benjamin adressa un regard d'excuse aux clients qui attendaient leur tour, gardant le silence alors que Mathias observait la carte avec une intention presque meurtrière. Pour faire passer le temps, Ben dédia à Dina un sourire d'excuse. La jeune femme se contenta d'afficher un sourire poli, n'en pensant pas mois. Elle appréciait sincèrement Benjamin, mais son nouvel ami pouvait aller se faire voir.
— Je prendrais un Mocha blanc taille Venti avec du Blond Roast Espresso et du lait d'amande sans crème fouetté. Déclara Mathias
— Attends, quoi ?! S'exclama Benjamin
Le rouquin était presque sûr que son exclamation surprise avait été repris par l'un des clients suivants qui n'en revenait pas non plus. Evidemment, Mathias, lui, n'avait pas fini.
— Et mettez moi une tranche de Carrot Cake avec ça..., Commanda-t-il, jetant un regard à Benjamin qui le regardait les yeux ronds et ajoutant, Mettez en deux.
Benjamin s'exclama de surprise, s'attirant le regard interrogateur de Dina et, il en était certain, narquois de Mathias. Gêné, il secoua la tête.
— Très bien c'est noté !, Approuva Dina, Ce sera à quel nom s'il vous plaît ?
— Mathias et...
Le plus âgé le regarda un peu perdu. Benjamin se contenta de lever les yeux au ciel.
— Ne t'inquiète pas, elle connait mon nom, elle.
— Mathias et Ben, c'est noté, Approuva Dina, Ce qui nous donne un total de 18€85. Par espèce ou par carte ?
Benjamin grimaça. Techniquement, c'était lui qui avait invité son aîné. Il ne s'était simplement pas attendu à une facture aussi salée. Sans un mot, il attrapa son porte-monnaie et ne remarqua pas le regard moqueur de Mathias qui hésitait entre trouver l'objet ridiculement triste et plaindre son propriétaire -Marylise en pleurerait-. Benjamin qui avait prévu de payer en liquide, le voilà obligé de passer par carte.
Sans un mot, Mathias leva la main devant Benjamin et attrapa délicatement son portefeuille de bien meilleure facture, déposant sa propre carte noire ébène sur le TPE. La barista tout comme Benjamin eurent la surprise de voir pour la première fois de leur vie l'une de ces cartes, appréciée de l'élite.
— Ah... merci.Sincèrement, c'était pas obligé..., Benjamin passa une main derrière sa nuque ne sachant que dire de plus, Merci.
— Parfait, tout est bon !, Sourit Dina, On vous appellera lorsque ce sera prêt ! Vous pouvez vous installer en salle, ma collègue viendra débarrasser la table du fond.
Indiquant vaguement la direction vers laquelle ils étaient censés se rendre, Dina se détourna d'eux pour s'occuper des prochains clients. Ils s'installèrent en silence, Benjamin se posant sur la chaise lourdement. L'atmosphère était un brin plus étrange maintenant qu'ils n'étaient pas lancés en pleine conversation.
Comme toute personne plongé dans cette situation, le plus jeune attrapa son téléphone. Il avait vaguement aperçu une notification lui indiquant qu'il avait un message. Après vérification, il en avait même plusieurs. Les premiers provenant d'Alice, les seconds d'Arnaud. Après un rapide coup d'œil à chacun d'entre eux, il tapa une réponse rapide à sa compagne en soupirant.
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Chapitre écrit par Sinsiliniai et Miruru-sensei
Une passion commune rapprochera-t-elle nos deux protagonistes ?
Sur une échelle de 10 à 10, à quel point Dina mérite-t-elle une médaille pour être restée calme face à Mathias ?
On se retrouve prochainement pour la suite de ce... rendez-vous ??
A tout bientôt mes coccinelles,
Sins & Miru
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