C'était une lettre de Mahdi qui disait :

« Mouna, je ne sais pas par où commencer, je t'ai laissé tomber comme un lâche et j'ai le culot de te laisser un vulgaire morceau de papier. Je me demande au bout de combien de temps tu liras cette lettre mais sache que ce que j'y dis ne changera pas quelque soit le jour, le mois ou l'année où tu trouveras ça.

L'été passée, on s'est rencontrés, je suis immédiatement tombé sous ton charme, à cet instant je me voyais déjà faire ma vie avec toi, avoir une maison, des enfants et même être grands-parents, sauf que le destin n'en a pas décidé ainsi. On a passé une formidable année ensemble, je t'ai certes faite souffrir, j'ai été dégueulasse avec toi, tu m'as tout donné pour me satisfaire mais je n'avais pas vu ça, du moins je ne l'ai pas vu jusqu'à ce moment. Tu as su me pardonné les pires erreurs, tu as su m'aimer malgré tous les obstacles qui nous faisaient face, tu as tout fait pour me garder. Tu es l'être au cœur le plus pure que j'ai jamais vu, c'est pour ça que je me suis toujours montré protecteur et possessif. Il y a des images que je ne peux supprimer de ma tête, chaque soir elles défilent devant mes yeux, je te revois lors de notre premier voyage à L.A à pleurer, je te revois près de fleuve à sourire et rire, je revois ton visage comme je le voyais chaque matin à notre réveil, je revois tes yeux briller aux lumières de la nuit, je te vois encore avec ton expression neutre, celle que tu t'efforçais de donner pour ne pas montrer tes faiblesses et ce que je vois le plus souvent c'est comment tu as su être là pour moi, tes bras autour de moi, tes lèvres sur les miennes ou encore ta petite tête sur mon torse.

Je ne peux pas m'excuser, ce serait trop sale. Je suis allé vivre avec Dory pour plusieurs raison, la principale était que je ne pouvais m'empêcher de penser à mon fils qui vivrait sans moi si je t'épousais, mais aussi chaque soir je me remémorais des paroles que m'avaient lancé Dory un jour, elle disait : « Si ce n'est pas toi qui part, c'est son âme. » et connaissant bien cette fille je savais qu'elle en était capable et j'ai eu peur pour toi, je ne voulais pas que tu sois en danger.

J'ai déçu tout le monde autour de moi, ma famille, ma femme, mes amis... Je suis conscient qu'il ne me reste plus rien et que tu me hais.

N'oublie pas que tu es jeune, belle, intelligente, indépendante et forte ; tu referas ta vie avec quelqu'un d'autre, quelqu'un de fait pour toi, qui sache t'aimer, car je n'ai pas su le faire. C'était peut-être trop fort pour que ça se contrôle ?

Pour finir, je tenais juste à te dire que je t'aime, je t'aime plus que tout Mouna mais on doit désormais tous les deux mentir et faire comme si tout allait bien, te connaissant je sais que tu ne verseras pas une larme, même seule dans ta chambre car tu n'oses même pas exposer ta faiblesse à toi-même et je suis fier de toi. Je dois, à partir de cet instant, aimer un enfant non voulu et une femme qui m'a retiré tout ce à quoi je tenais : Toi.

Tu transmettras l'information aux autres car je couperai tout contact avec vous pour le bien de mon fils.

Pour la dernière fois, je t'aime Mouna.

-Mahdi. »

Tout en la lisant, j'entendais sa voix, c'est donc vraiment fini ? Je laisse une larme couler avant de vite l'essuyer et prendre le bout de papier avec moi vers la cuisine et le brûler.

Imène : Tu fais quoi ?!

Moi : Je brûle ce qu'il reste de lui ! CONNARD ! QU'IL AILLE EN ENFER ! MEUUURS !

Imène : Arrête de crier !

Les cendres de la lettre tombaient sur le sol de la cuisine et je les fixais comme si je les comptais.

ADIEU.