Chant 2-Partie 6
Et la légère Iris, étant semblable à lui, parla ainsi :
: Ô vieillard ! tu te plais aux paroles sans fin, comme autrefois, du temps
de la paix ; mais voici qu'une bataille inévitable se prépare. Certes, j'ai vu
un grand nombre de combats, mais je n'ai point encore vu une armée aussi
formidable et aussi innombrable. Elle est pareille aux feuilles et aux grains
de sable ; et voici qu'elle vient, à travers la plaine, combattre autour de la
ville. Hektôr, c'est à toi d'agir. Il y a de nombreux alliés dans la grande
ville de Priamos, de races et de langues diverses. Que chaque chef arme les
siens et les mène au combat.
Elle parla ainsi, et Hektôr reconnut sa voix, et il rompit l'agora, et tous
coururent aux armes. Et les portes s'ouvrirent, et la foule des hommes,
fantassins et cavaliers, en sortit à grand bruit. Et il y avait, en avant de la
ville, une haute colline qui s'inclinait de tous côtés dans la plaine ; et les
hommes la nommaient Batéia, et les immortels, le tombeau de l'agile
Myrinnè. Là, se rangèrent les Troiens et les alliés.
Et le grand Hektôr Priamide au beau casque commandait les Troiens, et il
était suivi d'hommes nombreux et braves qui désiraient frapper de la pique.
Et le vaillant fils d'Ankhisès, Ainéias, commandait les Dardaniens. Et la
divine Aphroditè l'avait donné pour fils à Ankhisès, s'étant unie à un
mortel, quoique déesse, sur les cîmes de l'Ida. Et il ne commandait point
seul ; mais les deux Anténorides l'accompagnaient, Arkhilokhos et
Akamas, habiles à tous les combats.
Et ceux qui habitaient Zéléia, aux pieds de la dernière chaîne de l'Ida, les
riches Troadiens qui boivent l'eau profonde de l'Aisèpos, étaient
commandés par l'illustre fils de Lykaôn, Pandaros, à qui Apollôn lui-même
avait donné son arc.
Et ceux qui habitaient Adrèstéia et Apeisos, et Pithyéia et les hauteurs de
Tèréiè, étaient commandés par Adrèstos et par Amphios à la cuirasse au lin. Et ils étaient tous deux fils de Mérops, le Perkôsien, qui, n'ayant point
d'égal dans la science divinatoire, leur défendit de tenter la guerre qui
dévore les hommes ; mais ils ne lui obéirent point, parce que les kères de la
noire mort les entraînaient.
Et ceux qui habitaient Perkôtè et Praktios, et Sèstos et Abydos, et la divine
Arisbè, étaient commandés par Asios Hyrtakide, que des chevaux grands et
ardents avaient amené des bords du fleuve Sellèis.
Et les tribus Pélasgiques habiles à lancer la pique, et ceux qui habitaient
Larissa aux plaines fertiles, étaient commandés par Hippothoos et Pyleus,
nourrissons d'Arès, fils du Pélasge Lèthos Teutamide.
Et Akamas commandait les Thrakiens, et le héros Peirôs ceux qu'enferme
le Hellespontos rapide.
Et Euphèmos commandait les braves Kikoniens, et il était fils de Troizènos
Kéade, cher à Zeus.
Et Pyraikhmès commandait les archers Paiones, venus de la terre lointaine
d'Amydôn et du large Axios qui répand ses belles eaux sur la terre.
Et le brave Pylaiméneus commandait les Paphlagones, du pays des
Énètiens, où naissent les mules sauvages. Et ils habitaient aussi Kytôros et
Sésamos, et les belles villes du fleuve Parthénios, et Krômna, et Aigialos et
la haute Érythinos.
Et Dios et Épistrophos commandaient les Halizônes, venus de la lointaine
Alybè, où germe l'argent.
Et Khromis et le divinateur Eunomos commandaient les Mysiens. Mais
Eunomos ne devina point la noire mort, et il devait tomber sous la main du
rapide Aiakide, dans le fleuve où celui-ci devait tuer tant de Troiens.
Et Phorkys commandait les Phrygiens, avec Askanios pareil à un dieu. Et
ils étaient venus d'Askaniè, désirant le combat.
Et Mesthlès et Antiphos, fils de Pylaiméneus, nés sur les bords du lac de
Gygéia, commandaient les Maiones qui habitent aux pieds du Tmôlos.
Et Nastès commandait les Kariens au langage barbare qui habitaient
Milètos et les hauteurs Phthiriennes, et les bords du Maiandros ét les cimes
de Mykalè. Et Amphimakhos et Nastès les commandaient, et ils étaient les
fils illustres de Nomiôn. Et Amphimakhos combattait chargé d'or comme
une femme, et ceci ne lui fit point éviter la noire mort, le malheureux ! Car
il devait tomber sous la main du rapide Aiakide, dans le fleuve, et le brave
Akhilleus devait enlever son or.
Et l'irréprochable Sarpèdôn commandait les Lykiens, avec l'irréprochable
Glaukos. Et ils étaient venus de la lointaine Lykiè et du Xanthos plein de
tourbillons.
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