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Eden Lointain

De sa main ferme, elle attrape mon bras pour m'aider à monter. Pantelante, j'escalade la fin du monticule pierreux du mieux que je le peux, ma longue robe blanche et ample étant peu adapté à l'exercice lui étant imposé.

-Tout va bien? Me demande-t-elle en s'agenouillant à mon niveau tandis que je reprends mon souffle, pantelante, assise au sol.

-Très... ha, ha... très bien. Sommes nous encore loin?

-Non, nous devrions bientôt y être. Me répond-t-elle.

Elle, c'est Alizée. Il s'agit d'une jeune femme qui doit être de quelques années ma cadettes, en entrant à peine dans sa vingtaine. Et elle est celle qui est destinée à changer le cours de ce long et ennuyeux périple, voir plus... en tant que connaisseuse de l'archipel où nous nous trouvons, je lui ai donc demandé quels étaient ses meilleures expériences afin de, moi aussi, les poursuivre, à condition de réussir à convaincre John de changer sa feuille de route. Mais face à ma question, et sans même que je ne lui en ait fait la demande, elle s'est déclarée ma guide pour la journée et m'a entrainée malgré moi dans les chemins sinuant au coeur de la profonde forêt tropicale, à l'écart du village, du port, des humains, des problèmes. Il est difficile de suivre son rythme de marche endiablé: ses enjambée sont telles celles des géants, sa vitesse celle du vent, et sa démarche assurée. Pourtant, je m'accroche à la poursuite de cette étrange rencontre qui me plonge au coeur de l'inconnu. Après tout, peut être est-ce un simple piège à touriste? Peut être s'enfonce-t-elle dans la forêt pour mieux me dérober, ou pire...

Mais l'excitation et la peur de l'inconnu, bien loin de me ralentir, me poussent vers l'avant, me rapprochent de son dos que je vois avancer devant moi, de ses longues jambes de marcheuse exposées par son pantacourt, comme si une force divine me poussait à aller de l'avant. La forêt est de plus en plus caillouteuse, et semble en pente montante douce. Des amas de pierre comme celui que je viens d'escalader en parsèment le chemin, et les passer est une épreuve répétitive, fatigante, mais si vivifiante... les plantes nous entourent et nous plongent dans une semi pénombre laissant peu imaginer la clarté du soleil matinal, et l'on entend chanter les oiseaux, crier les singes, et vibrer la nature. Nous sommes comme seules, perdues au coeur de cette immensité verte perdue dans l'immensité bleue, abandonnée au coeur du coeur du désert humain. Rien d'autre que la nature et la forêt autour de nous, et seul le vent sifflant dans les arbres est la pour nous rappeler les flots tout proches.

Peu importe quelle est la destination de cette odyssée, puisque le voyage est si intéressant.

À quelques enjambée au devant de moi, Alizée s'arrête soudain, et me lance un regard entendu. Je pousse mes dernières forces afin de me ramener à son niveau, les poumons en feu, collante de sueur et éreintée par la marche. Un vent me frappe soudain, envoyant virevolter les longs pans de ma robe dans le ciel, et poussant mon visage à se relever vers l'horizon. Un spectacle époustouflant s'offre alors à mes yeux ébahis. Nous nous tenons au sommet d'une falaise descendant en un à pic impressionnant jusqu'aux flots, une centaine de mètres plus bas. L'air chaud remontant du gouffre béant à quelques centimètres de mon pied envoie voler mes cheveux derrière moi, alors que mes yeux se perdent dans la bleuté azur du lagon s'étendant en une cuve bordée de falaise. Des oiseaux aux couleurs bariolées volent d'arbre en arbre dans ce paradis tropical, et l'eau semble si pure et limpide que malgré la distance, les bancs de poissons qui y naviguent en paix me semblent parfaitement visibles, tout autant que le sont les coraux multicolores qui en tapissent le fond. La brise marine m'amène toutes les effluves de cette majesté naturelle alors que le sable blanc sur lequel les viennent s'écraser vagues paresseuses capte mon regard. Au loin, la limite du lagon se démarque très clairement par rapport au bleu roi du reste de l'océan.

-Alors? M'interpelle Alizée avec un petit sourire satisfait, contemplant elle aussi l'écrin de nature s'offrant à la contemplation avide de notre regard.

-C'est... magnifique. Dis-je, en manque de mots pour évoquer toutes les émotions naissant en moi en cet instant.

J'ai du mal à croire ce que je vois... certains pourraient parler d'un paysage de carte postale, mais ce n'est qu'une dépiction dénaturée de la beauté réelle de la nature. Ce n'est pas une carte postale, c'est un tableau, une oeuvre, un cadre impressionniste résonnant de couleurs et de sentiments, un jardin d'Eden perdu et fermé aux hommes par les barrières naturelles de la création. Je m'attends à chaque instant à voir surgir quelques nymphe ou divinité d'entre les arbres épars parsemant la blancheur du sable en contrebas.

-Cet endroit est aussi beau qu'inaccessible... glisse Alizée avec un petit sourire. C'est peut être pour cela que j'aime tant cet endroit...

-Alizée... je ne te remercierai jamais assez de m'avoir fait découvrir ce lieu...

-Il existe pourtant bien un moyen de me remercier...

Son regard se fait plus malicieux, et lorsque sa main se tend pour passer tendrement dans mes cheveux, un frisson d'origine inconnue me traverse. Que peut elle bien vouloir dire par là? Voudrait-elle m'accompagner dans mon Odyssée, ou bien même me convaincre de rester, telle une Circé ensorcelante dont je serais l'Ulysse.

Son regard noisette se détache de moi pour fixer le lagon avec un regard attendri, et un simple geste lui suffit à détacher le chignon qui maintenait ses longs cheveux de jais pour les laisser livrés aux assauts du vent.

-Ange... profite bien de ton voyage en ces eaux et ces terres. Explore autant qu'il t'es donné de le faire, ne te laisse pas emporter par les vices de la facilité. Et tu verras que cet endroit te le rendra au centuple, mais attention... il se pourrait que tu ne puisse plus repartir.

-Si c'est pour vivre dans un tel endroit, j'abandonnerai bien tout ce que j'ai. Fais-je avec détermination.

Alizée éclate d'un rire cristallin qui résonne longuement dans la forêt, comme porté en rond par le vent joueur.

-C'est toujours facile à dire, mais difficile à faire... déclare-t-elle. Mais... si tu dis vrai, alors je suppose que l'on devrait se recroiser... au revoir, Ange, puisse les vents t'être favorables et Neptune mener ton bateau à bon port.

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