SE

SEAN

- Messieurs, mesdames, nous voici regroupés en ce jour pour la fameuse compétition internationale des jeunes surfeurs. La première place revient pour le moment à notre favori californien qui a un total de score de soixante-sept points. Non loin derrière, se trouve notre champion en titre, Léonard Alonzo. Et c'est ainsi que notre dernier compétiteur, Sean, entre dans l'eau. Les vagues sont puissantes aujourd'hui, je tiens à vous le rappeler. Il va lui falloir une grande maîtrise pour réussir à dompter la mer. Ce jeune homme, je tiens à vous le dire, participe cette saison à sa première série de compétition en haut niveau. Bonne chance à lui !

- Allez Sean, t'es le meilleur ! hurlent en cœur Ambre et Roméo.

À l'entente de leurs encouragements déchainés, je ne pus s'empêcher de sourire tandis que je m'allongeai sur ma planche. Après tout, je ne me serais sûrement pas remis sans leur aide si précieuse.

- Et le voilà qui s'élance, nous allons voir de quoi il est capable !

Tandis que ce foutu présentateur répète les mêmes mots irritants pour mes oreilles, je fais le vide autour de moi et me concentre sur la compétition.

Je pense à ma vie depuis ces dix mois. Depuis...

Je secoue la tête.

Peut importe. J'ai promis à mes deux meilleurs amis que je serais heureux maintenant. Quoi qu'il puisse arriver, quoi que la vie décide de me réserver. Mais je leur ai aussi promis autant à eux qu'à elle, que je ne l'oublierai jamais. C'est pourquoi je suis ici. J'ai écouté ce qu'elle m'a dit, ce que son cœur me dictait. Et je crois que ça a été la meilleure décision de ma vie après le fait de tomber amoureux d'elle bien évidemment.

Je reviens peu à peu à moi et réalise que je suis encore sur ma planche. Les vagues semblent s'adoucir à mon passage, et je surfe de manière presque naturelle. Je me sens voler, respirer et dans ma cage thoracique mon cœur bas la chamade. Et j'aime ce sentiment qui s'empare de moi.

- Quel style ! lança le présentateur à travers le micro. Ce garçon m'étonne. Mais d'où sort-il ?

Je ris intérieurement. Il nous sort de vieilles disquettes que tous pleins de gens ont du dire avant lui et je ne peux m'empêcher de me dire que jamais je ne pourrais me retrouver à sa place.

Et soudainement, j'entends sa voix dans le vent et son visage s'impose à mes yeux comme un rêve.

- Rose..., chuchotai-je.

Elle me manque tellement.

Je ne peux pas dire à quel point tant le vide est immense. Mais il se comble petit à petit. Je sais pourtant qu'il me manquera toujours quelque chose pour être parfaitement heureux. Et ce quelque chose ou plutôt quelqu'un, c'est elle.

- Attention attention attention. Une énorme vague se rapproche dangereusement et voilà que le jeune homme s'engage dans le rouleau et... oh il disparaît ! Va-t-il ressortir de l'eau ou debout sur sa planche ?

Soudain pris d'une détermination folle, je continue de m'engager plus loin encore tandis que les vagues se referment de plus en plus près derrière moi. L'adrénaline monte en flèche, je me sens invincible et je me sens prêt à tout surmonter.

- JE T'AIME SI FORT, hurlai-je à pleins poumons à travers le vacarme de l'eau.

Et je vis enfin la sortie de ce tunnel d'eau. Je continuais de faire quelques figures quand la sonnerie retentit, signe que mon temps était écoulé. Je m'asseyais alors sur ma plage au bord du rivage et écoutais impatiemment mon score.

- Les juges vont maintenant débattre pour savoir qui est le grand gagnant.

Et mon score ?

Okay, ce mec je le déteste déjà.

Je n'eu pas le temps de penser autre chose que mes deux meilleurs amis ainsi que quelques autres personnes virent me féliciter.

- Sean tu as été génial ! s'écria Amber en me prenant rapidement dans ses bras. J'aurai presque cru que tu étais dans un autre monde.

- Je l'étais Amb'. Je l'étais.

- Oh je vois, commença-t-elle avant d'être coupé par Roméo.

- Mon pote tu les as tous écrasés ! Tu m'étonnes qu'ils n'aient pas voulu donner ton score. Ça aurait fait des rageux.

Je partis dans un fous rire pendant quelques minutes avec lui, avant que l'on ne s'éloigne de l'agitation qui régnait au bord de l'eau. On s'installa sur des serviettes quelques dizaines de mètres plus loin tandis que certains s'impatientaient quant à l'idée des résultats.

Environ une heure plus tard, après avoir été forcée par Amber à boire un smoothie fait par es soins, qui au final s'était avéré délicieux, je me mis debout pour rejoindre l'estrade suite à l'appel de mon nom.

- Après cette longue attente nos trois juges on décidés d'un podium.

Je sens que la foule en face de nous se tend.

- En troisième place nous avons... Lewis Davis notre jeune californien préféré avec un score de soixante-sept points.

Lé dénommé s'avance avec le sourire pour recevoir sa médaille. Je trouve ça bien qu'il le prenne bien. Car même s'il est dans le top trois, comme tout compétiteur, il convoitait la première place.

Comme tout le monde ici en fait, riai-je intérieurement.

Le monsieur à la voix lourde et nasillarde continua son discours et son un charabia pas possible avant d'annoncer que la deuxième place revenait à Léonard avec un total de quatre-vingt-neuf points. Un beau score. Très beau même.

- Et maintenant messieurs-dames, le moment tant attendu. Notre grand vainqueur qui remporte cette année le plus grand championnat de surf est... Sean avec un total de quatre-vingt-quinze points. Une grande première dans l'histoire de ce championnat.

Il s'approche alors vers moi pour me remettre tout un tas de trucs donc je ne me préoccupe pas sur l'instant.

Je suis heureux. Tout simplement. Mon rêve, celui qui me faisait vivre depuis tout petit est enfin réel et je ne peux m'empêcher de sourire bêtement.

"Comme un idiot" aurait-elle dit. Tiens ça me rappelle quelque chose ça. Je venais de la raccompagner chez elle et je l'avais embrassée devant son père.

En parlant de ce dernier, je le vois à côtés de mes amis. Il hurle de joie et sourit à s'en décrocher la mâchoire.

Comme moi en fait.

C'est seulement quand le présentateur, appelé Dave, me remet autour du coup une grosse médaille et dans les mains un énorme trophée, que je me concentre à nouveau sur ce qu'il se passe.

Il décide alors de me poser quelque questions :

- Sean, ta prestation était incroyable ! Comment es-tu arrivé jusque-là ?

- Oh vous savez, je m'entraîne dur depuis près de dix ans.

- Et d'où te vient cette passion ?

- De mon père. Il a toujours aimé ce sport que lui a transmis son père avant lui. Aussi loin que je puisse m'en rappeler, j'ai toujours été assis sur une planche de surf puis progressivement debout.

Il rit avant de me poser une ultime question.

- Sérieusement, quand tu es entré dans le rouleau je m'attendais à te retrouvé dans l'eau et non à la sortie. Comment as-tu tenu ?

- J'ai pensé fort à la personne que j'aime le plus au monde.

- Je vois. En tout cas tu as ça dans l'âme, tu ira très très loin. Un petit discours maintenant ?

- Avec plaisir, lui souris-je.

Je me raclais la gorge et pris son micro d'une main, l'autre dans mes cheveux pour essayer de les coiffer avec tant bien de mal puisqu'ils sont trempés.

- Vous savez, il y a dix mois, je ne pensais jamais remonter sur une planche de ma vie. J'étais au bord du gouffre, comme un enfant voyant ses parents mourir ou bien un parent se voyant enlever son enfant par la maladie. Il y a dix mois mon monde s'est écroulé, j'ai perdu l'amour de ma vie. D'une telle manière que vous en seriez choqués, ou plutôt peinés. Mais passons. J'étais si mal que j'ai voulu tout abandonner, autant le surf que ma famille et mes amis. Mais j'ai surmonté cette épreuve, accompagnés par les gens qui m'aiment. Tout comme j'ai surmonté l'épreuve qu'était cette compétition, et j'en suis si fier. Ce prix n'est pas seulement le mien, mais le tien aussi Rose. Je sais que tu es là près de moi, à m'écouter parler. Je voudrais te faire un aussi beau discours que celui que tu m'as fais il y a dix mois, mais forcément il sera un peu bancal comme toujours.

J'entendis quelques rires qui me poussèrent à continuer :

- J'ai appris que l'amour est un sentiment qui ne se contrôle pas et qu'il peut nous tomber dessus quand on s'y attend le moins. Qu'une rencontre hasardeuse suffit à lier deux être pour la vie. Qu'une passion peut se vivre non pas seul, mais à plusieurs. Qu'un malheur peut s'abattre sur la plus belle des personnes et au contraire laisser les moins méritants vivre dans le bonheur. Qu'à deux tout va plus vite, tout est plus beau et merveilleux. Que le "pour toujours" à une fin et le "jamais plus" ne présage rien de bon. Qu'avoir mal est inévitable et souffrir une simple question de choix. Et surtout j'ai apprit que nier l'inéluctable est plus douloureux que d'accepter les faits. Alors Rose, je voulais te dire merci. Car je n'ai pas pu le faire en temps et en heure. Parce que nous avons été séparé par ce choix que tu as fait, et que je respecte tant. Mon cœur est autant tien que mien, et n'oublie jamais que je t'aimerais jusqu'aux tréfonds de mon âme.

Sur ce discours des plus émouvants, je vis des mains applaudir, des bouches siffler, des larmes tomber, des sourires se former, et puis je levais mes yeux au ciel en souriant de toute mon âme.

Comme un idiot heureux.

Et je soufflai ces derniers mots avant que des larmes ne me prennent :

-Je t'aime ma Rose.

***

THE END

C'est la fin de cette histoire !

La voilà donc corrigée, autant les fautes que les incohérences. J'ai aussi ajouté cet épilogue car j'ai toujours voulu en écrire un pour cette histoire. J'espère que le résultat vous aura plus.

Donnez-moi votre avis sur l'histoire, vos ressentis, tout ce que vous souhaitez.